Spectacle: Du 1er au 5 Février 2018 en Floride, États-Unis, à bord du Independence of The Seas
Organisateur: 70 000 Tons of Metal
Comptes-rendus: Sylvain Carrier, Marc Desgagné et Collaborateurs : Jerôme St-Charles et Max Beaulieu de Warning Sign
Photographes: Marc Desgagné, Jenny Poulin
Je dois vous faire une confession : je souffre de dépendance. Une grave dépendance au plus beau trip dont peut rêver n’importe quel amateur de heavy metal au monde – le 70,000 tons of metal. Pour une septième année consécutive (et beaucoup de dollars en moins!), moi et mon groupe d’amis habituels montions il y a quelques jours à bord de l’avion qui nous mènerait éventuellement à Miami, détour obligé avant le grand voyage. Mais de quoi ça a l’air, le 70,000 tons of metal? Voici un petit résumé de l’édition 2018, même si je pourrais passer des heures à écrire sur le sujet!
Jour 0 : Le beach party!
Tradition incontestée des amateurs qui seront à bord, une petite fiesta organisée permet à tous les cruisers de se réunir sur la plage de South Beach, à Miami. Certains en seront à leurs premiers contacts avec leurs futurs potes, puisque c’est leur première année, et d’autres retrouveront de vieux amis de partout à travers le monde rencontrés au cours des années précédentes. Une masse noire, chevelue, menaçante peut être aperçue à des dizaines de mètres de distance sur la plage d’une ville qui est réputée pour être tout… sauf métal! En s’y rendant, nombreux se feront poser des questions par les passants : « Qu’est-ce qui se passe là-bas? », « Est-ce que c’est dangereux? »… Ben non madame, c’est pas dangereux, venez faire un p’tit tour! Parce que c’est en discutant avec un peu tout le monde qu’on réalisera à quel point tous ces gros nounours sont unis par la même passion, mais ne feraient pas de mal à une mouche. La soirée se terminera dans un hôtel non loin du beach party, le Clevelander, où une scène a été aménagée pour l’occasion et où l’alcool coulera à flots jusqu’aux petites heures du matin. Ce n’est que le début d’un voyage exempt de sommeil… ou presque!
Jour 1 : L’embarquement
Après quelques heures passées aux douanes, c’est l’embarquement officiel. Les yeux écarquillés des newbies sont beaux à voir; pour les autres, ce profond sentiment de bien-être, celui de se sentir exactement à sa place dans un moment parfait renaît. Après un court passage à sa cabine, chacun profitera du buffet, d’un cocktail, d’une bonne bière froide ou simplement du soleil sur le pool deck, dont la scène ne sera prête que le lendemain. C’est vers 17h00 que quittera le Independence of the Seas vers Grand Turk, qui sera visitée deux jours plus tard.
Place aux choses sérieuses : les spectacles! Primal Fear et Exhumed ouvriront le bal sur deux scènes distinctes. La soirée verra défiler une horde de groupes jusqu’aux petites heures du matin : Destruction, Swallow the Sun (avec un orchestre, rien de moins!), Rhapsody – The Farewell Tour (qui a donné à mon avis LE show de la croisière, avec des classiques incroyables), Insomnium, Enslaved, Kreator, Kataklysm, pour n’en nommer quelques-uns. Ouf! C’est un bombardement en règle de spectacles plus réussis les uns que les autres, malgré quelques problèmes de son majeurs dans certaines salles. Ce ne sera qu’un préambule au fun qui sera vécu dans les prochains jours…
KATAKLYSM
Jour 2 : L’océan
Journée complète de spectacle, alors que Masterplan déviergera le fameux pool deck pour cette année. Cette scène extérieure, aménagée aux 11e et 12e étage du bateau, permettra des clichés mémorables pour nos photographes et des moments indescriptibles pour les amateurs, autant au gros soleil le jour, au coucher de celui-ci ou à la belle étoile. Le bonheur, quoi!
