Spectacle: Le 10 Octobre 2018 au Club Soda de Montréal
Organisateur: Extensive Enterprise
Compte-rendu: Sergei Lecours
Photographe: Dani Rod
La date du 10 octobre était encerclée sur les calendriers de bien des amateurs de métal, car celle-ci marquait le très attendu retour de Wintersun dans la belle province. Bon nombre d’entre eux ont d’ailleurs dû se contenter de réécouter les vieux albums à la maison, car la venue du groupe finlandais a provoqué la fermeture des guichets du Club Soda il y a déjà plusieurs semaines. La dernière visite de Wintersun remonte à 2013, alors qu’il avait offert une brève performance dans le cadre du festival Heavy Montreal. Maintenant en tête d’affiche, il a eu l’opportunité d’interpréter un répertoire beaucoup plus varié, accompagné de Ne Obliviscaris et de Sarah Longfield.
Je me suis frayé un chemin à travers la foule compacte du Club Soda une dizaine de minutes avant l’entrée en scène de NeObliviscaris, ayant malheureusement été contraint de manquer la performance de Sarah Longfield. La foule m’a d’ailleurs semblé particulière, tant à cause de sa densité que de son hétérogénéité. Même les fumeurs les plus aguerris s’étaient joints à la mêlée et attendaient de pied ferme la venue des Melbourniens, un phénomène que l’on observe rarement pendant les premières parties.
SARAH LONGFIELD
Ne Obliviscaris a ouvert avec la pièce Devour Me, Colossus, et sans être ennuyé par le coup d’envoi, je n’étais pas enthousiasmé outre mesure. Ce sentiment fut de courte durée, car les Australiens ont eu tôt fait d’enchaîner les riffs qui nous font headbang malgré nous. La formule à deux vocalistes est extrêmement efficace en live, permettant d’harmoniser les chants clairs et gutturaux comme peu de groupes peuvent le faire. Mais ce que j’ai particulièrement adoré, c’est que les arrangements de Ne Obliviscaris donnent à chaque musicien l’occasion de s’illustrer sur le plan individuel. Ils l’ont d’ailleurs tous fait avec brio, mais je dois avouer que les solos de violon m’ont particulièrement époustouflé. Pour couronner le tout, le son était, à mon avis, absolument irréprochable. Chapeau aux techniciens qui ont permis à cette formation de paraître sous son meilleur jour devant la foule montréalaise!
NE OBLIVISCARIS
J’étais extrêmement impatient de voir Wintersun faire son entrée, et à mon grand plaisir, les musiciens ne nous ont pas fait languir et ont pris d’assaut la scène du Club Soda pile à l’heure. Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’était particulier de voir Jari Mäenpää sans sa guitare, lui qui a récemment décidé de se consacrer uniquement au chant pendant les spectacles. Cependant, cette délégation semble avoir fait ressortir chez le frontman une belle présence scénique que je ne lui connaissais pas. Le groupe a ouvert avec la pièce Awaken From The Dark Slumber (ou Spring), tirée de leur dernier opus The Forest Seasons. Je fais partie des quelques blasés qui ont boudé cet album après quelques écoutes, mais je dois avouer que cette interprétation m’a vraiment plu. Le son de la batterie qui me semblait si peu organique sur l’album était soudainement très vigoureux, et je crois que c’est le facteur qui a su me faire voir la composition d’un autre œil. J’étais d’ailleurs appréhensif quant à la performance de Rolf Pilve, lui qui avait la lourde tâche de remplacer l’excellent Kai Hahto à la batterie. Pilve a toutefois très bien livré la marchandise tout au long du spectacle, même si les petites fantaisies improvisées de Hahto me manquaient un peu.
Wintersun a présenté un setlist assez peu surprenant, avec un bel équilibre entre les trois albums. La foule a notamment pu entendre quatre chansons tirées de l’album éponyme dont Winter Madness et Starchild, ce qui a assurément ravi les fans de longue date. On a aussi pu entendre Storm, un morceau qui figurera sur le prochain album, Time II. C’est avec la pièce Time que le groupe a choisi de clôturer sa performance, non pas sans s’être fait réclamer de la foule après une brève sortie de scène.
WINTERSUN
Il s’agissait somme toute d’une bonne performance, et même si la foule m’a parue moins déchaînée qu’à l’habitude, les gens étaient visiblement bien satisfaits de leur soirée. Seul hic : j’ai trouvé que certains passages étaient difficilement audibles, vraisemblablement en raison des orchestrations qui prenaient parfois un peu trop de place. Sans être complètement saturé, le mix était nettement moins clair que pendant la prestation de Ne Obliviscaris.
Les gens présents au Club Soda ont tous semblé apprécier leur expérience, autant la foule que les groupes à l’honneur. Espérons maintenant que Wintersun reviendra nous voir avant 2023!
Setlist de Ne Obliviscaris :
Devour Me, Colossus (Part I): Blackholes
Intra Venus
Libera (Part I): Saturnine Spheres
Urn (Part II): As Embers Dance in Our Eyes
And Plague Flowers the Kaleidoscope
Setlist de Wintersun :
Awaken From The Dark Slumber (Spring)
Winter Madness
Sleeping Stars
Starchild
Sons of Winter and Stars
The Forest That Weeps (Summer)
Storm
Battle Against Time
Encore:
Time