MU Média [Actu] SCRAM 2024 – Les Piles-Poils nous révèlent le processus derrière la création de leur revue humoristique

MU MÉDIA

PAR MARC DESGAGNÉ
[Rédacteur]
[Propriétaire MU Média – MetalUniverse.net]

SCRAM 2024 : La revue humoristique des Piles-Poils arrive le 27 décembre!

Cette année, les Piles-Poils reviennent avec une nouvelle édition de SCRAM, leur revue humoristique de fin d’année, qui sera dévoilée le 27 décembre à 16h00, en direct sur leur page Facebook et YouTube. Une occasion parfaite pour clore l’année en beauté avec un mélange d’humour, de satire et de réflexion sur les événements marquants de 2024.

Au programme : des sketches, des parodies et des prises de position sur l’actualité, avec cette touche unique des Piles-Poils qui nous fait toujours sourire, mais aussi réfléchir. L’humour décapant se mêle cette année à des sujets plus sérieux comme la censure et les défis actuels de la liberté d’expression. D’ailleurs, ils nous ont révélé que nous devons nous attendre à un peu moins de nostalgie cette année, et que l’actualité risque d’être mise de l’avant.

Pour en savoir plus sur cette édition 2024, ne manquez pas notre entrevue exclusive avec l’équipe des Piles-Poils. Nous y abordons leur démarche créative, les enjeux autour de l’humour aujourd’hui, et bien plus encore. À retrouver en ligne dès le 27 décembre à 16h00!

Facebook: https://www.facebook.com/@lespilespoils

YouTube: https://www.youtube.com/@LesPilesPoils

Mise-à-jour : Voici l’intégralité de SCRAM 2024


ENTREVUE

MU. Comment est née l’idée derrière le tout premier SCRAM il y a huit ans? Aviez-vous anticipé un tel succès?

PP: Notre première revue de fin d’année, c’était une capsule rétrospective qui s’appelait Le show du ciel. C’était un spectacle de variétés avec des artistes décédés en 2016. L’année suivante, on ne voulait pas se repeinturer dans le coin avec une formule aussi restrictive. On a donc développé la première version de SCRAM : un paquet courts sketchs en rafale. Sans la prétention de vouloir concurrencer le Bye Bye, on voulait offrir une revue de fin d’année alternative sur le web.

Puisque le Bye Bye s’adresse à 4 millions de personnes, on peut parfois sentir le public cible changer d’un sketch à l’autre. C’est tout à leur honneur puisqu’ils doivent offrir un produit rassembleur dans lequel tout le monde peut y trouver son compte à un moment ou un autre. De notre côté, puisque notre auditoire est plus restreint, on voulait se démarquer en offrant un style d’humour plus défini d’un sketch à l’autre. Une sauce qui reste du début à la fin en visant plus spécifiquement les gens de notre génération en se faisant rire nous-même avant tout. Ceci dit, ça ne nous empêche pas d’aller chercher des spectateurs plus jeunes et plus vieux qui aiment notre approche.

Clairement, nous n’aurions pas pu anticiper un tel succès. La première année, c’était pas mal juste nos amis et un petit fanbase qui écoutait SCRAM. Au fil des éditions, c’est devenu une tradition pour plusieurs et l’auditoire a augmenté de façon exponentielle !

MU. Qu’est-ce que vous trouvez le plus difficile à chaque édition de SCRAM? Est-ce le choix des sujets, la production ou autre chose? Une certaine auto-censure?

PP: Faire un SCRAM, c’est une course contre la montre. Au mois de décembre, on n’a pas beaucoup de temps libre ! Il y’a toujours un gros défi de logistique. Non seulement pour préparer les tournages, mais aussi pour gérer nos disponibilités puisque nous ne gagnons pas notre vie avec ce projet. Heureusement, on se prend d’avance et on a plusieurs éditions derrière la cravate pour savoir comment bien gérer notre temps. Cette année, on a eu un défi supplémentaire puisque nous ne sommes plus diffusés et financés par Juste pour rire. Avec l’aide de Mathieu Niquette, nous avons redoublé d’efforts pour trouver du financement. Heureusement, on a pu dépasser légèrement le budget de l’an passé grâce à notre commanditaire principale Belle Gueule ainsi qu’à la collaboration de Pizza Salvatoré, Éros et Compagnie et Technomentor.

Il y’a une certaine forme d’auto-censure dans SCRAM, mais 95% du temps, c’est pour que nos gags soient pertinents et pour éviter la facilité. Il y’a bien sûr des sujets plus épineux avec lesquels on doit creuser une réflexion pour trouver la bonne façon d’aborder les choses. Si on s’empêche d’aborder une thématique, c’est parce que nous n’avons pas trouvé la bonne façon de la rendre drôle et intéressante. Ça peut autant arriver avec des sujets sensibles qu’avec des choses inoffensives.

MU: Cette année, à quoi peut-on s’attendre de SCRAM 2024? Avez-vous un thème particulier ou des surprises en réserve ?