MASTERPLAN
EVERGREY
S’ensuivront toute la journée des performances épiques de pas moins de 40 groupes, imaginez! À travers du métal pesant comme Meshuggah, Cannibal Corpse, Sepultura, Benighted, Necrophobic, Benediction et Beyond Creation se glisseront des formations toutes aussi lourdes mais un peu plus mélodiques comme Septicflesh, Samael, Wolfheart, Dark Tranquillity et un de nos meilleurs groupes locaux à Québec, Aeternam. Naturellement, à travers cela, nous retrouverons des groupes plus légers pour les amateurs de power et de folk metal, fort bien représentés cette année. Ainsi, Sabaton, Sonata Arctica (ma grande déception cette année, avec deux setlists très, très ordinaires…), Battle Beast, Freedom Call, Korpiklaani, Threshold, Evergrey et Seven Kingdoms combleront ceux-ci. Le détour à ne pas manquer de la journée était cependant le spectacle en début d’après-midi d’Alestorm, qui était non seulement excellent, mais aussi hilarant, un énorme canard gonflable circulant dans la foule sur le pool deck, au grand plaisir des amateurs qui se sont amusés à se le relancer entre eux (et à le lancer au groupe!) à volonté. Une vraie partie de plaisir! À travers de cela, on se servira des p’tits cornets gratuits pour contrer la chaleur, on achètera beaucoup, beaucoup de marchandise souvenir, on trinquera à la santé du heavy metal et on aura mal dans le cou!
FREED0M CALL
METSATOLL
Jour 3 : L’escale
Les 3 000 métalleux débarqueront au 3e jour sur les merveilleuses Turks and Caicos Islands, où l’eau turquoise est absolument féérique. Certains en profiteront pour faire une petite excursion, de la plongée sous-marine ou nager avec les raies alors que d’autres s’écraseront comme des épaves sur la plage jusqu’au départ du bateau. Les spectacles reprendront en soirée pour la deuxième performance de quelques-uns des 60 groupes présents jusqu’aux petites heures du matin, alors qu’Aeternam fermera le pool deck du 3e jour lors de leur prestation absolument épique qui s’est déroulée de… 5h15 à 6h00 AM. Aussi bien aller déjeuner, rendu là… mais non, dodo, alors que certains constateront que leurs coups de soleil massifs seront peut-être pénibles le lendemain matin!
Jour 4 : Le dernier tour de piste
Le 4e jour sur la croisière est le théâtre de deux événements très courus. Le International All-Star Jam réunira une cinquantaine de musiciens de différents groupes qui joueront des classiques du hard rock et du métal. C’est tout à fait mémorable de voir Mike Howe de Metal Church chanter du Judas Priest avec des gars de Primal Fear, Sepultura et Voivod! Sur le pool deck , le Belly Flop Contest offrira aussi une occasion en or aux courageux de faire leur plus beau flat au plongeon, devant des juges émérites de différents groupes présents. À travers cela s’enchaîneront les performances numéro 2 des groupes qui n’auront pas joué la veille, certaines encore une fois mémorables. Plusieurs profiteront de la soirée pour faire un peu de cosplay ou pour se déguiser, alors que les adieux s’approchent…
Le lendemain, c’est la fin, tous retourneront dans un des 75 pays représentés à bord, la tête pleine de souvenirs. C’est extrêmement difficile de décrire l’expérience unique qu’est le 70,000 tons of metal, puisque c’est une bulle dans le temps, un moment magique de plénitude, de confort qui n’est que très rarement vécu dans une vie. Amis métalleux, pour l’année qui vient, je ne vous souhaite pas du bonheur, de l’amour, non; je vous souhaite un 70,000 tons of metal.
