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Entrevue avec le guitariste Thomas Birk de Empire Drowns
par Marc Desgagné (MetalUniverse.net, Québec – Canada)
L’équipe de MetalUniverse.net poursuit son exploration de la scène metal internationale, et cette fois, c’est du côté du Danemark que l’on se tourne. Marc Desgagné de MetalUniverse.net a réalisé une entrevue avec Thomas Birk, guitariste du groupe doom/gothic metal Empire Drowns. À l’occasion de la sortie de leur album Endless Nights, disponible depuis le 31 octobre 2025 via Mighty Music, nous plongeons dans l’univers mélancolique et contrasté de la formation.
Au fil de cette discussion, Thomas revient notamment sur le long processus créatif de l’album, l’équilibre entre mélodie et lourdeur, l’influence croisée de la Scandinavie et de l’Afrique de l’Est sur son écriture, l’importance de l’atmosphère, ainsi que l’évolution d’Empire Drowns au fil des années. Il aborde également leur vision artistique, les thèmes introspectifs au cœur de leur musique et les défis liés à la transposition de Endless Nights sur scène en 2026.
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MU: Pour commencer, Endless Nights sortira le 31 octobre 2025 via Mighty Music. Qu’est-ce que ça représente pour vous de finalement partager cet album avec le monde après tout le travail et l’attente que sa création a demandés?
Empire Drowns: Honnêtement, c’est un mélange de soulagement et d’excitation. J’ai commencé à écrire ces chansons il y a environ trois ans, donc ça a été un long parcours, des démos à l’enregistrement, au mixage, puis à la sortie de l’album. Il a vraiment mûri avec le groupe pendant tout ce temps, donc pouvoir enfin le partager, ça fait du bien. On espère vraiment qu’il va toucher les gens autant qu’il nous touche nous-mêmes.
MU: L’album combine doom et death metal mélodique avec, d’un côté, une mélancolie scandinave, et de l’autre, une intensité est-africaine; deux univers très contrastés. Comment cette dualité a-t-elle façonné l’identité et l’atmosphère d’Endless Nights?
Empire Drowns: Oui, ce contraste est vraiment au cœur de l’album. J’étais basé en Afrique de l’Est pendant l’écriture, et même si mes racines musicales — comme le reste du groupe — se trouvent clairement dans le metal scandinave et les ciels gris (avec aussi une bonne dose de lourdeur canadienne; je suis un grand fan de SYL!), les cultures, paysages et réalités du quotidien que j’ai vécus là-bas se sont forcément retrouvés dans la musique. Mais ce n’est pas seulement une question de géographie — c’est émotionnel. Cette tension entre deux mondes, deux ambiances, deux perspectives, c’est ce qui donne à Endless Nights sa profondeur et son caractère.
MU: L’album est décrit comme “mélodique mais écrasant, introspectif mais vaste”. Lors de l’écriture, votre vision principale était-elle de capturer l’émotion, d’insister sur la lourdeur ou de trouver un équilibre qui définit le son d’Empire Drowns?
Empire Drowns: Au cœur de tout ça, on cherche toujours la mélodie et une ambiance immersive et puissante. J’ai toujours été attiré par une musique qui me transporte ailleurs. Notre objectif est de créer un espace où intensité, mélodie et mélancolie coexistent.
MU: L’album a été enregistré par Marco Angioni et mixé/masterisé par Tue Madsen, deux noms respectés dans la scène. Comment leur contribution a-t-elle influencé le résultat final et aidé à concrétiser votre vision?
Empire Drowns: Marco a vraiment compris ce qu’on voulait faire et a su capter des performances brutes. Tue a amené cette atmosphère et cette puissance au mix. Il a ce talent pour rendre les choses énormes sans perdre la clarté ni les détails. Ils ont tous les deux joué un rôle essentiel, et en plus d’être talentueux, ce sont de très bonnes personnes avec qui travailler.
MU: Le son d’Endless Nights est très cinématique et immersif. À quel point l’atmosphère est-elle importante pour Empire Drowns et quels éléments utilisez-vous pour créer cet espace et cette émotion?
Empire Drowns: L’atmosphère compte énormément. Je superpose les guitares pour façonner rythme et mélodie, et Anders vient ajouter des couches avec les claviers — que ce soit des synthés ambiants, des arrangements de cordes ou des lignes mélodiques distinctes. Marco et Kim ont construit une section rythmique solide et nuancée. Et au chant, je pense que Michael livre sa performance la plus expressive et puissante à ce jour. On porte beaucoup d’attention aux dynamiques pour laisser respirer la musique.
MU: Des titres comme Doomsday Clock et Life Is Fading montrent bien votre contraste entre mélancolie et agressivité. Quelle est votre perception personnelle de la société actuelle, et comment cela influence-t-il votre musique?
Empire Drowns: Je vois le monde comme un mélange étrange de beauté et de fragilité. Il y a tellement de richesse naturelle et culturelle, mais en même temps, on semble coincés dans un cycle d’autodestruction. Malgré les progrès, il y a un sentiment croissant de déconnexion. On n’essaie pas de prêcher ou d’offrir des réponses — on essaie plutôt de traiter ce qu’on observe. On écrit avec introspection, en tentant de comprendre cette tension constante entre chaos et ordre.
