18:07:27 – 77 Montreal 2018 (Montréal)

Spectacle: 27 Juillet 2018 au Parc Jean-Drapeau à Montréal
Organisateur: Evenko, Greenland Productions, 77 Montreal
Compte-rendu: Marc-André Provost

Nous voilà donc enfin arrivés à cette journée tant attendue pour tous les amateurs de musique Punk Rock. Evenko et Greenland Productions présentent aujourd’hui la deuxième édition du festival 77 où plusieurs artistes de renommée mondiale monteront sur trois scènes tout au long de cette magnifique journée ensoleillée.

J’arrive malheureusement juste à temps pour la fin de la performance de Planet Smashers. Pour le peu que j’ai eu la chance de voir de Planet Smashers, la troupe de Montréal est fidèle à son habitude. Party, Ska et bonne humeur. À mon arrivé, ils enchaînent avec deux de leurs plus grands classiques, « J’aime Ta Femme » et « Surfing In Tofino ». En s’assurant que la fête soit bien commencée pour tout le monde avant de tirer leur révérence, ils terminent donc leur set avec « Raise Your Glass », « Super Orgy Porno Party » et le célèbre « Sk8 Or Die ». Ensuite, transportons-nous avec les très politisés Anti-Flag. Le groupe originaire de Pittsburgh est loin d’être inconnu en sol québécois. Avec plusieurs présences à Montréal depuis leur formation en 1988, Anti-Flag sait comment faire bouger la foule. Avec de la musique et des paroles qui peuvent amener à la réflexion personnelle sur le monde dans lequel on vit, la troupe de Justin Sane est en feu aujourd’hui. Commençant leur concert avec « Cities Burn » et « The Press Corpse », il n’en prend pas plus pour que nous en voulions davantage. Les musiciens nous demandent donc ensuite de lever bien haut notre doigt d’honneur dans les airs pour l’interprétation de l’un de leur premier succès : « Fuck Police Brutality ». Les gens commencent également à arriver au festival et le terrain devant la scène principale commence à se remplir. Avec le temps, les compositions de la formation ont prises un virement plus Pop et nous pouvons facilement le constater avec leur plus récent single « Trouble Follows Me ». Par contre, avec l’interprétation de « Turncoat » et de « This Machine Kills Fascists, on revient vite aux temps où le groupe nous présentait leur musique durant le Vans Warped Tour. Viennent ensuite deux des chansons que la foule chantera toute ensemble : « This Is The End ( For You My Friend) » et « Die For The Government ». Cette dernière est évidemment un titre toujours très attendu. On peu même y voir le bassiste Chris#2 se lancer dans la foule pour un court moment de « crowd surfing ». Juste avant de conclure, le groupe nous offre une reprise du célèbre classique de The Clash, « Should I Stay Or Should I Go » tout en nous affirmant que la formation a toujours aimé venir à Montréal. Avant d’interpréter « Brandenburg Gate », Justin nous demande de regarder les gens à côté de nous et de se serrer la main. Il faut s’unir ensemble, car nous sommes une grande famille et la musique punk ne fait que nous assembler. Le batteur apporte même son kit dans la foule pour l’interprétation de ce morceau. Par contre, toute bonne chose a une fin et la troupe termine donc ce concert sur « Power To The Peaceful ».

