Québec déposera bientôt un projet de loi pour réguler la revente de billets

Selon TVA Nouvelles et le Journal de Québec, plusieurs sites de revente utilisent encore des stratégies trompeuses pour attirer les consommateurs. Comme elle l’explique dans un article publié par la journaliste Rita St-Michel de TVA Nouvelles, Ève Paré, directrice générale de l’Association québécoise de l’industrie du disque, du spectacle et de la vidéo, souligne que certaines plateformes imitent de façon très convaincante les billetteries officielles. « Ils sont très, très habiles pour se maquiller à ce qui ressemble à une plateforme, à une billetterie officielle », précise-t-elle. [ article de TVA Nouvelles ]

En toute connaissance de cause?

Dans bien des cas, l’utilisateur tombe sur ces sites sans s’en rendre compte. « Le client cherche son artiste préféré, va sur Google et atterrit par accident sur ces plateformes. Il pense être sur le site de la salle de spectacle », précise Ève Paré. Souvent, l’information est incomplète, et même le numéro de siège n’est confirmé qu’après l’achat.

Dans une entrevue exclusive accordée au Journal et au journaliste Cédric Bélanger, le ministre de la Justice Simon Jolin-Barrette affirme que plusieurs sites de revente induisent le public en erreur en utilisant la photo officielle d’un artiste ou en reproduisant l’apparence d’une salle de spectacles sur leur page d’accueil. « C’est conçu de façon tellement convaincante que les gens croient réellement se trouver sur le site officiel », déplore-t-il.

Le projet de loi que la CAQ prévoit déposer dès la semaine prochaine obligera les plateformes à indiquer clairement qu’il s’agit d’un site de revente et à permettre aux consommateurs de vérifier, en un clic, si des billets sont disponibles au prix régulier sur la billetterie officielle. [ article du Journal ]

Des prix plus élevés que les billetteries officielles

Les tarifs dépassent régulièrement ceux des sites autorisés. « Les prix vendus sur ces plateformes sont plus chers que ce que le client aurait payé s’il avait visité la véritable salle de spectacle », déplore Ève Paré.

Selon elle, Québec cherche surtout à assurer plus de transparence afin que les consommateurs « ne se fassent plus berner ».

La revente entre particuliers restera légale

L’ADISQ appuie la décision de ne pas interdire complètement la revente entre individus. Pour Ève Paré, bannir totalement la pratique ferait simplement exploser un marché noir encore plus difficile à encadrer.

Elle se dit également attristée par le départ du ministre Steven Guilbeault, saluant un homme qui « connaissait et maîtrisait ses dossiers » et qui a été « un ardent défenseur du milieu de la culture ».

Un problème connu depuis… très longtemps

Ce n’est pas une première. CBC rappelait l’an dernier que le processus d’achat de billets était de plus en plus opaque. Québec avait déjà adopté une loi en 2012 pour limiter les abus. Et l’on peut remonter encore plus loin.

Retour en 2011 avec le projet de loi 25

En 2011, le gouvernement déposait le Projet de loi 25, Loi visant à interdire la revente de billets à un prix supérieur à celui annoncé par le vendeur autorisé.

Comme l’expliquait alors Sylvie De Bellefeuille, avocate chez Option Consommateurs, « la loi dit qu’un commerçant ne peut pas revendre un billet plus cher que le prix annoncé, sauf si le producteur donne son consentement ». Les particuliers, eux, peuvent revendre un billet au prix qu’ils souhaitent.

Le rôle des plateformes comme Billets.ca ou StubHub

Des sites comme Billets.ca et StubHub exploitent justement cet espace légal. Ils jouent le rôle d’intermédiaires entre acheteurs et vendeurs, un modèle comparable à Airbnb mais appliqué aux billets de spectacle. Les plateformes touchent une commission et évitent d’enfreindre directement la loi puisqu’elles ne revendent pas elles-mêmes les billets.

Les robots d’achat continuent de poser problème

La loi interdit aussi les robots d’achat lorsque le nombre de billets par personne est limité. Pourtant, malgré ces interdictions, les bots demeurent largement utilisés. De plus en plus sophistiqués, ils représentent encore aujourd’hui un défi majeur pour l’industrie.

Ailleurs dans le monde, les choses bougent aussi

Ces derniers jours, un nouveau rapport relayé par The Guardian révèle que le gouvernement britannique s’apprête à déposer un projet de loi historique. Il deviendra illégal de revendre un billet de concert à un prix supérieur à sa valeur originale. Une mesure attendue depuis longtemps pour lutter contre les abus du marché secondaire, particulièrement décriés au Royaume-Uni depuis plusieurs années.

Cette initiative internationale ajoute de la pression sur les gouvernements, dont le Québec, pour mieux encadrer un secteur où les dérives sont nombreuses.

Est-ce qu’on ne devrait pas revenir à la vente sur place lors de l’événement ou tout simplement des codes uniques? Quels seraient vos solutions?

Sources: CBC, TVA Nouvelles, Journal de Québec, Gouvernement du Québec, The Guardian

Laisser un commentaire

Picture of Marc Desgagné

Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

Publications récentes

Article au Hasard

Mots-Clés

Nous Suivre