La fin des formats physiques? C’est le début d’un temps nouveau, ou pas? Une chose est certaine, les opinions sont partagées, mais les fans de musique vont toujours apprécier en majorité avoir un CD, vinyle ou cassette sous la main. Ce n’est pas l’opinion de tous, dont celle du légendaire producteur Sir Robin Millar. En plus de travailler dans l’industrie musicale dans le marché britannique, il est aussi président de Chrysalis Records Ltd et de Blue Raincoat Music. Pour quelle raison? Il croit que de produire des supports physiques n’est pas compatible avec les préoccupations envers le climat.
Un point de vue qui ne fera pas que des heureux! Si nous excluons les CD et vinyle, qu’est-ce qui se passera avec les DVD et Blu-Ray? Plusieurs entreprises ont cessé la production de ces deux formats. Par contre, ce n’est clairement pas une question de climat.
Voici ce que Robin Millar mentionnait lors d’une entrevue récente accordée au Guardian: « Je suis déconcerté par le fait qu’aucune grande maison de disques n’ait reçu le soutien d’un artiste à succès pour arrêter la production de disques physiques. Comment peut-on se lever et dire « sauvons la planète » ? Les artistes sont horribles pour l’hypocrisie de leur mouvement. Ce qui est vrai sur le papier et serait probablement utile, mais qui est beaucoup plus difficile à mettre en œuvre dans le monde réel. »
Sauvons la planète avec le numérique
M. Millar affirme qu’il n’est pas un « militant de la lutte contre le changement climatique », mais que la qualité des chansons numériques est désormais équivalente à celle des vinyles, tandis que les tournées mondiales des artistes contribuent également à nuire à la planète et pourraient être diffusées en ligne.
Sa position écologique a provoqué des tensions avec les actionnaires de ses différentes entreprises, qui tirent toujours des revenus substantiels des ventes de musique physique, mais elle fait partie des causes qu’il défend pour faire évoluer son secteur et au-delà. La première d’entre elles consiste à persuader les entreprises d’employer et de promouvoir davantage de personnes handicapées : Millar, qui est aveugle depuis 1985, est président de Scope, l’association caritative pour l’égalité des personnes handicapées.
À propos de Robin Millar
Il est surtout connu pour avoir produit de grands succès dans les années 1980, notamment les albums de Spandau Ballet et Everything But the Girl. Il a dirigé des studios à Londres et produit des stars des deux côtés de l’Atlantique. Au cours de sa carrière, il a enregistré 44 numéros 1 et 55 millions de ventes, et il évite les frictions habituelles entre la créativité et les affaires. « Je mesure mon succès en termes de ventes de disques », déclare-t-il.
Son plus grand triomphe a été remporté par Diamond Life de Sade, qui comprenait le tube Smooth Operator, dont les paroles manuscrites sont encadrées sur le mur de sa maison du sud de Londres. Son studio est rempli d’instruments et un grand parasol blanc est posé sur son bureau pour le protéger du soleil. Il s’installe sur le canapé sous un banjo argenté suspendu et une guitare Höfner vintage.
Source: Guardian