Le chanteur d’ICE NINE KILLS, Spencer Charnas, est en vedette dans le premier épisode de Fire With Fire, une nouvelle série vidéo dans laquelle Ryan J. Downey s’entretient avec des artistes du milieu de la musique heavy dans des conversations approfondies et sans filtre, où la liberté d’expression est au cœur des discussions. Créée par Downey, la série est produite en partenariat avec la Foundation for Individual Rights and Expression et réalisée par Gus Black.
Interrogé sur le conseil qu’il donnerait à ceux qui ont l’impression de ne pas pouvoir exprimer qui ils sont, ou de ne pas réussir à sortir ce qu’ils ont en eux, Spencer a déclaré :
« Je fais ça depuis… mon Dieu… depuis l’an 2000, en réalité. Donc, depuis 25 ans. Et ce que j’ai appris au fil du temps, c’est que le moment où le groupe a vraiment pris un tournant et commencé à devenir une entité viable — au point où je pouvais en faire mon métier et en vivre —, c’est quand j’ai arrêté de m’inquiéter de ce qui était à la mode.
Je pense qu’au début du groupe, on était trop préoccupés par des choses comme : “Ce label est hot en ce moment, alors on devrait sonner un peu plus comme ‘Groupe X’”, ou “Ce breakdown est-il assez lourd ? Parce que tel autre groupe explose présentement”.
Et dès qu’on a arrêté de se comparer et qu’on s’est concentrés sur ce que j’aime vraiment, ce qui est authentique pour moi — les influences punk, metal, les inspirations de comédies musicales comme Le Fantôme de l’Opéra ou Les Misérables, et bien sûr l’univers de l’horreur —, et qu’on a mélangé tout ça dans un seul et même univers, sans se soucier de ce qui était populaire à ce moment-là… c’est là qu’on a commencé à avoir du succès.
Ça, combiné au fait de croire en soi, d’avoir une mentalité “do it yourself”, de ne pas attendre qu’un label nous appelle, mais d’y aller et de foncer sans relâche. »
Il ajoute :
« Avant même de jouer des concerts comme le Warped Tour, on y entrait en douce avec de faux laminés, et on vendait nos CD à tous ceux qui portaient un chandail d’un groupe qui nous ressemblait.
Donc oui, il faut croire en soi et être prêt à essuyer beaucoup de refus. Mais chaque fois que je me sens découragé, je pense à METALLICA. Aucun label ne voulait les signer parce qu’ils étaient trop metal pour les punks. Finalement, c’est Megaforce, un tout petit label, qui leur a donné leur chance. Et on sait tous ce qui est arrivé après.
Je pense aussi à Wes Craven. Quand il était dans une passe difficile, il a eu l’idée d’un film où un tueur assassine ses victimes dans leurs rêves (Les Griffes de la nuit). Il a proposé le script à toutes les grandes compagnies — Paramount, Universal, etc. — et tous lui ont dit : “C’est intéressant, mais personne ne veut voir un film sur les rêves.” Finalement, une petite compagnie appelée New Line Cinema a pris le risque. Et on connaît la suite. »
Spencer a aussi discuté de la politique de censure de YouTube, notamment en ce qui concerne les contenus liés à l’horreur, comme certains vidéoclips d’ICE NINE KILLS qui rendent hommage à des films comme The Crow ou Simetierre (Pet Sematary).
« La censure, surtout sur YouTube, c’est vraiment frustrant. Dès que tu fais quelque chose de subversif ou un peu trop violent, c’est censuré.
Des clips comme A Work Of Art ou Terrifier — qui, selon moi, est maintenant l’une des meilleures franchises de slasher de tous les temps, et on a eu la chance incroyable de participer au clip officiel — sont extrêmement restreints.
Résultat : ils ne sont pas poussés dans les algorithmes, ils ne ressortent pas dans certaines recherches. Et pour les visionner, tu dois prouver que tu as 18 ans. En gros, YouTube est devenu le nouveau MPAA (l’organisme américain qui gère la classification des films). »
Lorsqu’on lui a demandé si YouTube fournit une liste claire des contenus interdits, il a répondu :
« Je pense que ça reste encore assez flou. Je crois que tuer un bébé est clairement interdit selon leurs règles. Mais on a fait certaines vidéos où on montre tout sauf ce genre de contenu, en mettant des barres de censure.
Mais oui, c’est difficile d’exprimer pleinement ce qu’on veut sans se faire restreindre.
Pour Terrifier, on s’est juste dit qu’on allait tout laisser aller. Même si c’est restreint, la vidéo a quand même cumulé des millions de vues — mais elle en aurait eu bien plus sans ces restrictions.
C’est sans doute l’un des clips les plus amusants et les plus fous que j’ai tournés. On a eu Chris Nelson, un des meilleurs maquilleurs SFX actuels — le gars qui a bossé sur Kill Bill. »
Pour écouter l’entrevue complète:
Source: Blabbermouth





















