Lorna Shore – Entrevue avec le batteur Austin Archey

Avant la sortie du quatrième album de la formation deathcore américaine LORNA SHORE, notre journaliste Raphaël Drouin a eu la chance de réaliser une entrevue avec le batteur Austin Archey. L’album « Pain Remains » sera disponible le 14 octobre 2022 via Century Media.

MU : Tout d’abord, félicitations pour la sortie de l’album la semaine prochaine, le 14 octobre. Il contient dix titres, mais on pourrait dire huit, il s’appelle Pain Remains et j’ai hâte d’entendre vos impressions.

Austin : Oui, merci.

MU : Donc, tout d’abord, je voulais connaître votre implication dans l’écriture.

Austin : En ce qui concerne l’écriture, c’est plutôt une collaboration. Adam est l’étincelle idéale. Il nous frappe avec une mélodie, un but pour la chanson. On y plonge tous ensemble. Mais principalement, ça a été moi et Adam pendant des années, à écrire toutes ces chansons et cette fois, nous avons eu un peu plus de paix. Mais, oui, je contrôle le flux, évidemment, en tant que batteur, même en passant en revue les idées, vous pouvez voir à quel point c’est différent juste en changeant un battement de batterie. Simplement ce qu’on ressent. C »est un peu comme le battement du coeur, en quelque sorte. Il y a la mélodie et tout ça, le cœur, je ne fais que le renforcer. Donc, je dirais que mon travail est seulement de servir la musique. Je dois m’assurer que l’intensité coule et qu’elle donne ce qu’elle doit donner, vous voyez ce que je veux dire ? Je dois jouer avec la chanson, pas contre elle, pas au-dessus d’elle. A un moment donné, les gens pourraient dire, oh, il y a tellement de blast beats, c’est trop intense, eh bien, nous sommes toujours du death metal. Les groupes que j’écoute font des blast beats pendant une heure et demie. J’adore ça. Je ne m’en lasse jamais. Mais comme nous allons vers des foules différentes et des gens qui, je suppose, ne sont pas si familiers avec ça ou peut-être que je suis juste désensibilisé. J’écoute Belphegor, Dark Funeral, je me dis que c’est génial. Et puis quand j’analyse ce type de musique, je me dis que ce type joue la même chose tout le temps, mais j’adore ça. Et juste le fait de prendre différentes influences et différentes approches sur certaines choses. Parfois, j’entends une mélodie, ou j’entends un riff et je me dis que je pourrais faire quelque chose de différent. Et je vais essayer. Et si ça marche, ça marche. Si ça ne marche pas, on revient à ce qu’on connaît.

MU : Est-ce qu’il y a quelque chose sur cet album dont vous êtes particulièrement fier ou quelque chose de nouveau que vous vouliez essayer ?

Austin : Tout à fait. Par exemple, mon travail avec les remplissages, j’ai l’impression d’avoir été très enfermé et d’être dans une zone de confort du genre, voilà où je mets un fill, voilà le type de fill que je fais. Et puis, j’ai commencé à écouter des groupes comme Aborted, Dark Funeral. Dark Funeral, comme je l’ai dit, beaucoup de black metal. Tout en étudiant où les remplissages interviennent et la façon dont ils commencent et s’arrêtent, et certaines transitions. Comme les batteurs plus anciens, comme Nick Barker ou même mon chum de Rivers of Nihil. Mais mon chum Jared, il fait des trucs tellement cool. Des trucs que je n’aurais même pas pensé faire, comme Fallujah. Andrew Baird a toujours été une grande influence. Ce gars joue si intensément, mais c’est magnifique. C’est comme peindre un tableau. Donc, je voulais faire ça davantage et il y a certaines choses dont je suis fier, comme ces petits moments que j’entends et que d’autres personnes considèrent comme faisant partie de la chanson. Mais pour moi, je sais que ce que je pensais quand je le faisais et c’était intentionnel. Tout a un but. En ce qui concerne la batterie, j’essaie de ne pas faire de copier-coller. Si j’ai fait un remplissage dans une autre chanson, je ne voulais pas le refaire dans une autre chanson, mais j’essaie d’être très naturel et de tenter des choses différentes que je n’ai jamais essayées. Je suis content qu’il y ait beaucoup plus de variété dans ce disque que dans n’importe quel autre.

