Escape Samsara Cycle – Entrevue avec Maxime Lajeunesse à propos de l’album « Mystic Mountains »

Originaire de Québec, Escape Samsara Cycle mélange des séquences électros atmosphériques, des guitares avec des effets de réverbération et de délai rappelant le shoegaze et le post-rock, ainsi qu’une approche musicale progressive. Notre journaliste Marc Desgagné, MetalUniverse.net, a réalisé une entrevue avec Maxime Lajeunesse du groupe rock québécois ESCAPE SAMSARA CYCLE. Il a lancé leur plus récent album de 10 titres Mystic Mountains le 18 février 2024.

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MU : Tout d’abord, pouvez-vous nous parler brièvement de la création d’Escape Samsara Cycle et du bagage musical de ses membres? Vous êtes originaire de quel endroit?

Escape Samsara Cycle : Originaire de Québec, le leader de la formation, Maxime Lajeunesse, a participé à plusieurs bands de cover durant ses jeunes années. Étant fonceur de nature, il décida en 2015-2016 qu’il était temps pour lui de fonder son propre projet de composition musicale. Les premiers balbutiements d’Escape Samsara Cycle naquirent donc à ce moment. Au fil du temps, différents musiciens ont participé au projet pour qu’il devienne ce qu’il est aujourd’hui. Pour Mystic Mountains, il est accompagné de David Cloutier à la guitare (ex Progenies), Jocelyn Ouellet à la batterie (drummer de formation : il a tout joué !) et Jérôme Séguin-Larouche (Hunt the Shark) à la basse.

MU : Votre musique est décrite comme explorant les profondeurs de l’esprit humain au-delà de la réalité et des croyances. Pouvez-vous nous en dire plus sur le concept derrière Escape Samsara Cycle et comment cela se reflète dans votre musique ?

ESC : La thématique qui entoure le projet est inspirée d’expériences psychédéliques menant à des introspections et des remises en question des pratiques socioculturelles de notre époque. Chaque album raconte une histoire similaire : un protagoniste vivant des questionnements, aveuglé par des concepts socioculturels préétablis, est en quête d’échappatoires. Transporté dans une réalité parallèle par une expérience psychédélique, il parvient à s’ouvrir à une vision plus complète de sa réalité et à se détacher des idées implantées dans son esprit. Il reprend possession de sa destinée en ayant une direction plus claire sur le sens de sa vie.

MU : Sur votre nouvel album Mystic Mountains, qui est sorti le 18 février dernier, nous pouvons entendre une multitude d’influences. Que ce soit le rock alternatif, le progressif, le shoegaze et même une approche électronique. Comment réussissez-vous à intégrer ces différentes influences pour créer votre propre son distinctif ?

ESC : En général, à chaque fois qu’une chanson est commencée, elle est basée sur des séquences électro-ambiantes et atmosphériques. Ensuite, des guitares avec beaucoup d’effet de réverbération et de délai, rappelant le shoegaze et le post-rock, sont ajoutées. Et tranquillement, le casse-tête commence ! On crée des riffs, on itère sur des versions de chansons et on tente de s’éloigner des structures musicales populaires, ce qui leur donne une touche progressive. Malgré toutes ces tentatives, nos racines rock des années 90 refont toujours surface ! Pearl Jam, Muse, Rush, Smashing Pumpkins… Surtout comme sur un morceau comme Storms, un single sorti avant Mystic Mountains. Alors on joue avec ces paramètres qui donnent des résultats différents chaque fois, et c’est ça qui donne le son du groupe, je crois bien.

MU : Parlez-nous du processus de création de votre dernier album, Mystic Mountains. Quels défis avez-vous rencontrés ? Comment s’est passée la composition jusqu’au mastering ?

ESC : Mystic Mountains, c’est des centaines d’heures dans le sous-sol à monter l’album, à développer des chansons basées sur le son d’une guitare 12 cordes, qui a donné la vibe désertique – Moyen-Orient de l’album. Je voulais aller chercher des ambiances transcendantes qui nous plongent dans un univers psychédélique et mystique et réinventer le son du groupe afin de créer un album unique.

