Spectacle: Le 13 Décembre 2024 au CEM de Chicoutimi-Nord
Organisateur: CEM
Photographe: Pascal Riverin [page perso]
Compte-rendu: Mathieu Girard
Soirée intrigante ce soir à saveur locale, alors que le groupe Bellemort (qui faisait officiellement ses débuts) s’est entouré de Shapeless Matter et de Mangrove pour nous faire passer un « agréable » vendredi 13. Et, c’est au CEM que nous sommes conviés pour ce lancement, donc on sait d’entrée de jeu que la qualité sonore et le plaisir seront au rendez-vous.
Mangrove
On débute avec un groupe intriguant de Jonquière, Mangrove. Bien qu’ils soient relativement nouveaux sur la scène musicale, je suis renversé par leur sonorité. Au chant, Jérémy démontre une amplitude incroyable, passant du clean au scream en passant par plusieurs niveaux, vraiment impressionnant. Musicalement, sans être des virtuoses émérites, Frédéric (guitare) et Charles-Antoine (basse) nous en font voir de toutes les couleurs. Et toutes ces belles mesures sont dictées de main de maître par le batteur Marc-Éric. J’ai été déstabilisé du début à la fin de leur prestation, et j’en aurais pris encore beaucoup plus! Leurs chansons sont imprévisibles mais entraînantes, mystérieuses mais captivantes, et ils ont un talent indéniable pour nous emporter dans leur univers bien à eux et nous convaincre d’y passer du bon temps. Gros coup de cœur de la soirée, dans mon top découvertes cette année. Groupe à surveiller, leur sombre avenir est radieux.
Shapeless Matter
En seconde partie, les résidents « permanents » du CEM (4e performance, probablement un record) pour les colorés de Shapeless Matter. Encore une fois, on a droit à une performance éclectique d’un groupe qui forge son identité sonore à sa manière. Belle présence sur scène, on sent que ce n’est pas leur baptême de feu. Toujours « apaisant » d’entendre Your Last Lullaby, la meilleure pièce de leur setlist selon moi. C’était la 2e fois pour moi, et je crois que j’avais encore un peu la tête dans les mangroves, car je n’ai pas beaucoup accroché sur leur performance ce soir. Mais mon cou me confirme qu’il a suivi les mesures du début à la fin, et que leur performance a contribué à ce que l’on passe une belle soirée!
SHAPELESS MATTER
Bellemort
Accoutré d’un chapeau noir et d’une magnifique œuvre de guit »art » (des guitares Charbonneau), Jacob et ses sbires de Bellemort viennent clore la soirée. Changement de guitare houleux entre la 1re et la 2e chanson qui brise le rythme, on a senti un peu de nervosité de la part du frontman une partie de la soirée. Lors d’une pièce instrumentale, il a présenté les membres du groupe, pour le refaire à la fin de la pièce afin d’être certain qu’on ait bien entendu les noms… belle répartie de se présenter « aux problèmes techniques… Jacob Bellemare! » Sonorités intéressantes, on sent plusieurs influences (Gojira saupoudré un peu partout, Lamb of God durant la pièce Mephisto, du metalcore en refrain, etc.) qui sont intéressantes ensemble, mais on dirait que le casse-tête n’est pas parfaitement terminé. Certaines chansons sont amicalement inspirées du « yable », d’autres écrites quand il était « fâché d’être en tabarnak », la dernière (ma préférée) sur la légende algonquienne du Wendigo. Et à la fin, la foule a demandé un rappel, mais le groupe a coupé court à la prestation sans offrir au public une récompense à leurs encouragements. Fin abrupte qui met un peu d’ombre sur la solide prestation des musiciens. Comme un diamant brut, on dirait qu’il reste un peu de polissage à faire avant que le joyau jaillisse et nous jette par terre.
En conclusion, cette soirée nous aura prouvé que l’on peut se démarquer côté offre musicale et présenter à la communauté du contenu authentique et unique, tout comme notre si belle région le fait depuis toujours. Continuons d’encourager nos scènes locales, on y passe toujours de belles soirées et on ne peut qu’y faire de nouvelles découvertes qui occuperont nos oreilles longtemps.
BELLEMORT