MU: Certains auditeurs disent qu’Endless Nights pourrait plaire aux fans de Paradise Lost, My Dying Bride, Katatonia et Anathema. Comment recevez-vous cette comparaison?
Empire Drowns: Ces groupes font clairement partie de notre ADN musical. Ils ont montré que le heavy peut être poétique et que la mélodie peut exprimer mélancolie, obscurité et beauté. On est honorés par la comparaison, mais on tient aussi à tracer notre propre route. L’inspiration est un point de départ — mais on veut créer quelque chose d’authentique.
MU: L’album est né à la fois de l’hiver scandinave et des paysages est-africains. Peut-on s’attendre à retrouver ce contraste dans vos futurs projets?
Empire Drowns: Absolument. Ce contraste fait partie de moi. Ce n’est pas juste un thème — c’est ma façon de voir le monde. Cela dit, je retourne vivre au Danemark bientôt, donc le prochain album risque d’être très gris et pluvieux, haha.

Liste des pièces « Endless Nights » :
- Volcanic Funeral – 03:29
- A Choir Of Fallen Angels – 04:27
- Doomsday Clock – 03:25
- Stoneheart – 04:33
- Santiago Sunrise – 04:38
- The Great Flood – 03:55
- Endless Nights – 04:48
- Silence – 05:58
- Life Is Fading – 04:37
MU: Y a-t-il une chanson qui représente l’essence de l’album pour vous?
Empire Drowns: Difficile de n’en choisir qu’une. Mes préférées changent avec le temps, et j’ai remarqué que c’est pareil pour le public. On a pensé la tracklist pour offrir variété et progression, surtout avec les trois premiers titres. Mais j’espère surtout que les gens prendront le temps d’écouter l’album en entier. Je suis peut-être vieux jeu, mais je crois encore à la puissance du format album.
MU: Vous prévoyez amener Endless Nights sur scène en 2026. Comment allez-vous transposer cette atmosphère en live?
Empire Drowns: On travaille dessus. Les répétitions commencent en novembre, et on a vraiment hâte de voir comment ces morceaux vont vivre sur scène.
MU: Comment le groupe a-t-il évolué au fil des années?
Empire Drowns: On a été en sorte d’hibernation côté scène, donc je ne dirais pas que ça a beaucoup changé là-dessus. Mais sur le plan créatif, oui. Notre écriture a mûri. On est plus confiants et on a trouvé de nouvelles sources d’inspiration. C’est une évolution plus discrète, mais importante.
MU: Pourquoi le titre Endless Nights?
Empire Drowns: Ce titre s’est imposé naturellement quand les chansons ont pris forme. Il capturait bien le ton émotionnel du disque et s’harmonisait avec les visuels basés sur des photos prises par Michael pendant ses voyages.
MU: La production est organique et puissante. Était-ce intentionnel dès le départ?
Empire Drowns: Oui. On voulait quelque chose d’organique, avec les imperfections naturelles des instruments. Tue a même appelé pendant le mix pour parler d’un souffle sur certaines guitares — ça venait d’une interférence électrique au Kenya. On aurait pu nettoyer, mais il y avait une authenticité dans ces prises. On les a gardées. C’est une partie de l’histoire de l’album.
MU: Qu’espérez-vous que les auditeurs retiennent de leur première écoute d’Endless Nights?
Empire Drowns: Qu’ils s’y connectent. Qu’ils y trouvent quelque chose qui résonne avec eux. Si certains y reviennent et l’adoptent, ce sera une belle victoire.
MU: Un dernier mot pour les lecteurs?
Empire Drowns: Merci pour cette occasion. On apprécie vraiment que vous preniez le temps d’explorer Endless Nights avec nous. C’est un honneur de partager ça avec vos lecteurs.
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Écoute complète de l’album:
ENGLISH version
The MetalUniverse.net team continues its exploration of the international metal scene, this time turning to Denmark. Marc Desgagné of MetalUniverse.net spoke with Thomas Birk, guitarist of the doom/gothic metal band Empire Drowns. On the occasion of the release of their album Endless Nights, available since October 31, 2025 via Mighty Music, we dive into the melancholic and contrasting universe of the band.
Throughout this discussion, Thomas looks back on the long creative journey behind the record, the balance between melody and heaviness, the influence of both Scandinavian and East African environments on the songwriting, the importance of atmosphere, and the evolution of Empire Drowns over the years. He also touches on the emotional themes at the heart of their music and the challenges of bringing Endless Nights to the stage in 2026.
MU: First off, Endless Nights was released on October 31, 2025 via Mighty Music. What does it feel like to finally share this album with the world after all the work and anticipation behind it?
Empire Drowns: Honestly, it’s a mix of relief and excitement. I started writing these songs about three years ago, so it’s been a long road from demos to recording, mixing, and finally releasing the album. It has matured with the band throughout that period, so finally sharing it feels great. We really hope it connects with people the way it has with us.
