Dans l’épisode 105 du balado The Metallica Report, qui propose chaque semaine des mises à jour exclusives sur METALLICA, le producteur Bob Rock s’est exprimé sur son travail sur les albums Load (1996) et Reload (1997), deux disques de la période mi-90s qui ont toujours suscité la controverse, autant chez les fans que dans le groupe lui-même.
Sorti en 1996, Load a marqué un virage pour METALLICA avec une approche plus rock sudiste, que certains critiques ont décrit comme « une version modernisée du boogie rock à la LYNYRD SKYNYRD pour les années 1990 ».
Bien que Load et Reload aient reçu un bon accueil critique à l’époque, ils sont désormais souvent considérés comme les albums les plus décriés de la carrière du groupe.
Revenant sur les sessions d’écriture et d’enregistrement, Bob Rock explique :
« Le grand changement avec Load et Reload, c’est qu’en raison de certaines influences — je ne sais plus à qui revient l’idée, peut-être Lars [Ulrich], qui est un gars avec une vision très large — il a dit un jour : “J’aime des groupes comme AEROSMITH, THE ROLLING STONES, GUNS N’ ROSES.” Et ces groupes ont deux guitaristes. Avant Load, James [Hetfield] faisait toutes les rythmiques. Donc on a décidé que Kirk [Hammett] jouerait aussi les rythmiques avec James, et ça a tout changé. Et certains n’ont pas aimé. »
Comparant son approche à celle de Flemming Rasmussen (producteur de Ride The Lightning, Master Of Puppets et …And Justice For All), Rock ajoute :
« Dès The Black Album, je leur ai dit que je n’enregistrais pas comme Flemming. Moi, j’enregistre tout en live. Eux trouvaient ça bizarre au départ, mais ça permet d’entendre la chanson dans son ensemble. Par exemple, Jason [Newsted] ne jouait pas comme un bassiste, il doublait les guitares. Je lui ai dit : “Mec, joue de la basse comme un bassiste.” Résultat : il joue parfois avec la batterie, pas juste les riffs de guitare. »
Il poursuit :
« Avec Load, ils ont voulu faire autre chose. Et j’étais content. Je ne voulais pas refaire The Black Album. Ce genre d’album, c’est le résultat d’un moment parfait dans le temps. Donc je trouvais ça sain qu’ils embrassent de nouvelles influences. À New York, ils ont commencé à expérimenter, comme les trucs à la LYNYRD SKYNYRD de Hetfield. C’est ce que font les groupes. »
Bob Rock souligne également les différences marquées entre les productions de Load et Reload :
« Ils sonnent vraiment différemment. Et il y a une raison. À New York, on a utilisé une console SSL 9000 au lieu de la 6000 habituelle. Randy Staub et moi, on la détestait. Elle tombait en panne. Reload est plus agressif. Quand j’ai écouté les deux albums, je me suis dit : “Qu’est-ce qui s’est passé ?” »
Il conclut en riant :
« J’aimerais bien remixer Load, mais ça n’arrivera jamais. Load est un bon disque. Mes enfants préfèrent même Load à Reload. Mais quand tu entends Fuel sur Reload, là tu sens l’agressivité sonore. C’est plus proche de METALLICA. »
Ainsi, pour Bob Rock, ces deux albums représentent une phase d’évolution naturelle du groupe et un refus de se répéter, une décision artistique qu’il revendique pleinement aujourd’hui.
Pour écouter le podcast complet:
Sources: Blabbermouth, The Metallica Report