ROKK – Entrevue avec le cofondateur Alex Landenburg (Kamelot) à propos de la nouvelle application de streaming rock-metal équitable

[Rédacteur]
[Propriétaire MU Média – MetalUniverse.net]

Entrevue pour ROKK avec avec le cofondateur Alex Landenburg (Kamelot)

Notre journaliste Marc Desgagné de MetalUniverse.net a récemment eu l’occasion de s’entretenir avec Alex Landenburg, batteur de Kamelot et cofondateur de l’application de streaming rock-metal équitable ROKK. En tant que musicien actif et impliqué depuis plusieurs décennies, il connaît mieux que quiconque la réalité des artistes face aux plateformes numériques. Il nous explique en détail ce qui distingue ROKK des autres géants du streaming comme Spotify ou Apple Music, et comment cette initiative veut redonner une place plus juste aux musiciens, particulièrement dans la scène rock et metal. ROKK a été fondé par Alex Landenburg et Peter Moog.

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MU: Pouvez-vous présenter ce qu’est exactement ROKK et en quoi il se distingue des autres plateformes de streaming comme Spotify ou Apple Music ?

Alex Landenburg: ROKK est une application de streaming équitable créée par et pour les fans de rock et de metal. Ça suffit déjà à nous différencier de Spotify ou Apple Music. On ne cherche pas à plaire à tout le monde, mais à être la meilleure plateforme pour les amateurs de musiques lourdes. Cela dit, toutes les formes de musique sont disponibles, mais notre priorité reste le rock et le metal. Plus important encore, nous essayons de rendre le streaming plus juste pour les artistes. Le système actuel est brisé et nous voulons offrir une meilleure alternative.

MU: Quelle était la mission de base derrière la création de ROKK ? Est-ce né d’une frustration personnelle, d’un besoin dans l’industrie, ou d’un mélange des deux ?

Alex Landenburg: Clairement un mélange. En tant que musicien, j’ai vu de mes propres yeux à quel point les redevances de streaming sont ridicules, et c’est frustrant. Mais ce n’est pas seulement une question personnelle. Toute la communauté rock et metal est pénalisée depuis des années. ROKK est né de l’idée de corriger ça, ou du moins de commencer à faire les choses autrement. On en avait assez d’attendre que les grandes plateformes changent. Alors on a construit la nôtre.

MU: ROKK se présente comme une plateforme équitable pour les artistes. Comment fonctionne le système Direct Artist Support et en quoi change-t-il la donne ?

Alex Landenburg: C’est très simple. Si vous aimez un groupe, vous pouvez le soutenir directement via l’application. C’est comme acheter un t-shirt au concert, mais en version numérique. Nous ne prenons aucune part : au contraire, ça vient de notre côté financièrement. L’argent va directement au groupe. Pour plusieurs formations émergentes ou de taille moyenne, c’est peut-être la première fois qu’elles peuvent réellement gagner quelque chose grâce au streaming. Et si un fan s’abonne via un lien fourni par son groupe préféré, ce groupe reçoit encore plus : soit 10 % de l’abonnement annuel du fan, ce qui équivaut facilement à 3 ou 4 albums vendus par personne.

MU: L’industrie du streaming est souvent critiquée pour ses faibles redevances. Quel potentiel de revenus un artiste peut-il espérer avec ROKK ?

Alex Landenburg: Honnêtement, ça dépend de la base de fans. Mais nous avons déjà vu des groupes gagner plus avec seulement quelques dizaines de fans sur ROKK qu’avec des dizaines de milliers d’écoutes ailleurs. Pour l’instant, il semble que nous payons environ 4 à 5 fois plus par écoute que les grandes plateformes. En ajoutant le Direct Artist Support, ça peut réellement faire une différence.

MU: Les utilisateurs peuvent-ils importer ou synchroniser leurs playlists existantes depuis Spotify ou Deezer ?

