

[Rédactrice]
Le diable te contactera 666 fois
Destination extrême : Amityville — Jonathan Reynolds
Le diable, l’enfer et tout ce qui les entoure prennent mille visages. Certains y croient, d’autres non, mais… et si la peur, elle, suffisait à y croire ?
C’est dans cette zone grise entre le réel et l’imaginaire que Jonathan Reynolds nous entraîne avec Destination extrême : Amityville. Le roman suit Daphnée et Amélie, un couple au bord de l’épuisement qui décide de s’offrir des vacances avant de sombrer. Daphnée, une brunette tourmentée par une phobie irrationnelle du diable, traîne les séquelles d’une enfance difficile. Amélie, sa conjointe psychologue, cache un secret qu’elle juge inavouable. Elle espère, à travers ce voyage, guérir sa blonde… et peut-être sauver leur amour. Mais certains démons ne se laissent pas exorciser si facilement.
Sous ses airs d’horreur surnaturelle, Destination extrême : Amityville se révèle avant tout une plongée dans la psyché humaine, là où les traumatismes, la peur et la culpabilité s’enchevêtrent. La fameuse maison d’Amityville ne représente pas seulement la demeure maudite que tous craignent : elle devient le symbole d’une descente aux enfers mentale et émotionnelle. Reynolds exploite habilement le doute — celui du lecteur, des personnages, et même de la réalité elle-même.
Dès les premières pages, on s’attache profondément à Daphnée et Amélie. Leur humanité crue, leurs failles et leur tendresse transpercent la page. On ressent la peur de Daphnée comme si c’était la nôtre, au point d’hésiter à tourner la page — non pas parce qu’on n’a pas envie de continuer, mais parce qu’on redoute ce qu’on pourrait y découvrir. Et c’est là toute la force du roman : il transforme la peur en miroir de nos propres angoisses.

Au fil des chapitres, l’auteur introduit la mystérieuse sœur Mary-Sarah, à travers des extraits de journal intime. Sa présence plane sur le récit comme une ombre pieuse et dérangeante à la fois. Est-elle réelle ? Symbolique ? Reynolds entretient volontairement cette ambiguïté, ajoutant une dimension spirituelle à l’histoire.
L’alternance des points de vue entre Daphnée et Amélie renforce l’immersion. On entre dans leurs pensées, on partage leurs doutes et leurs fissures. Daphnée veut plaire, être aimée malgré sa peur qui la dévore. Amélie, elle, veut comprendre, contrôler, rationaliser — mais la raison vacille vite lorsqu’on flirte avec le surnaturel. Entre la foi et la folie, la science et la croyance, Reynolds trace une ligne aussi fine qu’un fil d’araignée.
Et puis vient l’arrivée à Amityville. La maison paraît normale. Trop normale. Ce décalage entre apparente tranquillité et peur viscérale crée une tension constante. Daphnée croit voir, entendre, sentir… mais tout cela est-il réel ou le fruit d’une imagination épuisée ? Peu à peu, le lecteur doute autant qu’elle. C’est là que Jonathan Reynolds excelle : il installe la peur dans la tête du lecteur, subtilement, sans artifices.
À mesure que les secrets se dévoilent, on comprend que la maison n’est pas seulement hantée : elle révèle. Elle fait remonter ce que les personnages (et nous) refusons d’affronter. Et lorsque le diable entre véritablement en scène — sous la forme qu’il choisit — il est déjà trop tard pour fuir.
Avec Destination extrême : Amityville, Reynolds signe un thriller psychologique à saveur démoniaque, où chaque mot pèse, chaque silence résonne. Il revisite le mythe d’Amityville en le tissant à la peur moderne : celle de perdre pied, d’aimer quelqu’un qu’on ne comprend plus, de devenir étranger à soi-même.
Ce roman m’a happée dès les premières pages. J’ai ressenti la panique de Daphnée, les doutes d’Amélie, jusqu’à en avoir moi-même les mains moites. Peu de récits d’horreur réussissent à mêler terreur, empathie et réflexion avec autant de finesse.
Tu as peur du diable ? Ce n’est pas ici que ça s’arrêtera. Parce que ce roman, une fois refermé, continue de murmurer dans ta tête bien après la dernière ligne.