PP: Comme à chaque année, il y’a toujours un lot d’invités surprise. Ce qui est l’fun avec SCRAM, c’est qu’on va autant chercher des artistes avec seulement 2-3 ans d’expérience que des gens qui sont dans le milieu depuis 30-40 ans. Y’a un côté intergénéRationnel vraiment trippant depuis 2022. Au niveau des thématiques, ce qui a marqué la préparation de SCRAM 2024, c’est de devoir s’adapter aux impacts de la loi C-18 qui interdit l’affichage des médias sur Facebook et Instagram. Il y’a des sujets importants qui passent maintenant sous le radar pour ceux qui suivent moins les médias traditionnels. On doit donc parfois prendre la peine de mieux mettre en contexte les sujets dans nos sketchs. Pour SCRAM 2024, il faut également s’attendre à un peu moins de référents nostalgiques que dans les éditions passées. Bien que ça fasse partie de notre ADN, on a le souci de se moderniser et de se renouveler, sans non plus se dénaturer en effaçant complètement ces référents qui ont été notre trademark à nos débuts.

MU: Est-ce qu’il y a des sketchs ou des idées que vous auriez aimé inclure dans SCRAM, mais qui ont été coupés ou mis de côté au fil des ans? Pouvez-vous nous donner un exemple?

PP: À chaque année, y’a toujours quelques idées qui sont développées et qui ne se rendent pas à l’étape du tournage. Des idées qu’on abandonne en cours d’écriture, car on se rend compte que ce n’est pas assez drôle, que le référent est trop niché ou que ça ressemble trop à un autre sketch déjà tourné. On est assez critique envers nous-même. Par contre, ça peut arriver qu’un référent qu’on voulait utiliser dans un ancien SCRAM finisse par servir pour une édition future. En 2023, on a parodié The Jerry Springer Show. On l’avait déjà mis sur la table quelques fois par le passé avant que ça se concrétise. Cette année, il y’a eu des premiers jets pour une parodie de Cette année-là de Claude François et du Rap-à-Billy de Lucien Francoeur, mais le résultat n’était pas assez drôle et pas assez convaincant pour justifier l’apparition de si vieux référents. On a donc recommencé de zéro avec d’autres idées de sketchs.

MU: Comment choisissez-vous les événements ou personnages qui seront parodiés dans la revue? Quels sont vos critères pour dire « Ça, ça mérite d’être dans SCRAM »?

PP: Le choix des sujets se fait toujours organiquement entre les cinq auteurs derrière le projet. Certains sujets méritent un sketch à part entière, d’autres une simple mention. On se fie à notre jugement, à ce qui a marqué la majorité de l’équipe, aux suggestions récurrentes de notre entourage ainsi qu’à l’impact sur les réseaux sociaux lorsque la nouvelle est sortie. Pour les personnages, y’a deux catégories. Y’a ceux qui s’imposent naturellement car ils ont marqué l’année en cours et y’a ceux qui n’ont pas de lien avec l’actualité, mais qui peuvent bien porter un sujet de 2024. On y va aussi avec le casting des membres du groupe. On a le souci d’équilibrer les présences des trois membres des Piles-Poils. Quand on se rend compte qu’un de nous trois apparaît moins, on lui donne plus de place lors des derniers tournages. Aussi, on s’assure de donner du temps d’écran à nos co-auteurs Julie Fortin et Victor Bond, tout en ayant une bonne brochette d’invités.

MU: Après huit ans, comment avez-vous vu évoluer votre style d’humour et le concept même de SCRAM?

PP: Y’a trois différences majeures entre SCRAM 2017 et SCRAM 2024. L’écriture, la technique et la durée des sketchs. Au niveau de l’écriture, on comprend beaucoup mieux les paramètres et les procédés de l’humour. On a appris sur le tas comment rendre nos intentions claires et à se script-éditer. On a appris l’importance de couper ou de modifier des gags afin de rendre le scénario plus cohérent. Nos sketchs sont beaucoup mieux construits qu’aux débuts de SCRAM. Avant, on écrivait instinctivement et c’était un coup du hasard pour qu’un sketch soit bien réussi. Maintenant, on sait mettre les bons ingrédients aux bonnes places pour que la sauce lève.

Au niveau de la technique, nous n’avons plus du tout les moyens de 2017. On a accès à des lieux de tournage plus variés, à une plus grosse équipe et nous avons acquis de l’expertise au fil des années qui paraît concrètement dans le rendu. Le premier SCRAM, on faisait nos chroma key sur un drap vert dans notre appartement. Cette année, on les a fait au Studioairms, dans un cyclo vert gigantesque. Au départ, on se distinguait naturellement du Bye Bye par notre côté boboche. Avec le temps, y’a fallu apprendre à se distinguer par notre style d’humour, car au niveau de la technique, on s’est rapproché de plus en plus des productions professionnelles au fil des ans.

Finalement, au niveau de la durée des sketchs, dans le premier SCRAM, on avait beaucoup de sketchs de 30 secondes qui se résumaient à « Set up, prémisse, punch », et on passait à autre chose. Ce n’était pas une mauvaise idée pour apprendre les bases de l’écriture, mais en même temps, ça nous limitait créativement et les spectateurs restaient un peu sur leur faim. Y’a des idées qu’on explorait en surface, qu’on ne développait pas assez. On est passé d’un SCRAM d’une durée de 8 minutes à une édition 2024 qui va assurément dépasser 30 minutes. 

MU: Merci d’avoir pris le temps, si vous avez un dernier message!

PP: SCRAM 2024 sortira sur les comptes Facebook et YouTube des Piles-Poils le 27 décembre à 16 heures ! Si vous voulez venir découvrir cette édition en gang, il y’a une projection en avant-première le 26 décembre dès 20 h au bar Chez Ernest sur la Plaza St-Hubert. On écoute le montage final de SCRAM, on fait un Q&A et finalement, on fait le party pour célébrer la fin du projet !

Facebook: https://www.facebook.com/@lespilespoils

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Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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