Spectacle: Le 30 Août 2018 au Centre Vidéotron de Québec
Organisateur: Quebecor, Gestev
Compte-rendu: Sylvain Carrier
On peut généralement déclarer l’été comme étant terminé lorsque débute la saison des spectacles à Québec. C’est avec un duo hallucinant de légendes du hard rock/heavy metal que s’entamait justement cette lourde saison qui nous offrira une panoplie d’excellents spectacles dont vous pourrez suivre les comptes-rendus sur www.metaluniverse.net. Voici le résumé du mémorable show rendu jeudi soir par Judas Priest et Deep Purple!
La soirée débute avec The Temperance Movement. C’est devant une maigre foule que la formation britannique entame sa prestation. On parle d’une foule qui d’ailleurs répond très peu aux gesticulations charismatiques du chanteur, qui tente tant bien que mal d’animer les amateurs stoïques devant la bande peu connue; À la défense des fans, malgré la performance honnête du groupe, il est évident que le mix de blues et de rock s’approchant à l’occasion de ce que ZZ Top nous offrait n’est pas dans les cordes des amateurs de Québec, du moins dans le contexte. Plus le spectacle progresse, cependant, plus la foule se densifie et réagit aux interactions du chanteur, ce qui sauve au final la performance du groupe. Réchauffement honnête, sans plus, mais l’attente en vaudra la peine…
Avant d’embarquer dans le croustillant de la soirée, nommons l’éléphant dans la pièce: why, oh why est-ce que les gens au parterre sont confinés à des chaises attitrées? Les plus positifs d’entre-nous se diront «check ben, les chaises vont pogner en feu durant l’show, ça va être malade». Les autres se diront «Euh, est-ce j’suis trop vieux pour être ici?». Soyez rassurés: le parterre entier a passé le show debout (fiou!). Toujours est-il qu’on peut se questionner sur la décision d’on-ne-sait-trop-qui d’obliger ces obstacles qui sont tant bien que mal tassés du revers du pied par les fans devant les endurer…
C’est un peu avant 20h00 que la légendaire formation pionnière du heavy metal Judas Priest embarque sur scène. C’est après l’intro du même album que la pièce Firepower est entamée, devant un Centre Vidéotron affichant presque complet! Mettons une chose au clair dès le départ: ceux qui n’ont jamais assisté à un concert de Judas Priest se sont fait servir une SOLIDE leçon de heavy metal! Derrière un visuel assez sympathique, sans grands artifices se manifesteront de grands musiciens qui ont marqué et marquent toujours l’imaginaire de tout amateur du genre. Durant Sinner, en début de parcours, on se rend rapidement compte que la formation n’a absolument rien perdu de ses skills, et c’est une foule médusée qui accueille les riffs hallucinants du guitariste combinés au chant unique de Rob Halford, en grande forme pour l’occasion. Le reste ne sera qu’un feu roulant de hits, de solos impresionnants et de cris primaux d’un chanteur en pleine possession de ses moyens. En plus de ses succès récents, le groupe anglais nous offrira des classiques indémodables tels que Turbo Lover, Freewheel Burning et You’ve got Another Thing Comin’, avant de nous botter solidement le derrière avec Hell Bent For Leather, pendant laquelle Halford arrive sur une moto, emblème classique du groupe. Puis vient un des clous du spectacle: Painkiller. Un mot: Wow. Soyons francs, Painkiller a constitué une leçon de heavy metal incroyable pour n’importe qui présent au Centre Vidéotron ce soir. Difficile d’accoter les cris absolument légendaires de Rob Halford sur cette pièce, combinés aux solos halluciants de Richie Faulkner. Le rappel ne sera que plus épique encore, avec l’entrée en scène de Glenn Tipton, affaibli par la maladie mais semblant toujours fort heureux d’être sur scène. Il jouera avec ses comparses des dernières années les pièces finales du spectacle sous les encouragement nourris d’une foule conquise comprenant Metal Gods, No Surrender, Breaking the Law et Living After Midnight.
On parle donc d’une prestation légendaire qui restera assurément gravée dans la mémoire des amateurs de heavy metal de la Vieille Capitale.
C’est environ une demi-heure passée l’ovation réservée à ses prédécesseurs qu’embarqueront sur la scène du Centre Vidéoron d’autres légendes du rock: Deep Purple. C’est devant un visuel plus sobre et une foule aussi dense, mais plus calme que se produira le groupe qui, à l’instar de Judas Priest, ne démontre pas (ou si peu!) de signe de vieillissement. Débutant sur les chapeaux de roue avec Highway Star, la formation présentera à travers sa prestation une horde de solos envoûtants qui séduiront la foule. Tout y est: Pictures of Home, Strange Kind of Woman, Knocking at Your Back Door, Perfect Strangers, sans oublier naturellement les classiques Smoke on the Water et Hush, qui soulèvent une foule un peu trop sage jusque là! Notons que la voix de Ian Gillan connaît quelques ratés que l’on pardonnera pour des raisons évidentes. Malgré une performance sans failles véritables, Judas Priest aurait probablement eu davantage sa place comme main act, en raison de l’énergie dégagée par ces derniers. Toujours est-il que la formation demeure fascinante à observer et qu’on ne peut que respecter l’ensemble de l’oeuvre.
C’est à une pièce d’anthologie à laquelle a eu droit la foule de Québec ce soir. Il fait bon de voir le Centre Vidéotron s’animer au rythme de bon vieux rock/metal classique, et on ne peut passer sous silence la passion des fans de la Vieille Capitale qui répondent toujours «présent!». Parions que ceux-ci seront retournés à la maison fort satisfaits d’une soirée aux proportions épiques!
Setlist de Judas Priest :
Firepower
Delivering the Goods
Sinner
Lightning Strike
Desert Plains
Turbo Lover
Guardians
Rising From Ruins
Freewheel Burning
You’ve Got Another Thing Comin’
Hell Bent for Leather
Painkiller
Rappel :
Metal Gods
No Surrender
Breaking the Law
Living After Midnight