Spectacle: Le 28 Juillet 2019 au Parc Jean-Drapeau à Montréal
Organisateur: Heavy Montréal
Photographe: Dani Rod
Compte-rendu: Marc-André Provost
Jour 2 – 28 Juillet 2019
Alors, nous y sommes, dernière journée de ce merveilleux et bruyant Heavy MTL édition 2019. Jusqu’à maintenant, cette édition est une réussite totale. Tout le monde semble bien heureux d’être présent sur le site du parc Jean-Drapeau, malgré une chaleur intense et un soleil ravageur. Mais il en faudra plus que ça pour arrêter les fans de Slayer, Anthrax, Slash et bien d’autres artistes à saveur internationaux.
METALACHI
IN THIS MOMENT
Question de bien débuter la journée, quoi de mieux que la jeune formation du Kentucky Knocked Loose. C’est seulement après que quelques notes soient sorties des amplificateurs que les plus téméraires commencent déjà à se dégourdir devant la scène principale. Avec les pièces « By The Grave » et « All My Friends », les fans du groupe créent rapidement des « moshpit ». Ceux qui connaissent le genre savent que lorsque le tempo l’ordonne, le « two-step » peut rapidement se transformer en « circle pit ». Avec « Oblivion’s Peak » et « Deadringer », le groupe a réussi à piquer la curiosité de ceux qui arrivaient sur le site et l’on constate que la foule augmente de minute en minute. Le « scream » de Bryan Garris vient vous chercher assez intensément. Les musiciens n’osent pas prendre trop de temps pour parler entre les chansons pour être certain de montrer amplement ce dont ils sont capables. C’est donc avec la chanson « Billy No Mates » que le groupe termine leur set endiablée. Ce groupe sera à surveiller dans les prochaines années, car à la vitesse que leur réputation grandie, je suis certain qu’ils iront loin.
Maintenant, place à nos légendes à nous : Despised Icon. Quand Alex Erian et Steve Marois prennent le micro, préparez-vous à vous faire ravager les oreilles. Ceux qui sont considérés comme étant les parrains du deathcore sont toujours ravis de faire bouger le peuple québécois qui les a vues grandir et soutenu depuis leur début en 2002. De plus, ce n’est pas leur première présence au Heavy, donc ils savent à l’avance que ce sera violent en ce début d’après-midi. Ouvrant avec « Les temps changent », on peut rapidement voir le sourire s’installer dans le visage des musiciens. Évidemment, l’interprétation de leur succès « MVP » formera l’un des plus gros « circle Pit » de la journée. En tout cas, on peut se compter chanceux d’être la ville ordinaire du groupe. N’ayant pas joué à Montréal depuis un an, ce spectacle est également leur premier de l’année. Très loin d’être rouillée, la formation termine avec « The Aftermath » et « In the Arms of Perdition ». Par contre, nous avons appris que la formation sera de retour à Montréal cet automne. Alors pour ceux qui les ont découverts ou manqués, vous allez pouvoir vous reprendre.
DESPISED ICON
Lorsque j’étais adolescent, le groupe Atreyu faisait souvent partie de mes playlists journalières. Lors de leur « peak », je dois les avoir vu au moins 10 fois si ce n’est pas plus. Ayant totalement changé de style musical avec les années, je dois quand même avouer avoir très hâte de les voir aujourd’hui. Malgré ce changement, j’ai toujours gardé une oreille attentive à tous leurs albums. Je me dis que je ne dois pas être le seul, car lorsque la bande de Alex Varkatzas débarque sur scène, un immense public se précipite devant la scène de l’apocalypse. Le groupe a donc choisi l’un des singles de leur dernier album « In Our Wake » pour ouvrir le bal. Avec « My Time Is Now », Atreyu ne perd pas de temps et se tourne vers l’un de leurs classiques de 2004 avec « Right Side Of The Bed », qui charme leurs plus vieux fans. À ma grande surprise, ce sont des chansons plus commerciales comme « Becoming The Bull » et « Falling Down » qui sont les plus chantées autour de moi. On ne peut passer à côté du festivalier qui s’est équipé d’un flamant rose gonflable (qui matchais avec les cheveux du chanteur) pour surfer sur la foule. Par contre, à ma plus grande déception, seulement « Bleeding Mascara » conclura les morceaux joués de l’album « The Curse ». J’aurais vraiment aimé entendre « The Crimson », qui reste à ce jour mon titre préféré de la formation. L’interprétation du mega hit de Bon Jovi « You Give Love A Bad Name » réussira quand même à me remonter le moral, me rappelant en souvenir l’édition du Heavy de 2010. Malheureusement, le groupe laisse derrière leur classique « Lip Gloss And Black » et termine plutôt avec « Blow ». Malgré tout, j’ai vraiment aimé la performance de Atreyu et je me dois de faire mon deuil sur leur période plus metalcore. Une solide performance qui aura été accompagnée des seules, très petites, gouttes de pluie de la journée.
