Histoire de la Musique – Robert Johnson, l’homme qui a fait « un pacte avec le diable »

Le diable. Une figure mythique qui transcende la religion. Le mal, le vilain. Cette âme diabolique souvent associée à l’univers de la musique, et non seulement à celui du metal. Aujourd’hui, nous faisons un arrêt sur une légende du blues américain. Vous vous en doutez, nous aimons bien sortir du créneau standard et ce sera encore plus le cas au cours des prochaines années.

Revenons dans l’histoire de la musique le temps de quelques secondes, où nous croiserons notre vieil ami le diable. Né le 8 mai 1911 (la date précise est incertaine) à HazlehurstMississippi, Robert Leroy Johnson a marqué l’histoire du blues à sa manière. Selon ce que dit la légende, après des débuts médiocres, Johnson serait disparu plusieurs mois avant de revenir dans le juke joint où il avait été humilié. Par contre, il ne serait pas revenu seul! Oh que non. On dit de lui qu’il avait vendu son âme au diable contre du talent.

L’histoire de Robert Leroy Johnson

À l’époque, les choses étaient bien différentes. Non seulement la vie en général, puisqu’il aura connu la Première Guerre Mondiale, mais il est décédé tout juste avant la seconde. Il nous a quitté le 16 août 1938. Phénomène plutôt anormale, il a commencé à enregistrer des albums seulement deux ans avant sa mort. Néanmoins, le Devil est devenu avec les années une grande source d’inspiration pour des légendes comme Jimi Hendrix, Keith Richards, Jimmy Page, Bob Dylan, en plus d’être classé parmi les meilleurs guitaristes de l’histoire depuis plusieurs décennies.

Sa première rencontre avec le guitariste de blues Son House n’a pas été la plus réjouissante. En 1931 à Robinsonville, House en profite même pour se moquer de son jeu et lui conseille d’abandonner la guitare pour l’harmonica. Ouf! Humilié, Robert quitte et décide de retourner dans sa ville natale Hazlehurst afin de retrouver son père.

« tu ne sais pas jouer de la guitare, tu fais fuir les gens » – Son House, guitariste de blues

De retour dans sa ville natale, le bluesman Ike Zimmerman décide de le prendre en charge et de l’aider. C’est ainsi que Robert Leroy Johnson multiplie les spectacles et rencontre sa femme Calletta Callie Craft. Une fois revenu à Robinsonville, les choses ont bien changé pour lui. Émerveillé par son nouveau talent, plusieurs le soupçonne, dont Son House, d’avoir fait un « pacte avec le diable ». Il faut savoir que le vaudou est encore très présent dans les discussions dans la communauté noire du Mississippi à cette époque.

La rencontre avec le Diable

Robert Johnson en profite pour réunir un soir quelques amis au coin d’un bois et leur raconter ce qui va devenir sa légende : un soir très sombre, alors qu’il se promenait dans les alentours de Clarksdale dans le Mississippi, ayant perdu son chemin, il s’est arrêté à un carrefour (crossroads , « routes en croix » ou « croisée des chemins » en anglais). Comme il commençait à s’endormir, une brise fraîche l’a réveillé. Il a alors vu au-dessus de lui une ombre immense portant un long chapeau. Effrayé et ne pouvant identifier qui était cette apparition, Johnson resta comme paralysé. Sans un mot, l’apparition se pencha sur lui, prit sa guitare, l’accorda, et joua quelques notes divines avant de lui rendre l’instrument et de disparaître dans le vent noir du Sud. (source: Wikipédia)

L’origine de cette histoire demeure encore mystérieuse. Certains croient qu’elle serait plutôt liée à un autre bluesman du nom de Tommy Johnson, et que Robert l’aurait adapté en reprenant l’histoire. Est-ce que le diable aurait pu visiter les deux musiciens et les convaincre de leur vendre leur âme? Après tout, le Diable se tient généralement assez occupé.

Dans le vaudou ravivé dans les États du Sud par les esclaves des planteurs de Saint-Domingue qui avaient fui la révolution haïtienne avec eux, il existe un Lwa (esprit) nommé Legba ou Papa Legba (d’origine Fon du Dahomey) dont le nom le plus connu est « Maître carrefour ». Esprit de la destinée, il a été identifié au diable par les missionnaires chrétiens. (source: Wikipédia) La chanson « Cross Road Blues » est souvent associée à de nombreux mythes entourant Johnson et alimente depuis des décennies la légende. Évidemment, le titre « Me and The Devil Blues » reste le point central, spécialement au niveau des paroles.

Robert Johnson et sa musique

Même si son dernier enregistrement remonte au 20 juin 1937 avec « Love in Vain Blues » / « Preachin’ Blues (Up Jumped the Devil) (celle-ci en 1936), c’est la parution de la réédition King of the Delta Blues Singers par Columbia Records en 1961 qui a permis à de nombreux musiciens et amateurs de le découvrir. Au fil des années, il y a eu de nombreuses éditions. La plus récente est l’Intégrale restaurée complètement et remastérisée par DOXY en 2015.

De nombreuses mentions

Évidemment, il y a plusieurs publications à son sujet qui nous présente son histoire et sa légende sous diverses formes. Que ce soit des livres, ou même des mangas japonais! Il a également inspiré de nombreux scénaristes pour des épisodes dédiés à son histoire pour certaines séries. Étrangement, il n’y a pas réellement encore de film dédié à Robert Johnson. Certains films se sont inspirés de lui, mais aucun long métrage officiel. C’est dommage, puisqu’il y a visiblement beaucoup à explorer lorsqu’on décide de vendre son âme au diable.

Lors du récent Halloween Horror Nights 32 (2023) – Universal Orlando, la maison hantée thématique The Darkest Deal lui était dédiée. Bref, des mythes et légendes qui piquent encore la curiosité!

Quelques parutions qui pourraient vous intéresser

Livre: Crossroads -derniere chanson de Robert Johnson (français)
par Hervé Gagnon (2021)
Achat: https://www.amazon.ca/Crossroads-derniere

Livre: Up Jumped the Devil: The Real Life of Robert Johnson (anglais)
par Bruce Conforth, Gayle Dean Wardlow
Achat: https://www.amazon.ca/Up-Jumped-Devil-Robert-Johnson/dp/164160901X

✅ Manga: Me and the Devil Blues (français)
par Akira Hiramoto
Achat: https://www.amazon.ca/Me-Devil-blues

Autres vidéos dédiées à Robert Johnson

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Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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