MU : Donc, vous nommez beaucoup de groupes, vous écoutez beaucoup d’autres groupes de la même scène et vous essayez de tirer de bonnes choses de chacun ?

Austin : Oui, j’aime la musique. Vous me verrez toujours à des spectacles et à tous les types de spectacles. Vous voyez ce que je veux dire ? Je ne vais pas seulement voir du death metal. Je suis allé voir mes chums de UnityTX et Holding Absence il y a quelques semaines. Ce sont deux de mes groupes préférés en ce moment. J’ai grandi en n’écoutant pas beaucoup ce type de musique. Donc c’est tout nouveau et j’ai l’impression que je peux reprendre certaines choses avec d’autres groupes. Et puis, il y a certains groupes qui restent aussi solide maintenant, comme je l’ai dit. Fallujah. Rivers of Nihil. Dark Funeral. Belphegor. Et je pense que c’est en grande partie dû au feeling et à l’intensité. Alors j’écoute vraiment, je donne une chance à tout le monde. Je ne suis pas « trop cool ». J’écoute tous les groupes. Si quelqu’un sort une chanson, je l’écoute. Si je l’aime, je vais continuer à l’écouter. Je n’ai pas peur de ça. Et puis quand on écrit, les mélodies et tout ça, je pense que c’est bien d’écouter des choses en dehors du métal, pour avoir ces mélodies et tout ça. Mais quand il s’agit de ma façon de jouer de la batterie, c’est comme s’il y avait tellement de bonnes choses, tellement de bons batteurs, et nous apprenons tous les uns des autres, nous en parlons tous, tu parles aux batteurs et tu vois ce qu’ils font, tu apprends de ça. Donc je pense que mes compétences maintenant sont juste une combinaison d’aimer la musique et aussi de tourner avec beaucoup de batteurs incroyables qui sont devenus mes amis et des sortes de mentors, d’une certaine manière. C’est comme s’ils avaient façonné mon style. Chaque personne avec qui j’ai été sur la route, avec qui j’ai traîné tous les jours, à côté de laquelle je me suis assis et avec qui j’ai parlé de l’alcool, vous voyez ce que je veux dire ? Donc je pense que c’est bien de se connecter avec d’autres batteurs.

MU : Vos modèles en matière de batterie ?

Austin : Oh. Définitivement, ça peut être Dean de Aborted. Il va faire cette tournée avec nous et je vais jouer après lui. C’est dingue. Je n’ai jamais pensé que ce jour arriverait. Andrew Baird, Fallujah ? C’est le batteur le plus sous-estimé. À quel point ? Sous-estimé aussi loin que, selon moi, les gens devraient s’incliner devant cet homme. Il est bon à ce point là. Il est incroyable. En dehors du death metal, il y a mon ami de Holding Absence, qui est l’un des plus puissants, des plus incroyables, tu sais, des meilleurs pilotes que j’ai vu depuis longtemps. C’est un ami proche. Je le connais depuis très longtemps. Mais aussi, mon ami de Sentinels Dave Rucki. Il vit à 30 minutes d’ici, je les ai vus au fil des ans. Et ce gars est juste une centrale électrique. Et c’est tellement cool. Et c’est un style tellement différent que je ne peux même pas comprendre, tu sais, c’est drôle quand il dit »Je ne sais pas, comment tu joues ce que tu joues ». Et je lui réponds : »Je n’ai aucune idée de comment tu joues » avec moi. Il est comme, j’aime ces conversations où c’est juste comme, on a tous, vous savez, on a tous nos forces. Et nous sommes tous comme, nerd sur les forces de l’autre et tout ça. Et puis, tu sais, c’est marrant, tout le monde dit : « Apprends-moi à faire des doubles ». Et je réponds, ouais, c’est, c’est mon truc. Mais beaucoup de gars : »Comment tu fais ça ? Comment tu fais ça ? »

Et puis tu sais, tu as Mario de Gojira. Tu vois ce que je veux dire ? Je me suis lié d’amitié avec lui, et nous avons échangé des messages en ligne, ce qui est cool pour moi, parce que ce type est probablement l’un des meilleurs batteurs de notre génération.

