Spectacle: Le 8 juin 2024 pour le Red Bridge Fest à Pont-Rouge (Québec)
Organisateur: Red Bridge Fest
Photographe: Stéphan Lévesque
Compte-rendu: Stéphan Lévesque
Red Bridge Fest – Jour 2
Je ne peux pas être plus enthousiaste à l’approche de la deuxième journée et, en arrivant sur le site, la pluie vient de cesser. Parfait timing pour le premier band que je voulais absolument voir, c’est Pridebowl de la Suède. En effet, Aaron Goulding a reformé le groupe avec du sang neuf venant de 4 continents différents et, depuis les 10 derniers mois, la nouvelle version de Pridebowl s’affairait à apprendre les chansons des années 90 en tentant de raviver avec le plus d’exactitude possible le son d’antan, ça sort directement de la bouche d’Aaron.
Voyons maintenant le résultat sur scène. Première observation, c’est que les instruments sonnent vraiment proches de Drippings Of The Past et que la voix d’Aaron est en excellente forme. Tout est à sa place, même les backs vocals ressemblent à ce à quoi ils nous avaient habitués il y a plus de 25 ans. Lorsqu’ils partent Impropriety, je redeviens littéralement un adolescent nostalgique et, comme par hasard, je viens de tomber sur une panoplie d’amis de Sept-Îles avec qui j’ai connu ce groupe dans le temps. C’est inespéré, une si bonne performance, et le soleil sort durant Nine Digits pour confirmer l’alignement optimal du moment. Ils nous balancent ensuite leur plus vieux classique du EP Long Distance avec In The End. La foule est très animée en cet après-midi, je crois que tout le monde a été pris par surprise par la précision des musiciens de cette édition de Pridebowl. La superbe Cement Sidewalk suit, et bientôt Memories Of You, qui a toujours été une de mes chansons punk rock favorites, quel instant incroyable, surtout que tout baigne vocalement.
Alors au lieu de se faire ensevelir dans la pluie et la boue, finalement nous avons une journée incroyable avec Pridebowl qui nous offre probablement la prestation la plus droite du week-end. Je retourne les voir aussitôt que j’en ai l’opportunité. L’équilibre du son est parfait, les mélodies sortent du lot et, bien entendu, tous les vocaux sont exactement comme on aurait pu le souhaiter pour une représentation très fidèle des versions albums. La chanson Setbacks est alors jouée et c’est en même temps un clin d’œil à l’autre band d’Aaron du même nom que je suggère avec insistance. Ils finissent en beauté avec The Soft Song, qui génère un singalong à la grandeur du site, et pour conclure Drippings Of The Past, qui descend le voile sur une présence magistrale du groupe, je suis ébahi.
PRIDEBOWL
Le festival prend alors une tournure ska pour le temps de deux groupes à commencer par Mustard Plug, et je dois avouer qu’en plein soleil de samedi après-midi, ce genre de band est le bienvenu. Cela rend le tout plus festif et occasionne des slams plus joviaux qui donnent un break aux corps meurtris de ses participants. Le groupe, ayant dans ses rangs trompette, trombone et saxophone, met de la vie et le party est pogné de plus belle. Ça saute, ça danse bizarrement les bras en l’air, ça chante, bref on a tous du bon temps. Ils y vont aussi dans la nostalgie avec notamment 6 chansons de l’album Evildoers Beware, qui s’avère être le préféré de plusieurs, et les chansons sont super entraînantes pour toute la famille. Oui, nous avons pas mal de relève présente cette année. Malgré tout, on remarque un dude qui dort assis avec la tête accotée sur une barre de fer de la petite estrade, peut-être pas l’endroit le plus confortable, mais il semble si paisible, on n’ira pas le déranger, le pauvre, des fois qu’il soit en train de rêver qu’il trippe à un festival. Le groupe termine avec l’anthem intitulé Beer (Song), et c’est un des moments les plus loud, car presque toute la bande de malades que nous sommes chante fort le refrain avec les oooooh, ooooh, oh oh, rien à voir avec le père Noël.
MUSTARD PLUG
Se succède le groupe québécois du même registre qu’on a tous vu 78 fois, je parle de The Planet Smashers. Bien qu’on les voit partout depuis des années, c’est toujours un spectacle agréable et dans le moment présent, ça fit sans aucun doute. Ils jouent quasi non-stop un total de 17 chansons et l’ambiance demeure excellente avec une belle participation de la foule. Il y a un paquet de ballons qui circulent et on attend tous notre chance pour sacrer une bonne claque sur un et essayer de l’envoyer le plus loin possible. Le stage, c’est un homerun, du moins dans ma tête. Suis-je seul qui aime défoncer les ballons quand ils passent près de ma tête ? Bon, l’adolescent en moi, sors de ce corps, ou pas, haha.
