23:12:16 –  Meshuggah / In Flames / Voivod / Whitechapel (Laval)

Spectacle: Le 16 décembre 2023 à la Place Bell de Laval
Organisateurs: HEAVY MTL, Live Nation, Greenland et Extensive Enterprise
Photographe: François Morisset
Compte-Rendu: Marc Desgagné

Expériences sensorielles; feux et lumières métalliques

Après plusieurs prestations aux États-Unis et au Canada, la tournée metal « Immutable » s’arrêtait le 16 décembre dernier à la Place Bell de Laval avec Whitechapel, Voivod, ainsi que deux groupes suédois pour terminer le tout soit In Flames et les mighty Meshuggah. Si vous êtes comme moi, vous étiez probablement surpris de la voir à la Place Bell. Trop grand? Une chose est certaine, c’était sans aucun doute l’une des plus grosses salles de la tournée. Heureusement, ce sont plusieurs milliers de fans qui se sont déplacés et la demi Place Bell était agréablement bien rempli.

Pour débuter la soirée, c’est WHITECHAPEL qui a pris d’assaut la scène dès 18h30. Avec quatre groupes, les choses allaient éventuellement se succéder rapidement. À ma grande surprise, la majorité du parterre était déjà plein. J’aurais pensé qu’avec un groupe deathcore en première partie, les gens allaient arriver un peu plus tard. Heureusement, ce n’est pas le cas et l’énergie était au rendez-vous. Du côté de la foule, les gens étaient moins réceptifs et participatifs, même si nous avons eu droit à quelques circlepit. Ils ont dédié la chanson « We Are One » à la scène death metal montréalaise. Sous un éclairage vif sous les teintes de verts et de mauves, le groupe américain a offert une solide performance. Petit set de 25 minutes très sympathiques. Malheureusement, nous sommes arrivés un petit peu trop juste pour avoir les photos de WHITECHAPEL. Ce n’est que partie remise.

Setlist Whitechapel

Let Me Burn
Forgiveness Is Weakness
Brimstone
We Are One
A Bloodsoaked Symphony
The Saw Is the Law

Ensuite, c’est le groupe thrash metal progressif de Jonquière VOIVOD qui avait la tâche de poursuivre la soirée. La troupe composée du chanteur Denis « Snake » Bélanger, du batteur Michel « Away » Langevin, du guitariste Daniel « Chewy » Mongrain et du bassiste Dominic « Rocky » Laroche a été ajoutée quelques semaines avant le spectacle, mais ils ont réussi à jumeler le tout à une soirée bien spéciale pour eux. Cette prestation était la toute dernière de leur spécial 40e anniversaire, alors une dernière chance de célébrer! Les premières notes se sont faites entendre peu après 19h05. Dans les premiers instincts, la foule semblait plus « calme », tout en demeurant bruyante. Bref, beaucoup de bruit, mais moins active dans le parterre. Un show de VOIVOD plus tranquille? C’est hors de question! Avec leur expérience, ils ont su rapidement reprendre le contrôle et les bras de se sont levés. À grand coup de « Hail, Hail, Hail » et d’échanges avec le public, Snake a fait du très bon travail pour aller « chercher son public » un à un. Est-ce que ses interactions en français, notamment sur l’histoire du thrash metal, ont aidé davantage? Sans aucun doute! Ça peut sembler banal, mais c’est toujours agréable de réussir à voir ce genre de détails et ça démontre la proximité des musiciens entre leurs fans. « On le sait que vous êtes là. »

Une chanson dédiée à Denis « Piggy » D’Amour (décédé en 2005), et des classiques tels que « Killing Technology », « Thrashing Rage », « Astronomy Domine » – leur reprise de Pink Floyd, et « Voivod ». Bref, il y avait du gros stock et un élan fort de nostalgie! Ils ont terminé en mentionnant qu’après avoir fait ces spectacles 40e anniversaire, il est temps de regarder en avant. Ce qui veut dire, travailler sur le prochain album! À suivre en 2024! Mention spéciale à Dan Mongrain lorsqu’il a feint de tirer sa guitare dans la foule au lieu des picks. Tu as créé beaucoup d’espoir pour certains en seulement quelques secondes!

« Merci pour les 40 dernières années. Et l’année prochaine, on continue! » – Denis « Snake » Bélanger, Voivod

VOIVOD

Setlist de Voivod

Killing Technology
Obsolete Beings
Macrosolutions to Megaproblems
Holographic Thinking
Thrashing Rage
Fix My Heart
Astronomy Domine (Pink Floyd cover)
Voivod

Sur le coup de 20h15, c’est au tour du groupe death metal mélodique IN FLAMES de faire sentir sa présence. Au nombre de fois que le groupe vient au Québec, ils devront éventuellement faire une demande de citoyenneté canadienne. Plus sérieusement, il s’agissait d’un cinquième spectacle au Québec en moins de deux ans. Contrairement aux derniers passages, IN FLAMES s’est vraiment concentré à mettre de l’avant leur plus récent album « Foregone » (Nuclear Blast, février, 2023). Par contre, il est difficile de s’en plaindre pour de nombreuses raisons. Tout d’abord, on apprécie de ne pas toujours entendre les mêmes setlists et surtout…. « Foregone » est un excellent album! Nous avons eu droit à « Foregone Pt. 1 » et « State of Slow Decay ».