MU : Et vous continuez à dire death metal ? Est-ce que vous considérez toujours votre groupe comme du death ?

Austin : Death Metal, pas vraiment sûr. Death ? Non, ce n’est pas du pur death, mais c’est définitivement du death metal. Tu sais, il y a le renouveau du old school death metal, ce qui s’en vient. Et j’adore ça. J’aime ce genre de trucs. Ce truc est incroyable. Full Of Hell peut être considéré comme du death metal, tel qu’il était à ses débuts. Et puis il y a le death metal de Black Dahlia Murder. Et encore une fois, quand on est novice, tout est mis dans le même sac, comme Black Dahlia, Job for a Cowboy, etc. Et puis il y a le domaine du deathcore, dans lequel on se trouve, parce que c’est là qu’on a commencé. Mais je pense que beaucoup de nos influences sont plutôt du côté du death metal mélodique ou du black metal. Vous pourriez inclure le black metal atmosphérique aussi. Nous sommes un groupe de deathcore, mais je pense que nous n’abandonnons pas le deathcore, nous élargissons simplement le son et les limites du deathcore. Parce qu’il y a beaucoup de grands musiciens dans le deathcore. Je ne crois que vous avez besoin d’être heavy tout le temps. Tu comprends ce que je veux dire ? J’aime le bon heavy, j’adore ça. Mais on a toujours fait ça.

Sur cet album, en particulier, il y a plus de longues intros et de petits ponts de moments presque symphoniques ou cinématographiques. C’est ce qui fait que ça ressemble plus à une histoire et non seulement à une chanson. C’est plutôt comme un voyage. Tu sais, quand on a commencé [à travailler sur cet album], j’écoutais nos deux nouvelles chansons avec un de mes amis. En fait, avec Bodysnatcher, il y a quelques mois, on s’est tous réunis pour leur montrer nos nouvelles chansons. Ils nous ont montré leurs nouvelles chansons, qui sont incroyables. Mais il était comme, Ouais, j’aime écouter Lorna Shore, j’aime m’arrêter là et vraiment m’y attarder. Tout ce que je sais, c’est que ce sera une expérience en soi. Et j’étais comme, c’est génial. Je crois qu’on est très dramatiques dans le groupe, alors la musique est, par nature, très dramatique. Je veux que ce soit une expérience, je ne veux pas que ça se termine sur une mauvaise note. Adam écrit des chansons pour vous emmener dans un voyage. Parce que ce sont les chansons que tu aimes, et que tu pourrais juste prendre le temps de t’y arrêter. Que ce soit dans ta voiture qui roule sur l’autoroute, ou que tu sois dans ta chambre seul, tu l’as mise à fond ou dans tes écouteurs, tu es dans le métro, elles peuvent t’emmener dans un moment très présent. Tu sais, ces moments où tu ne fais pas trop attention à l’extérieur, tu es juste très présent avec la musique. Il y a beaucoup de musique que tu peux écouter juste pour passer le temps. Mais, je pense que si tu es un auditeur particulier nous pouvons t’emmener à travers certaines émotions que d’autres groupes ne peuvent peut-être pas.

MU : Pour ce qui est de la Pain Remains Trilogy, c’est vraiment long. Prévoyez-vous d’incorporer cela dans les spectacles ou dans votre format de musique ? Parce que cet album a des chansons plus longues que tout ce que vous avez fait avant ?

