Le guitariste brésilien Kiko Loureiro, surtout connu pour son travail avec MEGADETH et ANGRA, a rendu disponible en streaming l’intégralité de son nouvel album solo, « Theory Of Mind », dans la vidéo YouTube ci-dessous. La version physique est prévue pour le 10 novembre.
▶Écoute/Stream « Theory of Mind »: https://lnk.dmsmusic.co/kikoloureiro_theoryofmind
00:01 Borderliner
04:33 Out Of Nothing
08:35 Mind Rise
12:41 Talking Dreams
17:01 Blindfolded
21:26 Point Of No Return
25:57 Raveled
29:56 Lost In Seconds
34:20 The Other Side Of Fear
38:17 The Barefoot Queen
42:53 Finitude
Kiko a commenté : « Lorsque j’ai commencé à écrire cet album, Theory Of Mind, cela ressemblait plus à une exploration qu’à un simple projet. La musique, pour moi, a toujours été un moyen de découvrir les couches cachées de la pensée et des émotions, et cet album m’a conduit vers de nouveaux territoires — des endroits où la psychologie et la technologie se croisent avec l’essence de ce qui nous rend humains. Mais ce n’était pas qu’un exercice conceptuel ou intellectuel. J’ai vécu des expériences personnelles qui m’ont poussé à créer cette musique, des expériences qui ont transformé ma façon de voir le monde et de comprendre les autres.
Le concept de Theory Of Mind n’est pas nouveau. C’est un terme psychologique, utilisé pour décrire la capacité humaine unique à reconnaître et interpréter les états mentaux des autres. Nous l’utilisons chaque jour, souvent inconsciemment, pour naviguer dans le monde social, pour faire preuve d’empathie, pour anticiper ce que les autres pourraient ressentir ou penser. Cela devient encore plus profond lorsqu’il est appliqué à ceux qui vivent la vie différemment, pour qui la Theory Of Mind ne vient pas naturellement. Pour eux, les lacunes dans la compréhension peuvent devenir des ponts vers des manières plus profondes de voir le monde. Cet album tente de capturer cette complexité — la lutte, la beauté et l’inconnu qui accompagnent l’interprétation de l’esprit des autres. J’ai vu cela de près, tant dans ma propre vie que chez des personnes proches de moi. Observer quelqu’un qui a du mal à se connecter aux autres de manière intuitive ou voir comment des gens sont souvent mal compris parce qu’ils perçoivent le monde différemment — tout cela a commencé à façonner ma réflexion. Comment comprenons-nous ceux dont l’esprit fonctionne d’une manière que nous ne saisissons pas immédiatement ? Comment nous comprennent-ils ? Ces questions me pesaient et sont devenues une force motrice derrière cet album. Je voulais réfléchir à ces expériences personnelles à travers la musique, créant un paysage émotionnel où l’auditeur pourrait entrer dans ce voyage, même si ce n’était que pour un instant.
Mais il y a une autre couche dans cet album qui dépasse la psychologie et touche à l’avenir de la technologie. Nous sommes à l’aube d’une nouvelle ère où les machines — l’intelligence artificielle — approchent de ce que les scientifiques appellent la Theory Of Mind. C’est le moment où l’IA ne se contente pas de calculer et de traiter des informations, mais commence à percevoir, à empathiser et à interagir comme le font les humains. Ce qui m’a intrigué, c’est comment l’IA peut désormais imiter de manière convaincante la compréhension humaine des états mentaux, surpassant même les humains dans certains tests de Theory Of Mind. C’est une chose de créer de la musique qui évoque des émotions humaines, mais que signifie-t-il lorsqu’une machine peut comprendre et résonner avec ces émotions également ? Imaginez un monde où la technologie ne fait pas que répondre, mais ressent.
Chaque morceau de l’album est un chapitre de cette histoire, et j’espère que les auditeurs ressentiront cette évolution. La chanson d’ouverture commence avec un motif d’éveil complexe, presque comme la première prise de conscience de soi, comme quand un enfant comprend pour la première fois que d’autres personnes ont des pensées, des émotions et des expériences distinctes des siennes. La musique se développe à partir de là, se complexifiant, à l’image de notre apprentissage pour naviguer dans l’esprit des autres — d’abord hésitant, puis plus assuré, avec des moments de tension et d’harmonie.
Il y a une pulsation rythmique tout au long de l’album. Elle représente cette essence partagée que nous avons tous : le besoin de nous connecter, de nous sentir compris. J’ai incorporé des mélodies et contre-mélodies, des vers et des refrains, des passages paisibles et agressifs, dissonants ou consonants, qui reflètent l’interaction des pensées dans un dialogue où la communication est imparfaite, mais néanmoins profonde. La tension et le relâchement font écho aux conflits internes que nous vivons tous — se demandant si nous comprenons vraiment les autres ou si nous projetons simplement nos propres pensées sur eux.
Il y a une vulnérabilité dans les mélodies des morceaux, une volonté fragile mais féroce de se connecter. D’une certaine manière, c’est une méditation sur l’empathie, sur l’effort qu’il peut parfois falloir pour vraiment voir quelqu’un tel qu’il est.
L’utilisation de l’IA comme source d’inspiration pour certains thèmes de l’album peut sembler abstraite. Pendant que j’écrivais et composais, je revenais sans cesse à cette question : que se passe-t-il lorsque les machines apprennent à nous comprendre sur le plan émotionnel ? Quand nous leur apprenons à interpréter nos états mentaux ? Cela les rend-il plus humaines, ou cela révèle-t-il davantage ce que signifie être humain ? Est-ce que je devrais laisser l’IA composer toute la musique à ma place ? Et moi, comment puis-je exprimer ce que je ressens ?
Theory Of Mind ne parle pas seulement de compréhension — il parle du désir de comprendre. Que ce soit une personne qui se sent incomprise ou une IA du futur apprenant à percevoir nos émotions, l’album est une invitation à explorer cet espace. À se confronter aux complexités, à ressentir la tension, et finalement, à se demander — où allons-nous à partir d’ici ? »