Notre journaliste Marc Desgagné de MetalUniverse.net a récemment eu l’occasion de s’entretenir avec la formation de modern metal mélodique Chained by Illness, originaire de Trois-Rivières. Lors de cette entrevue, le groupe est revenu sur son plus récent EP et singles, dont « In My Eyes », en plus de partager l’histoire derrière la création de Chained by Illness, ses influences, et ce que l’avenir leur réserve. Une discussion franche et passionnée avec une formation en pleine ascension dans la scène métal québécoise.
MU : Vous avez formé Chained by Illness en 2022. Pouvez-vous nous parler de la genèse du projet et du moment où vous avez su que ce nom allait incarner votre message ?
Chained by Illness : Marilyn, notre chanteuse, voulait recommencer à faire de la musique après dix ans d’absence.
Elle a cherché des musiciens sur les réseaux sociaux. Elle a commencé par rencontrer Simon Desaulniers, notre batteur, puis Simon Paquet, guitariste soliste. Ce dernier nous a présenté Jean-Philippe Dessureault, guitariste et compositeur, et finalement, Jean-Philippe nous a présenté Richard Guilbault, notre bassiste.
Notre amitié et notre complicité ont vite vu le jour !
Le nom Chained by Illness représente le fait d’être prisonnier de troubles mentaux. Marilyn vit avec l’anxiété généralisée et l’hypersensibilité depuis son enfance. Elle voulait que ce projet musical parle ouvertement des troubles mentaux, pour que chaque personne qui en souffre puisse s’y reconnaître et briser ses chaînes à travers notre musique, savoir qu’ils ne sont pas seuls dans leurs combats.
MU : Votre musique traite avec intensité de la santé mentale, de l’aliénation et de la douleur intérieure. Comment canalisez-vous ces émotions lors de la composition musicale et des prestations sur scène ?
CBI : Pour nous, la musique est une forme de libération. On joue pour survivre, pour exprimer ce qui ne peut pas toujours être dit avec des mots simples. Nos riffs, nos paroles, nos arrangements, tout est un exutoire. C’est une manière de transformer la souffrance en quelque chose de tangible, de beau, de puissant. Sur scène, c’est encore plus intense. C’est comme revivre ces émotions, mais avec le public comme témoin et parfois comme allié.
MU: Quelles sont les influences musicales ou artistiques – qu’elles soient metal ou non – qui vous inspirent le plus dans votre processus créatif?
CBI :
Marilyn : Alexisonfire, Marilyn Manson, Angela Gossow.
Jean-Philippe : Tuomas Saukkonen, Jerry Cantrell, Peter Tägtgren.
Simon P : Helloween, Carcass, Chelsea Wolfe.
Richard : Children Of Bodom, Killswitch Engage, As I Lay Dying.
Simon D : Converge, Counterparts, Misery Signals.
MU: Depuis les sorties de Before the End (EP, octobre 2024) et Finally Freed (single, septembre 2024), comment avez-vous senti évoluer votre cheminement musical, autant dans votre son que dans votre façon de raconter les choses?
CBI : Before the End et Finally Freed ont été des étapes cruciales pour nous. Ces chansons ont marqué le début de notre voix, mais aussi nos premières tentatives de mettre des mots et des sons sur des douleurs qu’on portait depuis longtemps. À ce moment-là, on cherchait encore notre équilibre.
Depuis, notre son a mûri. On n’a pas peur d’aller plus loin, de creuser plus profondément, autant dans l’agressivité que dans l’émotion. Les compositions sont plus assumées, plus nuancées. On ose davantage mélanger les contrastes : des moments très lourds avec des envolées mélodiques, du chaos avec de la douceur. Parce que la souffrance n’est jamais linéaire, elle est faite de vagues.
MU: Votre plus récent single, In My Eyes, est d’une intensité émotionnelle remarquable. Qu’est-ce que vous vouliez transmettre à travers cette pièce, tant sur le plan lyrique que sonore?
CBI : In My Eyes parle de cette angoisse profonde qu’on ressent en voyant notre planète se détruire lentement et de l’impuissance paralysante qui vient avec. On observe le chaos, les injustices, la nature qui s’effondre… et on se demande : qu’est-ce qu’on peut faire, à part regarder et souffrir en silence ?