Une des activités que je trouve le plus intéressante lors de la fin de semaine du Heavy MTL se sont les matchs de la IWS. Lorsqu’on a besoin de reposer un peu nos oreilles, cette fédération de lutte montréalaise sait comment divertir son auditoire. Les combats qui se sont déroulés à 17 h étaient pour la ceinture mondiale ainsi que celle de la division féminine. De gros combats de championnat qui ont attiré l’attention de plusieurs festivaliers. Je crois que la foule était encore plus grosse lors du combat principal à 19 h 15 : un Fatal 4 Way match qui regroupait deux des plus gros noms de lutte québécoise, The Beast King (anciennement Franky The Mobster) et Sexxxy Eddy. Tout au long du week-end, les lutteurs et lutteuses ont dû affronter une chaleur abusive avant même de toucher leur adversaire. Pour ma part, j’ai adoré chaque match que j’ai vu et je suis certain que la IWS sera accueillie à bras ouvert l’an prochain pour le Heavy 2020.
Si vous n’êtes pas familier avec le punk hardcore de la formation californienne Terror, je vous conseille fortement de ne pas trop vous approcher de la scène lorsqu’il joue. La raison est simple, le groupe est réputé pour avoir les « moshpit » d’une violence assez destructive. Juste pour vous le prouvez, j’ai remarqué une fille sortir de la foule avec une main devant son œil alors que le sang coulait à flot sur son bras. Les gars de Terror roulent depuis déjà assez longtemps et leurs admirateurs sont fidèles à Scott Vogel depuis leur début. Par contre, avec plusieurs changements de musiciens au cours de leur carrière, Terror présente toujours un aussi bon spectacle. Le groupe offre plusieurs chansons de leur premier album, que ce soit « One With The Underdogs », « Overcome », « Keep Your Mouth Shut » ou bien « Spit My Rage », l’action ne descend pratiquement jamais dans le milieu de la foule. On a même l’opportunité de voir le guitariste Isaac Hale de Knocked Loose venir interpréter « Spit My Rage » avec eux. Avec seulement 40 minutes, Terror a offert une performance brutale avec leur musique rapide et indestructible. Il s’agit de l’un des meilleurs moments de la journée.
Plusieurs des personnes se préparaient tranquillement pour Slayer, qui allait offrir un dernier spectacle en sol canadien et c’est ce soir que cela va malheureusement se terminer. Mais juste avant, nous assistons au spectacle de Anthrax, qui ne sont généralement pas bien loin lorsque Slayer est dans les parages. Anthrax fait évidemment parti du groupe qui fait partie du Big 4, mais il n’est jamais vraiment parvenu à s’élever au même niveau que Metallica, Megadeth et Slayer. Pour ma part, je dois avouer que j’ai jamais réellement accroché autant que les trois autres, mais les gars offrent toujours un bon spectacle… avec les mêmes chansons. Alors si vous êtes comme moi et que vous ne connaissez pas vraiment leur discographie, mais savez au moins à quoi ressemble leurs plus gros hits. Bref, vous ne serez pas déçu ce soir. « Caught In A Mosh », « Got The Time », « Antisocial » et « Indians », il ne manquait que « Madhouse » et ils auraient jouer toutes les pièces que je connais d’eux. La troupe de Scott Ian et Joey Belladonna a parfaitement exécuté son travail afin de bien réchauffer la foule pour le groupe principal. Il est maintenant l’heure, préparons-nous pour l’apocalypse.
