Burning the Oppressor – Entrevue avec Kevin Bordello à propos du nouvel album « Waking Nightmare » : entre douleur et résilience

[Rédacteur]
[Propriétaire MU Média – MetalUniverse.net]
Entrevue avec Kevin de Burning The Oppressor

Par Marc Desgagné (MetalUniverse.net)

Notre rédacteur Marc Desgagné a eu l’occasion de s’entretenir récemment avec Kevin Bordello, chanteur du groupe de death metal québécois Burning The Oppressor. Avec la sortie de leur cinquième album Waking Nightmare, disponible depuis le 18 avril 2025 sous l’étiquette M & O Music, le groupe marque une étape majeure dans son parcours. Dans cette entrevue, nous avons discuté des réactions des fans, de l’évolution musicale du groupe, de la contribution de Christian Donaldson au mixage, des thématiques sombres abordées dans les textes, de l’énergie brute sur scène et de leurs ambitions pour conquérir d’autres grandes scènes internationales.

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MU: Votre cinquième album Waking Nightmare est maintenant disponible. Quelles ont été les premières réactions que vous avez reçues de vos fans et de la scène metal?

Burning The Oppressor :
Les réactions ont été incroyables, au-delà de nos attentes. Les gens nous disent que c’est notre album le plus intense et le plus sincère à ce jour, autant sur le plan musical qu’émotionnel. Les critiques d’Amérique du Nord et d’Europe sont aussi très positives. Pour nous, c’est la confirmation que tout le travail, la douleur et l’énergie investis dans cet album résonnent vraiment avec ceux qui l’écoutent.

MU: Après quatre albums, comment sentez-vous que Waking Nightmare représente votre évolution musicale et humaine en tant que groupe?

Burning The Oppressor :
Cet album marque une étape importante dans notre parcours. On a mûri, autant comme musiciens que comme êtres humains. La pandémie et le deuil nous ont forcés à creuser plus profondément, à écrire sans filtres pour se mettre au service des chansons. Musicalement, c’est notre travail le plus raffiné, mais aussi le plus viscéral. Humainement, il témoigne de notre résilience et de notre volonté de transformer la douleur en quelque chose de significatif.

MU: On retrouve sur ce disque un mélange de death, de hardcore et une touche de thrash, sans oublier des mélodies et un certain groove. Qu’est-ce qui vous a poussés à explorer cet équilibre particulier?

Burning The Oppressor :
On ne cherche pas à coller à un genre précis. On compose à partir de nos émotions et de ce qui nous semble juste dans l’instar de notre background et de nos influences personnelles. Le groove a toujours défini BTO. Le mélange de death mélodique et la touche hardcore apportée par mon vocal procurent des mélodies accrocheuses et permettent de transmettre notre vulnérabilité par l’intensité de notre musique et de nos textes. Cet équilibre s’est imposé naturellement encore une fois pour Waking Nightmare. On voulait un album qui frappe fort, mais qui laisse aussi de l’espace à la réflexion.

MU: Kevin, plusieurs ont remarqué l’ampleur et la variété de ta performance vocale sur cet album. Est-ce un aspect que tu as travaillé plus intensément pour ce disque?

Burning The Oppressor :
Oui, absolument et je me suis laissé inspirer par ce que l’instrumental m’apportait lors de la composition. Je voulais aller chercher une palette encore plus large, autant dans les registres gutturaux que dans les nuances plus mélodiques et émotionnelles. L’objectif n’était pas juste de démontrer une technique, mais de servir chaque morceau et d’incarner les émotions qu’il véhicule. Chaque chanson demandait une approche différente, et ça m’a poussé à me dépasser. Donaldson m’a aussi poussé à aller plus loin.

MU: Samuel impose une batterie à la fois sauvage et technique. Comment cette approche rythmique a-t-elle contribué à façonner la personnalité de Waking Nightmare?

Burning The Oppressor :
La batterie est une véritable colonne vertébrale. Le jeu de Sam combine violence et précision, et ça donne à l’album son intensité brute. Ses grooves et ses blasts créent une tension constante, mais avec assez de subtilité pour laisser respirer les riffs et les voix. Sans son style et sa puissance, Waking Nightmare n’aurait pas cette puissance organique.

MU: Vous avez collaboré avec Christian Donaldson pour le mixage. Qu’est-ce qu’il a apporté de spécifique cette fois-ci et comment a-t-il contribué à mettre en valeur vos nouvelles compositions?

Burning The Oppressor :
Chris nous connaît depuis longtemps, et il a encore une fois poussé le groupe plus loin comme je disais précédemment. Il a une capacité exceptionnelle à donner de la clarté et de la lourdeur en même temps. Il a su mettre en valeur les émotions derrière chaque morceau, tout en gardant une précision chirurgicale et en respectant le son de BTO. Il nous a challengés, il nous a forcés à être meilleurs, et il a sorti le meilleur de notre musique.

