Anonymus – Entrevue avec Oscar Souto

Entrevue avec Oscar Souto du groupe metal québécois Anonymus par Dani Rod pour MetalUniverse.net, 5 décembre 2019

1. Peux-tu nous parler un peu de ce que représente le fait de sortir un album dans ce nouveau monde digital VS le monde d’il y a quelques années, avant la sortie de Spotify, Bandcamp, Youtube? Est-ce que vous êtes contents des résultats et des réactions au sujet de votre nouvelle compilation?

Bien sûr! En fait, maintenant, quand on sort un album, on ne considère plus les ventes comme avant. Quand on sortait un album en 1999 ou au début des années 2000, à l’époque où les gens achetaient encore des CD, le nom du CD était très important. Maintenant, je pense qu’avec tous les téléchargements gratuits, ça n’a plus l’importance. Ce qui est vraiment important, ce sont les commentaires de fans, qui sont plus accessibles. À l’époque, si tu ne recevais pas une lettre par la poste ou si tu ne rencontrais pas les fans face à face, tu ne pouvais pas connaître leur satisfaction par rapport à ton album. Maintenant, notre paye, notre satisfaction, c’est d’avoir les commentaires via les médias sociaux, via Facebook, via notre site Internet. Là est la grosse différence.

Je ne peux même pas te dire combien d’exemplaires ont été vendus, mais les nombreux commentaires que j’ai eus, je pense qu’ils sont aussi satisfaisants à entendre que de savoir qu’on a vendu 10 000 albums. Pour moi, ça s’équivaut un peu. Je dirais même que c’est mieux de recevoir des commentaires concrets de la part de nos fans, car c’est ce qui fera notre paye et nous apportera la satisfaction de sortir un album.

2. Vous avez un spectacle qui s’en vient le 14 décembre où vous recueillerez des denrées non périssables pour l’organisation Jeunesse au Soleil. Est-ce qu’on peut apporter autre chose, comme des produits maison et des vêtements?

Je suppose que si quelqu’un souhaite donner des vêtements ou des jouets, ce ne sera pas compliqué de trouver preneur! C’est une belle cause, c’est le genre d’activité qu’on devrait faire à l’année et non juste à Noël, parce qu’il y a toujours des gens dans le besoin. On fait notre petite part. Et vous n’êtes pas obligé-e d’apporter un seul objet, vous pouvez en apporter plusieurs et ce sera pour le mieux!

Détails : https://www.facebook.com/events/2786548958291831/ (14 décembre 2019, Théâtre Corona, Montréal)

3. À propos de ce spectacle, qu’est-ce qui sera différent cette fois-ci? Peux-tu nous raconter un peu ce qui va se passer sur scène?

En fait, ce qu’on ne voulait pas faire, c’était un spectacle d’Anonymus et ensuite un spectacle de BARF complément séparés. Ce qu’on va faire, c’est vraiment mélanger les deux groupes, c’est pour ça qu’on rit un peu. On appelle ça Barfonymus ou Anonybarf, on ne sait pas trop comment appeler les deux bands conjoints. Il y a une chose que nos deux groupes se partagent : c’est Carlos Araya, le drummer. C’est lui qui va avoir le plus de travail à faire pour cette soirée-là. Mais c’est vraiment ce qu’on souhaitait faire, un spectacle ensemble. La manière dont le spectacle sera fait ressemblera à quelque chose comme trois chansons de BARF suivies par trois chansons d’Anonymus, quelques covers de bands qui nous ont inspirés dans notre jeunesse (que ce soit AC\DC ou Metallica). Je ne dévoilerai pas toutes les surprises, mais on va faire des covers à travers nos propres compositions et on va faire des chansons de Noël. Il y a aussi Dizzygoth (mon autre groupe avec mon frère Daniel) qui va s’incruster dans le spectacle, donc ce ne sera pas un spectacle conventionnel. Ça va être un spectacle qu’on va faire seulement une fois dans notre carrière! Deux heures sans arrêt avec BARF, Anonymus, des covers, des covers de Noël, de la bonne humeur, de l’énergie, de la sueur, du head bang puis du thrash!

4. Vous avez enregistré un cover de la chanson « Noël Blanco » pour le nouvel album « Noël in Extremis ». Est-ce que vous avez eu la chance de sélectionner la chanson des fêtes de votre choix?

