[Rédactrice]
The Velvet Sundown : L’IA a créé un band… et il est meilleur que vous l’imaginez!
Depuis quelques mois, un phénomène étonne autant qu’il fascine la scène musicale mondiale : The Velvet Sundown, un groupe entièrement généré par intelligence artificielle, s’impose sur Spotify. Aucun musicien en coulisses, aucune voix humaine derrière le micro, aucun producteur en studio. Étonnamment, ce groupe domine les écoutes avec plus de 400 000 auditeurs mensuels sur Spotify (ndlr: au moment d’écrire ces lignes).
Aucun humain ne joue, ne chante, ni ne compose. Ce sont des machines qui ont tout fait. Et le pire (ou le plus fascinant) ? C’est vraiment bon dans son genre.
On n’est plus simplement dans l’assistance à la création (comme un plugin d’accords ou un synthé intelligent), mais dans une création totalement automatisée, capable de rivaliser avec des artistes humains, voire de les dépasser en termes de popularité.
Certains y verront un gadget, une mode passagère, mais détrompez-vous, l’IA ne fait que commencer à grignoter l’espace créatif. Et elle le fait avec une précision algorithmique redoutable. The Velvet Sundown crée une musique pensée spécifiquement pour plaire, avec une efficacité presque effrayante.
À la première écoute, vous allez tout de suite comprendre et ressentir que ce son est taillé sur mesure pour vous faire hocher de la tête. Rien n’est laissé au hasard! l’IA a été entraînée sur des milliers d’heures de musique, analysant structures harmoniques, progressions d’accords, rythmiques et tendances d’écoute.
La justesse du groove, la richesse des textures sonores rappellent un style rétro psychédélique. En effet, l’IA a ingéré des décennies de musique pour recréer un style qui nous parle directement à l’oreille… Le résultat ?
Imaginez un croisement entre Tame Impala, Beach House et Daft Punk, avec une touche mélancolique qui colle à la peau.
Mais derrière ce groove impeccable, plusieurs questions dérangent : sommes-nous en train de tomber amoureux d’une illusion numérique ? Nos artistes sont-ils voués à disparaître ?
Ces questions philosophiques doivent maintenant être adressées sur l’avenir de la valeur des artistes, quand une machine peut produire quelque chose d’émotionnellement satisfaisant, voire bouleversant, avec autant de popularité, et ce, sans la moindre expérience humaine derrière.
Ce succès viral dépose littéralement une bombe au cœur de la création musicale. Si une IA peut produire de la musique aussi addictive qu’un humain, que reste-t-il aux artistes vivants ? Faut-il craindre cet avenir ou, au contraire, faut-il y voir une révolution technologique, une opportunité de repousser les limites de la créativité humaine ?
Il ne s’agit pas de sonner l’alarme de la fin de la musique, mais plutôt de redéfinir ce que signifie être artiste. L’authenticité ne suffira plus. Il faudra réaffirmer l’humain là où il peut encore innover, ressentir, se tromper aussi, une authenticité imparfaite, où l’IA, malgré tout son talent synthétique, ne peut pas vraiment suivre.
Plutôt que de résister, peut-être faut-il envisager une cohabitation créative. L’IA peut devenir un outil formidable entre les mains d’un compositeur, d’un chanteur, d’un producteur. L’artiste du futur ne sera pas remplacé, mais augmenté.
Cependant, il faudra aussi s’interroger sur la culture puriste qui a régné, et sur laquelle des flambeaux ont souvent été brandis depuis l’époque de Milli Vanilli, en criant haut et fort à la trahison et l’imposture.
The Velvet Sundown n’est que le début. Les plateformes musicales se fichent que ce soit humain ou non, en autant que ça génère des clics, des streams et de l’attention. Ceci est pas mal plus qu’un un projet musical à mon avis. C’est un miroir géant tendu à l’industrie, un test pour le public, et un signal pour les créateurs.
L’intelligence artificielle a bel et bien pénétré le monde de la musique, et elle y trouve sa place avec une aisance qui devrait nous faire réfléchir.
Cependant, la question fondamentale reste : en tant qu’audiophiles, allons-nous décider d’adopter et d’encourager ce nouveau paysage sonore ?
Les artistes, quant à eux, auront un choix à faire : résister ou collaborer.
Qu’en pensez-vous?
Écoute The Velvet Sundown :
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