23:08:26 – Shred Fest 2023 – Jour 2 (St-Georges de Beauce)

Spectacle: Le 26 août 2023 à St-Georges de Beauce
Organisateur : Shred Fest
Photographe: Stéphan Lévesque
Compte-rendu: Stéphan Lévesque

Samedi le 26 août

Shred Fest à St-George de Beauce

C’est en passant en revue l’actualité de mon Facebook jeudi dernier que j’ai appris l’existence du Shred Fest. J’ai fait ni un ni deux et j’ai contacté les organisateurs pour aller découvrir leur festival qui en était à sa deuxième édition. Ce dernier affichait un line up plus que respectable sur deux jours. Le vendredi étant une soirée d’hommage avec notamment Mécanix (Megadeth), Maiden Québec et Alcoholica pour tout démolir à la fin. Je ne pouvais malheureusement pas me pointer le vendredi, alors c’est samedi à 14h30 que je suis arrivé avec 3 chums. On était bien crinqué surtout du fait qu’on devait recevoir de la pluie, des orages et finalement le soleil est venu se parquer toute la journée dans nos faces, parfaaa.

Fait digne de mention dès le départ est l’accueil de toute l’équipe du Shred Fest spécialement Emmanuel et Thomas qui ont été super réactifs, ouverts et sympathiques. De plus, quel beau site sincèrement qui n’a absolument rien à envier à la majorité des festivals d’ampleur similaire. Il y a de la très bonne bière de la microbrasserie Sacrifice, du BBQ sur place du Jack Saloon St-George qui nous sert les classiques avec bien du goût, bref ont est 4 gars bien contents en arrivant sur le site. Fast Forward, j’ai même un de mes acolytes qui s’est tapé 4 poutines dans sa journée, oui c’est un porc, mais c’est quand même un gage minimal de qualité! Un autre fait intéressant est la scène principale qui comporte un écran géant de chaque côté, le style d’écran que tu vois dans des événements beaucoup plus gros, donc les gars ont mis le paquet sans contredit.

Nordheim

Bon passons à ce qui est le plus intéressant, la musique qui a détonné durant cette magnifique journée à la température séduisante. D’ailleurs, j’ai bien peur que les prévisions de pluie incessante ait freiné bien des amateurs malheureusement parce qu’il aurait pu y avoir un peu plus de monde, surtout en début de journée. Peu importe, ceux qui étaient présents ont pu se réchauffer les ardeurs dès midi, alors que 4 bands avaient déjà foulé la scène quand nous sommes arrivés pour Nordheim. Ces joyeux lurons au coude léger n’ont pas changé une miette depuis la dernière fois que je les avais vus, il y a une décennie déjà. Ils nous livrent avec vivacité et humour leur Folk Viking Metal enjoué et plus intense à ses moments. En effet, aussi joyeux soit-il leur son avec leurs mélodies des plus festives et joviales, ils nous emmènent aussi dans des contrées qui déchirent, le tout surplombé de blast beat et de parties de batterie intérressantes.

Les gars étaient venus aussi pour se « pacqueter » la fraise et ils avaient déjà une bonne aire d’aller au moment de jouer. Michael Brousseau, le chanteur-guitariste est toujours excellent pour animer entre les chansons, un vrai boutentrain qui ne rate pas une occasion de dire une niaiserie pour notre bon plaisir. Attention, les gars sont des professionnels habitués de jouer avec quelques consommations en arrière de la cravate et leur performance était parfaite pour se dégourdir. C’était fort agréable de chanter avec eux les refrains cleans de viking aux paroles loufoques qui se prennent zéro au sérieux. On s’entend qu’avec Tonton Serge et Anonymus qui s’en vienne, le timing de leur présence est plus qu’idéal. Une qualité de son quasi impeccable pour Nordheim, j’ai un sourire de placarder grâce à nos brosseux talentueux de Lévis.