Austin : Oui, il l’est. C’est définitivement long. Nous ne sommes plus le groupe d’ouverture, heureusement. On espère que ça va continuer. Et même si nous devions faire une tournée, où nous faisons la première partie d’un plus grand groupe et que nous devions raccourcir le set, en ce qui concerne la trilogie, ce serait bizarre de n’en jouer qu’une, ou d’en jouer deux, et tu ne peux pas jouer la une et la trois. Donc, elles sont définitivement destinées à être jouées tous ensemble, l’une après l’autre. Et c’est également pour créer un moment spécial. Avec les spectacles en tête d’affiche, comme on est sur le point de faire, on va jouer les trois chansons. Et ça, ce sera tellement le fun. Je ne peux pas dire, la prochaine tournée que nous ferons, si c’est un set plus court, si nous allons juste prendre une énorme partie du set pour planifier ces trois chansons. Mais idéalement oui, ce sont des chansons importantes de l’album, elles le représentent beaucoup. Donc, c’est pour célébrer l’album que nous allons jouer les trois, donc je suis vraiment excité à propos de ça. Mais je vois ce que tu veux dire, c’est comme quand tu vois Contortionists, parce que c’était un gros truc. Ou comme Between the Buried and Me, ils ont des parties de chansons qu’ils ont ; tu dois les jouer toutes, tu ne peux pas juste dire »voici la partie un. Et la partie deux, mais la partie trois, on a décidé de ne pas la jouer », tu dois toutes les jouer. Donc c’est bien. Je veux dire, c’est encore une de ces choses qu’il faut prévoir. Pour les gens dans le mosh pit, ils vont être impliqués pendant 20 minutes. Pour moi, il y a une belle petite pause dans la troisième partie. Je peux me voir boire un peu d’eau et m’épousseter un peu et puis y aller. Ensuite, je m’y remets.

[ VOIR – Pain Remains II: After All I’ve Done, I’ll Disappear  https://www.youtube.com/watch?v=JFJ5fF7cbE0 ]

MU : Même dans les prochaines sorties, prévoyez-vous de garder des chansons longues ? Personnellement, j’aime vraiment ce format.

Austin : Merci, certaines personnes, tu sais, c’est drôle, certaines personnes l’adorent. Ou d’autres sont comme, »J’aimerais que les chansons soient plus courtes ». Je ne sais pas. c’est juste que, quand tu as tellement de bonnes idées, et que tu veux entendre les choses encore et encore. Et tu es, tu sais, les gens du groupe, c’est comme, oh, j’ai aimé ce riff. Je ne veux pas le jouer juste une fois. Jouons-le deux fois. Et ensuite, quand tu fais la chanson, c’est genre, pourquoi on ne le fait pas ? Juste parce qu’on veut une chanson plus courte ? Tu sais, ça a toujours été le cas. C’est comme, oh, mettons ce riff là dedans. On veut vraiment le mettre là. Mais, ça fait que la chanson dure cinq minutes et demie. Et alors ? Est-ce que les gens vont dire : « Oh, cette chanson aurait été meilleure si elle avait été plus courte d’une minute » ? Je veux dire, peut-être, mais je ne pense pas que ça rendrait une chanson meilleure, ce n’est pas comme si elle traînait. Je pense que nos chansons, aussi longues qu’elles soient, passent assez vite. Elles sont très rapides, mais tu n’as pas le temps de penser. Ce n’est pas répétitif non plus. Et c’est ça le truc, de trouver des moyens de garder le sentiment de nouveauté. Et, tu sais, je pense que c’est le fun, quand on a une chanson plus courte, Cursed to Die. C’est une chanson plus courte. Une chanson de quatre minutes et demi ou quatre minutes est considérée comme longue de nos jours. C’est comme s’il y aurait une minute de trop. Mais certaines personnes disent : « Oh, trois, trois minutes et demie maximum ». Je suis comme, c’est différent. Si tu es un groupe structuré, comme nous le sommes, avec des refrains et des couplets, ça a du sens d’avoir des chansons aussi longues. Mais si on était un groupe de beatdown, ou si tu es un groupe qui a juste ces petits moments cool. Et j’adore tous ces groupes comme Kublai Khan. Tu bottes le derrière de tout le monde pendant deux minutes et demie, c’est tout bon. Vous n’avez pas besoin d’écrire une chanson de cinq minutes si vous êtes Kublai Khan. Même s’ils le faisaient, je l’adorerais probablement, et même si pour eux, c’est comme, tu sais, prenons un rythme et passons à autre chose. C’est le fun comme ça. Par contre, pour créer un voyage, je dirais qu’il faut environ cinq minutes. Vous pourriez enlever les breakdowns et puis nous aurons une chanson de trois minutes et demie, ou je peux faire le breakdown plus court. Mais, pourquoi ? Je ne le fais pas, jusqu’à ce que quelqu’un puisse me donner une bonne raison de le faire. Je crois que nous allons simplement continuer comme nous le faisons présentement.