THE PLANET SMASHERS
Passons maintenant à Zebrahead. Surprise, dame nature nous rappelle qu’elle a un certain contrôle sur notre niveau de plaisir en nous garochant un méchant seau d’eau sur la tête, mais rien pour ternir l’agrément général. En fait, tout le monde semble s’en foutre éperdument et la fiesta s’enflamme de plus belle. Probablement le groupe qui m’a le plus pris de court pendant le week-end, Zebrahead joue un pop punk rock avec des accents quasi métal à l’occasion. Ça s’avère très efficace en spectacle parce qu’on obtient un bon dosage de refrains catchy avec certains riffs qui déménagent pour garder le pit bien actif. On a même un combattant qui décide de monter sur une embarcation gonflable bien équipé de sa bière, mais surtout porté par une douzaine de valeureux soldats qui le promènent carrément à la grandeur du site. Je n’ose pas imaginer le trip que ce gars-là vit de se faire balader le cul sur une foule en délire en buvant sa bière relax pour finir devant le band et finalement octroyer un répit à tous ceux qui l’ont soutenu durant son buzz.
En somme, c’est un groupe que je n’avais pas écouté depuis presque 25 ans et sincèrement ils m’ont redonné le goût de parcourir leur discographie avec une excellente présence de scène, une des meilleures interactions avec le public du week-end, sinon la meilleure. Le chanteur est un excellent frontman qui sait nous activer et nous faire participer. Point de vue musique, c’est de bonne qualité avec un ajustement sonore très audible, un groupe très professionnel.
ZEBRAHEAD
C’est donc le moment tant attendu avec Lagwagon, qui performe Trashed en entier. Je ne pensais jamais vivre ce moment, alors je suis fou comme un balai. Plusieurs chansons de cet album sont mes préférées du groupe et ne sont pas souvent, voire pas du tout, jouées en live. Au niveau du son, c’est mieux qu’hier et on entend un peu plus le vocal de Joey. Néanmoins, on voit qu’il manque de voix dans certaines parties, ce qui n’empêche pas de rendre justice aux pièces et d’engendrer un fun monstre dans l’assistance qui capitule et s’abandonne totalement dans l’expérience. Le groupe est énergique et les guitares sont bien exécutées, presque pareil que sur l’album. J’ai particulièrement du plaisir pendant Stockin’ The Neighbors, que je n’avais jamais vu live, un succès d’intensité. On voit que les gars ont du fun à jouer ces chansons, mais comme Joey Cape le souligne, ça ne sera pas long parce que l’album dure environ 30 minutes.
Je dois avouer que j’ai vécu tout un moment quand ils ont enclenché le dernier droit de l’album avec Whipping Boy, mais surtout No One et Bye For Now, qui sont 2 titres qui me sont très chers. La prestation impeccable musicalement de ces titres nous fait du bien et Bye For Now suscite une grande réaction, autant dans le pit que dans les back vocals générés par les festivaliers. À noter, qu’ils font même une bonus track de l’album avec Back One Out pour ensuite clôturer le tout en beauté avec 5 gros hits qui avaient été joués la veille. Toutefois, je ne me plaindrai certainement pas de réentendre Rifle, Violins, Mr. Coffee, Razor Burn et May 16. J’aurais pris plus de titres de Duh tant qu’à être dans le vieux stock, cependant rien à se morfondre ici à part probablement de souhaiter que Joey aurait plus de torque et de punch dans sa voix.
LAGWAGON
On bouge maintenant vers le dernier droit du Red Bridge 2024 avec Millencolin qui revient sur scène également pour une deuxième prestation en deux soirs et c’est l’album Same Old Tunes qui est joué au complet. C’était d’ailleurs cette annonce qui m’avait convaincu en partant de faire un retour au festival de Pont-Rouge. Cet album est parmi les plus importants du punk rock suédois, c’est catchy, entraînant, des passes de guitares super mélodiques, un tempo plus rapide en général et la voix de Nikola pour couronner le tout avec des refrains qu’on ne peut pas oublier. Une fois de plus, vocalement ce n’est pas parfait tout dépendant des chansons, mais ça ne vient altérer en rien l’engouement de cette opportunité sans lendemain d’entendre tous ces morceaux qui ont marqué l’adolescence de plusieurs. Diznee Time frappe ardemment en énergie, je suis en avant sur la barrière et croyez-moi que ça pousse en calvaire, c’est compact comme une boîte de sardines et ça brasse non-stop. J’ai heureusement mon ami Nic qui fait le ménage derrière moi, ce qui me permet d’apprécier le show à 100 % sans trop me tracasser ce qui arrivera en arrière. C’est l’euphorie totale durant Fazil’s Friend, que j’aime d’amour, et encore davantage Leona, qui est malade raide. Nikola en arrache un peu dans celle-là, mais on lui pardonne facilement avec la réaction que ses chansons provoquent.
