Selon un article publié sur Loudwire, Shawn « Clown » Crahan de SLIPKNOT s’est récemment confié dans une entrevue accordée à The Escapist, où il aborde sans détour les jeux vidéo, l’intelligence artificielle, la créativité et même son serveur Minecraft personnalisé, qu’il considère comme le plus vaste projet artistique de sa vie.
Le percussionniste et directeur créatif de SLIPKNOT explique que sa passion pour les jeux vidéo remonte à l’époque de Atari et Intellivision, et que cette relation de longue date avec le médium a finalement mené à la création de Vernearth, son propre serveur Minecraft.
Selon Crahan, ce projet n’a rien à voir avec l’argent. Il s’agit plutôt d’un besoin profondément spirituel et créatif. Au fil des ans, les jeux vidéo lui ont permis d’exprimer cette créativité de multiples façons, que ce soit en modifiant des jeux comme Quake, en explorant l’absurdité de Goat Simulator, ou en trouvant une communauté à travers des jeux en ligne massifs comme World of Warcraft.
En parlant de Vernearth, Crahan affirme qu’il s’agit de « la plus grande œuvre d’art que j’ai réalisée de toute ma vie ». Il ajoute que le projet englobe la musique, la composition, le code, l’utilité et la vision artistique, le tout ancré dans sa propre culture. Il compare même l’expérience à une rencontre avec les fans, mais dans un contexte beaucoup plus intime, où il peut créer et bâtir avec eux pendant des heures.
Le choix de Minecraft n’est pas anodin. Crahan souligne son profond respect pour le jeu, qu’il suit depuis son lancement. Il rappelle qu’il l’a acheté dès le premier jour de sa sortie et qu’il a vu évoluer toutes ses mises à jour, tout en observant ses propres enfants grandir avec le jeu.
Il révèle également que la nature ouverte et libre de Minecraft l’a aidé à traverser des épreuves personnelles majeures, incluant la perte d’un enfant, en lui offrant un espace où bâtir, explorer et créer selon ses propres règles.
À propos de l’intelligence artificielle
L’entrevue aborde aussi la vision de Crahan sur l’intelligence artificielle. Bien conscient des inquiétudes que soulève la technologie, il affirme avoir choisi de l’embrasser plutôt que de la craindre.
Selon lui, l’IA est comparable à « un professeur dans ma poche qui ne veut faire que ce que je lui demande ». Il insiste sur le fait que cet outil est là pour nourrir sa créativité personnelle, et non pour répondre aux attentes du monde entier.
Crahan imagine même des usages artistiques concrets, comme intégrer des milliers de poèmes qu’il a lui-même écrits afin de générer de nouvelles approches vocales. Il lance au passage une remarque ironique qui semble viser certains producteurs traditionnels, sans les nommer directement, en soulignant qu’un outil créatif accessible pourrait remplacer des collaborations coûteuses et parfois limitantes.
Cette remarque a été interprétée comme une pique adressée à Rick Rubin, producteur de l’album Vol. 3: (The Subliminal Verses) en 2004, une collaboration que SLIPKNOT a déjà décrite comme frustrante en raison de l’approche très distante de Rubin.
Poursuivant sa réflexion, Crahan affirme que l’intelligence artificielle est une évolution inévitable. Il souligne que les jeunes générations, qui grandissent avec ces outils, ne les perçoivent pas de la même manière que les artistes plus établis.
Il conclut en affirmant que l’IA est loin d’être la plus grande menace actuelle.
Selon Shawn « Clown » Crahan, l’humanité elle-même demeure son propre plus grand problème, et ce, depuis toujours.
Sources: Loudwire, The Escapist





















