Spotify supprime 75 millions de morceaux « spam » en un an alors que l’IA facilite la création de fausse musique

Spotify a révélé avoir supprimé 75 millions de morceaux « spam » de sa plateforme au cours de la dernière année, alors que les outils d’intelligence artificielle offrent de nouvelles possibilités aux fraudeurs pour créer de la fausse musique.

Le plus grand service de streaming musical au monde a annoncé un durcissement de sa politique contre ces morceaux problématiques, admettant que la montée en puissance des outils d’IA avait coïncidé avec une augmentation significative du contenu frauduleux supprimé par la plateforme.

Le spam musical généré par l’IA devient un problème croissant pour les plateformes de streaming et les artistes, car chaque écoute de plus de 30 secondes génère une redevance pour l’escroc à l’origine du morceau – ce qui réduit d’autant les paiements aux artistes légitimes.

Les 75 millions de morceaux frauduleux rivalisent avec l’ampleur du catalogue réel de Spotify, qui compte 100 millions de titres. Spotify propose aussi près de 7 millions de balados et 350 000 livres audio.

L’entreprise a indiqué que ces morceaux de spam étaient identifiés soit avant leur mise en ligne grâce à un filtre déjà en place pour les nouvelles pistes, soit retirés après coup une fois jugés illicites.

Spotify prévoit de déployer un filtre de détection du spam musical pour identifier les fraudeurs, les signaler et empêcher que leurs morceaux soient recommandés par son algorithme. Selon l’entreprise, les outils d’IA facilitent la génération de contenus frauduleux comme les imitations, les morceaux ultra-courts ou les téléchargements massifs de musique artificielle allant des instrumentaux de méditation à des copies de morceaux d’artistes connus.

« Les tactiques de spam… sont devenues plus faciles à exploiter car les outils d’IA permettent à n’importe qui de générer de grandes quantités de musique », a déclaré Spotify.

La société basée à Stockholm, qui compte près de 700 millions d’utilisateurs, a précisé que malgré la hausse de ces usages nuisibles de l’IA, cela n’avait pas d’impact sérieux sur les habitudes d’écoute ou les paiements aux artistes. Spotify a versé 10 milliards de dollars (7,4 milliards de livres) en redevances l’an dernier, même si la question de leur niveau reste souvent un sujet de tension entre la plateforme et les musiciens.

« L’engagement autour de la musique générée par IA sur notre plateforme est minime et n’impacte pas les écoutes ou la répartition des revenus des artistes humains de manière significative », a indiqué Spotify.

En 2023, Spotify a introduit une règle selon laquelle une piste doit être écoutée plus de 1 000 fois avant de générer un paiement – un changement qui, selon l’entreprise, a permis de réduire les fraudes.

D’autres règles s’ajoutent

Spotify renforce également ses règles sur les deepfakes vocaux, désormais autorisés uniquement lorsque l’artiste imité a donné son accord. La société sévit aussi contre les fraudeurs qui mettent en ligne de fausses chansons sous le profil d’artistes populaires.

L’un des deepfakes musicaux les plus célèbres avait été publié en 2023 : Heart on My Sleeve, une chanson utilisant des voix générées par IA prétendant être celles de Drake et The Weeknd, retirée des plateformes après que Universal Music Group, la maison de disques des deux artistes, l’eut dénoncée comme une « violation de contenu généré par IA ».

Spotify a déclaré qu’elle soutiendrait une nouvelle norme industrielle visant à divulguer l’utilisation de l’IA dans la création de morceaux, développée par DDEX, une organisation à but non lucratif soutenue par le secteur technologique et l’industrie musicale. L’utilisation de cette norme par les artistes sera volontaire sur la plateforme, et ils ne seront pas forcés d’indiquer si leur musique est totalement ou partiellement générée par IA.

« Ce changement vise à renforcer la confiance sur la plateforme », a indiqué la société. « Il ne s’agit pas de punir les artistes qui utilisent l’IA de manière responsable ou de déclasser les morceaux qui révèlent comment ils ont été créés. »

Est-ce que vous avez déjà découvert un groupe, que vous l’ayez adoré un certain temps, pour ensuite découvrir que c’était uniquement de l’intelligence artificielle ?

La popularité de Velvet Sundown

La popularité sur Spotify de Velvet Sundown, un groupe généré par IA, a d’ailleurs ravivé les appels à un étiquetage obligatoire de la musique créée avec cette technologie. Spotify n’a toutefois pas retiré Velvet Sundown – qui se présente comme un « projet musical synthétique » sur sa page – car il ne viole pas les règles anti-spam de l’entreprise.

Notre collaboratrice Annie Cabana a d’ailleurs écrit un article sur ce groupe, disponible ci-dessous.

Source: The Guardian

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Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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