Ensuite, un trio de chansons qui me plaisent beaucoup, Da Strike, qui ramène l’esprit dansant de la période ska en après-midi, et s’ensuivent Mystic Reptile puis Dance Craze, qui viennent foutre le bordel total à nouveau, on trippe en innocent. On trippe peut-être trop d’ailleurs, car Nikola demande à tous d’arrêter durant la chanson suivante parce qu’une personne semble en problème au sol. Je dois souligner la réactivité instantanée des gens présents autour, que ce soit Millencolin, qui a observé la situation, les gens qui se sont assurés que la demoiselle ne soit pas déplacée, et les services d’urgence qui ont agi rapidement pour sortir de façon sécuritaire la fille. Je souhaite qu’elle se soit remise rapidement, elle semblait avoir un malaise, toutefois je n’ai pas entendu de suite à cet événement. Une fois géré, c’est reparti de plus belle et l’album se termine finalement dans la satisfaction. Millencolin choisit de terminer sa performance avec des chansons plus récentes, ce qui en a déçu plus d’un, moi le premier. On rêvait d’entendre plus de stock de cette période encore, avec du Life On A Plate et For Monkeys, mais non, rien. Anyway, notre show était déjà fait et satisfaisant, on repart avec des milliers d’images en souvenir de ce merveilleux festival qui ramène l’esprit des années 90 et nous rappelle qu’on a beaucoup vieilli, mais que notre cœur est toujours aussi jeune.
Une réussite totale pour le Red Bridge, peu d’attente en général, des toilettes propres, de la bonne nourriture de festival et surtout des choix de bières intéressants et non de la foutue Coors ou Bud Light, merci pour ça. Merci à l’organisation, c’était un grand plaisir de croiser autant de bonnes personnes se réunissant pour célébrer vigoureusement la musique punk rock avec passion. On se voit au prochain show, cheers \m/
Setlist Pridebowl
The Boy on the Hill
Impropriety
Nine Digits
In the End
Cement Sidewalk
Broken
Yesterday’s End
Curiosity
Memories of You
Setbacks
Running From the Sun
Remnants
Hostage
The Soft Song
Dollar Sign Cries
Drippings of the Past
Setlist Mustard Plug
Not Enough
Aye Aye Aye
Fall Apart
Box
Never Be
Where Did All My Friends Go?
Yesterday
Go
You
Waiting Room
Vampire
On and On
Mendoza
Mr. Smiley
Brain on Ska
Beer (Song)
Setlist The Planet Smashers
Fabricated
Missionary’s Downfall
Psycho Neighbor
Struggle
Life of the Party
Shame
Too Much Attitude
Too Much Information
Blind
Can’t Stop
Change
Mission Aborted
Unstoppable
Surfin’ in Tofino
J’aime ta Femme (I Like Your Girl)
Super Orgy Porno Party
Sk8 or Die
Setlist Zebrahead
When Both Sides Suck, We’re All Winners
No Tomorrow
Hello Tomorrow
The Perfect Crime
Mike Dexter Is a God, Mike Dexter Is a Role Model, Mike Dexter Is an Asshole
Who Brings a Knife to a Gunfight?
Drink Drink
Rescue Me
We’re Not Alright
Homesick for Hope
Falling Apart
All My Friends Are Nobodies
Anthem
Setlist Millencolin
Mr. Clean
Chiquita Chaser
Diznee Time
Domestic Subway
Fazil’s Friend
Leona
House of Blend
Da Strike
Mystic Reptile (Live debut)
Dance Craze
The Einstein Crew
Take It or Leave It
Encore:
Black Eye
Botanic Mistress
Ray
Nothing
Brand New Game
No Cigar
Setlist Lagwagon
Island of Shame
Lazy
Know It All
Stokin’ the Neighbors
Give It Back
Rust
Goin’ South
Dis’Chords
Coffee and Cigarettes
Brown Eyed Girl
Whipping Boy
No One
Bye for Now
Back One Out
Rifle
Mr. Coffee
Violins
Razor Burn
May 16