MU: The album blends melodic doom and death metal with Scandinavian melancholy on one side and East African intensity on the other — two contrasting worlds. How did this duality shape the identity and atmosphere of Endless Nights?
Empire Drowns: That contrast really lies at the core of the album. I was based in East Africa while writing, and even though my musical roots — like the rest of the band — are firmly grounded in Scandinavian metal and grey skies (plus a healthy dose of Canadian heaviness; I’m a huge SYL fan!), the cultures, landscapes, and daily realities I experienced there definitely found their way into the music. But it’s not just geographic — it’s emotional. That push and pull between two worlds, moods, and perspectives gives Endless Nights its depth and character.
MU: The record has been described as “melodic yet crushing, introspective yet vast.” When you were writing, was your goal to capture emotion, emphasize heaviness, or strike a balance that defines Empire Drowns’ sound?
Empire Drowns: At the core, we’re always chasing melody and a powerful, immersive atmosphere. I’ve always been drawn to music that moves me — something that takes you somewhere while you’re listening. Our goal is to create a space where intensity, melody, and melancholy coexist.
MU: The album was recorded by Marco Angioni and mixed/mastered by Tue Madsen, both respected names in the scene. How did their input influence the final result and help bring your vision to life?
Empire Drowns: Marco really understood what we were going for and captured raw performances. Tue brought atmosphere and power into the mix — he has a way of making things sound huge while keeping clarity and detail. Both played crucial roles, and beyond their skills, they’re great people to work with.
MU: Endless Nights has a cinematic and immersive feel. How important is atmosphere to Empire Drowns, and what elements do you use to create that emotional space?
Empire Drowns: Atmosphere is hugely important. I layer guitars to shape rhythm and melody, and Anders adds keyboard layers — ambient synths, strings, or distinct melodic lines. Marco and Kim created a rhythm section that’s solid but nuanced, and vocally, I believe Michael delivers his most expressive performance yet. We also pay close attention to dynamics to let the music breathe.
MU: Tracks like Doomsday Clock and Life Is Fading really show your balance between melancholy and aggression. What’s your personal outlook on today’s world, and how does it influence your music?
Empire Drowns: I see the world as a strange mix of beauty and brokenness. There’s so much natural and cultural richness, yet we’re stuck in this cycle of self-destruction. Despite progress, there’s a growing sense of disconnection. We’re not preaching or offering answers — we write from introspection, trying to understand the tension between chaos and order.
MU: Some listeners say Endless Nights may appeal to fans of Paradise Lost, My Dying Bride, Katatonia, and Anathema. How do you feel about that comparison?
Empire Drowns: Those bands are definitely part of our musical DNA. They’ve proven heaviness can be poetic, and melody can express melancholy, darkness, and beauty. We’re honored by the comparison, but we also strive to carve our own path. Inspiration is a starting point — we want something authentic.
MU: The album was inspired by both Scandinavian winters and East African landscapes. Can we expect this cultural and emotional contrast to continue in your future music?
Empire Drowns: Absolutely. That contrast is part of who I am — it’s not just a theme, it’s the lens through which I see the world. That said, I’m moving back to Denmark soon, so the next record might end up sounding very grey and rainy, haha.
MU: Is there a song that represents the essence of the album for you?
Empire Drowns: It’s hard to pick just one. My favourites shift over time, and I’ve noticed listeners feel the same. We built the tracklist to offer variety and progression, especially with the first three singles. But more than anything, I hope people take time to listen to the full record. I still believe in the power of the full-album experience.
MU: You plan to bring Endless Nights to the stage in 2026. How do you expect to translate such a deep, atmospheric record live?
Empire Drowns: We’re working on it. Rehearsals start in November, and we’re excited to see how the material comes alive on stage.
MU: How has the band evolved over the years?
Empire Drowns: We’ve been in a sort of hibernation in terms of live performances, so not a huge evolution in that area. But creatively, yes — the songwriting has matured, we’ve gained confidence, and found new sources of inspiration. It’s a quiet evolution, but meaningful.
MU: Why the title Endless Nights?
Empire Drowns: It felt inevitable once the songs took shape. It captured the emotional tone of the album and aligned perfectly with the artwork based on Michael’s travel photography.
MU: The production feels organic yet powerful. Was this intentional from the start?
Empire Drowns: Yes. We wanted a warm, organic feel, with natural imperfections. Tue even called about hiss on some guitar tracks — it came from high-voltage interference in Kenya. We could have cleaned it up, but those takes felt authentic. It’s part of the story, so we kept it.
MU: With the album now out, what do you hope listeners take away from their first listen?
Empire Drowns: We hope it connects with people. If it becomes a record some listeners return to and hold dear, that would mean a lot to us.
MU: Any final message for the readers?
Empire Drowns: Thank you so much for the opportunity. We really appreciate you taking the time to explore Endless Nights with us. It’s an honor to share this journey with your readers.

