Alex Landenburg: Oui ! Nous avons intégré un outil d’importation de playlists directement dans la version desktop. Donc, quand vous rejoignez ROKK, vous n’avez pas besoin de repartir de zéro. Il suffit d’exporter vos playlists avec un outil comme Exportify, qui est gratuit.

MU: En tant que musicien et fan, quel est votre regard global sur l’évolution de la musique numérique ? A-t-on perdu quelque chose en passant des formats physiques au digital ?

Alex Landenburg: Bien sûr. On a perdu la connexion, le sentiment de posséder la musique, les livrets, tout ce rituel. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas créer quelque chose de significatif dans le monde numérique. C’est ça, l’esprit de ROKK : ramener un peu de cette connexion, même si le format est différent. Et je veux être clair : on ne veut absolument pas que les gens arrêtent d’acheter du physique. Nous sommes nous-mêmes collectionneurs. Nous voulons juste offrir une alternative équitable pour ceux qui utilisent le streaming.

MU: Vous êtes actif depuis plusieurs décennies. Comment avez-vous personnellement vécu la transition du vinyle et des CD vers les fichiers numériques, puis le streaming, en tant que fan et musicien ?

Alex Landenburg: Au début, c’était “cool”, puis très vite c’est devenu “pourquoi on est payés si peu ?”. Les CD n’étaient pas parfaits, mais au moins ça payait les factures. Le streaming a rendu tout plus pratique, mais aussi plus difficile pour les musiciens de survivre. Voilà pourquoi je pense qu’on doit repenser le modèle, et non pas l’accepter tel quel.

MU: ROKK est disponible en Europe et au Royaume-Uni. Quand peut-on espérer un lancement au Canada et quels sont les principaux défis ?

Alex Landenburg: On aimerait déjà être au Canada. Le Québec, en particulier, a une scène metal incroyable. Mais les questions de licences et de légalité prennent du temps, surtout quand on veut respecter les droits de chacun. Notre objectif est d’y arriver en 2026.

MU: Peut-on s’attendre à de nouveaux outils pour soutenir les artistes directement, un peu à la manière de Patreon ?

Alex Landenburg: Oui, nous y pensons. Nous avons déjà le soutien direct, mais l’étape suivante pourrait être de permettre aux fans de s’abonner à du contenu exclusif : démos, accès anticipé, coulisses. Techniquement, c’est facile, mais il faut que ça s’intègre bien à la scène musicale et que ça profite vraiment aux artistes.

MU: Beaucoup se plaignent du mode aléatoire mal géré sur les autres applications. Est-ce différent sur ROKK ?

Alex Landenburg: Oui, on a développé notre propre moteur de lecture aléatoire — et il mélange vraiment. On a aussi les “radios par genre”. Ce n’est pas encore parfait, mais on y travaille.

MU: Qu’en est-il de la qualité audio ?

Alex Landenburg: Nous sommes actuellement en 320 kbps AAC, ce qui est déjà une très bonne qualité. Mais nous prévoyons bientôt d’offrir des options sans perte (lossless) pour les audiophiles.

MU: Quelles fonctionnalités sont en développement en ce moment ?

Alex Landenburg: Notre gros projet est une plateforme de téléchargement appelée “I WANNA ROKK”. L’idée est de permettre aux groupes d’uploader leur musique directement — gratuitement — et, contrairement à Spotify, d’être payés dès la première écoute.

MU: Une question Kamelot pour terminer : on vous verra sur le 70,000 Tons of Metal en janvier prochain. Y aura-t-il un set spécial pour les 21 ans de The Black Halo ?

Alex Landenburg: 70k est toujours très spécial. Je ne peux pas en dire beaucoup plus, mais voyez ça comme le dernier spectacle du cycle de tournée Awakening. Ça le rend déjà particulier à mes yeux.

MU: Merci beaucoup pour votre temps Alex. Un dernier mot pour les fans, les auditeurs ou les artistes qui envisagent de rejoindre ROKK ?