J’aime les chansons plus longues, surtout avec la trilogie, nous avons appris que nous pouvions nous étendre sur une chose et la faire évoluer, plutôt que de la laisser monter, monter, monter, puis s’éteindre et la chanson suivante commence. Je pense vraiment que ce serait cool d’écrire plus de voyages comme ça, tu vois ? C’est la formule du black metal. Ces groupes ont de longues chansons de rien du tout, et elles sont géniales. Il y a une chanson de Behemoth que j’écoute toujours et je me dis que c’est six minutes de la même chose. Mais c’est tellement imposant, et ça t’hypnotise. Je veux dire, c’est tellement bon. Donc oui, je suis à fond dans le DSBM en ce moment et puis parfois c’est juste des bruits pendant quatre minutes. C’est quelqu’un qui marche sur des feuilles avec une note jouée ou n’importe quoi d’autre. C’est dingue. J’adore les trucs comme ça. Tu ne veux pas dire que c’est très artistique. Et je veux dire, certaines personnes pourraient ne pas comprendre. Mais si tu comprends, tu comprends. Et c’est le but. Ouais, ils peuvent juste sauter la fin s’ils trouvent que c’est trop long.

MU : Où en étais-je ? Oh, oui. Je parlais des breakdowns que vous mettez sur Internet. Et ensuite vous pouvez devenir populaire. Puisque vous êtes dans le groupe depuis un certain temps, je voulais vous demander : maintenant que vous avez obtenu l’attention du grand public en tant que groupe, quelle influence voulez-vous avoir sur les groupes à venir ? Par exemple, les gens sur Internet parlent toujours de Lorna Shore. Et maintenant que vous êtes en tête d’affiche, que voulez-vous que le gamin de quinze ans qui assiste à votre concert se rappelle et garde en tête quand il fera de la musique dans cinq ou dix ans ?

Austin : D’être patient et de faire confiance à son instinct, mais aussi travailler dur. Tu peux te dire, je vais avoir du succès. Je vais faire ça. N’importe qui pourrait le faire. Tu vois ce que je veux dire ? Tout le monde peut le faire. Tu peux dire que tu veux vraiment quelque chose, mais si tu ne travailles pas pour ça, et si tu ne travailles pas pour ça d’une manière réaliste, comme des petits objectifs… Par exemple, je veux être batteur dans un groupe. D’accord, j’ai appris la batterie. Quel genre de groupe ? Je veux être dans un groupe de death metal. Okay, eh bien, tu vas probablement apprendre à jouer de la batterie assez rapidement (blastbeat). Fais ces pas. Prépare toi, mais sans sauter d’étape en te disant que ce groupe veut que je joue ça, je l’ai, je vais me débrouiller. Tu sais, tu dois être réaliste, et vraiment travailler dur. Et, tu sais, être vraiment humble à propos de tout cette aventure, parce qu’il va y avoir des hauts et des bas. Et clairement, on apprend. Les hauts et les bas, la seule chose qui nous a gardé ensemble, vous savez, surtout Adam et moi au fil des années, c’est notre amour pour ce que nous faisons, et la vision. Le dévouement, on a ça. Je veux dire, même quand on a perdu notre dernier chanteur, c’était comme, on n’en a pas encore fini. Je n’ai pas fini avec ce groupe. Nous avons tellement de choses que nous devons sortir. Il y a tellement de choses qu’on veut faire, faisons-le encore, et on trouvera une solution.