Le défi pour cet album, c’était de pousser le processus créatif encore plus loin en se basant sur ce qui a été appris durant la création des albums précédents. Depuis des années, je cherche une formule viable à long terme pour un band indé qui pourra permettre de créer et de profiter au maximum de la liberté créative des studios maison afin de créer plus de musique sans se ruiner.

MU : Est-ce que vous avez travaillé de la même façon que la sortie précédente ?

ESC : Pas mal, mais nos maquettes sont de plus en plus bien faites ! Ça permet d’aller droit au but avec les musiciens quand on travaille en groupe. Ça leur donne la direction musicale et à la fois de la place pour qu’ils puissent ajouter leurs touches personnelles. Dans un contexte DIY à temps partiel, une bonne pré-production permet de tirer un maximum du peu de temps qu’on a tous ensemble.

MU : Est-ce que ce nouvel album est lié d’une certaine façon aux sorties précédentes ? Prévoyez-vous continuer de développer le concept de Mystic Mountains sur vos prochaines compositions (comme une suite ou un fil conducteur) ?

ESC : Oui, tous les albums sont liés par leur histoire et leur structure narrative. Il y aura peut-être un jour une suite à Mystic Mountains, mais le prochain album, déjà en construction, nous amènera complètement ailleurs. On y retrouvera les éléments clés du son du groupe, mais l’univers changera. Ça fait partie de l’approche créative du groupe. Le fil conducteur est lié intrinsèquement au nom du groupe qui fait référence au cycle des réincarnations bouddhistes. Comme si c’était un peu la même histoire qui se répète de vie en vie, d’album en album. On aura toujours un protagoniste à la recherche de l’échappatoire ultime, mais dans une réalité différente.

MU : Le titre de votre dernier album, Mystic Mountains, évoque un voyage psychédélique à travers divers paysages et états d’esprit. Comment avez-vous essayé de capturer cette ambiance dans votre musique ? D’ailleurs, qui a créé la couverture de l’album ? Elle reflète vraiment bien votre approche.

ESC : En effet, le dernier album est une épopée psychédélique qui raconte l’histoire d’un voyageur du samsara à la quête de l’échappatoire ultime. Le protagoniste a le sentiment d’une mémoire lointaine d’un autre monde. Il se sent perdu dans une dimension qui ne semble pas être la bonne. À l’aide des visions de plantes hallucinogènes, il cherche sa route à travers déserts et montagnes. La pochette de l’album, créée par Max Lajeunesse, l’auteur du projet, représente trois stades psychologiques véhiculés au travers des titres de l’album. Le désert représentant le vide intérieur, la montagne étant les défis à relever, et le ciel psychédélique représentant la délivrance, en quelque sorte.

MU : The Awakening, votre deuxième album, a été accompagné par votre apparition dans le jeu Borderlands 3 et la sortie d’un clip vidéo. Comment ces opportunités ont-elles influencé votre visibilité en tant que groupe ? C’est tout un accomplissement !

ESC : L’apparition sur BL3 a fait en sorte que notre musique est écoutée un peu partout dans le monde. L’éditeur a recensé 108 pays au total, principalement dû à une apparition mineure d’un jeu vidéo distribué à l’international.

La vidéo a été un sacré défi à réaliser ! Ça a permis au groupe de présenter un début d’une signature visuelle qui reste à approfondir !

MU : Dans Borderlands 3, la planète se nomme Pandora. Si vous pouviez créer une planète, elle porterait quel nom ?

ESC : Haha ! Bonne question ! Je ne sais pas quel nom elle porterait. Mais elle serait sûrement peuplée de champignons magiques géants pour que personne ne puisse perdre sa créativité !

MU : Quelles seraient vos 3 collaborations de rêve pour un album ?