Musicalement, on a misé sur une ambiance puissante et vulnérable. Les guitares sont massives, les rythmes sont lourds, et la voix oscille entre vulnérabilité et colère.
MU: Si on ouvrait votre studio pendant l’enregistrement d’un morceau, qu’est-ce qu’on pourrait y trouver d’insoupçonné ou d’unique à votre processus? Par exemple, une superstition.
CBI : Pendant l’enregistrement, on reste concentrés… ou du moins on essaie. Parce que dès que la gang est réunie : une joke, deux rires, pis c’est déjà le bordel.
MU: On dit souvent que le metal peut servir de catharsis. Avez-vous déjà reçu des témoignages marquants de fans à qui votre musique a réellement fait du bien?
CBI : Beaucoup de gens viennent nous voir après les spectacles pour nous dire qu’ils se reconnaissent dans nos paroles, surtout en lien avec l’anxiété ou d’autres troubles mentaux. C’est à chaque fois un moment extrêmement touchant. Ces échanges sont précieux, ils nous rappellent pourquoi on fait ce qu’on fait.
C’est notre plus grande joie de pouvoir parler ouvertement avec ces personnes, de s’encourager mutuellement à continuer, à tenir bon. On veut que notre musique serve à briser les tabous autour de la santé mentale. Trop de gens souffrent en silence, et si nos chansons peuvent faire sentir à quelqu’un qu’il n’est pas seul, qu’il est compris… alors on a déjà accompli quelque chose de fort.
MU: Votre son est à la fois brutal et raffiné, et l’alchimie entre les musiciens semble naturelle. Comment décririez-vous l’évolution de votre dynamique de groupe depuis vos débuts?
CBI : Ce lien entre nous, il ne s’est pas bâti en un jour. Il vient des heures de jam, des discussions à cœur ouvert, des moments de doute, mais aussi des rires. On est plus qu’un band : on est une sorte de famille. Et c’est ça, au fond, qui fait qu’on arrive à vibrer ensemble, sur scène comme en studio. Marilyn tient à dire qu’elle a beaucoup de chance d’être entourée de musiciens talentueux, mais aussi d’une très grande compréhension envers ses problèmes de santé.
MU: Que peut-on attendre de Chained by Illness dans les prochains mois? Y a-t-il un EP, un album, une tournée ou d’autres projets à venir?
CBI : Nous travaillons actuellement sur un nouveau EP. Nous espérons entrer en studio cet automne.
MU: Et pour conclure, avez-vous un dernier mot à adresser à nos lecteurs et à toutes les personnes qui découvrent votre univers?
CBI : Merci de prendre le temps de nous découvrir. Notre but n’a jamais été d’être parfaits, mais d’être vrais. Continuez de vous battre. Merci de faire partie du chaos avec nous.
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Spotify : https://open.spotify.com/intl-fr/arti…
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Youtube : @CHAINEDBYILLNESS
Chained by Illness est formé de :
- Marilyn Ayotte – voix
- Simon Paquet – guitare
- Jean-Philippe Dessureault – guitare
- Richard Guilbault – basse
- Simon Desaulniers – batterie
ENGLISH version
Our journalist Marc Desgagné from MetalUniverse.net recently had the opportunity to sit down with the melodic modern metal band Chained by Illness, a rising force from Trois-Rivières, Québec. In this in-depth interview, the band reflected on their most recent singles, including “In My Eyes,” and opened up about the origins of the project, their influences, and what lies ahead. A candid and passionate discussion with a band making its mark on the Québec metal scene.
MU: You formed Chained by Illness in 2022. Can you tell us about the origin of the project and the moment you knew that this name would represent your message?
Chained by Illness: Marilyn, our vocalist, wanted to get back into music after a ten-year break.
She looked for musicians on social media. She first met Simon Desaulniers, our drummer, then Simon Paquet, our lead guitarist. Simon then introduced us to Jean-Philippe Dessureault, guitarist and composer, and finally, Jean-Philippe brought in Richard Guilbault, our bassist.