Par Sylvain Carrier
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Du 1er au 5 février 2018, c’était la huitième édition de la plus grosse croisière metal au monde, le 70 000 Tons of Metal. Une fois arrivée au Sheldon Hotel à Hollywood, nous étions déjà dans l’ambiance qui allait nous suivre tout au long de ce périple. L’endroit était plus éloigné des incontournables beach party, mais plusieurs amateurs de metal s’étaient tout de même réuni au Riptide Oceanfront Hotel & Tiki Bar, qui était également le long de la plage à seulement quelques minutes de marche. Au Riptide, le groupe proposait majoritairement des classiques du rock, mais il n’avait pas réellement de metal dans son répertoire. D’ailleurs, il en a profité pour faire quelques clins d’oeil à ce sujet aux amateurs présents et quelques petits riffs ici et là. Entre les deux hôtels, il y avait une performance extérieure du groupe local Brothers of the Others au Margaritaville Hollywood Beach Resort sur la scène Hollywood Beach Theatre. En plus de reprendre de vieux titres rock, il nous offrait aussi leurs compositions. Leur style combine le rock, blues et le soul, mais le tout étant réalisé de manière très énergique et avec la vue sur la plage, c’était un petit moment magique et reposant avant de vivre plusieurs journées axées sur le metal.
Le lendemain, c’est le grand jour, celui où des milliers de fans de metal allaient embarquer sur le Independence of The Seas. Dès le premier jour, le Alhambra Theater nous présentait Leaves Eyes, Swallow The Sun et Rhapsody Reunion.
LEAVES’ EYES
SWALLOW THE SUN
RHAPSODY REUNION (ALHAMBRA THEATER)
RHAPSODY REUNION (POOL DECK)
D’ailleurs, ces derniers nous ont offert une superbe performance énergique et plein de classiques. Luca Turilli était encore une fois dans une forme resplendissante et il courrait un petit peu partout sur la scène, ce qui est devenu une marque de commerce dans son cas. Nous sommes loin d’avoir un guitariste statique devant les yeux. Sa passion et la complicité entre les membres ont su rejoindre leurs fans. C’est sans oublier les spectacles de Destruction, Kreator, Insomnium, In Extremo, Enslaved, Exhumed et plusieurs autres. Le 70000 Tons of Karaoke a débuté dès minuit au Labyrinth Night Club. La seconde journée a commencée sous le soleil et l’excellente formation metal mélodique Masterplan. Pour moi, Marc Desgagné et Jenny Poulin, le milieu de la journée était principalement réservée pour réaliser quelques entrevues vidéos, que vous pourrez voir prochainement sur MetalUniverse.net. Par la suite, nous avons assister au spectacle de Sonata Arctica au Alhambra Theater et de Freedom Call au Pyramid Lounge. Sonata Arctica a été l’une des grandes déceptions de la croisière en raison du choix des chansons. Personnellement, j’aurais cru que nous aurions des surprises pour cette occasion toute particulière.
SONATA ARCTICA
PRIMAL FEAR
Du côté de Freedom Call, la majorité des fans présents ont pu entendre le groupe, sans nécessairement le voir. Malheureusement, les groupes qui ont joué au Pyramid Lounge n’avaient pas les meilleures conditions au niveau de la scène. L’éclairage et le son étaient excellents, mais les membres sont au même niveau que la foule. Alors vous pouviez voir quelques têtes ici et là.
Le troisième jour, nous avons eu la chance de voir une très bonne prestation et une présentation visuelle haute en couleurs de Korpiklaani. Il y en avait encore pour tous les goûts. Une mention spéciale au groupe death mélodique/power metal Seven Spires qui a su attirer beaucoup de monde au Pyramid Lounge. Croyez-moi, il y avait plusieurs fans et de curieux sur place en cette fin de soirée. C’est le groupe metal québécois Aeternam qui a clos le tout avec un spectacle au Pool Deck de 5h15 à 6h00 du matin.
KORPIKLAANI
SEVEN SPIRES
Finalement, il y a de nombreuses activités et spectacles pour la dernière journée. En plus d’avoir la chance de voir pour une dernière fois plusieurs excellentes formations metal, il y avait aussi le Belly Flop Contest et le All-Star Jam. Pour terminer la croisière en beauté, Sabaton et Alestorm ont littéralement volé la vedette. Festif à souhait, ils ont su faire lever la foule et vider ce qui restait d’énergie en réserve. Une chance que les groupes jouent deux fois, parce que plusieurs choix sont déchirants et le hasard fait parfois que nous manquons les deux spectacles. Néanmoins, le moment le plus difficile n’est pas de quitter le bateau, mais plutôt de réaliser le lendemain que la page est tournée et nous devrons attendre l’année suivante pour débuter le prochain chapitre de cette aventure.