NORDHEIM

Fall Of Stasis

Ensuite, sur la petite scène se présentait aussitôt Fall of Stasis, car il y a une alternance constante entre 2 scènes pour maximiser le métal déployé, j’aime l’optimisation. Je suis resté un peu sur la même impression que la première fois que je les avais regardés. Je vois un beau potentiel dans plusieurs éléments de leur musique en particulier le jeu de guitare qui renferme quelques riffs intéressants, des solos plutôt bien exécutés avec de la mélodie, une dose de créativité et une bonne voix de la chanteuse dans ses screams et ses growls, elle sait ce qu’elle fait. Je demeure très incertain de leurs passes vocales cleans qui arrivent souvent de nul part sans faire de pont avec ce qui précède. En ce sens, les compositions manquent peut-être de raffinement, d’une direction plus établie. Je crois sincèrement qu’avec des compositions peu mieux étoffées, nous aurions un groupe beaucoup plus cohérent et probablement plus tight aussi, car j’ai remarqué quelques lacunes également à ce niveau. Somme toute, j’ai passé un bon moment et la suite pourrait être prometteuse pour ce groupe s’ils font quelques ajustements. Bien entendu, cela reste une opinion personnelle et peut-être qu’ils se diront, mais qu’est-ce qu’il connaît à notre musique ce motté là haha.

FALL OF STASIS

Karkaos

De retour sur le stage principal, c’est Karkaos, un groupe que j’oublie souvent, toutefois j’avais bien aimé leur premier EP en 2011 sans vraiment suivre de près leur évolution. Ils oeuvrent dans un Melodic Death Metal avec une touche symphonique bien dosée. D’emblée, je remarque qu’il y a une nouvelle chanteuse, Morgan Lander, elle nous fait remarquer être la seule du groupe à ne pas parler français venant de l’Alberta. J’ai vraiment apprécié sa présence de scène, son intensité et la diversité dans sa voix autant clean que ses différentes techniques de scream. À mes yeux, la grande force de Karkaos réside dans leurs guitares autant les riffs qui sont souvent rapides à la Dark Tranquillity, la qualité des mélodies ainsi que quelques envolées dans des solos bien construits et admirablement bien rendus live. En effet, le duo entre le guitariste fondateur Vincent Harnois et Rémi Legresley, qui n’apparaît sur aucun album du band, est vraiment captivant. Rémi se charge de la majorité des brillants solos contenant plusieurs passes de sweep picking délectables et Vincent nous balance aussi quelques leads en plus de multiples riffs bien pensés. Il y a définitivement du feeling dans leur musique et il ne faut pas oublier le côté symphonique du groupe avec leur claviériste qui placarde leur son d’ambiance ajoutant une belle profondeur en live. Avant que j’oublie, je tiens à offrir une mention honorifique à la drummeuse Justine Ethier qui est avec Blackguard depuis les tout début même lorsqu’ils s’appelaient Profugus Mortis. Je peux affirmer qu’elle n’a pas chômé ces dernières années, car elle est selon ma perspective au sommet de son art. Elle élevait les chansons significativement avec une belle variété de passes et de rythmiques intrigantes. Elle servait exactement les percussions nécessaires pour optimiser chaque riff tout en mettant une touche personnelle sans lésiner une seconde l’énergie déployée. J’ai rarement vu une personne aux tambours se faire aller la crinière aussi vigoureusement, saisissant. Un groupe que je vais retourner voir avec plaisir dès la prochaine occasion. Leur son était excellent en général, seulement le lead guitar qu’on aurait pu entendre davantage quand on se situait du centre vers la droite de la scène, à gauche on l’entendait parfaitement.

KARKAOS

Polygraph

J’ai ensuite raté un band, car il faut vaquer à d’autres occupation un moment donné durant un festival. Cependant, j’étais de retour pour le début de Polygraph que je connaissais peu avant le spectacle à part qu’un des 2 organisateurs Thomas est un des 2 chanteurs du groupe et que le bassiste Gabriel est le copain de mon ami Audrey qui est présente aussi évidemment. Oui, le band possède deux leads vocals et la dynamique que cela engendre en spectacle est bien sentie. Les deux font autant du clean que du scream, ils chantent à l’unisson, en harmonie à l’occasion et, ce qui les rend encore plus efficace, est l’alternance qu’ils réalisent en chantant constamment à tour de rôle en embarquant aussi par moment par dessous la voix de l’autre qui finit sa partie. Ils sont six sur le stage et ça bouge sur un temps surtout les 2 chanteurs qui n’arrêtent pas d’animer la foule. Les gars se défoncent sans ménager d’effort durant leur prestation et c’est difficile de ne pas leur retourner de l’énergie en retour. Le groupe ne réinvente pas le métalcore, toutefois ils l’exécutent avec brio et c’est sans contredit un band qui vaut le détour en show.

