Spectacle: Le 8 novembre 2024 à l’Impérial Bell de Québec
Organisateur: BLEUFEU
Photos: Edouard Dubuisson
Compte-rendu: Edouard Dubuisson
[Critique du spectacle | Photos]
[Les Chroniques d’Eddy]
La réputation des performances scéniques du groupe Bon Enfant n’est plus à faire. C’est ce samedi 8 novembre que la formation montréalaise était de passage à l’Impérial Bell de Québec pour présenter son troisième album, Demande Spéciale.
En première partie, c’était la chanteuse Paige Barlow qui avait la mission de chauffer la salle. Originaire d’Atlanta, l’artiste installée à Montréal chante uniquement dans la langue de Félix Leclerc. Son répertoire musical est un folk teinté de pop et de psychédélisme avec également des influences shoegaze et même yéyé! En parlant de yéyé, elle a justement repris la pièce Le temps de l’amour de Françoise Hardy, qui nous a quittés il y a quelques mois.
Je n’ai pas été très emballé par la prestation de Paige Barlow. J’ai trouvé ça un peu trop mou et le public n’était d’ailleurs pas très réceptif ; ça manquait de pêche et de folie à mon goût. Je n’ai pas trouvé non plus qu’il y avait une alchimie particulière entre les musiciens.
C’est autour de 21 h que le spectacle de Bon Enfant commence. Dès les premières notes, on sent le public en feu! La moyenne d’âge était pas mal jeune, je dirais dans la vingtaine, et pour une fois, je me sentais vieux lors d’un spectacle! En avant de la scène, cela ressemblait à une marée humaine qui ondulait suivant les rythmes des mélodies. J’étais tout en haut, aux balcons, et c’était très agréable à voir. Cela m’a donné foi en la jeunesse, car peu de spectateurs utilisaient leurs cellulaires, ce qui est plutôt rare de nos jours. Les cinq musiciens étaient en super forme et il y avait une vraie complicité sincère entre les membres sur scène. Ce n’est pas moins de dix-huit morceaux qui ont été joués ce soir, avec deux morceaux de leur premier album éponyme, cinq de leur deuxième disque Diorama et onze du nouvel album. C’est donc 11 sur 12 des pièces de Demande Spéciale qui ont été interprétées. C’est le titre Décollage, qui clôture l’opus, qui ne faisait pas partie de la setlist de la soirée, contrairement au concert au Club Soda du 24 octobre dernier.
Aux claviers, Mélissa Fortin donne une touche psychédélique aux compositions tandis qu’Étienne Côté à la batterie (également dans le groupe LUMIÈRE, ex-Canailles) semble être articulé comme un pantin et chacun de ses mouvements est délicat et poétique. La basse d’Alex Burger avait un groove aux sonorités disco, tandis que la guitare de Guillaume Chiasson donnait une dynamique rock’n’roll à l’ensemble de l’œuvre.
L’éclairage était parfait, car l’équipe technique jouait avec les contrastes de couleurs pour créer une vraie ambiance pour chaque morceau. Un des grands moments de la soirée était lors d’un des quatre rappels, à savoir Magie, qui est le titre emblématique du groupe : la chanteuse Daphné Brissette a fait monter un jeune spectateur pour venir jouer des maracas. Un beau moment riche en émotions! Un des autres grands moments de la soirée fut quand Guillaume Chiasson (également dans The Blaze Velluto Collection) et Daphné Brissette (ex-Canailles), seuls sur scène, interprètent une chanson en duo. Le projet est à l’origine de ces deux musiciens, qui ensuite en ont recruté d’autres.
Tous les classiques du groupe ont été mis à l’honneur ce soir avec, pour terminer le spectacle, la superbe composition Astronaute Amateur.
Quelle belle soirée pour la musique québécoise. Merci à l’Impérial Bell et à Bleu Feu de créer ces événements essentiels pour la culture d’ici. Une belle ambiance et du bon son. Que demander de plus?
Setlist Bon Enfant
Gardienne de nuit
Demande spéciale
Entre le rouge et le vert
Sous-marine
Passion rock
Oiseau rare
Bouquet
Enfant de l’air
L’amour à sens unique
Aujourd’hui
Porcelaine
Aire de plastique
Trompe-l’oeil
Minimum
Rappel:
Vent doux
Magie
Ciel bleu
Astronaute amateur