SABATON
ALESTORM
Par Marc Desgagné
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Collaboration spéciale de Jerôme St-Charles et de Max Beaulieu de la formation heavy/thrash metal québécoise Warning Sign avec leur top 3 de cette édition 2018 de 70 000 Tons of Metal :
Jerôme St-Charles
1 – Battle Beast
Des suites d’une beuverie prolongée jusqu’à 5h du matin sur le Pool Deck, j’ai malgré moi fait la découverte de Battle Beast, groupe de métal mélodique contemporain absolument renversant. La chanteuse Noora Louhimo est la frontwoman à battre. Tellement solide qu’il a fallu que j’aille voir le deuxième show le lendemain pour m’assurer que c’est pas mon taux d’alcoolémie qui trouvait ça bon la première fois!
BATTLE BEAST
2 – Aeternam
Quelle fierté de voir ce groupe de nos amis détruire le Independence of the Seas au lever du jour devant plusieurs centaines de survivants. Un de leurs meilleurs shows qu’il m’a été donné de voir!
3 – Turks and Caicos
Assurément une des meilleurs destinations pour ce genre de croisière, la plage de Cockburn Town a été le moment parfait pour de se reposer au soleil, siroter un petit verre de rhum/hépatite C préparé par une habitante, et croiser toutes sortes de gens dans un contexte complètement surréaliste. Chiller avec Belphegor à 30 degrés dans l’eau transparente pleine de poissons exotiques? Check!
Max Beaulieu
1 – Rhapsody Reunion
Outre l’arrivée sur le bateau qui est toujours un événement en soi avec les pool girls qui acclâment notre entrée à grands cris, programmes dans une main et devil horn’s à l’autre provoquant une réaction similaire certaine de tout le monde mettant le pied à bord, la première journée du 70K 2018 a été marquée pour moi par la première prestation de Rhapsody. Quel spectacle incroyable et un setlist de feu! Entendre « Power Of The Dragonflame » était pour moi un happening en soi. J’en ai filmé des bouts pour fins de souvenirs personnels sur ma caméra et on y entend constamment Antoine d’Aeternam et moi-même qui hurlent joyeusement à tue tête sans arrêt. Impérissable.
2 – La dernière soirée
La dernière journée/soirée du 70K c’est un peu comme un gros party d’halloween mais en mieux. Plusieurs personnes sortent des déguisement pour faire la fête jusqu’aux petites heures tout en allant évidemment se faire solidement rincer les oreilles par les dernières prestations. Ça donne droit à des rencontres particulièrement loufoques. Plaisir garanti. J’ai vu Mario et Yoshi, Gene Simmons, Wayne et Garth, un gros poulet, un tyranosaure géant (peut-être même 2), un gars en Barry Gibb des Bee Gees, Leatherface, Michael Myers, Papa Emeritus (très réussi!), Pikachu, des pirates (évidemment), Lemmy et j’aurais pu trouver Charlie 4 fois. Ça c’est ce dont je me rappelle vite de même.
3 – Metal Church
J’aime beaucoup Metal Church et leur absence en sol québécois depuis près de 30 ans me désole au plus haut point. J’ai eu ma dose cette année avec 2 excellents sets et un Mike Howe en grande forme. Les chansons du dernier album n’ont absolument rien à envier aux classiques sortis de « Blessing in disguise » et « The Human Factor » et le retour de Stet Howland à la batterie, suite à son hospitalisation pour un cancer l’automne dernier, réchauffait le coeur autant que les gins tonics beaucoup trop forts qu’on me servait et qui m’ont forcés à aller me coucher plus de bonne heure que prévu en ne me rappelant plus du tout comment j’ai fait pour me rendre à ma cabine.
Warning Sign :
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https://warningsign.bandcamp.com/