POLYGRAPH

Basterds

J’ai seulement vu 3 chansons de Basterds et je dois admettre que leur musique ne vient pas particulièrement me chercher. Leur son est drôlement mixé avec la basse et la batterie qui dominent totalement et les guitares qui sont très en retrait. Est-ce voulu, je ne sais pas, mais il gagnerait à recalibrer quelque peu à mon humble avis. La voix du chanteur porte super bien par contre et son timbre de voix convient parfaitement au style qu’ils jouent. Ils me font penser au Metalcore du début des années 2000 avec beaucoup de single note riff, la grosse corde des instruments se fait abuser sévèrement sans relâche et c’est pesant. Lorsqu’on aime viscéralement le style, je crois qu’on peut avoir du plaisir à regarder ce groupe qui a donné une performance assurée. Pour ma part, j’avais l’impression d’avoir fait le tour de ce qu’il pouvait offrir après quelques tounes et j’ai décidé d’aller retrouver des amis plus loin pour m’asseoir et jaser de la journée à date avant le dernier droit.

Feels Like Home

Eux je peux confirmer que ça sonnait, il y avait du décibel dans ta face et un mix très bien équilibré. C’est très visible que la formation a un très haut niveau de professionnalisme et qu’ils sont là pour offrir une leçon de Metalcore. Je souligne d’entrée de jeu la qualité de plusieurs riffs du guitariste qui se sert parfois de sa wah pedal afin de donner une autre dimension à un accord ou une note ce qui convient très bien au style. Il possède également des parties plus rapides avec des riffs plus complexes, attrayants et aussi des passes qui bûchent tout simplement pour faire bouger la foule. Je dois dire que le drummeur est tight sur un temps et le reste du groupe suit leur métronome de confrère à la lettre, c’est dans tes dents. Le jeune homme qui beugle dans le micro à un charisme certain et une aisance sur scène qui est palpable. Au milieu du set, il fait monter un jeune nommé Lucas de mémoire pour célébrer son anniversaire. Le petit est complètement déchaîné et il a probablement revigoré d’énergie quelques personnes qui s’en venaient pancarte totale dans l’assistance. Un beau moment pour ce petit d’environ 5 ans qui se brasse la carcasse comme s’il n’y avait pas de lendemain, il donne l’exemple et nous émerveille nous les vieux croutons qui ne peuvent pu aller slammer sans avoir l’impression qu’un bulldozer nous a passé dessus le matin suivant, misère. Bref, même après avoir quitté l’avant de la scène à la suite de la chanson, Lucas reste derrière et il revient même plus tard sans demander à personne parce que c’est lui le boss, très drôle et mignon ce petit tannant. Au final, un gros show avec de l’âme excessivement bien exécuté.

FEELS LIKE HOME

Strigampire

Maintenant, c’est le moment du quintette que j’avais trop hâte de voir en show pour la première fois. Ils ont 2 albums qui sont tous 2 très bons avec le dernier sorti en 2018 qui est encore meilleur à mes goûts. Steve, le chanteur me confiait après leur show qu’il fallait s’attendre à du nouveau de leur part prochainement, je suis impatient. Revenons au spectacle qui a été parsemé de problèmes techniques dérangeant pour le groupe, on parle d’une guitare qui n’émettait pu un son pendant la fin d’une chanson, le micro du chanteur qui ne crachait pu rien et la basse qui disparaissait pendant de longues périodes. Bon, mis à part ces petites problématiques qui font partie parfois de la réalité d’un show, c’était toute une performance, un coup de coeur. Les gars ne se sont pas laissés déranger et ont tout donné avec un résultat des plus satisfaisant. Les 2 guitares détonaient par leurs mélodies hyper trippantes d’inspiration Melodeath européen pour la plupart et des solos d’une adresse remarquée sans jamais lésiner sur l’aspect mélodique qui fait partie intégrante de leur son. J’ai adoré le rendu de Steve au vocal, il a de la puissance ce gars-là et, autant que sa voix cadre bien dans le Melodeath, il a des tendances Black Metal dans certains de ses cris et ça me plaît. Il va même parfois dans un registre strident aigu, ça déménage solide. Ce groupe est un trésor du Québec et ils ne reviennent pas du Wacken Open Air en Allemagne pour rien, ils ont finalement été remarqués après des années de travail et c’est tout mérité parce qu’ils sont à leur place à se produire devant nous avec autant de conviction. On parle de musiciens d’une grande qualité avec beaucoup de mouvements malgré la difficulté de ce qu’ils jouent la plupart du temps. J’aurais tellement aimé qu’ils jouent sur le gros stage avec le gros son, mais c’est Mononc Serge et Anonymus qui s’en venait clore la longue journée de festivités.

