Chop Sue Me – « On ne serait pas fier de créer si c’était pour ne rien dire »

( Crédit photo: Rose Cormier )

N’importe quel membre de la scène shoegaze ou punk-rock de Montréal à déjà vu Chop Sue Me en spectacle et s’en rappelle, ayant fort probablement chanté pendant « Afraid » ou « Follow Me Into The Sun », titres qui ont aidé le trio à s’établir comme des incontournables.

Vient un moment dans la carrière d’un jeune groupe ou il est impératif de prouver que leur premier album n’est pas une réussite hasardeuse mais quelque chose qu’ils sont capables de recréer. Chop Sue Me à lancé, il y a quelques semaines à peine, un EP qui démontre la progression artistique des dernières années. C’est dans le cadre de cette sortie qu’ils se sont qualifiés comme étant un band « snowcore ».

( Crédit photo: Rose Cormier )

Questionnés à propos de leur style musical, le groupe explique le problème récurent de ne pas se sentir à l’aise dans un seul style. « On est à la limite de plusieurs styles, dont le punk, l’indie, le post-hardcore et le slowcore, ce qui fait qu’on sait pas trop quoi dire quand quelqu’un nous demande on est un band de quel type. »

L’utilisation du terme « Snowcore » serait, donc, un clin d’œil au Slowcore, une branche plus lente et mélodique du post-hardcore ayant donné naissance à des groupes comme Bedhead, Codeine, Karate, Duster ou Idaho. Mais l’utilisation du mot « snow » est inspiré d’un autre groupe émergeant très pertinent dans la scène punk québécoise actuelle, Thick Glasses. (D’ailleurs signés avec la même maison de disque que Chop Sue Me, soit Hell for Breakfast.)

« Utiliser “snow” avant “core” est une reference à l’hiver qu’on connait bien au Québec. La neige est douce, c’est apaisant, mais l’hiver reste brutal et dangereux. C’est un peu comme ça qu’on voit notre musique, ça peut être un peu des deux, et ça a aussi un lien avec les thèmes qu’on aborde.
Aussi, on est amis avec les gars du band Thick Glasses, et eux se définissaient à leurs débuts comme du « Slush Punk », et j’ai toujours trouvé ça plus
intéressant de s’autodéfinir plutôt que de choisir un terme vague comme rock alternatif ou punk. »

Un aspect saute aux yeux dès la première écoute de leur dernier EP, « S/T »: Les paroles sont crues et très lourdes de sense.

« [Jonathan Thériault] (chanteur, guitariste) s’informe beaucoup au niveau des mouvements politiques de gauche, et il essaie évidemment de partager certaines idées de cette école de pensée à travers ses textes mais sans « preach » au public pour autant. Évidemment, la base du punk, c’est d’être capable de penser pour soi-même et ce n’est pas nécessairement communiste ou anarchiste […] »

Jonathan mentionne d’ailleurs : « Je ne serais pas fier de créer si c’était pour ne rien dire. La musique c’est important, et plusieurs styles n’ont peu ou pas de paroles et ça ne leur enlève rien, mais ce l’est moins lorsqu’on est dans un groupe ou les paroles sont mises de l’avant et qu’elles ne sont pas riches. »

( Crédit photo: Rémi Poitras )

Peu de temps avant le recording de « S/T », Chop Sue Me ont recruté un nouveau batteur, un processus délicat peu importe dans quelle situation on se trouve. Le groupe nous assure cependant que la décision de prendre Jonatan (à ne pas confondre avec Jonathan Thériault) fut « […] un excellent choix qu’on ne regrette pas depuis. » Outre le talent du nouveau membre, c’était une question de valeurs. « […] c’était de savoir si cette personne partageait au moins des valeurs de base avec nous qui étaient fondamentales pour rejoindre notre band, comme ne pas être sexiste/homophobe/transphobe/raciste etc. »

« S/T » était aussi la première vraie sortie faite de A à Z avec l’aide d’une maison de disque. « C’est certain et c’est normal qu’un label qui vient de signer un band ne va pas tout de suite lui donner toutes ses ressources et son attention, donc on se retrouve parfois face à des oublis de leur part ou on doit parfois rallumer le moteur pour qu’on nous revienne avec ce qu’on a demandé, mais autrement, on est très contents de ce qu’ils font pour nous et leur soutien financier est clairement un bon coup de pied dans le cul. On les trouve aussi facile d’approche et ils sont loin d’être froid dans leur relation avec nous. […] on sait qu’ils ne vont que nous aider et ils ne nous dénaturent pas dans la façon de gérer ce qu’ils prennent en charge. On reste nos propres managers et on choisit ce qu’on veut faire tout le temps, donc on y trouve notre compte. »

C’est d’ailleurs le groupe lui même qui a choisi la façon dont serait affiché leur album à sa sortie: À l’aide de grandes affiches sur lesquelles il était écrit » Cet album est dédié à quiconque se trouvant horrifié par l’état du monde au 21eme siècle. » Un superbe reflet de leur EP qui se démarque de la redondante déclinaison de la pochette d’album ou de l’habituelle photo de groupe accompagnée d’un titre.

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Charlie Anderson

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