MU: Les textes de l’album plongent dans des thématiques sombres et introspectives. Qu’est-ce qui vous a inspirés lors de l’écriture et quels messages vouliez-vous transmettre?

Burning The Oppressor :
L’inspiration vient de nos expériences personnelles et de ce qu’on observe autour de nous : la perte, la souffrance, les injustices sociales, la santé mentale. Jeff et moi avons perdu nos mères pendant la pandémie, et cette douleur commune a marqué profondément l’album. Les paroles ne cherchent pas à donner des réponses toutes faites, mais plutôt à exprimer la rage, la tristesse et aussi l’espoir.

MU: Comparé à vos albums précédents, qu’est-ce qui distingue Waking Nightmare et qui, selon vous, en fait un jalon important dans votre carrière?

Burning The Oppressor :
Comme nous l’avons mentionné souvent, c’est sans doute notre album le plus personnel. Les précédents disques portaient déjà notre identité, mais celui-ci va plus loin en termes d’intensité émotionnelle. Il marque un tournant parce qu’il résume tout ce que nous avons traversé et nous projette vers l’avenir. C’est un témoignage de notre évolution, mais aussi un album qui nous définit pleinement.


Burning the Oppressor – Waking Nightmare (2025)

  1. Eternal Rest (Intro) – 00:58
  2. Slayer Princess – 04:49
  3. Animal – 04:18
  4. Explode – 04:24
  5. Suffocation – 04:53
  6. Two Faces – 04:19
  7. Exhausted – 04:22
  8. Social Pressure – 03:40
  9. Never – 04:06
  10. Lizards & Worms – 03:59
  11. Silence – 05:05
  12. The Void (Outro) – 01:30

MU: Vous avez déjà partagé la scène avec des groupes majeurs comme Jinjer, Napalm Death ou Kataklysm. Comment ces expériences passées résonnent-elles dans la confiance et l’énergie que vous amenez aujourd’hui avec ce nouvel album?

Burning The Oppressor :
Ces expériences nous ont forgés. Jouer aux côtés de ces légendes nous a appris l’importance de la rigueur et de l’authenticité sur scène. Ça nous a donné confiance en notre propre capacité à tenir notre place dans des line-ups imposants. Aujourd’hui, on monte sur scène avec encore plus de conviction, parce qu’on sait qu’on peut transmettre notre énergie à n’importe quel public.

MU: Vous avez pris part à des festivals comme HEAVY MTL et le Rock Fest de Montebello. Avec Waking Nightmare en poche, est-ce que vous vous sentez encore plus prêts à conquérir d’autres grandes scènes internationales?

Burning The Oppressor :
Absolument. C’est ce genre d’expériences qu’on souhaite encore vivre à notre âge. Ces festivals nous ont donné un avant-goût de ce qu’on peut accomplir, et on en veut encore plus. Avec Waking Nightmare, on se sent en pleine possession pour affronter de plus grandes scènes, que ce soit ici, en Europe ou ailleurs.

MU: Les critiques soulignent souvent votre énergie brute en concert. Comment transposez-vous l’intensité de Waking Nightmare sur scène?

Burning The Oppressor :
Un concert de BTO, c’est énergique. On vit chaque chanson comme si c’était la dernière fois qu’on la jouait, peu importe le nombre de personnes dans le crowd. Physiquement et émotionnellement, on se donne à 200%. L’album est intense, mais en live, cette intensité se décuple parce qu’elle est partagée avec le public. On veut que chaque spectateur puisse vivre un bon moment avec nous.

MU: Le Québec regorge de groupes metal, mais vous arrivez à vous démarquer avec un son très personnel. Selon vous, qu’est-ce qui définit la signature sonore de Burning The Oppressor aujourd’hui?

Burning The Oppressor :
Nous sommes toujours demeurés authentiques, honnêtes avec nous-mêmes et avec ce qu’on a le goût de faire. On se tient loin des dramas et on fait notre petite affaire. On ne compose pas pour suivre une tendance ou ressembler à un autre. On puise dans nos expériences, nos émotions et nos blessures. On aime quand ça groove et quand les riffs viennent nous chercher en plein dans les tripes. That’s it. Le résultat est un mélange de rage, de groove et de mélodies sombres, c’est ce qui fait notre identité.

MU: Maintenant que l’album est lancé, quels sont vos plans pour les prochains mois? Tournées, clips, collaborations?