Et ça ne marche pas toujours, comme tu sais. C’est difficile. Je ne pourrais pas dire ; « Oh, ce qui nous est arrivé pourrait arriver à n’importe qui ». Je n’y crois pas. Mais je crois aussi que tu peux travailler très dur et être original, être authentique. N’essaie pas d’exploiter les autres. J’ai beau dire, j’écoute ces groupes et je les étudie. Je les prends et je les ajoute à ma recette. Je ne fais pas que reprendre leur recette, tu vois ce que je veux dire ? C’est comme ajouter une épice et créer un nouveau plat. Il faut être soi-même, être original. Si tu veux être dans l’ombre de tous les autres groupes, alors oui, tu peux juste faire ce qu’ils font. Mais essayez vraiment d’avoir une bonne identité. Et c’est difficile de penser à ce qu’il va y avoir après, tu ne sais pas. On ne s’est pas dit « Oh, écrivons du deathcore inspiré du black metal parce que ça va être la prochaine grande mode ». C’est juste arrivé comme ça, tu vois, c’est difficile de prédire une tendance ou d’être en avance sur la tendance, mais tu dois en quelque sorte être le créateur de cette tendance. Pour ce qui est d’être dans un groupe, c’est presque plus difficile de nos jours. Parce qu’il y a tellement de choses en ligne. Il y a probablement un million de grands chanteurs en ligne. Mais pour sortir du lot, tu dois te démarquer et les gens peuvent probablement devenir fous. Comment je peux me démarquer plus ? Essaie des choses, tu dois juste littéralement essayer, essayer, essayer, essayer, alors tu vas faire beaucoup d’erreurs, tu vas être nul à certaines choses. Mais, ça fait partie de l’apprentissage. Il faut donc être patient et persévérant. Ce sont les deux clés, à mon avis,

MU : Quel est le nouveau groupe que vous voulez faire connaître ? Ou que vous écoutez personnellement et qui, selon vous, mérite plus d’attention ?

Austin : J’en ai quelques-uns. Pour ce qui est de la musique heavy, tu as Tactosa de Floride. Ils déchirent tout en ce moment. Des groupes assez malades, il y a Peeling Flesh, OKC, Slamming Gangster Groove, ce sont des chums. Ils sont bons. Quoi d’autre m’a accroché ? Ils ne sont pas nouveau, mais Varials va sortir un nouvel album ? Oui. J’aime tout le monde dans ce groupe. C’est une autre situation, où ils ont surmonté beaucoup de choses. Donc je pense que leur nouvel album mérite beaucoup d’attention et puis, Boundaries du Connecticut. C’est l’un de mes groupes préférés. Matt, le chanteur, est l’un de mes chanteurs préférés en ce moment. Et les paroles, la présence sur scène, tout le package, le mec est juste génial. Et tout le monde dans le groupe est un amour. Ils méritent l’attention de tous. Ce sont tous des chums et ils sont entrain de tout casser présentement.

MU : Oui, beaucoup de ces groupes que vous aimez citer comme source d’inspiration sont aussi vos amis. Est-ce que le fait de rencontrer les gens rend la musique meilleure ?

Austin : Ça tend à le faire parce que certaines personnes sont tellement bonnes. Je me fiche qu’ils soient méchants avec moi, je les aime quand même. Je suis un peu comme « bro, tu pourrais me chier dessus. je dirais : « Tu sais quoi, je t’aime quand même parce que tu es si bon. Mais ça aide, comme Peeling Flesh. Je les aime. Tu sais, je connaissais Michael, le guitariste. Et il a toujours été un amour. Je ne connaissais personne d’autre. Je les ai toujours appréciés, puis on les a rencontrés et on a joué un concert avec eux il y a quelques mois. Ce sont des gens super. C’était sympa. Tactosa ; je n’ai jamais rencontré aucun de ces enfants ou de ces gars ou quoi qu’ils puissent être. Je ne sais même pas quoi que ce soit sur le groupe. Je sais juste que je les ai mis sur Spotify et qu’ils sont excellents. Tu sais, Varials a toujours été solide. Puis Boundaries. Personnellement, je les aime bien dans les deux cas. Sauf s’ils sont vraiment méchants. Par exemple, si Ken de Aborted, ce qui n’est pas le cas – c’est l’être humain le plus gentil qui soit -, mais si ce type s’approchait de moi sans me dire un mot, ou si la seule chose qu’il me disait, c’est « t’es de la merde », je dirais « oui, je suis une merde ». Oui, et tu es incroyable. Mais c’est l’être humain le plus doux qui soit. Et ça m’a permis de vraiment l’apprécier.

