PAR SYLVAIN CARRIER
2022 regorge de sorties franchement intéressantes, la pandémie ayant au moins eu de positif que de nombreux groupes se sont retrouvés en studio à préparer de nouvelles offrandes, faute d’être sur scène. Amon Amarth ne fait pas exception au phénomène, et nous présente ainsi son douzième album, The Great Heathen Army. Les attentes étaient élevées concernant ce nouvel opus puisque Berserker, sorti en 2019, avait été plutôt froidement accueilli par les amateurs du groupe.
Get in the Ring donne le ton à l’album, sur un riff pesant que l’on n’avait pas entendu d’Amon Amarth depuis belle lurette. Bien que les mélodies accrocheuses du groupe ne sont pas entendues d’emblée, on constate rapidement le son de cloches accompagné d’un furieux solo de Johan Söderberg et d’Olavi Mikkonen. On ne parle pas de la meilleure pièce d’Amon Amarth en carrière, mais il s’agit tout de même d’un départ intéressant qui semble pointer vers un retour aux sources pour les Suédois. Malheureusement, on rencontrera en cours de route plusieurs pièces sans grande saveur qui s’écoutent certes assez bien, mais qui ne lèvent pas. Évidemment, l’objectif de ce constat n’est pas de vivre dans le passé, mais bien de souligner qu’on a été habitué à quelques classiques à chaque album avant 2019 et que depuis, c’est un peu moins concluant. De ces chansons se retrouvent notamment la pièce titre de l’album, The Great Heathen Army, ainsi que Find a Way or Make One, Dawn of Norsemen et The Serpent’s Trail. Pigées dans l’époque plus lourde et moins mélodique d’Amon Amarth, soit pré-2011, ces chansons ont en commun d’être tout simplement correctes, sans être davantage que cela, alors que leurs ancêtres étaient souvent stellaires. Hors de ces morceaux un peu moins spectaculaires se trouvent tout de même quelques joyaux : Heidrun offre une marche viking franchement agréable à l’oreille et constitue probablement le premier extrait digne de mention sur l’album. Oden Owns You All est également intéressante, étant rapide à souhait, mais elle souffre du même problème mentionné plus tôt : il s’agit de réchauffé, alors que l’on sait qu’Amon Amarth a déjà été capable d’élever bien davantage ses standards.
On notera une tentative de sortir des sentiers battus avec Saxons and Vikings, dont le nom est assez éloquent : on n’y retrouve nulle autre qu’une collaboration entre Johan Hegg et Biff Byford, le chanteur du légendaire groupe britannique Saxon. L’idée est bonne, l’exécution un peu moins; le mélange entre les deux vocalistes est un brin étrange et cadre plus ou moins bien sur l’album, bien que la pièce soit tout de même accrocheuse. Au moins, on tente quelque chose de différent et c’est tout de même bienvenu dans le contexte! La pièce préférée de votre humble serviteur se situe près de la toute fin de l’album, alors que The Skagul Rides With Me nous rappelle pourquoi Amon Amarth demeure roi et maître du viking metal : mélodique à souhait, rapide tout en demeurant à la fois « pesante », elle constitue une belle surprise au cœur d’un album qui est somme toute assez générique. À écouter, définitivement!
Loin de moi l’intention de parler d’un mauvais album, puisqu’il ne s’agit aucunement de cela lorsque l’on parle de The Great Heathen Army. C’est simplement qu’à l’instar d’un groupe comme Sabaton, par exemple, la stagnation est la pire ennemie possible pour les pionniers d’un genre aussi populaire. The Great Heathen Army demeure un album qui s’avère nettement plus efficace que Berserker, et il ne reste qu’à souhaiter que l’étoile d’Amon Amarth cessera de pâlir puis que le prochain album constituera un effort de créativité. En attendant, vous pourrez voir les Scandinaves le 3 décembre prochain à la Place Bell!
PAR SYLVAIN CARRIER
🎧 Pour vous procurer l’album : https://www.metalblade.com/amonamarth/
Pour lire notre entrevue avec le bassiste de AMON AMARTH Ted Lundström : [ ICI ]
https://www.facebook.com/amonamarth
https://www.instagram.com/amonamarth/