Burning The Oppressor :
Plusieurs shows puissants s’en viennent, avec des bands plus intéressants les uns que les autres. Nous travaillons à sortir un ou deux vidéoclips tirés de Waking Nightmare et souhaitons nous exporter toujours sur de plus grandes scènes, ici ou ailleurs. Notre label nous offre d’ailleurs la possibilité d’être entendu outremer et de bâtir notre crédibilité en Europe.

MU: Si vous pouviez remonter dans le temps et donner un conseil au Burning The Oppressor de vos débuts, à l’époque de vos premières compositions, quel serait-il?

Burning The Oppressor :
On se dirait de faire confiance au processus, de jamais abandonner malgré les embûches et surtout, de ne jamais compromettre notre intégrité artistique. De croire en notre musique, peu importe les obstacles. Et surtout, de se rappeler que la douleur et les épreuves peuvent être transformées en force créative.

MU: Imaginons que Waking Nightmare soit découvert par quelqu’un qui n’écoute jamais de metal. Quelle chanson de l’album lui feriez-vous entendre en premier pour lui ouvrir la porte de votre univers, et pourquoi?

Burning The Oppressor :
On choisirait Silence. C’est une chanson qui contient toute la charge émotionnelle de l’album. Elle est brute, vulnérable et profondément humaine. Même quelqu’un qui n’écoute pas de metal pourrait ressentir la sincérité derrière chaque note et chaque mot.

MU: Avez-vous un dernier message pour nos lecteurs et pour ceux qui découvrent Burning The Oppressor avec Waking Nightmare?

Burning The Oppressor :
Merci du fond du cœur pour votre soutien et pour prendre le temps de plonger dans notre univers. Waking Nightmare est notre album le plus personnel et intense. On espère qu’il vous touchera, qu’il vous fera réfléchir et qu’il vous offrira, comme à nous, une forme de catharsis. On se voit en show : encore plus lourds, plus bruyants et plus vivants que jamais.

– Kev & Burning The Oppressor


Écoute/Stream Waking Nightmare: https://bfan.link/waking-nightmare

Facebook: https://www.facebook.com/BurningTheOppressor

YouTube: https://www.youtube.com/@burningtheoppressor2881

Playlist YouTube:


ENGLISH version

Interview with Kevin from Burning The Oppressor

By Marc Desgagné (MetalUniverse.net)

Our editor Marc Desgagné recently had the chance to sit down with Kevin Bordello, vocalist of the Quebec death metal band Burning The Oppressor. With the release of their fifth album Waking Nightmare, available since April 18, 2025, via M & O Music, the band marks a major milestone in its journey. In this interview, we discussed fan reactions, the band’s musical evolution, Christian Donaldson’s contribution to the mix, the dark lyrical themes, their raw live energy, and their ambitions to conquer bigger international stages.

MU: Your fifth album Waking Nightmare is now out. What have been the first reactions you’ve received from fans and the metal scene?

Burning The Oppressor:
The reactions have been incredible, beyond our expectations. People are telling us it’s our most intense and sincere album yet, both musically and emotionally. Critics from North America and Europe have also been very positive. For us, it’s confirmation that all the work, pain, and energy put into this record really resonates with those who listen to it.

MU: After four albums, how do you feel Waking Nightmare represents your musical and human evolution as a band?

Burning The Oppressor:
This album marks an important step in our path. We’ve matured, both as musicians and as human beings. The pandemic and grief forced us to dig deeper, to write without filters, and to put ourselves at the service of the songs. Musically, it’s our most refined work, but also the most visceral. On a human level, it bears witness to our resilience and our will to transform pain into something meaningful.

MU: On this record, we find a mix of death, hardcore, and a touch of thrash, along with melodies and groove. What pushed you to explore this particular balance?

Burning The Oppressor:
We don’t aim to stick to a specific genre. We write from our emotions and from what feels right, considering our background and personal influences. Groove has always defined BTO. The blend of melodic death and the hardcore touch brought by my vocals provide catchy melodies and allow us to channel our vulnerability through the intensity of our music and lyrics. This balance once again came naturally for Waking Nightmare. We wanted an album that hits hard but also leaves room for reflection.

MU: Kevin, many noticed the scope and variety of your vocal performance on this album. Was this an aspect you worked on more intensely for this record?

Burning The Oppressor:
Yes, absolutely. I let myself be inspired by what the instrumentals brought during the composition process. I wanted to explore an even wider palette, both in guttural registers and in more melodic and emotional nuances. The goal wasn’t just to showcase technique but to serve each song and embody the emotions it carries. Each track required a different approach, and that pushed me to surpass myself. Donaldson also pushed me further.

MU: Samuel delivers drumming that is both savage and technical. How did this rhythmic approach help shape the personality of Waking Nightmare?