Jonathan Reynolds nous offre ici une œuvre terrifiante et intelligente, à lire la lumière allumée — mais le cœur grand ouvert.
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Site web De Mortagne: https://editionsdemortagne.com/livres/destination
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Destination extrême : Amityville — Jonathan Reynolds
Édition: De Mortagne
Année: 7 octobre 2025
Auteur: Jonathan Reynolds
Site officiel: https://jonathan-aveugle-reynolds.blogspot.com/
Facebook: https://www.facebook.com/JonathanReynoldsAuteur
Crédit photo de Jonathan Reynolds : François Pierre Bernier
Bromptonville, 2022
ENGLISH version
The Devil Will Contact You 666 Times
Extreme Destination: Amityville — Jonathan Reynolds
The devil, hell, and everything that surrounds them take on a thousand faces. Some believe, others don’t — but what if fear alone was enough to make you believe?
It’s in that gray area between reality and imagination that Jonathan Reynolds takes us with Extreme Destination: Amityville. The novel follows Daphnée and Amélie, a couple on the verge of collapse who decide to take a vacation before falling apart completely. Daphnée, a troubled brunette tormented by an irrational fear of the devil, carries the scars of a painful childhood. Amélie, her psychologist partner, hides a secret she deems unspeakable. Through this trip, she hopes to heal her girlfriend — and maybe save their love. But some demons aren’t so easily exorcised.
Beneath its supernatural horror surface, Extreme Destination: Amityville is above all a journey into the human psyche, where trauma, fear, and guilt intertwine. The infamous Amityville house isn’t just the cursed dwelling everyone dreads — it becomes the symbol of a mental and emotional descent into hell. Reynolds masterfully manipulates doubt — that of the reader, the characters, and reality itself.
From the very first pages, we become deeply attached to Daphnée and Amélie. Their raw humanity, flaws, and tenderness leap off the page. We feel Daphnée’s fear as if it were our own, to the point of hesitating to turn the page — not because we don’t want to continue, but because we’re afraid of what we might find next. That’s the novel’s true strength: it transforms fear into a mirror of our own anxieties.
As the chapters unfold, the mysterious Sister Mary-Sarah is introduced through excerpts from her diary. Her presence hangs over the story like a pious yet disturbing shadow. Is she real? Symbolic? Reynolds deliberately keeps the ambiguity alive, adding a spiritual layer to the narrative.
The alternating points of view between Daphnée and Amélie heighten immersion. We enter their minds, share their doubts and fractures. Daphnée wants to please, to be loved despite the fear consuming her. Amélie wants to understand, control, rationalize — but reason crumbles quickly when faced with the supernatural. Between faith and madness, science and belief, Reynolds walks a line as thin as a spider’s thread.
Then comes their arrival in Amityville. The house seems normal. Too normal. This contrast between apparent calm and visceral dread sustains a constant tension. Daphnée starts to see, hear, and feel things… but is any of it real, or just the product of an exhausted imagination? Gradually, the reader begins to doubt as much as she does. That’s where Jonathan Reynolds truly excels — he plants fear directly in the reader’s mind, subtly, without cheap tricks.
As the secrets unravel, it becomes clear that the house isn’t just haunted — it reveals. It dredges up what the characters (and we) refuse to confront. And when the devil finally makes his entrance — in whatever form he chooses — it’s already too late to run.
With Extreme Destination: Amityville, Reynolds delivers a psychological thriller with a demonic edge, where every word carries weight and every silence echoes. He reinvents the Amityville myth by weaving it into a very modern kind of fear: the fear of losing control, of loving someone you no longer understand, of becoming a stranger to yourself.
This novel hooked me from the very first page. I felt Daphnée’s panic, Amélie’s doubts — even my own hands began to sweat. Few horror stories manage to blend terror, empathy, and reflection with such finesse.
Afraid of the devil? It won’t stop here. Because once you close this book, it keeps whispering in your head long after the final line.
Jonathan Reynolds delivers a terrifying yet intelligent work — one to be read with the lights on, but the heart wide open.





