L’heure est maintenant à l’orchestre le plus violent de la journée. Ils n’ont surtout pas besoin d’introduction dans le monde du Punk Hardcore : Sick Of It All. Malheureusement, je ne connais pas vraiment leur musique. Je suis donc en mode découverte aujourd’hui. Je peux vous affirmer, par contre, que j’adore ce que je vois. C’est agressif, violent et disjoncté. Je m’attendais à voir plus de fidèles devant cette formation qui roule déjà depuis 1986. Par contre, tout ceux qui se sont présentés devant eux ont eu droit à toute une performance. Les « pits » sont violents et ça brasse en masse devant la clôture. Suite à cette performance, je me dois de faire mes devoirs et de les découvrir davantage. Tout en me baladant en explorant le site, je remarque que la foule semble plus petite que l’an dernier. Souhaitons que ça se remplisse plus en soirée. Si vous êtes fans de Rancid et The Distillers, je vous recommande fortement de porter attention à The Interrupters. Cette jeune formation ska punk est composée des trois frères Bivonas aux instruments et de Aimee Interrupter au chant. De plus, ils sont signés sur Hellcat Records, on peut donc dire qu’ils sont les protégés de Tim de Rancid. Comme je m’y attendais, plusieurs sont venus « skanker » devant une prestation énergique. Le groupe ne cesse de gagner en notoriété et chaque passage en notre belle métropole ne fait qu’augmenter leur nombre d’admirateurs. La formation californienne débute avec « A Friend Like Me ». Dès le début de leur prestation, on peut se réjouir, car le son est fantastique et le son de la basse électrique se fait entendre parfaitement. Les musiciens doivent, par contre, avoir assez chaud, car ils sont habillés en complet! Le single « By My Side » fait chanter tout le monde en choeur. « She’s Kerosene », l’un des plus récents single du groupe, est évidemment très bien accueilli par la foule Québécoise. Les musiciens prennent le temps de nous motiver à nous unir contre le raciste, l’homosexualité et tout autre préjugé. Il n’y a aucune place dans le monde du punk rock pour de la méchanceté. Ils enchaînent ensuite avec « Take Back The Power », l’un de leurs premiers succès. Récemment, le groupe a joué au Vans Warped Tour de Toronto, au Jimmy Kimmel show et au 77. La formation n’a donc pas beaucoup de temps pour se reposer. Après avoir remercié et salué tous les autres gros groupes de la journée, ils enchaînent avec leur hit « She Got Arrested ». Durant toute leur performance, la foule chante et danse. The Interrupters, dans la même lignée que The Planet Smashers, est totalement un band de party. La chanteuse est tout simplement une frontwoman magnifique. Ils soulignent aussi avant de jouer « Treat The Youth Right » que peu importe l’âge, cette musique est pour tout le monde. Ce qui me déplaît par contre, c’est de voir autant de gens lancer des bières dans les airs alors qu’il a beaucoup de jeunes enfants qui accompagnent leurs parents au festival. Souhaitons qu’aucun incident ne soit arrivé. Je termine donc ma présence devant un concert parfaitement réussi avec les pièces « Title Holder » et « Babylon » avant de me diriger vers l’autre scène pour Me First And The Gimme Gimmes.

Voici maintenant les légendaires Me First And The Gimme Gimmes. Avec autant de succès en main à saveur punk, ce groupe qui comprend plusieurs gros noms de l’industrie fait toujours courir les foules à chaque performance en terre québécoise. Aujourd’hui, les membres des Gimmes seront Spike Slawson derrière le micro, Joey Cape et Luke Tierney aux guitares, Dave Raun à la batterie et nul autre que CJ Ramone à la basse. Pour ceux qui ne le savaient pas, Me First est un groupe de reprises. On peut comprendre que les morceaux originaux sont totalement transformés à la saveur punk et qu’ils sont généralement bien meilleurs. Débarquant avec « Summertime » de George Gershwin, il n’en prend pas plus pour que tous ceux qui étaient encore à l’autre scène viennent nous rejoindre. On continue de plus belle avec « Leaving On A Jet Plane » de John Denver et « Sloop John B », chanson popularisée par les Beach Boys. Spike nous demande ensuite si on va bien avant de nous préciser qu’il est heureux de ne pas être un jeune Paul Simon(pour plusieurs raisons assez cocasses). Alors, quoi de mieux pour enchaîner qu’une chanson de Paul Simon (« Me and Julio Down by the Schoolyard »)! Malheureusement, le son n’est pas aussi parfait que sur la scène principale lors de leur prestation. De plus, avec le vent qui se lève, c’est certain que cela n’aide pas la cause. Ils continuent ensuite avec « All My Loving » des Beatles et « Who Put The Bomp » de Barry Mann. Tout le monde connaît généralement les paroles, et c’est surtout sur « Country Roads » de John Denver et » I Believe I Can Fly » de R Kelly que la foule chante le plus fort et bouge le plus. Nous précisant également à chaque chanson jouée que la suivante sera un cover ( quelle surprise!) le groupe enchaîne avec « Ghost Riders In The Sky » et « Jolene » de leur album « Love Their Country ». Une petite surprise vient faire son apparition dans le setlist des Gimmes, « Oublie Larry » de Dany Logan et les Pirates. L’accent français de Spike sonne même très bien. Spike, voulant s’amuser un peu avec nous, nous demande où il est. Montréal QC ou Toronto Ontario, voulant bien sûr nous faire réagir un peu avant de jouer « Over The Rainbow » de Harold Arlen. Les Gimmes termineront donc leur spectacle avec « Rocket Man » de Elton John, « I Will Survive » de Gloria Gaynor et en nous lançant un beau va te faire foutre avant de terminer avec « End Of The Road » des Boyz II Men. Leur performance a bien sur été un moment fort de la journée.