ESC : – Azam Ali pour ses chants arabes énigmatiques envoûtants

  • Rou Reynolds de Enter Shikari pour son énergie et ses beats drum n bass déjantés
  • Jeremy Enigk de Sunny Day Real Estate pour son écriture et sa voix mélodieuse

Et tout ça produit par Rick Rubin !

MU : Quelles sont vos aspirations pour l’avenir d’Escape Samsara Cycle ? Y a-t-il des projets spécifiques sur lesquels vous travaillez actuellement ou des objectifs que vous souhaitez atteindre à long terme ?

ESC : Faire BEAUCOUP de musique et explorer de nouvelles sonorités ! Un quatrième album est déjà en conception, on a des singles en développement. Des spectacles accompagnés de visuels si dieu le veut !

MU : Merci pour votre temps ! Si vous avez un dernier message pour nos lecteurs, c’est votre tour !

ESC : Sortez voir des bands locaux ! Le nôtre ou peu importe ! Y’a des tonnes de groupes de tous les genres qui sonnent la tonne de briques dans de petites salles près de chez vous ! Voici mes coups de cœur ces jours-ci : Mooch, Tower Of Jupiter, Sons Of Arakis, Milanku, A L’Ombre D’Héméra, Ombre !, Hunt The Shark, Caravane…


Écoute/Stream Mystic Mountains: https://escapesamsaracycle.carrd.co/

https://www.facebook.com/escquebec

Playlist de l’album Mystic Mountains:


ENGLISH version

Originally from Quebec City, Escape Samsara Cycle blends atmospheric electronic sequences, guitars with reverb and delay effects reminiscent of shoegaze and post-rock, along with a progressive musical approach. Our journalist Marc Desgagné from MetalUniverse.net conducted an interview with Maxime Lajeunesse from the Quebec rock band Escape Samsara Cycle. They released their latest 10-track album Mystic Mountains on February 18, 2024.

MU: First, can you briefly tell us about the creation of Escape Samsara Cycle and the musical background of its members? Where are you from?

Escape Samsara Cycle: Originally from Quebec City, the leader of the band, Maxime Lajeunesse, participated in several cover bands during his younger years. Being naturally driven, he decided in 2015-2016 that it was time to start his own musical composition project. The early stages of Escape Samsara Cycle began at that time. Over the years, different musicians joined the project to make it what it is today. For Mystic Mountains, Maxime is joined by David Cloutier on guitar (ex-Progenies), Jocelyn Ouellet on drums (trained drummer: he’s played everything!), and Jérôme Séguin-Larouche (Hunt the Shark) on bass.

MU: Your music is described as exploring the depths of the human mind beyond reality and beliefs. Could you tell us more about the concept behind Escape Samsara Cycle and how it is reflected in your music?

ESC: The project’s theme is inspired by psychedelic experiences leading to introspection and questioning of current sociocultural practices. Each album tells a similar story: a protagonist, blinded by pre-established sociocultural concepts, experiences questions and seeks escape routes. Transported into a parallel reality by a psychedelic experience, they manage to open up to a more complete vision of their reality and detach from implanted ideas. They reclaim control of their destiny with a clearer direction in life.

MU: On your new album Mystic Mountains, released on February 18th, we can hear a variety of influences, from alternative rock, progressive, shoegaze, and even an electronic approach. How do you integrate these different influences to create your distinctive sound?

ESC: Generally, whenever a song is started, it’s based on ambient and atmospheric electronic sequences. Then, guitars with lots of reverb and delay effects reminiscent of shoegaze and post-rock are added. Slowly, the puzzle starts to come together! We create riffs, iterate on song versions, and try to break away from popular musical structures, which gives the music a progressive touch. Despite all these attempts, our 90s rock roots always resurface—bands like Pearl Jam, Muse, Rush, Smashing Pumpkins… Especially on a track like Storms, a single released before Mystic Mountains. So, we play with these parameters, producing different results each time, and that’s what gives the band its sound, I believe.

MU: Tell us about the creative process behind your latest album Mystic Mountains. What challenges did you face? How did the composition and mastering process unfold?