Les lumières s’éteignent et “Hell Bells” de AC/DC se fait entendre dans les hauts-parleurs de la scène Heavy. La foule crie toute ensemble SLAYER! SLAYER! SLAYER! Des croix commencent à se retourner vers le bas alors que l’intro « Delusions of Saviour » de leur dernier album “Repentless” nous prépare à cette dernière performance. Avec le coeur rempli d’émotion, je dois dire adieu à mon groupe préféré. Je ne suis pas le seul qui aborde fièrement un chandail du groupe, alors que facilement un festivalier sur trois partage avec moi ce moment d’anthologie. Avec la pièce-titre de leur dernier opus, Tom Araya, Kerry King, Gary Holt et Paul Bostaph se présentent devant nous pour conclure cette édition du Heavy MTL. J’ai été agréablement surpris d’entendre plusieurs morceaux différents du spectacle à la Place Bell de l’an dernier. “Evil Has No Boundaries” et “World Painted Blood” font partie de ces surprises et ça ne prend pas plus de temps pour que notre beau peuple metalleux offre aux dieux du Thrash Metal les derniers regains d’énergie qui leur restent. Après “Postmortem” et “Hate Worldwide”, Tom Araya s’apprête à prendre la parole devant ses disciples. Ceux qui sont habitués des concerts du groupe savent que Tom est un homme de peu de mots. Alors, quand ce moment arrive, c’est pour présenter “War Ensemble”. Par la suite, Paul Bostaph nous montre ces talents derrière les tambours avec une autre pièce exclusive, “Gemini”. Les gens qui sont dans le “pit” ne semblent pas se fatiguer et lorsque le refrain de “Disciple” se fait entendre, tout le monde s’époumone “GOD HATE US ALL”. Des croix renversées de flammes se dessinent dans les airs pour agrémenter le tout. Un festivalier en fauteuil roulant a même été soulevé par de bons samaritains pour qu’il puisse lui aussi profiter de l’occasion. Le groupe enchaîne donc avec “Mandatory Suicide” et “Chemical Warfare”, que l’on retrouve souvent en spectacle. Avant de tomber dans les plus grands succès, la formation californienne nous offre “Payback”, “Temptation” et “Born Of Fire”. Évidemment, avec l’interprétation de “Season In The Abyss”, “Hell Awaits” et “South Of Heaven”, on doit commencer à se faire à la conclusion que ce splendide spectacle tire déjà à sa fin. Pour plusieurs personnes, “Raining Blood” sera la dernière chanson qu’ils entendront avant de quitter le site. Mais pour les autres, moi compris, “Black Magic”, “Dead Skin Mask” et l’indétrônable “Angel Of Death” conclura ce divertissement apocalyptique. Alors que les festivaliers quittent tranquillement vers le métro. Un Tom Araya ému restera sur scène pendant un bon dix minutes à regarder attentivement ses disciples une dernière fois avant de partir.
SLAYER
Malgré la vieillesse qui commence à s’installer, Slayer n’a jamais ralenti. J’aurais totalement voulu que le groupe demeure encore longtemps, mais je dois me rendre à l’évidence que c’était la dernière fois. Le groupe termine en beauté en sol canadien une longue tournée qui prendra fin cet automne. Merci au Heavy MTL, Evenko et chaque personne responsable de nous avoir offert cette édition pratiquement parfaite. Je terminerai donc avec ceci : GOD HATE US ALL!. Merci Slayer et si l’envie vous prend de sortir de votre retraite, pensez à Montréal. Vous serez toujours accueillies en héros.