Sleep Token – Take Me Back To Eden (2023)

8/10
Groupe
Sleep Token – Take Me Back To Eden (2023)
Album
Take Me Back To Eden
Année
2023
Compagnie
Spinefarm Records
Format
Style
Pistes
01. Chokehold
02. The Summoning
03. Granite
04. Aqua Regia
05. Vore
06. Ascensionism
07. Are You Really Okay?
08. The Apparition
09. DYWTYLM
10. Rain
11. Take Me Back To Eden
12. Euclid

PAR JULIE VOYER

TAKE ME BACK TO EDEN – L’ALCHIMIE DE SLEEP TOKEN

Sortie : 19 mai 2023

Entrer dans l’univers de Sleep Token, c’est entrer dans un autre monde, c’est être ailleurs mais avec une impression de déjà-vu. J’entre dans cette société secrète en tant qu’apprentie, en sachant très bien qu’il y a plein de choses au sujet du groupe que, justement, je ne sais pas. Take Me Back To Eden, c’est le 3e album d’une trilogie longuement réfléchie et élaborée. Le groupe entretient un mystère et un mysticisme complets autour de son identité et de ses ambitions. Voici mon initiation à leur dernier album, tout en dissimulations et en révélations.

Je précise d’abord, pour ceux qui sont encore plus dans le noir que moi, que le groupe a déjà lancé cinq extraits avec vidéos de cet album. En plus, ce sont les cinq premiers titres, dans l’ordre, comme dans un livre, comme des chapitres. La première pièce, « Chokehold », commence lentement, comme pour nous initier subtilement à ce qui va suivre, nous charmer avec des sonorités assez génériques pour ne pas faire fuir le commun des mortels. Suit « The Summoning », dont j’avais vu le clip, qui m’avait sérieusement laissée sur ma faim, parce qu’il ne se passe rien! Ça m’a quand même intriguée, car j’y ai décelé un soupçon de tech prog avec des guitares hachées et une rythmique frappante, le genre que j’aime. « Granite » est un drôle de mix de nouvelle pop ambiante à l’atmosphère cinématographique, de metal, de voix claire et de scream; il s’y trouve aussi du piano et de la distorsion. C’est là que je me rends compte que Sleep Token a l’audace de mélanger les styles et d’explorer des chemins musicaux pouvant se révéler tortueux pour certains. De fait, la pièce suivante « Aqua Regia » est un peu dans le même ton, avec piano et guitare à tendance lounge.

Par contre, soyez prévenus, « Vore » est un virage à 180 degrés par rapport à la précédente. Disons qu’on n’est pas tout à fait dans le même registre. Elle met au premier plan les aptitudes vocales du chanteur dans le genre screamo, et plaira à ceux qui aiment que ça brasse. « Ascensionism » offre aussi un contraste marqué. C’est une montagne russe de styles musicaux, à la limite du hiphop mollo, avec un breakdown ainsi qu’un retour à une voix toute douce. Je suis complètement désorientée. Et encore plus déstabilisée par « Are You Really Okay ». Pendant quelques instants j’ai l’impression que ce sont les Beatles qui ont inspiré cette pièce. Mais c’est justement grâce à ce genre de pièce qu’on peut mieux apprécier la voix et constater à quel point Vessel la maîtrise. Pour moi, c’est la ballade officielle de Take Me Back To Eden, mais pas une ballade kétaine, plutôt une pièce exprimant une grande empathie, et à laquelle j’ai envie de répondre, en ce moment, « I’m not okay, no, I’m not okay »…

« The Apparition », elle, est plus accessible, et la pièce la plus générique de l’album, sur fond de synthés et de rythmes préprogrammés. Elle ne ressort pas du lot, même qu’elle se termine sur un fade out, chose qu’on n’entend plus que rarement de nos jours. Je me fais servir un autre 180 degrés avec « DYWTYLM » (Do You Wish That You Love Me). À cause de l’autotune pleinement assumé qui sonne comme les chanteuses et groupes préfabriqués d’aujourd’hui – genre Ariana Grande et Justin Bieber. Et à cause de ça, ce n’est pas ma préférée, ni celle de bien des fans d’après la rumeur. « Rain » s’inscrit dans la suite de « The Summoning », même ambiance, même sonorités. J’approche de la fin, déjà, mais je ne vois pas le temps passer. La pièce titre, « Take Me Back To Eden », est aussi plus tranquille, mais avec une finale brutale, en fade out, à la limite du tech death. Les pistes de voix sont captivantes, on entend encore le petit beat rapide caractéristique du trap, mais il n’est pas trop envahissant. La pièce est solidement construite, j’ai hâte de voir comment elle sera imagée, surtout que c’est la plus longue. « Euclid » clôt l’album en douceur avec une intro au piano me faisant penser à Coldplay. La mélodie des synthés reste longtemps en tête.

Enfin, je ressors de mon initiation plutôt ébahie. Je me demande encore quelle est ma pièce préférée. Take Me Back To Eden est un album très inégal, mais en même temps très bien amalgamé, les mélodies sont simples ou ensorcelantes, les arrangements sont surprenants, avec des breakdowns ici et là, les influences sonores sont multiples. Sleep Token est un style musical en soi, et je pense que le groupe réussit haut la main l’épreuve de plaire à tout un chacun.

PAR JULIE VOYER


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Marc Desgagné

Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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