Peu de temps avant le lancement du 3e album de Bad Wolves, Dear Monsters, Jonathan Gamache a eu l’opportunité de s’entretenir avec DL, le nouveau chanteur du groupe.
MU : En quelques mots, comment décririez-vous le nouvel album Dear Monsters?
DL : C’est me dérange presque de dire ça, mais il y a un peu de quelque chose pour tous. À la fin de la journée, il y a une partie de la musique la plus lourde dans laquelle j’ai été impliqué. Il y a aussi des choses pour lesquelles c’est plus expérimental. En général, c’est un peu pour tout le monde.
MU : Ma perception après quelques écoutes del’album est donc la bonne : vous vous êtes volontairement éloignés de vos racines pour faire des morceaux plus radiophoniques et tous publics?
DL : Je ne crois pas que ce soit fait de façon volontaire. Si c’est vraiment le cas, ça s’est fait naturellement. Le plus important pour nous était de faire un album pour lequel nous serions fiers et que nous aimerions écouter, et c’est le cas. Même après être passé au travers de toutes les étapes du processus, contrairement aux autres albums pour lesquels je suis généralement tanné d’entendre les morceaux, ce n’est pas le cas avec Dear Monsters. Je l’écoute encore presque quotidiennement.
MU : Comme il n’y a aucune pièce qui se nomme « Dear Monsters », pourquoi avoir choisi de nommer l’album de cette façon?
DL : Ça réfère à une sorte de lettre ouverte à soi-même, à l’attention de ses propres démons intérieurs ou à tes problèmes. Tu te lèves le matin et tu ne veux pas aller au travail, car ton patron est le « monstre » dans cette situation. Ça vise aussi les autres sentiments, comme la dépression, l’espoir, les remords, etc. Tout le monde à ses propres démons et c’est l’idée générale.
MU : Plusieurs groupes qui ont procédé à un changement de chanteur n’ont jamais réussi à retrouver la popularité qu’ils avaient avant le changement. Pourquoi est-ce que Bad Wolves ne serait pas dans cette situation?
DL : Honnêtement, je ne sais pas de quoi demain aura l’air. La seule chose que nous avons faite volontairement était de conserver l’intégrité du groupe et maintenir ce qu’est le cœur de Bad Wolves. Nous sommes un groupe qui joue de la musique lourde, avec des chansons qui croisent d’autres genres et nous croyons avoir conservé cette fondation.
MU : Est-ce que l’épidémie a eu une influence sur l’album?
DL : Oui. Je crois que c’était un peu comme une bénédiction déguisée puisque ça nous a permis de travailler le matériel un peu plus longtemps que ce que nous aurions fait en temps normal. Lorsque les choses vont à une vitesse « normale », nous tentons de tout faire plus rapidement : écrire, enregistrer, mixer, sortir l’album, etc. Comme nous ne pouvions pas partir sur la route, c’était un peu comme si nous n’avions pas de temps limite pour finir l’album. Nous avons été capables de composer les chansons et de mieux les revisiter pour changer les choses qui devaient être changées à notre avis. En tant qu’artistes, nous sommes toujours à réécouter notre matériel et nous dire « j’aurais aimé faire telle ou telle chose différemment! » Nous avons eu la chance de le faire pour cet album.
MU : La chanson Lifelines a été le premier simple de cet album et le vidéoclip a été visionné plus de 1,5 million de fois et les commentaires sont généralement très positifs. Comment est-ce que tu perçois cela?
DL : En règle générale, je tente de rester loin des commentaires sur Internet. Dans la présente situation, c’est évident que nous ne ferons pas plaisir à tout le monde et je crois que c’est contre-productif de lire tous les commentaires, mais selon ce que j’ai entendu des groupes, des agences et des quelques commentaires lus sur les médias sociaux, car j’ai été un peu plus actif que si je ne suis pas dans le groupe [NDLR : DL est également producteur], je crois que c’est merveilleux. Nous sommes heureux des premiers retours et des chiffres. À la fin de la journée, note objectif est de sortir des morceaux que nous aimons et si les gens aiment ce que nous faisons c’est un peu comme le glaçage sur le gâteau. Comme dans tous les groupes où il y a un remplacement, que ce soit un musicien ou le chanteur, et que le son change un peu, c’est évident qu’il n’est pas possible de plaire à tous. Je suis en partie responsable, car nous sommes tous biens dans nos habitudes. Certains vont préférer l’ancien chanteur, d’autres vont me préférer, mais l’objectif est que les gens aiment le groupe en soi.
MU : Quelle est ta pièce préférée de l’album et pourquoi?