Alex Landenburg: Merci à tous ceux qui ont déjà donné une chance à ROKK, surtout aux premiers utilisateurs. Nous améliorons constamment la plateforme, donc si elle vous semblait trop buggée ou incomplète au début, revenez nous voir bientôt.

Et aux artistes : nous avons créé cette plateforme pour vous. Ce n’est pas parfait, mais nous sommes à vos côtés et nous vous écoutons. Si vous voulez faire partie de quelque chose de différent, conçu pour la vraie musique, rejoignez-nous dans ce combat pour un streaming plus équitable.


Site officiel de ROKK: https://rokk-app.com/

Facebook: https://www.facebook.com/rokkstreamingapp

Instagram: https://www.instagram.com/rokkstreaming

Crédits photos (screenshot): ROKK

ROKK est maintenant disponible sur iOS, Android et sur le web à l’adresse rokk.app.

ROKK est disponible dans les pays suivants :
Autriche, Belgique, Bulgarie, Croatie, Chypre, Tchéquie, Danemark, Estonie, Finlande, France, Allemagne, Grèce, Hongrie, Islande, Irlande, Italie, Lettonie, Liechtenstein, Lituanie, Luxembourg, Malte, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Portugal, Roumanie, Slovénie, Slovaquie, Espagne, Suède, Suisse et Royaume-Uni.

L’Amérique du Nord, l’Amérique du Sud, le Japon et l’Australie suivront bientôt.


ENGLISH version

Interview for ROKK with co-founder Alex Landenburg (Kamelot)

Our journalist Marc Desgagné from MetalUniverse.net recently had the opportunity to speak with Alex Landenburg, drummer of Kamelot and co-founder of the streaming service ROKK. As an active musician involved for several decades, he understands better than anyone the reality artists face with digital platforms. He explains in detail what sets ROKK apart from streaming giants like Spotify or Apple Music, and how this initiative aims to give musicians a fairer place, especially in the rock and metal scene. ROKK was created by Alex Landenburg and Peter Moog.

MU: Can you introduce what exactly ROKK is and what sets it apart from other streaming platforms like Spotify or Apple Music?

Alex Landenburg: ROKK is a fair music streaming app built by and for rock and metal fans. That alone already sets us apart from Spotify or Apple Music. We don’t try to be everything for everyone, but we want to be the best platform for people who love heavy music. That said, all kinds of music are available, but our main focus remains rock and metal. More importantly, we’re trying to make streaming fairer for artists. The current system is broken, and we want to offer a better alternative.

MU: What was the core mission behind creating ROKK? Was it born out of personal frustration, an industry need, or a mix of both?

Alex Landenburg: Definitely a mix. As a musician, I’ve seen firsthand how bad streaming payouts are, and it’s frustrating. But it’s not just about me. The whole rock and metal community has been getting the short end of the stick for years. ROKK started as an idea to fix that, or at least start doing things differently. We just got tired of waiting for the big platforms to change. So we built our own.

MU: ROKK presents itself as a fair platform for artists. How does the Direct Artist Support system work, and how does it change things for musicians?

Alex Landenburg: It’s very simple. If you love a band, you can support them directly through the app. It’s like buying a shirt at a show, but digital. We don’t take a cut—in fact, it’s the opposite, as it comes from our side financially. The money goes straight to the band. For many emerging or mid-sized bands, this might be the first time they can actually make money from streaming. And if a fan signs up through a link provided by their favorite band, that band gets even more: 10% of the fan’s annual subscription, which easily equals 3–4 albums sold per person.

MU: The streaming industry is often criticized for poor artist payouts. What kind of revenue potential can an artist expect on ROKK?

Alex Landenburg: Honestly, it depends on the fanbase. But we’ve already seen bands make more with just a few dozen fans on ROKK than with tens of thousands of streams elsewhere. For now, it seems like we’re paying about 4–5 times as much per stream as the big platforms. Add Direct Artist Support to this, and it can really make a difference.

MU: Can users import or sync their existing playlists from Spotify or Deezer?

