23:05:24 – The Halo Effect / Unearth / High Command (Québec)

Spectacle: Le 24 mai 2023 à l’Impérial Bell de Québec
Organisateurs: District 7 Production / BLEUFEU
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Stéphan Lévesque

Il s’agit d’une soirée très excitante en perspective avec le nouveau super groupe de Melodic Death Metal The Halo Effect formé exclusivement d’anciens membres de l’ère glorieuse des années 90 d’In Flames. Mikael Stanne, le frontman de Dark Tranquillity, avait chanté sur Lunar Strain et c’est lui qui est aux commandes des vocalises. Absence de taille dans le groupe ce soir, Jesper Strömblad n’est pas de la tournée malheureusement. Je vais abréger cette tranche d’histoire afin de me concentrer sur le happening. En effet, le tout a débuté chez moi avec plusieurs amis et on est arrivé à temps pour le début de High Command. C’est ma fête à minuit, alors on n’est pas là pour agir en figurant.

Le tout débute donc avec le old school Thrash Metal de High Command. Un band plutôt récent avec 2 albums et, malgré qu’il n’y a pas encore beaucoup de monde surtout sur le parterre, le groupe se donne vraiment et tente d’engager la foule présente. Il n’y a rien de bien incroyable dans leur son, c’est du réchauffé de riffs générique Thrash des années 80. Toutefois, ça le fait bien live, c’est livré avec énergie, la qualité sonore est au rendez-vous aussi. Ils ont même investi dans le divertissement, un des deux guitaristes porte une cagoule, impressionnant, le chanteur pour sa part brandit une longue épée à l’occasion et sa perche de micro est fabriquée avec des maillons de chaîne, ça c’est très métal. On a droit à un set relativement court et c’est parfait, l’atmosphère est déjà plus animée.

HIGH COMMAND

D’ailleurs, il faut que je souligne l’effort incroyablement douteux d’un tarla qui s’amuse à faire des grandes roues en ne se gênant pas d’étamper son pied dans le chest et le côté de la face de quelques personnes. J’attends avec impatience qu’il se fasse éduquer ce qui arriva inévitablement, il a eu la chance de tomber sur des personnes qui ont choisi de lui parler calmement au lieu de lui faire goûter à sa propre médecine. J’admets que je n’aurais pas versé une larme pour notre grand champion duquel on aurait pu rentrer un ananas dans ses stretchs. Je dois quand même applaudir sa grande volonté à vouloir crinquer le monde et ça fonctionné parce que plusieurs avaient envie de lui faire le coup de la corde à linge au passage.

Après August Burns Red il y a 2 semaines, on avait l’opportunité de voir un autre pilier du Metalcore qui est resté fidèle à ses origines tout en évoluant d’une certaine façon. Le nouvel album est vraiment bon, intense, mélodique et ça bûche solide par moment. Le chant de Trevor Phipps possède plusieurs couleurs aussi, il a bien progressé avec les années et en live il délivre une performance digne de mention. Il a développé différents styles de growls et de screams au fil du temps tellement que je le reconnais à peine dans plusieurs passages du dernier album ce qui apporte plus de variété à mon grand plaisir. Même dans les plus vieilles pièces durant le spectacle, on peut apprécier de petits enrichissements à mon avis qui en donne un peu plus à l’auditeur.

Unearth donne vraiment le ton à cette soirée et l’ambiance est incroyable bien que ce soit seulement aux deux tiers remplis. On s’entend, The Halo Effect a un seul album et ils existent depuis même pas 2 ans, alors je ne m’attendais pas à une salle comble et du monde qui se tire partout. Nonobstant, déjà ce stade de la soirée, les gens se font plus entendre et sentir leur engouement. Sur le parterre, il y a pas mal plus d’action dès les premières notes de This Lying World qui déclenchent la première pétarade de la soirée. Les flammèches ont embrasé le feu et ça circule à bonne vitesse ce qui stimule d’autant plus l’expansion de l’incendie. On parle ici d’un bon vieux pit à feu agréable avec du monde qui se chamaille avec entrain. Je ne pensais pas m’énerver, mais on m’a eu immédiatement par les sentiments, du bon métal, des trippeux qui connaissent les chansons, un band qui performent avec énergie et surtout un grand respect dans ce chaos espacé.

Le setlist passe à une vitesse effrénée, l’énergie demeure hyper élevée même durant les 4 nouvelles pièces sur un total de 9 qui sont manifestement déjà connues de plusieurs dont l’auteur de ces modestes lignes. J’ai l’impression qu’Unearth a composé certaines de ces chansons en réfléchissant bien à la dynamique qu’elles auraient en spectacle et c’est très réussi. Ils concluent finalement avec The Great Dividers et Black Heart Now Reign du mortel album The Oncoming Storm, cette dernière enflamme le brasier à nouveau avec ses riffs entraînants et c’est tout un circle pit de longue durée qui me fait réaliser que j’ai moins de souffle après quelques consommations!