Sans rien enlever à l’album, que je ne considère réellement pas leur plus marquant, c’est surtout l’album de 2011 « Sounds of A Playground Fading » qui a volé le show. On a pu entendre « Deliver Us », « Darker Times » et « All For Me ». Les albums classiques « The Jester Race », « Colony » et « Clayman » ont tous été ignorés. Plusieurs chansons de leur passage de 2022 ont été jouées à nouveau, mais au moins IN FLAMES a tenté d’apporter de la variété. Ces suédois sont toujours adoré du public et Anders Fridén demeure un incroyable frontman. Il sait comment connecter avec les fans et ils nous ont offert un show sans faille. Au cours du spectacle, Anders a même activé une caméra pour filmer à partir de la scène et remercier les fans. D’ailleurs, la vidéo se trouve sur Instagram et le moment était assez génial. Comme je l’ai mentionné plus tôt, c’était le dernier spectacle de cette tournée et les membres étaient visiblement BRÛLÉS (sans mauvais jeu de mots), mais ça n’a pas paru dans leur performance. Du grand IN FLAMES encore une fois.

IN FLAMES

Setlist In Flames

Foregone Pt. 1
Deliver Us
Darker Times
Everything’s Gone
All for Me
Behind Space
Cloud Connected
State of Slow Decay
The Mirror’s Truth
I Am Above
Take This Life

Créé en 1987, MESHUGGAH n’en est pas à ses premières heures. Oeuvrant dans un mélange entre le metal progressif et l’avant-garde, il a lancé son plus récent album « Immutable » en 2022. Utilisant des procédés algorithmiques pour composer, MESHUGGAH n’est pas pour tout le monde. Sachant à quoi m’attendre, en fait, ce à quoi je pensais m’attendre, les lumières se sont éteintes autour de 21h35 avec une très longue introduction de « Broken Cog ». Les membres complètement immobiles devant de grands panneaux oscillant entre des formes humaines – de température corporelle – et d’horreur dans des teintes sanglantes rouges-orangées.

Leurs spectacles sont généralement catégorisés comme une sorte d’expériences sensorielles où la musique suit pratiquement pas à pas les puissants éclairages blancs et rouges vifs qui nous matraquent les yeux. Veut, veut pas, tu finis par devenir, en quelque sorte, désorienté. Simple anecdote. Je vois seulement de l’oeil gauche de naissance, alors la « fatigue visuelle » embarque plus rapidement que la moyenne. Oh boy! Après 10-15 minutes, j’avais de la misère à garder l’oeil ouvert. Ce n’était pas désagréable, c’était carrément insupportable. Je comprends l’idée et que ça fait parti du concept, mais de voir autant de monde les yeux fermés ou plisser des yeux de douleur aussi longtemps pendant un show, c’était ridiculement drôle. Oh là! Ne le prenez pas personnel. Je vous lis déjà: « Tu avais juste à t’y en attendre! C’est de même! Si t’es pas content, va s’y pas! ». On se calme les moteurs! haha Il était simplement important de le mentionner et ceci démontre à quel point MESHUGGAH clash dans le décor métallique. Si vous prévoyez voir le groupe, troquez vos bouchons pour une paire de lunettes fumée.

Sinon, c’est toute qu’une aventure que nous a proposé MESHUGGAH. Une mitraillette de riffs, de solides transitions visuelles entre les chansons et une ambiance survoltée. Mon moment préféré est la transition et le début de « Mind’s Mirrors ». Tout simplement hallucinant. Je ne sais pas sI c’est parce que j’adore tout ce qui est extraterrestre, mais tout est sublime du début à la fin. Teinte verte, voix électronique, etc.

Les musiciens étaient d’une justesse qu’on ne voit pas souvent sur scène. C’était précis, c’était technique. De véritables chirurgiens. Que dire du chanteur Jens Kidman? Entre deux chansons, il s’exprime aux fans avec tant de calme, pour ensuite exploser de nouveau avec la puissance de son chant et ses expressions faciales légendaires MESHUGGAH était à la hauteur. Ils sont très statiques, mais tellement intenses et droits qu’on en vient à l’oublier. Le rappel contenait les deux classiques que MESHUGGAH ne pouvait pas se permettre d’écarter, « Bleed » et « Demiurge ».

Une belle soirée encore une fois à la Place Bell et bonne nouvelle, les fans en ont eu pour leur argent!

MESHUGGAH

Setlist Meshuggah

Broken Cog
Rational Gaze
Perpetual Black Second
Born in Dissonance
Ligature Marks
The Abysmal Eye
Mind’s Mirrors
In Death – Is Life
In Death – Is Death
Humiliative
Future Breed Machine

Encore:
Bleed
Demiurge

Picture of Marc Desgagné

Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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