Our friendship and chemistry formed very quickly!
The name Chained by Illness represents the feeling of being trapped by mental illness. Marilyn has lived with generalized anxiety and hypersensitivity since childhood. She wanted this musical project to speak openly about mental health, so that anyone struggling could relate and break their chains through our music—knowing they are not alone in their battles.
MU: Your music explores mental health, alienation, and inner pain with intensity. How do you channel those emotions when writing music or performing live?
CBI: For us, music is a form of release. We play to survive, to express things that can’t always be said with simple words. Our riffs, our lyrics, our arrangements — it’s all an outlet. It’s a way to transform suffering into something tangible, beautiful, and powerful. On stage, it’s even more intense. It’s like reliving those emotions, but with the audience as a witness, and sometimes as an ally.
MU: What musical or artistic influences — metal or otherwise — inspire you the most in your creative process?
CBI:
Marilyn: Alexisonfire, Marilyn Manson, Angela Gossow.
Jean-Philippe: Tuomas Saukkonen, Jerry Cantrell, Peter Tägtgren.
Simon P: Helloween, Carcass, Chelsea Wolfe.
Richard: Children Of Bodom, Killswitch Engage, As I Lay Dying.
Simon D: Converge, Counterparts, Misery Signals.
MU: Since the releases of Before the End (EP, October 2024) and Finally Freed (single, September 2024), how has your musical journey evolved — both in terms of your sound and how you tell your stories?
CBI: Before the End and Finally Freed were key milestones for us. These songs marked the beginning of our voice, as well as our first attempts to put words and sound to the pain we had been carrying for a long time. At that point, we were still trying to find our balance.
Since then, our sound has matured. We’re not afraid to go deeper — into aggression, into emotion. The songwriting is more confident, more nuanced. We’re bolder when it comes to contrasts: heavy breakdowns paired with melodic sections, chaos paired with softness. Because suffering is never linear — it’s made of waves.
MU: Your latest single, In My Eyes, carries remarkable emotional intensity. What were you hoping to convey with this piece, lyrically and sonically?
CBI: In My Eyes speaks to the deep anxiety we feel as we watch our planet slowly being destroyed, and the paralyzing helplessness that comes with it. We witness chaos, injustice, nature collapsing… and we ask ourselves: what can we do, besides watch and suffer in silence?
Musically, we aimed for a powerful yet vulnerable atmosphere. The guitars are massive, the rhythms are heavy, and the vocals swing between fragility and rage.
MU: If we walked into your studio while you’re recording, what might we discover that’s surprising or unique about your process — maybe a ritual or superstition?
CBI: During recording, we try to stay focused… or at least we try. Because as soon as the gang’s together: one joke, two laughs, and it’s already chaos.
MU: It’s often said that metal can be cathartic. Have you received any messages from fans where your music genuinely helped them?
CBI: Many people come up to us after shows to say they relate to our lyrics — especially around anxiety or other mental health issues. It’s always incredibly moving. Those conversations are precious; they remind us why we do what we do.
It’s our greatest joy to be able to speak openly with these people, to encourage each other to keep going, to hang on. We want our music to help break the stigma around mental health. Too many people suffer in silence, and if our songs can make someone feel less alone, feel understood… then we’ve already achieved something powerful.
MU: Your sound is both brutal and refined, and the chemistry between the members feels natural. How would you describe the evolution of your group dynamic since the beginning?
CBI: This bond between us didn’t form overnight. It comes from hours of jamming, heartfelt conversations, moments of doubt — and a lot of laughter too. We’re more than a band; we’re a kind of family. And that’s what allows us to lock in together, whether on stage or in the studio. Marilyn would like to add that she feels incredibly lucky to be surrounded by such talented musicians, but also by people who deeply understand her mental health struggles.
MU: What can we expect from Chained by Illness in the coming months? Any EP, album, tour or other upcoming projects?
CBI: We’re currently working on a new EP. We hope to hit the studio this fall.
MU: And finally, any last words for our readers and those just discovering your music?
CBI: Thank you for taking the time to discover us. Our goal has never been to be perfect — just to be real. Keep fighting. Thank you for being part of the chaos with us.