DL : C’est très difficile d’en choisir une seule! J’adore Springfield Summer car c’est une nouvelle touche pour le groupe et que ça représente un changement pour moi d’aller sur la route après avoir passé 12 ans dans l’ombre à titre de producteur et un père de famille. C’est une chanson qui me touche beaucoup. J’aime aussi beaucoup la 4e piste, Wildfire car c’est une chanson qui a été très naturelle pour moi de chanter. C’est un peu ma zone de confort au niveau du chant. Mais j’adore aussi toutes celles qui sont très lourdes!
MU : Comme tu l’as mentionné, tu es également un producteur. Est-ce que ça aura un impact sur le groupe?
DL : Je crois bien que oui! Comme je l’ai dit, je ne suis pas en mesure de prévoir l’avenir, mais je crois que même au moment où j’étais « à l’essai », ça a eu un impact. Évidemment, le plus important c’est d’être capable de chanter, mais je crois que les gars voulaient aussi un gars qui est capable de faire plusieurs tâches, notamment en lien avec le processus créatif.
MU : Qu’est-ce que tu penses de l’industrie de la musique de nos jours?
DL : C’est fou! C’est un peu comme l’Ouest sauvage! Je ne crois pas que les choses ont changé tant que ça, sauf les copies physiques d’albums et l’avènement de la diffusion en continu. Les choses changent et il faut être capable de suivre.
MU : Et crois-tu que les spectacles virtuels sont là pour rester ou c’est simplement une façon que l’industrie a trouvée pour continuer à vivre?
DL : Je ne suis pas certain que nous en aurons de façon aussi fréquente que pendant la pandémie, mais je crois que c’est super et que les gens apprécient de concept. Ce n’est pas pour tout le monde de voir des spectacles dans une salle. Plusieurs personnes aiment l’ambiance des spectacles, mais préfèrent être dans le confort de leur salon. Les groupes vont probablement continuer d’utiliser le concept.
MU : J’ai quelques questions additionnelles pour nous permettre de mieux te connaitre. Quel était ton emploi de rêve lorsque tu étais enfant?
DL : Mon emploi de rêve lorsque j’étais un enfant… C’est une très bonne question! Pour être honnête, et sans te dire de connerie, je rêvais d’être un musicien. Dès ma première leçon de chant ou la première fois où j’ai vu mon père jouer de la guitare, ça m’a passionné! Sans être un musicien, je voulais minimalement être impliqué dans l’industrie de la musique.
MU : Quel est ton groupe préféré et quelle est ta chanson préférée de ce groupe?
DL : Si je dois choisir un groupe, ce serait Sevendust. Je ne suis pas en mesure de choisir une seule chanson, car il y en a tellement. Je pourrais dire que mon album préféré est Seasons. C’est un album qui y a un peu de tout.
MU : Quel est ton film préféré?
DL : Les Affranchis! Le classique de Martin Scorsese avec Joe Pesci! J’ai vu ce film 1001 fois et ça ne vieillit pas! Peu importe à quel moment qu’il passe, même si c’est une version éditée, je vais l’écouter !
MU : Qui t’a donné la piqure pour la musique?
DL : C’est mon père. Comme je disais plus tôt, dès qu’il a pris la guitare acoustique et qu’il a pincé quelques cordes, même s’il n’était pas un musicien – il est arrivé aux États-Unis depuis la Pologne avec cette guitare sans nom – ça m’a fasciné même si ce n’était rien de très extravagant comme morceau. Ça m’a ouvert les oreilles et je me suis dit que si mon père pouvait le faire, moi aussi!
MU : Quelle est ta série préférée?
DL : J’ai adoré Breaking Bad. Plus récemment, j’ai écouté avec mon fils Squid Games. Je ne savais pas si j’allais aimer ou pas, et finalement j’ai trouvé ça excellent.
MU : Comme tu es un producteur, est-ce que tu préfères produire la musique ou être membre d’un groupe?
DL : Je crois que ça va de pair. Lorsque tu es un producteur, tu termines toujours avec une guitare sur tes cuisses.
MU : Quelle est ta plus grande réussite personnelle?
DL : De marier ma femme et avoir mes enfants. J’adore ma famille et je ne pense pas que ma situation puisse être meilleure. Avoir des enfants ça change une vie et j’adore mes enfants!
MU : As-tu un livre préféré?
DL : Lorsque je lis, car je ne suis pas un grand lecteur, je recherche des ouvrages traitant de crimes réels ou des choses dans le genre. La dernière chose que j’ai lue était une version abrégée traitant d’un tueur cannibale. Je sais que c’est un peu étrange, mais je trouve ça fascinant.
MU : As-tu quelques mots pour les fans du Québec?
DL : Évidemment, il y aura une tournée, plus tôt que tard, et j’ai très hâte de finalement passer par Québec! Je vous invite tous à écouter notre nouvel album.
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Vidéoclip Lifeline