Le chanteur et guitariste de BEHEMOTH, Adam “Nergal” Darski, est reconnu depuis longtemps pour ses prises de position provocatrices, qu’il s’agisse de controverses religieuses ou de coups d’éclat publics très médiatisés. Ainsi, lorsque l’institution polonaise de blackened death metal a annoncé son treizième album studio, intitulé The Shit Ov God, la réaction a été immédiate. Les chrétiens n’ont pas apprécié, les amateurs de blagues douteuses un peu plus.
On le sait, Nergal ne déteste pas provoquer. Avec The Shit Ov God, la cible était plutôt facile à faire réagir. Cependant, Nergal mentionne que de se moquer du nom de l’album, c’est complètement passer à côté du message. Dans une récente entrevue accordée à Heavy, il a tenu à répondre aux critiques, affirmant que le titre est beaucoup plus réfléchi qu’il n’y paraît au premier abord.
Nergal explique :
« Certaines personnes ont compris, d’autres non. Quand j’ai donné ce titre à notre nouvel album, plusieurs ont réagi en disant, “Euh, Nergal, tu peux faire mieux que ça.” Non, je ne peux pas faire mieux. C’est le meilleur que je peux vous offrir. »
Il insiste sur le fait que The Shit Ov God n’est ni un choc facile ni un slogan primitif, mais un concept qui demande un réel effort d’interprétation :
« Achetez l’album, lisez les paroles. Ce n’est pas un titre stupide. Et ça a du sens. Il faut simplement faire l’effort, comme fan, de digérer le tout, de le traiter et éventuellement de le comprendre. »
Nergal poursuit en soulignant que l’album est aussi exigeant que son titre :
« Ce ne sont pas de simples bavardages sataniques. Ça ne l’a jamais été. C’est un album très exigeant, très confrontant, et il est beaucoup plus philosophique que ce que les gens pensent. »
Il reconnaît toutefois qu’un titre aussi provocateur pousse naturellement plusieurs auditeurs à s’arrêter à la surface et à en rire plutôt que d’aller plus loin. Selon lui, ce choix marque aussi une sorte de remise à zéro après une série de titres plus “sérieux” dans la discographie de BEHEMOTH.
« Avec le titre The Shit Ov God, je me suis en quelque sorte remis à zéro. J’ai emprunté Opvs Contra Natvram à Jung, I Loved You At Your Darkest à la Bible, et malgré ça, les gens chialaient encore. »
Il ajoute que tenter de surpasser des titres marquants comme The Satanist, Evangelion ou The Apostasy est un combat perdu d’avance :
« Si tu analyses les titres des albums de BEHEMOTH, The Satanist, puis I Loved You At Your Darkest, c’est complètement différent, une autre dynamique. Ensuite, le titre latin Opvs Contra Natvram, emprunté à Jung.
Et après ça, The Shit Ov God. Tu te retrouves avec quatre titres totalement différents, et c’est ça qui est cool pour moi. Chacun est unique. Je ne fais pas ça pour que les gens aiment. Je fais ça pour les mêler. Mon objectif principal, c’est de mélanger le monde. Et j’ai réussi. »
Avec The Shit Ov God, BEHEMOTH semble donc une fois de plus assumer pleinement sa volonté de provoquer, mais aussi de forcer la réflexion, quitte à déstabiliser son public.
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Source: Metal Injection