AFI n’étant pas vraiment une formation qui m’intéresse, j’en profite pour prendre un moment de répit. Par contre, énormément de gens se dépêchent pour aller se placer devant la scène. J’entends au loin la formation débuter avec la chanson « Girl’s Not Grey », l’une des seules pièces que je connais. De mon coté, beaucoup de gens se dirigent vers la scène Est, car le prochain spectacle sera selon moi l’un des moments forts de cette deuxième édition du festival 77. La formation que j’attendais avec impatience est plus qu’iconique. Si ma mémoire est bonne, Suicidal Tendencies est de retour après 6 ans d’absence et j’espère que ce soir, ils vont frapper fort. Ce groupe qui roule depuis maintenant presque 40 ans a fait couler beaucoup d’encre avec les années. Mais ce soir, ils pourront dire que Montréal était prêt à les accueillir comme il se doit. Plusieurs festivaliers abordent un chandail ou une casquette de la formation de Mike Muir. Vers 20 h 30, la formation commence avec l’intro de l’une de leurs chansons les plus populaires, « You Can’t Bring Me Down ». Dès les premières notes jouées, la foule commence à s’énerver pour accueillir la formation californienne. J’aurais bien aimé par contre que le groupe termine la chanson avant d’enchaîner avec « Suicide’s An Alternative ». Malheureusement, le groupe n’a pu bénéficier de jouer sur la grosse scène, mais le spectacle ne devrait aucunement en être affecté par ce petit détail. La formation poursuit donc les classiques comme « I Shot Reagan » et « Two Sided Politics » devant un pit qui semble être très violent. Il y a énormément de gens devant la scène pour ST. Mike nous raconte qu’à l’époque, il s’est souvent fait dire : tu peut pas dire ça, tu ne peux pas faire ça… Évidemment, pour ceux qui le connaissent de réputation, cela ne la guère empêcher de faire ce qu’il veut. Les musiciens s’en donnent à cœur joie avec « Freedumb ». Ils sautent dans les airs et font des mouvements intenses avec leurs instruments. La foule est vite conquise et l’énergie dégagée par le groupe est tout simplement à l’état brut. « War Inside My Head » et « Subliminal » ne vont évidemment ralentir personne. Mr.Muir nous annonce que durant les années 80, ils ont participé beaucoup au mouvement Skate. Cela leur a valu une place dans le Skateboard Hall Of Fame. Quoi de mieux alors pour enchaîner que « Possessed To Skate ». L’ambiance éclate de plus belle avec « I Saw Your Mommy » et « Cyco Vision ». Comme finale, le groupe interprète « Pledge Your Allegiance ». Durant le morceau, Mike demande à un père et son fils de monter sur scène. Résultat : plus d’une trentaine de festivaliers montants sur la scène pour crée un dernier Thrash avec les membres du groupe, avant de conclure ce spectacle. Pour ma part, j’ai adoré la prestation, mais il manquait le célèbre « Institutionalized » pour me rassasier. Alors voilà, après la violence de Suicidal Tendencies, le moment du Main Event est arrivé, le retour de Rise Against.

Rise Against est très populaire et évidemment, la foule est immense pour les recevoir. J’ai l’impression que beaucoup de spectateurs sont arrivés seulement pour voir leur performance. Malheureusement, de l’autre côté, énormément de festivaliers quittent après la performance de Suicidal Tendencies. Si le choix des chansons est similaire au spectacle qu’ils ont joué à Rimouski, leurs admirateurs seront plus que ravis. Malheureusement, votre humble serviteur ne fait pas partie des grands connaisseurs de la formation et je décide donc de quitter le festival après une journée plus que parfaite. L’ambiance, la bonne humeur et l’esprit familial nous prouvent que le festival 77 a encore une fois cette année été une réussite. Un énorme Merci a Evenko et Greenland Productions pour cette journée fantastique. On se revoit demain pour Heavy MTL avec comme tête d’affiche Rob Zombie et Marylin Manson.

Marc Desgagné

Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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