18:09:25 – Zeal and Ardor / Astronoid (Québec)

Spectacle: Le 25 Septembre 2018 à l’Anti Bar & Spectacles à Québec
Organisateurs: District 7 Production
Compte-rendu: Julie Voyer
Photographe: Julie Voyer

[Astronoid et Zeal & Ardor à L’Anti le 25 septembre 2018]

Un autre soir de pluie, un autre soir de show. Seulement deux groupes cette fois ci. J’avais hâte et je n’ai pas été déçue.

Astronoid, c’est un ovni qui a fait un pit stop à Québec, en première partie d’une tournée nord américaine. Pour moi, ce jeune groupe de Boston est la découverte du mois. Je n’écoute pas de tout, mais j’écoute assez varié et ce soir là j’ai été initiée à un style que je ne sais pas si ça existait déjà : le speed prog. Après le rock progressif et le speed metal, pourquoi pas? Tous les ingrédients y sont : les contretemps, la longueur des pièces, le bass drum hyperactif et les solos, duos et trios de guitares rapides comme Speedy Gonzalez. Trios de guitares? Oui, il y a bien trois guitaristes dans ce groupe, dont le chanteur, Brett Boland. Sur scène, du côté gauche, c’est Casey Aylward qui se cache sous sa crinière, et du côté droit, c’est Mike DeMellia aux cheveux courts. Matt St. Jean, le batteur, est en plein centre et pédale comme si sa vie en dépendait. Soit il fixe la foule comme un halluciné, soit il articule les paroles avec joie, en même temps que Boland, à la voix juste et éthérée, en écho.

Étant cinq et deux batteries se trouvant sur scène, les musiciens ont peu de place pour bouger et le public reste très sage. Aucun moshpit pendant la soirée. Aucune bière lancée n’importe où. Juste un peu de headbanging, juste pour dire. Ça fait changement. La prestation se termine après tout juste 45 minutes, à la déception de plusieurs fans. Mais la transition est plus qu’efficace. En moins de 15 minutes, la scène est presque complètement dégagée pour laisser place au groupe suivant…

ASTRONOID

Wow…

Zeal & Ardor, c’est six personnes : un chanteur guitariste, deux autres chanteurs, une bassiste, un autre guitariste et un batteur. Ils arrivent sur scène dans le noir, portant des chandails noirs à capuchon. L’effet est réussi. Mais la foule était conquise d’avance. Les fans s’avancent et sont prêts pour la messe.

Zeal & Ardor, c’est la créature de Manuel Gagneux, d’origine suisse et afro américaine, qui a relevé un défi. C’est un groupe au style musical indéfinissable et certainement fascinant. Pensez à Hozier qui ferait du metal. Ou Lenny Kravitz qui se lancerait dans le gospel à la gloire de Satan. La rencontre de deux mondes, soit le black metal (pas de jeu de mots ici) et les negro spirituals. Vous cherchiez un nouveau band hors de l’ordinaire, le voici.

La prestation commence doucement, mais pas pendant longtemps. Gagneux fixe le plafond s’époumonent avec ses chanteurs, Denis Wagner et Marc Obrist, alors que Marco Von Allmen (batterie), caché dans le fond, joue avec intensité. Intensité? Le mot est faible. À part la bassiste très discrète (Mia Rafaela Dieu), on croirait que les musiciens sont en transe. À bien y penser, ils l’étaient sûrement.

Au total, une vingtaine de courtes pièces tirées principalement de deux albums sur trois, soit Devil Is Fine (sept sur neuf) et Stranger Fruit (onze sur seize), le plus récent. Avec des titres sombres comme « Sacrilegium », « Blood in the River », « Gravedigger’s Chant » ou « Built on Ashes » et « Baphomet », leur plus récente pièce, en finale, on s’entend que Zeal & Ardor ne fait pas dans la dentelle et ne parle pas de fleurs et d’amourettes. Mais leur prestation n’est en rien répugnante ou typique du genre : pas d’accessoires gore ni sataniques, pas de sang, même pas de gros mots… Surprenant. Ce fut une prestation sans trop de pauses ni d’interactions, sinon vers la fin, lorsque Gagneux demande en français « Vous avez encore de l’énergie? ». C’est étrange à quel point il peut sembler sympathique et aussi dérangé, prêt à vous marquer au fer rouge. Mais ce soir, personne n’offre de séance de scarification dans le fond de la salle. Certains fans l’ont déjà fait, par contre. Ça vous donne une idée de l’ascendant de la créature de Gagneux.

ZEAL AND ARDOR

Bref, deux groupes plutôt différents mais aussi complémentaires, puisque les fans présents étaient les mêmes pour l’un et l’autre. Deux prestations qui auraient pu durer plus longtemps pour le plus grand plaisir de leurs fans et, surtout, qui auraient dû attirer plus de monde. Zeal & Ardor fait déjà sensation en Europe. Je pense vraiment que cette soirée aura été la seule occasion de voir ce groupe dans une petite salle comme L’Anti. La prochaine fois, je parie qu’ils seront au FEQ.

Setlist Astronoid :
The Stargazer
Lightspeed
Incandescent
Up and Atom
Tin Foil Hats
Obsolete
Air

Setlist Zeal & Ardor :
Sacrilegium I
In Ashes
Servants
Come on Down
Row Row
Blood in the River
Waste
You ain’t coming back
Fire of Motions
Ship on Fire
Stranger Fruit
Cut Me
Gravedigger’s Chant
Children’s Summon
Built on Ashes
We Can’t be Found
Sacrilegium III
Don’t You Dare
Devil is Fine
Baphomet

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Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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