UNEARTH

Maintenant, place aux suédois de Gothenburg, la célèbre ville d’où la scène melodeath baptisé du même nom a vu le jour au milieu des années 90 avec les In Flames, At the Gates et Dark Tranquillity. Je m’attends à un groupe professionnel sur scène, à un gros son défini, à un Mikael Stanne souriant et engagé ainsi qu’à des tonnes de mélodies à la vieux In Flames. C’est exactement ce que je me fais adresser dès les premières chansons avec des extras. The Halo Effect ne sont pas là pour déconner et on a l’impression d’assister à une prestation d’un groupe étoffé qui roule sa bosse depuis des années, sérieusement nous sommes à la porte de l’exceptionnel, allons-nous atteindre le firmament coup dont? En débutant avec la pièce titre de leur unique album Days of the Lost, ils ont frappé fort. Une chanson des plus mémorable avec des riffs au picking rapides à la Dark Tranquillity période Damage Done à Fiction, on ajoute un refrain écœurant avec sa mélodie de guitare d’une mémorabilité transcendante qui ferait chantonner même un amateur de Brutal Death Metal tellement c’est accrocheur sans tomber dans l’anodin.

Le son, le son, siboire que ça sonne ce soir à l’Impérial que je sois à gauche, à droite, accoté à la balustrade scénique, derrière le parterre, dans le pit même aux toilettes ça devait bien sonner! On se fait servir une sévère correction de Melodic Death Metal par les géants, les légendes qui ont repris une vivacité que l’on croyait perdu à tout jamais. Ça m’arrive très rarement, mais forcé de l’admettre qu’après 3 tounes, je suis dans un état d’euphorie total prêt à dépenser toute l’énergie que j’ai de disponible. En plus, je suis avec plusieurs de mes meilleurs métalleux, Gui qui débarque des Îles, Marc-André qui saute partout avec moi, J-P qui apprécie d’un regard admirateur, Mike qui découvre le band émerveillé après une seule écoute de l’album, Mic et le frère qui pensaient quitter après Unearth sans réaliser l’erreur épouvantable qu’il s’en allaient commettre (je les ai convaincus de rester, come on guys), Sylvain qui échappe encore de la bière parce qu’il hésite à boire ou thrasher, Matthew anciennement de Symbolic que je croise à tous les foutus bons shows et un paquet d’autres que je vais omettre de mentionner parce que cette énumération s’enligne bien pour se qualifier dans les record Guiness.

Chaque morceau est next level par rapport à l’album, c’est rentre dedans, je suis impressionné par la quantité de gens qui hurlent les paroles ou les airs de voix en gueulant n’importe quoi comme moi. Entre les morceaux, c’est bruyant et tellement qu’à un moment tous les membres du groupe nous regardent stupéfaits de la situation, on crie comme des innocents et Mikael affirme qu’il a toujours considérer Québec comme la vraie capitale du métal au monde. Je sais qu’il y a du vrai dans ce qu’il affirme parce que je l’ai vu ailleurs et il ne disait pas ça. Toutefois, c’est également pour nous faire exploser encore plus et moi j’ai alors la merveilleuse idée de cogner de toutes mes forces sur le plancher direct devant la scène et mes acolytes suivent instantanément pour un classique de l’Impérial vibrant de toutes ses parois. À ce moment, The Halo Effect semble même ému de notre appréciation de leur musique et il reparte aussitôt en furie.

En effet, avec The Most Alone qui est une de mes préférés de leur album, mais quelle passe mélodique au milieu, un plan pour se déplacer une vertèbre du cou tellement tu veux headbanger ta vie. Nous avons eu droit à 2 nouvelles pièces, la première Become Surrender qui s’avère la plus commerciale du groupe avec un superbe solo de Niclas Engelin aux tendances arabiques, c’est excellent. En second lieu, ils nous envoient The Defiant One qui déménage un peu plus et ressemble davantage à leur unique album, du bonbon même pour une première écoute. Ils enchaînent ensuite avec la première pièce qu’ils ont composée ensemble qui est Gateways, quelle atmosphère incroyable et finalement le premier single Shadowmind qui est d’une efficacité imperturbable en show.

Je pourrais en parler longtemps, je suis sorti de là tout trempe, le sourire braquer jusqu’au lendemain, un moment d’anthologie qu’on se rappellera longuement lorsque ce groupe aura quelques gallons supplémentaires. J’attends avec impatience leur retour et le deuxième album qui est déjà en enregistrement. Merci The Halo Effect de reprendre la torche du Melodic Death Metal façon Gothenburg pour nous faire sentir à nouveau comme des adolescents à la découverte de nouveaux groupes épatants. Un succès retentissant qui restera graver à jamais dans ma mémoire d’éternel d’ado. Cheers!

THE HALO EFFECT

SETLIST THE HALO EFFECT:

Days of the Lost
The Needless End
Feel What I Believe
In Broken Trust
Become Surrender
Conditional
The Most Alone
A Truth Worth Lying For
Last of Our Kind
The Defiant One
Gateways
Shadowminds

Marc Desgagné

Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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