On nous a donné carte blanche, mais il fallait faire attention aux droits d’auteur, et « Noël blanc » ne présentait aucun problème avec ça! C’est une chanson qui nous a inspirés à la base. C’est sûr que les chansons de Noël, des fois, tu les écoutes puis tu te demandes « comment est-ce qu’on pourrait tourner cette chanson-là un petit peu à la sauce métal? ». On a donc écouté quelques chansons puis on a décidé de faire « Noël blanc ». Il y a 20 ans, pour la compilation « Noël dans la rue », on avait choisi « Les anges dans nos campagnes ». Ça nous avait beaucoup inspirés. Puis là, on a choisi « Noël blanc », on l’a assemblée, on a fait nos arrangements pendant une pratique, dans une soirée. On est arrivés au local, on a écouté la chanson puis on s’est dit « ok, maintenant, qu’est-ce qu’on fait? ». On a écouté la chanson et, de fil en aiguille, on a sorti un riff qui était quand même intéressant, sur lequel on pouvait chanter la mélodie de « Noël blanc », puis c’est à partir de là que tout l’arrangement de la chanson s’est fait. Le couplet est un peu différent, mais pour ce qui est des voix, ça reste la même chose. Quand tu arrives au refrain, c’est un peu plus basique, c’est là où on reconnait un peu plus la chanson originale. On a construit ça comme si on construisait une chanson d’Anonymus, mais en gardant à l’esprit qu’il faut que ce soit « Noël blanc » métallisée. À vrai dire, on a bien travaillé, on l’a fait dans une soirée. Les voix, je les ai plutôt travaillées de mon côté. On a enregistré la chanson puis on s’est tous regardés puis on s’est dit : « Belle job! ». Des fois, quand on fait des choses rapidement sans trop y penser, c’est là qu’on fait le mieux!

5. Peux-tu nous parler un peu du projet « Noel in Extremis »? Qui a eu l’idée, qui est le producteur, qui est le concepteur? Où avez-vous enregistré?

En fait, l’idée de base est venue de Carlos Ponte, notre gérant, qui est aussi un des présidents de « La Boite à Musique ». C’est eux qui voulaient refaire ce qu’on avait fait il y a 20 ans. On avait sorti une compilation qui s’appelait « Noël dans la rue », il y a eu 3 éditions. Ils voulaient sortir ce concept-là, mais avec de nouvelles chansons et quelques nouveaux bands, tout en gardant les bands qui avaient été dans les premières éditions. En gros, ça s’est fait assez rapidement parce que quand on a eu l’offre, on était rendus presqu’au mois d’octobre puis quand tu sais que tu dois sortir un album de Noël, il faut que ça se fasse vite! Donc l’enregistrement s’est fait pas mal fin octobre, début novembre. C’est Jeff, le guitariste d’Anonymus, qui a fait notre enregistrement. Puis pour le reste, c’est Anthony Chognard, un ami français qui est venu s’établir au Québec et qui a commencé à faire du son pour Anonymus. Il a participé pas mal à l’album. Il a enregistré des chansons pour BARF et Dizzygoth aussi. L’essentiel de l’enregistrement, en fait, ce sont les bands qui devaient s’en occuper. Même si c’est un projet qui a été construit à la dernière minute, on écoute ça puis c’est le fun! L’album s’écoute bien. C’est quand même intéressant parce que la dernière chanson, c’est une chanson qu’on avait fait avec Mononc’ Serge il y a 2 ou 3 ans pour une tournée qui s’intitulait « Les Fêtes en Enfer », puis on s’est dit : « on va faire une nouvelle chanson juste pour la tournée, puis c’est avec ça qu’on finit l’album. »

6. Ça m’a étonné de voir un spectacle « très québécois » organisé par Evenko et Heavy Montreal cette année, car jusqu’à date, les Ho Ho Heavy avaient été concentrés sur la musique métal plus connue. On a eu, dans les dernières années, All That Remains et The Faceless comme têtes d’affiche. Alors de ton côté, est-ce que ça t’a surpris aussi?

Non, ça ne m’a pas surpris parce qu’Evenko, ils ne sont jamais bien loin du métal québécois. Moi, je n’avais même pas connaissance qu’il y avait les « Ho Ho Heavy » avant cette année. En fait, c’est nous qui avons approché Evenko, on leur a lancé l’idée de faire un show conjoint Anonymus et BARF, chose qu’ils ont trouvé très intéressante puis ils ont embarqué tout de suite. C’est le fun d’avoir l’appui d’une grosse machine comme ça, qui peut faire la promotion et qui a du budget que nous, on n’a pas. Je trouve super de leur part d’embarquer dans notre projet, d’embarquer dans notre folie. Evenko a toujours été très accessible avec nous jusqu’à maintenant. Ils ne sont pas à part, ils ont des gens qui vérifient ce qui se passe dans l’univers québécois, ils sont à 100 % là-dedans. Disons que ça facilite beaucoup de choses!

7. Beaucoup de gens sont déçus d’entendre la nouvelle à propos du Heavy Montreal 2020 qui n’aura pas lieu cette année. Après la faillite de Rockfest et cette mauvaise nouvelle, quelles sont tes pensées pour l’avenir de nos festivals métal?