STRIGAMPIRE

Mononc Serge et Anonymus (L’Académie du Massacre)

J’avais grandement hâte de renouer avec ces troubadours pour leur réunion des 20 ans du premier album. Dès leur entrée des coulisses, on voit que le groupe est en grande forme et prêt à nous servir tout un show. Anonymus c’est un fait indéniable que live c’est droite et c’est divertissant, mais avec Mononc ça prends une dimension disons idiote éducative qui ne manque pas de faire rire l’assemblée présente. Le tour de force de ce groupe est sa capacité de rendre chaque présentation de chacune des chansons performées mémorable avec un fil continue théâtral qui t’agrippe dès les premières niaiseries sortant de la bouche de Mononc jusqu’à la conclusion finale. Pour ce nouveau spectacle, le band s’est surpassé dans son narratif avec des transitions souvent hilarantes, de petites histoires de Mononc qui vont autant dans l’humour que l’absurdité, mais c’est surtout qu’il frappe dans le mile la majorité du temps. Chaque chanson possède sa raison d’être dans le show et les gars d’Anonymus, particulièrement Oscar, participent activement pour rendre le tout plus dynamique et donner réplique à Mononc qui ne cesse de les rabaisser, mettons que les gars vont y répondre avec fermeté à mesure que ça défile. C’est une expérience voir un concert de ces 5 hommes sans prétention qui ont fignolé leur dévolu jusqu’au dernier petit détail afin de marier les chansons avec un scénario intéressant, un visuel bien pensé et un humour sans borne.

Il est important de noter le cover de Pink Floyd, Another Brick in the Wall, qu’ils feront en version française avec des paroles ajustées aux événements qui précèdent dans le spectacle, clever. L’ajout d’énormes pancartes avec les nouvelles paroles alternatives nous permet de chanter avec eux et de rire un bon coup de cette version métallisée et loufoque de cette pièce culte, un coup de maître à mon avis. L’interaction de tous les membres du band sur scène forme une synergie explosive qui est unique. J’ai vu de la musique toute la journée, mais pour conclure j’ai vu un spectacle dans toute sa splendeur, il y a quelque chose pour venir chercher chaque personne. Tu débranches ton cerveau pendant 90 minutes et tu plonges tête première dans l’univers déjanté de ces infâmes musiciens. Côté musique, le son est bien décortiqué, Mononc fausse volontairement à souhait en chantant avec ses tripes et cela fait parti du personnage qui chiale sur tout. Les gars d’Anonymus sont très tight et ils punch les paroles avec précision et intensité. Toute une mise en scène pour ce show qui est un coup de circuit si tu ne t’offenses pas facilement à la moindre occasion. Un retour grandiose du groupe que je recommande chaudement, que de l’agrément.

L’ACADÉMIE DU MASSACRE

En conclusion, je recommande ardemment ce festival qui prendra certainement de l’ampleur à la prochaine édition avec la qualité d’organisation que leur équipe a su déployer. Le site est magnifique, le son est très bon la majorité du temps, les différents services sont très satisfaisants et les gens sont impliqués et super chaleureux. Merci une fois de plus à Thomas et Emmanuel pour l’accueil généreux et également à tous les groupes qui se sont produits avec aplomb pour rendre le tout un franc succès lors de cette journée ensoleillée. Cheers, on se voit au prochain show \m/

Marc Desgagné

Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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