ESC:Mystic Mountains involved hundreds of hours in the basement developing the album, creating songs based on the sound of a 12-string guitar, which gave the album its desertic – Middle Eastern vibe. I wanted to create transcendent atmospheres that immerse listeners in a psychedelic and mystical universe and reinvent the band’s sound to create a unique album.

The challenge for this album was to push the creative process even further, based on what was learned during the creation of previous albums. For years, I’ve been searching for a long-term viable formula for an indie band, allowing us to create and fully enjoy the creative freedom of home studios, producing more music without breaking the bank.

MU: Did you work the same way as on your previous release?

ESC: Pretty much, but our demos are getting more and more polished! This allows us to get straight to the point with the musicians when we work together. It gives them musical direction while allowing space for their personal touch. In a part-time DIY context, good pre-production helps us make the most of the little time we have together.

MU: Is this new album related to your previous releases? Do you plan to continue developing the concept of Mystic Mountains in your future compositions (like a sequel or a common thread)?

ESC: Yes, all albums are connected through their stories and narrative structure. There may be a sequel to Mystic Mountains someday, but the next album, already in the works, will take us in a completely different direction. You’ll still find the key elements of the band’s sound, but the universe will change. This is part of the band’s creative approach. The common thread is intrinsically tied to the band’s name, which refers to the Buddhist cycle of reincarnation. It’s like the same story repeats itself from life to life, album to album. We will always have a protagonist searching for the ultimate escape, but in a different reality.

MU: The title of your latest album, Mystic Mountains, evokes a psychedelic journey through various landscapes and states of mind. How did you try to capture that ambiance in your music? Also, who created the album cover? It really reflects your approach.

ESC: Indeed, the latest album is a psychedelic epic that tells the story of a traveler in Samsara, seeking the ultimate escape. The protagonist feels a distant memory of another world, feeling lost in a dimension that doesn’t seem to be the right one. With the help of hallucinogenic plant visions, they search for their way through deserts and mountains. The album cover, created by Max Lajeunesse, the project’s author, represents three psychological stages conveyed through the album’s tracks. The desert represents inner emptiness, the mountain represents the challenges to overcome, and the psychedelic sky represents some form of deliverance.

MU: Your second album The Awakening was accompanied by your appearance in the game Borderlands 3 and the release of a music video. How did these opportunities impact your visibility as a band? It’s quite an achievement!

ESC: Our appearance in Borderlands 3 meant that our music was heard worldwide. The publisher counted 108 countries in total, mainly because of a minor appearance in a video game distributed internationally.

The music video was quite the challenge to make! It allowed the band to present the beginnings of a visual signature, which we still need to explore further!

MU: In Borderlands 3, the planet is called Pandora. If you could create a planet, what would you name it?

ESC: Haha! Good question! I don’t know what we’d name it. But it would probably be populated with giant magic mushrooms so no one could lose their creativity!

MU: What would be your dream collaborations for an album? Give us your top 3.

ESC:

  • Azam Ali for her enchanting, mysterious Arabic vocals
  • Rou Reynolds from Enter Shikari for his energy and wild drum n’ bass beats
  • Jeremy Enigk from Sunny Day Real Estate for his writing and melodic voice

And all of it produced by Rick Rubin!

MU: What are your aspirations for the future of Escape Samsara Cycle? Are there any specific projects you’re currently working on or long-term goals you want to achieve?

ESC: Make A LOT of music and explore new sounds! A fourth album is already in the works, and we’re developing some singles. Hopefully, we’ll have shows with visuals to go with them, if everything goes well!

MU: Thank you for your time! If you have a final message for our readers, the floor is yours!

ESC: Go out and see local bands! Ours or any other! There are tons of great bands in small venues near you that sound amazing! Here are my current favorites: Mooch, Tower Of Jupiter, Sons Of Arakis, Milanku, A L’Ombre D’Héméra, Ombre!, Hunt The Shark, Caravane…

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Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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