Spectacle: Le 8 Septembre 2024 au MTelus de Montréal
Organisateur: HEAVY MTL
Photographe: Julie Voyer
Compte-rendu: Julie Voyer
Starset est un de ces groupes difficiles à classer : se définissant eux-mêmes comme du rock cinématographique avec une touche électro, leurs albums contiennent tout de même des pièces que je qualifie d’accessibles, d’autres plus complexes avec orchestration d’instruments à cordes et effets de voix, et même des accès de djent et un peu de screamo.
J’ai découvert Starset il y a environ sept ans, et comme cela m’arrive plutôt souvent, j’ai été séduite par la musique, les idées, la voix, bref tout le concept derrière ce projet de Dustin Bates, titulaire d’une maîtrise en génie électrique (entre autres réalisations). Vous devinez donc que ça fait un bout que je voulais voir le groupe en spectacle, sachant que la mise en scène serait fantastique. Un show à Montréal était prévu en 2020, et comme on le sait cette année-là tout à foiré, ils sont revenus en 2022 en tournée acoustique, mais je ne pouvais y être non plus, alors quand j’ai su que la tournée Immersion : The Final Chapter passait dans le coin, je n’ai pas hésité. En plus, j’ai pu y aller avec mes deux garçons!
Commençons par le début. J’ai très hâte d’arriver au Métropolis (maintenant le MTelus), une salle de dimension moyenne parfaite pour ce genre de show et pour nous qui voulons vivre une expérience de proximité. Un rideau blanc élimé avec le symbole du groupe est suspendu, la foule est calme mais fébrile. Non seulement j’avais acheté des billets, mais en plus j’ai la chance de photographier alors je vais me placer dans le photopit et je suis pas mal excitée. On se fait donner des instructions de ne pas s’approcher de la scène puisqu’il faudra ramasser le rideau et qu’il y aura une machine à ventilateurs risquant de nous couper un doigt ou une main, et ainsi faire foirer le show… Je n’ai aucune idée de quoi il s’agit. Quand le rideau tombe je comprends : ce qui ressemble à des ventilateurs sont en fait des hélices permettant d’afficher des projections (très difficiles à photographier à cause de la vitesse). Cet écran nuit à la vue qu’on peut avoir sur la scène, mais fait partie intégrante du concept de la soirée, où le BMI (Brain Machine Interface) contrôle les gens… toutefois une résistance mijote…
C’est la trame de la démonstration de ce soir, à laquelle les fans sont déjà tout acquis. Ils connaissent les paroles et chantent parfois plus fort que Bates. Celui-ci est accompagné de six musiciens habillés façon Star Wars, Dune, Mad Max, Space Odyssey… Des costumes développés au fil des thèmes des albums et aboutissant à une apparence passée mais aussi futuriste de société dystopique quand même pas si loin de la réalité. Je me demande comment les chansons seront ordonnées puisque sur les albums tout s’enchaîne avec des interludes instrumentaux ou narrés. L’introduction est un court-métrage qui sera présenté en pièces détachées tout au long du show. On est totalement immergés dans l’histoire, la mise en scène est réussie. Les musiciens sont en place, Bates apparaît dans un spot de lumière et entame « Unbecoming », ce qui me surprend car cette chanson est plutôt tranquille. Mais ça ne dure pas : tout de suite après c’est « Carnivore », une des pièces qui a fait connaître Starset, tirée du premier album, Transmissions. Ensuite, c’est une alternance de pièces des trois premiers albums, toutes aussi bonnes les unes que les autres. Seuls deux titres de l’album Horizons (le 4e), sont jouées, « Devolution » et « Infected ».
J’avais des craintes par rapport à voix, car Starset ne se cache pas d’utiliser la technologie pour faire sa musique, soit l’autotune et le vocoder (avec légèreté, tout de même). Ma crainte était injustifiée : Bates est capable de chanter comme il faut et il tient toute la soirée, j’aime vraiment sa voix. Il y a beaucoup de choses à voir et à suivre sur la scène : l’écran virtuel, les effets de laser et d’éclairages, le récit, l’écran de fond, les musiciens polyvalents (le claviériste joue de la guitare, la violoniste joue du clavier). Après 14 pièces, le BMI ne fonctionne plus (ça fait partie de la démonstration), et ça nous oblige à un entracte de six minutes. L’appareillage est démonté, enfin on va pouvoir mieux voir et surtout, interagir avec le chanteur et les musiciens qui ne pouvaient pas s’approcher non plus à cause du danger. Au retour, ils portent un autre costume, plus « civil », les masques sont tombés, on revient à un semblant de normalité. Bates parle un peu plus, disant « merci » en français et précisant que c’est une des premières démonstrations de la seconde ronde de la tournée nord-américaine. La seconde partie commence avec « Degenerate », une des trois pièces sorties récemment en attendant un album, et se termine en cinq chansons, en fait six en incluant le (faux) rappel avec « TokSik », une critique acerbe de la société dans tous ses états. Masques à gaz en prime.
La démonstration se termine et je n’en ai pas eu assez… Personne n’en a eu assez en fait – il y a une file à la table de marchandises dans le fond de la salle, et on peut voir au loin sur le parterre les chanceux avec accès VIP parler avec le chanteur. Je cherche comment dire à quel point j’ai trippé avec mes garçons. C’est une expérience (et une démonstration) que j’attendais depuis longtemps, et que je vais certainement renouveler. Peut-être même avec un accès VIP la prochaine fois :o)
*Pour ceux qui voudraient plonger dans l’univers de Starset, il y a beaucoup à découvrir, d’abord les albums, et puis la bande dessinée Marvel et le roman, le site Web de la Starset Society (qui toutefois semble avoir disparu), et les projets parallèles de Bates appelés Downplay et MNѺN.
Setlist STARSET
Starsetlist
Unbecoming
Carnivore
Manifest
Perfect Machine
Frequency
Trials
It Has Begun
Waiting On The Sky To Change
Devolution
Infected
Telekinetic
Brave New World
Faultline
Monster
[entracte 6 minutes]
Degenerate
Echo
Die For You
Halo
My Demons
[rappel]
TokSik