C’est sûr que c’est triste qu’il n’y aura pas de Heavy cette année, mais personnellement, je ne pense pas que ce soit une mauvaise chose. Il faut laisser les spectacle en salle se faire plus souvent. Ce n’est pas la première fois qu’on n’a pas de Heavy Montreal, ils ont sauté quelques années puis je trouve que c’est bénéfique parce qu’à un certain moment, les festivals, plus tu en fais, plus c’est toujours la même chose. Tu ne peux pas inventer des bands. Il y a certaines tournées qui se passent, ce qui fait que tu ne peux pas avoir tel ou tel band. Oui, j’aime le concept festival, c’est cool, c’est abordable, tu vois plein de bands en même temps, mais je m’ennuie un peu des shows où tu peux voir n’importe quel band que tu aimes pendant 1 heure et demi. Ce n’est pas possible dans un festival, à moins que tu sois la tête d’affiche. Si tu es un fan d’Overkill ou d’All That Remains, tu vas les voir pendant 40 minutes entre 50 autres bands. À un moment donné, tu n’apprécies pas le spectacle comme si tu prenais ta soirée tranquille et que tu te disais « ce soir, je m’en vais voir Overkill qui vont jouer 1 h 30 et il va y avoir 2 premières parties que je ne connais pas mais que je vais découvrir. » C’est plus calme comme ça, tu vas plus voir le band dans son élément. Ce n’est pas que je trouve ça plate, les festivals, mais c’est toujours vite, vite, vite, puis on passe à l’autre. C’est comme un buffet : tu prends un petit peu de tout, mais tu ne goûtes pas vraiment, comparativement à s’en aller dans un petit restaurant tranquille où tu savoures ton assiette. Là est la grosse différence. Tu arrives là à 8 h du soir, puis à 11 h tu es sorti puis tu en as en masse, comparativement à un festival où tu arrives à midi, tu sors de là à 11 h du soir, puis tu es un peu étourdi parce que tu en as trop vu. Donc je ne prends pas ça mal qu’on n’aura pas de Heavy Montreal cette année. Ils vont surement en faire un l’année prochaine puis je suis sûr que ce sera très bon. Ça va juste faire du bien que cette année, il n’y en ait pas. Il va sûrement y avoir d’autres grands spectacles au Parc Jean-Drapeau, comme il y a eu Guns N’ Roses il y a quelques années, puis ça va être correct. Puis l’année prochaine, il va y avoir un Heavy Montreal qui va être monstrueux, ça va être bon, il va y avoir plein de bons bands intéressants. Donc, tu sais, les fans qui se mettent à paniquer un peu, qui disent que le métal ne va pas bien au Québec, on ne peut pas se plaindre. Comparativement à d’autre pays, les bands qui sont en tournée viennent toujours à Montréal.

8. Malgré la folie, le trafic et la musique, est-ce que tu es encore un fan de Noël?

Moi, étant un gars qui travaille dans l’expédition d’un magasin, je peux dire que Noël, j’aime pas ça! Parce que c’est le coté marketing, ventes, on achète n’importe quoi. Pour moi, Noël, ça a commencé au mois d’août parce que j’ai commencé à recevoir le stock de Noël au mois d’août. Tous les trucs de Noël, il a fallu les sortir à la fin septembre. Puis moi, je m’occupe des ventes en ligne. Par exemple, mardi passé, à cause du Cyber Monday, on a eu 800 commandes en ligne. Ce sont des trucs qu’il faut que tu gères. Oui, j’aime l’esprit du temps des fêtes, mais des fois, je me dis que dans les magasins, Noël devrait arriver un peu plus tard. Quand je vois des décorations de Noël avant l’Halloween, je me pose de questions. Pour moi, Noël commence au mois de décembre, quand il commence à neiger, puis là c’est correct. Quand Noël commence quasiment en été, je trouve ça un peu immoral. Puis je trouve que l’essence de Noël, c’est rendu un peu plus commercial. Ce n’est même plus de voir sa famille, de souper tout le monde ensemble puis d’avoir du plaisir. C’est ce qui me déçoit un peu du temps des fêtes. Pour moi, Noël, c’est de voir ma famille, de souper ensemble, d’apprendre des nouvelles parce qu’on ne se voit jamais, puis « Hola como estas? Estas bien? Si! ». Puis pas besoin de cadeaux. Moi, j’ai passé les cadeaux. Tout le monde te demande: « As-tu acheté tes cadeaux? » Puis je les regarde et je leur dis : « Moi, il n’y a aucun cadeau qui se fait ». Les cadeaux, c’est l’amitié, c’est passer du temps ensemble. C’est ça, les vrais cadeaux.

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Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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