Burning The Oppressor:
The drums are the backbone. Sam’s playing combines violence and precision, giving the album its raw intensity. His grooves and blasts create constant tension, but with enough subtlety to let the riffs and vocals breathe. Without his style and power, Waking Nightmare wouldn’t have this organic force.

MU: You worked again with Christian Donaldson on the mix. What did he bring specifically this time and how did he help highlight your new compositions?

Burning The Oppressor:
Chris has known us for a long time, and once again, he pushed the band further, as I said earlier. He has an exceptional ability to deliver clarity and heaviness at the same time. He managed to highlight the emotions behind each track while keeping surgical precision and respecting the sound of BTO. He challenged us, forced us to be better, and brought out the best in our music.

MU: The lyrics of the album dive into dark and introspective themes. What inspired you during the writing process and what messages did you want to convey?

Burning The Oppressor:
The inspiration comes from our personal experiences and from what we observe around us: loss, suffering, social injustice, mental health. Jeff and I both lost our mothers during the pandemic, and that shared pain left a deep mark on the album. The lyrics don’t try to provide ready-made answers but rather to express rage, sadness, and also hope.

MU: Compared to your previous albums, what sets Waking Nightmare apart and makes it a milestone in your career?

Burning The Oppressor:
As we’ve said many times, this is probably our most personal album. The previous records already carried our identity, but this one goes further in terms of emotional intensity. It marks a turning point because it sums up everything we’ve been through and projects us into the future. It’s a testimony of our evolution but also an album that fully defines us.

MU: You’ve already shared the stage with major bands like Jinjer, Napalm Death, and Kataklysm. How do these past experiences resonate in the confidence and energy you bring today with this new album?

Burning The Oppressor:
Those experiences shaped us. Playing alongside those legends taught us the importance of rigor and authenticity on stage. It gave us confidence in our own ability to hold our place in heavy lineups. Today, we step on stage with even more conviction because we know we can connect our energy with any crowd.

MU: You’ve played festivals like HEAVY MTL and Rock Fest de Montebello. With Waking Nightmare in hand, do you feel even more ready to conquer other big international stages?

Burning The Oppressor:
Absolutely. Those are the kinds of experiences we still want at our age. Those festivals gave us a taste of what we can achieve, and we want even more. With Waking Nightmare, we feel fully ready to take on bigger stages, whether here, in Europe, or elsewhere.

MU: Critics often highlight your raw energy in concert. How do you translate the intensity of Waking Nightmare live?

Burning The Oppressor:
A BTO concert is pure energy. We live every song as if it were the last time we’d play it, no matter how many people are in the crowd. Physically and emotionally, we give 200%. The album is intense, but live, that intensity is magnified because it’s shared with the audience. We want every spectator to experience a great moment with us.

MU: Quebec is full of metal bands, but you’ve managed to stand out with a very personal sound. In your opinion, what defines Burning The Oppressor’s sound signature today?

Burning The Oppressor:
We’ve always stayed authentic, true to ourselves and to what we want to do. We stay away from drama and just do our own thing. We don’t write to follow trends or sound like someone else. We draw from our experiences, our emotions, and our scars. We love when it grooves and when the riffs hit us right in the guts. That’s it. The result is a mix of rage, groove, and dark melodies—that’s what defines our identity.

MU: Now that the album is out, what are your plans for the coming months? Tours, videos, collaborations?

Burning The Oppressor:
Several powerful shows are coming up, with bands more interesting one after the other. We’re working on releasing one or two videos from Waking Nightmare and aim to keep breaking into bigger stages, here and abroad. Our label is also giving us the opportunity to be heard overseas and to build credibility in Europe.

MU: If you could go back in time and give advice to Burning The Oppressor in its early days, at the time of your first compositions, what would it be?

Burning The Oppressor:
We’d tell ourselves to trust the process, to never give up despite obstacles, and above all, to never compromise our artistic integrity. To believe in our music no matter what. And above all, to remember that pain and hardships can be transformed into creative strength.

MU: Imagine someone who never listens to metal discovers Waking Nightmare. Which song from the album would you play for them first to open the door to your world, and why?

Burning The Oppressor:
We’d pick Silence. It carries the full emotional weight of the album. It’s raw, vulnerable, and deeply human. Even someone who doesn’t listen to metal could feel the sincerity behind every note and every word.

MU: Do you have a final message for our readers and for those discovering Burning The Oppressor through Waking Nightmare?

Burning The Oppressor:
Thank you from the bottom of our hearts for your support and for taking the time to dive into our world. Waking Nightmare is our most personal and intense album. We hope it touches you, makes you reflect, and gives you, as it gave us, a form of catharsis. See you at the shows: louder, heavier, and more alive than ever.

– Kev & Burning The Oppressor

Picture of Marc Desgagné

Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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