Spectacle: Le 5 Juin 2019 à La Source de la Martinière à Québec
Organisateur: Productions de la Martinière
Compte-rendu: Samuel Bédard
En ce chaleureux mercredi soir, la vieille capitale accueillait quelques musiciens d’exception qui allaient se produire à la Source de la Martinière. C’était une soirée mettant en vedette des groupes américains et canadiens émergents qui s’est finalement avérée être une réussite sur toute la ligne, le tout étant présenté par les Productions de la Martinière.
Fin de soundcheck ou début de spectacle ? Ce n’était pas trop clair, mais les quelques oreilles présentes étaient presque toutes ouïes vers Brett MacIntosh qui semblait vouloir se réchauffer encore un brin sur sa basse sur les airs de Lack of Comprehension, originalement interprétée par Death. Mais Æpoch ont fini par commencer à jouer et dès les premières notes, je savais que c’était du sérieux. En fait, dès mon premier regard vers la basse fretless à cinq cordes, je savais que je devais m’attendre à quelque chose d’assez bien. Mais là, j’ai été subjugué. Les riffs du groupe sont bons, son énergie est bonne malgré le peu de public grandissement relativement vite, mais le plus impressionnant, c’est les changements de tempi (oui, tempi est bien le pluriel de tempo). Ils sont nombreux, inattendus, inopportuns (dans le bon sens du terme), mais extrêmement solides. Leurs pièces passant de passages techniques à d’autres moments plus groovy à l’écoute desquels quiconque ne pourrait s’empêcher d’y aller d’un headbang violent, ils ont offert une prestation assez courte en durée.
Après un aller-retour rapide à la pharmacie la plus proche pour aller acheter les bouchons que j’avais oubliés à la maison, je suis arrivé pile à l’heure pour le début du set du deuxième groupe. Venant d’Edmonton, les gars d’Eye of Horus ont pris l’habitude de ne pas se laisser impressionner par leurs prédécesseurs sur cette tournée. Ils y sont allés de pleine confiance sans toutefois tomber dans le snobisme. Optant pour un style misant davantage sur des breakdowns rythmiquement intéressants que sur des passages techniques, ils ont très vite fait de conquérir le cœur du public maintenant relativement dense qui se trouvait devant eux. Malgré le fait que les breakdowns ne soient d’ordinaire pas ma tasse de thé, ils ont su titiller un certain engouement chez moi. Leur musique n’est clairement pas aussi complexe que celle des autres groupes qui jouent ce soir, mais elle est d’une efficacité assez impressionnante. D’ailleurs, l’aspect humain du groupe lui donne un charme particulier; le chanteur dégage quelque chose qui fait qu’on veut être son ami. Ils sont pour dire assez généreux dans leur performance.
Finalement, c’était le moment que j’attendais impatiemment depuis quelques jours déjà. J’ai découvert Inanimate Existence cette année avec leur dernier opus intitulé Clockwork que j’ai particulièrement apprécié. Ça tombe bien, c’est la tournée promotionnelle de cet album qui s’arrêtait ce soir à Québec. L’album est excellent, oui, mais en personne, c’est impressionnant. Malgré la complexité de quelques (plusieurs) passages, ils restent très solidement ensemble. Aucune crainte à avoir : ils savent ce qu’ils font. Va sans dire que n’importe qui ne signe pas chez The Artisan Era. Puis, alors que l’intensité atteint son apogée, le chanteur annonce déjà la dernière pièce. Déjà. Après une trentaine de minutes de pitonnage. Le public en profite donc pour donner ce qu’il lui reste à donner, mais il s’avère que c’était un test et qu’il reste une autre dernière pièce. Bon, même en ajoutant une autre dernière pièce, le setlist demeure très court, aux environs de 45 minutes, mais la dernière pièce provoque une pagaille dans la Source de la Martinière. Tout au long de la prestation d’Inanimate Existence, Brett MacIntosh (Æpoch) démarrait les mosh pits et s’amusait dans le public avec les fans québécois, mais je l’ai aperçu headbanger comme jamais je n’ai vu personne le faire auparavant au son de la dernière pièce d’Inanimate Existence. J’avais mal pour son cou.