Spectacle: Le 6 Juillet 2018 au Festival d’été de Québec
Organisateur: Festival d’été de Québec 2018
Photographe: François Morisset
Compte-rendu: Sylvain Carrier
Constraste drastique avec la veille en cette deuxième soirée du Festival d’Été de Québec, alors que les Plaines d’Abraham étaient hôtesses d’une légende incontestable du rock, Neil Young. Manteaux, vestes et couvertures étaient nécessaires pour accueillir le vieillissant canadien que plusieurs attendaient avec impatience.
C’est réchauffée par des prestations Lukas Nelson & Promise of the Real ainsi que Kurt Vile and the Violators que la foule s’est massée devant la Scène Bell. C’est toujours époustouflant de voir la variété de festivaliers lors de ce type de performance. Jeunes et moins jeunes se donnent rendez-vous pour vibrer au diapason des pionniers des différents genres de musique présenté par l’équipe du FEQ, et c’est ce qui fait la beauté, l’unicité de ce festival.
LUKAS NELSON
KURT VILE
C’est sous le coup de 21h40 que les lumières se tamisent et que l’énorme scène laisse entrevoir le vétéran Neil Young, sous les applaudissements nourris d’une foule déjà conquise. Flanqué de Promise of the Real, Young entame les premières notes de Like an Inca. Ayant la réputation de faire les choses à sa façon et de se balancer un brin des conventions, c’est en étirant longuement la pièce que le Canadien débute le spectacle, laissant la foule incrédule sur son appétit malgré la qualité de la performance. Bien que l’on perde un peu la voix du chanteur au départ, le tout se replace rapidement; le son a rarement été un problème sur les Plaines dans les dernières années! Fuckin’ Up suivra, puis Cortez the Killer illustrera bien un des problèmes de la soirée : la constance. Tout au long de sa prestation, Neil Young variera les ballades, les pièces plus vivantes et celles qui s’approchent du country à des moments plus ou moins adéquats, créant d’importants creux de vagues qui feront en sorte que la foule peinera à conserver son énergie. Parlant d’énergie, d’ailleurs, Keep On Rockin’ in the Free World viendra soulever une foule un peu stoïque qui n’attendait que ce signal pour se manifester. Quelle ambiance! C’est suite à cette pièce que le rocker s’adressera enfin aux amateurs présents pour leur adresser quelques mots, sans grand enthousiasme. Dommage, puisqu’on sent pourtant que celui-ci a du plaisir sur scène et que ses 72 ans sont loin de se faire sentir.
Les pièces suivantes, bien que pleines de bonnes intentions et aux textes engagés, sont un brin soporifiques et constituent un bien drôle de choix dans un contexte de festival. D’ailleurs, quelques amateurs (amateurs «légers», disons…) quittent prématurément, et le karma leur donnera une leçon, puisque la suite est brillante! Young enchaînera classique par-dessus classique avec Down by the River (chef d’oeuvre absolu, d’ailleurs), Like a Hurricane, Angry World, Hey Hey, My My et Harvest Moon. Bang! Les absents ont toujours torts, et cela n’a jamais été aussi vrai puisque la finale est grandiose.
NEIL YOUNG
Ce ne sont au final qu’un peu plus d’une douzaine de pièces qui auront été jouées, et les trop nombreux moments d’accalmie ont peut-être porté ombrage à la soirée. Les interactions un peu froides de l’interpète sont un peu dommage, mais ont été compensées largement par la prestation sans faille non seulement de Neil Young lui-même, mais aussi de la bande de Promise of the Real, énergique et enjouée à souhait. Une soirée somme toute fort agréable, sans être absolument mémorable, qui poursuit un Festival d’Été de Québec qui s’annonce fort occupé pour l’équipe de MetalUniverse.
Prochain arrêt : lundi prochain avec la visite TRÈS attendue des Foo Fighters!