Alors c’est comme ça que j’ai essayé d’être, je ne pense pas que j’ai déjà fait du mal à quelqu’un qui m’a approché. Peut-être que j’ai eu une mauvaise journée et peut-être que je n’étais pas disponible, émotionnellement, pour avoir une longue conversation, mais j’ai essayé d’être aussi personnel que tous ceux qui m’ont approché. Parce que je ne serais pas ici sans, vous savez, les gens, tous ceux qui aiment la musique. Maintenant, ce n’est pas une compétition, nous sommes tous ensemble et surtout avec nous qui montons. Je ne vois pas ça comme si je me sentais toujours comme le groupe qu’on était il y a des années. Tu sais, c’est juste de travailler plus dur, et puis toujours faire ce qu’on fait. C’est difficile de devenir ce grand groupe si vite quand je n’ai pas l’ego pour écraser les gens autour de moi. Je veux faire des tournées et que tout le monde aime être en tournée avec nous. Je veux bien traiter tout le monde. Je veux passer un bon moment. C’est dans ma personnalité. Tout le monde dans le groupe, on est tous très amicaux. Je pense que personne ne veut que quelqu’un se sente inférieur à nous. Sincèrement, ça fait encore bizarre aujourd’hui. Tu veux venir jouer sur cette tournée ? Avant eux ? Ils répondent oui, bien sure. C’est bien. S’ils disent non, il y a absolument aucun problème. Mais tu sais, c’est cool de voir les gens le reconnaître. C’est notre moment et les shows vont être formidables. Ce sera formidable pour tout le monde.

MU : Les petites salles vous manquent-elles ?

Austin : Oui, certaines choses me manquent. Logistiquement, avec tout ce qu’il y a à faire en termes d’équipement et d’espace. Vous savez, c’est un peu dur, mais en tant que batteur c’est différent. Je suis à l’arrière. Je suis bien. Mais je sais que pour mes autres gars, c’est comme si certaines personnes pouvaient être un peu susceptibles. Certaines personnes peuvent dépasser les limites. Certaines personnes sautent sur scène et disent qu’on fait de la musique trop technique. On n’est pas un groupe de hardcore. Tu ne peux pas avoir des gens qui courent de haut en bas de la scène. Il y a eu matériel qui vaut très cher partout. Donc, on doit faire un peu attention quand on est dans des petites salles, parce que c’est des milliers et des milliers de trucs, et on doit jouer demain. Donc il faudrait un peu plus de respect par moment, mais tout le monde est généralement très bon. Par exemple, il y a peut-être un gars qui a un peu trop bu. Il a fait du crowdsurfing sur la scène et a commencé à sauter partout, torse nu. Et même ce gars-là, je t’aime, tu passes un bon moment, mais comprends que nous devons tous penser au prochain spectacle. Si quelque chose est détruit, ce sont les gens dans la salle de la prochaine ville qui vont en souffrir. Mais j’aime bien, tu sais, on a fait un concert à Lincoln, Nebraska. C’était une salle pleine à craquer. Un des meilleurs concerts, c’était tellement le fun

MU : Je vais donc essayer de vous voir à Montréal. Tout le monde se prépare pour la sortie de l’album. Je l’ai écouté. Il est bon.

Austin : Merci, mon frère.

MU : Merci pour votre temps.


LORNA SHORE sortira son nouvel album « Pain Remains » le 14 octobre 2022 via Century Media Records.

🎧 Écoute / Stream / Commande de l’album « Pain Remains » : https://lornashore.lnk.to/PainRemainsID

https://www.facebook.com/LornaShore

https://lornashorestore.com/

Marc Desgagné

Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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