Alex Landenburg: Yes! We’ve built a playlist import tool right into the desktop version. So when you join ROKK, you don’t have to start from scratch. You just need to export your playlists with a tool like Exportify, which is free.

MU: As a musician and a fan, what’s your overall view on how digital music has evolved? Do you think something has been lost in the shift from physical formats to digital?

Alex Landenburg: Of course. We’ve lost the connection, the feeling of owning music, liner notes, the whole ritual. But that doesn’t mean we can’t build something meaningful in the digital world. That’s what ROKK is about: bringing some of that connection back, even if the format is different. And let me be clear—we absolutely don’t want people to stop buying physical music. We are collectors ourselves. We just want to offer a fair alternative for those who also use streaming.

MU: You’ve been active for decades. How did you personally experience the transition from vinyl and CDs to digital files and now streaming, both as a fan and a musician?

Alex Landenburg: At first, it was like “this is kinda cool,” and very quickly it turned into “why are we getting paid so little?” CDs weren’t perfect, but at least they paid the bills. Streaming made everything more convenient, but it also made it harder for musicians to survive. That’s why I believe we need to rethink the model, not just accept it the way it is.

MU: ROKK is available in Europe and the UK. When can we expect a launch in Canada, and what are the main challenges?

Alex Landenburg: We’d love to already be in Canada. Québec especially has an incredible metal scene. But licensing and legal matters take time, especially when you want to do it right and respect rights holders. Our goal is to get there in 2026.

MU: Can we expect new tools to support artists directly, something similar to Patreon?

Alex Landenburg: Yes, we’re thinking about it. We already have direct support, but the next step could be letting fans subscribe to exclusive content—demos, early access, behind-the-scenes. Technically it’s easy, but it has to fit the music scene and really benefit artists.

MU: One of the big complaints about other platforms is the poorly managed shuffle mode. Is that any different on ROKK?

Alex Landenburg: Yes, we built our own shuffle engine—and it actually shuffles. We also have “genre radios.” It’s not perfect yet, but we’re working on it.

MU: What about audio quality?

Alex Landenburg: Right now we’re at 320 kbps AAC, which is already great quality. But we’re planning to roll out lossless options soon for audiophiles.

MU: What features are in development right now?

Alex Landenburg: Our big project is a platform called “I WANNA ROKK.” The idea is to let bands upload their music directly—for free—and unlike Spotify, they get paid from the very first stream.

MU: A Kamelot question to finish: you’ll be on 70,000 Tons of Metal this coming January. Can we expect a special set to celebrate the 21st anniversary of The Black Halo?

Alex Landenburg: 70k is always special. I can’t say too much, but I think it’s best to see it as the last show of the Awakening tour cycle, which makes it special already in my book.

MU: Thank you very much for your time Alex. Any final words for fans, listeners, or artists thinking about joining ROKK?

Alex Landenburg: Thanks to everyone who has already given ROKK a shot, especially our early adopters. We’re constantly improving, so if the app was too buggy or lacking content at the start, please come back and give it another try soon.
And to the artists: we built this platform for you. It’s not perfect, but we’re on your side and we listen. If you want to be part of something different, something built for real music, come join us in our fight for fair music streaming.

▶ Site officiel de ROKK: https://rokk-app.com/

Facebook: https://www.facebook.com/rokkstreamingapp

Instagram: https://www.instagram.com/rokkstreaming

ROKK is now available on iOS, Android, and on the web at rokk.app.

ROKK is available in the following countries:
Austria, Belgium, Bulgaria, Croatia, Cyprus, Czechia, Denmark, Estonia, Finland, France, Germany, Greece, Hungary, Iceland, Ireland, Italy, Latvia, Liechtenstein, Lithuania, Luxembourg, Malta, Netherlands, Norway, Poland, Portugal, Romania, Slovenia, Slovakia, Spain, Sweden, Switzerland, and the United Kingdom.

North America, South America, Japan, and Australia will follow soon.

Picture of Marc Desgagné

Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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