La musique metal et la lutte vont généralement bien ensemble. Dans les dernières semaines, le groupe metal québécois Last Dance Among Wolves a publié le nouveau thème d’entrée du lutteur québécois Marko Estrada et nous avons une multitude d’exemples de lutteurs et lutteuses qui mettent de l’avant la musique metal. Que ce soit dans leurs entrées, au niveau vestimentaire ou simplement en tant que fans. À la WWE, la musique metal a pris globalement du recul – plusieurs se souviendront de Thorn In Your Eye et We’re All Together Now du Volume 1 (et ancien thème de RAW). Même pour l’époque, il faut avouer que ça rentrait au poste.
Lors du dernier Wrestlemania de la WWE, même le lutteur canadien Adam « Edge » Copeland a fait son arrivé avec une chanson de SLAYER. C’était quand même sur la scène de la plus grande messe de la lutte, cet événement incontournable de deux jours.
À moins d’écouter seulement les compétiteurs, vous connaissez probablement déjà la lutteuse australienne de 26 ans RHEA RIPLEY. Au départ, je crois que nous étions plusieurs à douter du clan JUDGMENT DAY, dont Edge a été, pendant une courte période, le leader. Lorsqu’il a perdu le contrôle du clan, JUDGMENT DAY donnait l’impression qu’il allait disparaitre sans avoir réellement de direction claire. Finalement, les choses se sont placées. Damien Priest a des airs de leader, Dominik Mysterio reçoit une réaction comme il n’aurait jamais pu imaginer, Finn Balor est… Finn Balor. De son côté, RHEA RIPLEY est probablement l’une du clan qui bénéficie le plus de cette montrée et visibilité. On appelle ça, savoir saisir les occasions.
La WWE au Québec les 20 et 21 août 2023
La WWE sera de passage pour un SuperShow le 20 août à la Place Bell de Laval [🎟 Billets: ICI ], tandis que l’histoire s’écrira le 21 août prochain au Centre Vidéotron de Québec avec le premier RAW en direct de la Capitale-Nationale. [🎟 Billets: ICI ] Les québécois Sami Zayn et Kevin Owens seront aussi sur place.
Pour revenir à RHEA RIPLEY, elle a accordée une entrevue en 2021 dans le numéro 350 du magazine Metal Hammer. À l’époque, elle débutait dans le roster principal. À la veille de son passage au Québec, revenons sur cet entretien, qui était axé sur son enfance, sa découverte de la musique metal et plusieurs autres sujets.
RHEA RIPLEY mentionne:
« J’ai toujours été une enfant brutale. J’aimais le football, j’aimais le netball, j’aimais le rugby, j’aimais le karaté. J’aimais tout, surtout les sports de contact. Regarder la lutte et la brutalité qui y régnait parfois m’a vraiment interpellé. J’aime les armes, tout ce genre de choses… »
Est-ce qu’elle aime la violence?
« La violence, oui », répond l’intéressé, suivi d’un petit rire coupable. « Je suis quelqu’un de très violent !
Comment s’est passé son enfance et comment c’était à l’école?
« J’ai toujours été une enfant plus corpulente. J’ai toujours été musclée, j’ai toujours eu les épaules larges, je n’ai jamais vraiment été à ma place et on m’a toujours critiquée pour cela. Je me suis toujours sentie un peu à part ».
Néanmoins, elle ajoute qu’elle a eu une enfance magnifique, très active à l’extérieur et dans divers sports.
Comment a-t-elle découverte la lutte?
« C’est grâce à Triple H, que j’ai commencé à regarder la lutte. J’ai regardé un match entre lui et Ric Flair, et rien que la brutalité de ce match m’a fait dire : « OK, il faut que j’essaie, je veux vraiment faire ça ».
Certains se souviendront qu’à l’époque, c’était la chanson To Be Loved de PAPA ROACH qui était le thème d’ouverture de l’émission RAW le lundi soir et c’est comme ça qu’elle a découvert le groupe et ce type de musique. Elle continue en disant:
« Après cela, je suis devenue une grande fan de Papa Roach. La chanson était tellement entraînante que je me suis dit qu’il fallait que j’écoute ça plus souvent. Vous savez, quand vous allez sur Youtube et que vous écoutez un groupe, c’est une playlist aléatoire. La chanson suivante arrive et tu te dis : « Ooh, ce groupe est cool… » C’était un peu comme ça. J’écoutais tous ces nouveaux groupes sympas, je notais les noms et je téléchargeais les chansons. J’étais en classe au lycée et j’écoutais du métal alors que personne d’autre n’écoutait la même musique. Mais Papa Roach a été le point de départ, et je suis heureux que la lutte m’ait fait découvrir cela. »
Vers cette époque, elle est devenue fan de Of Mice & Men, Suicide Silence et Motionless in White et de musique metal en général. Elle continue:
« C’est drôle, parce qu’à l’époque, je ne me défendais pas du tout. Je m’asseyais en classe et j’écoutais ma musique, je me laissais emporter et je me mettais à headbanger et à chanter, à faire du moshing en classe… puis je regardais mes amis qui se moquaient de moi et qui me filmaient, tout ça. Je n’écoutais pas la même musique qu’eux. Je ne m’intégrais pas. »
Ensuite, elle fait un lien avec la lutte et la musique metal, où les fans sont souvent incompris ou plus à l’écart. RIPLEY dit à ce sujet:
« Tous les « outsiders » que nous étions se sont rassemblés et ont formé leur propre petit groupe. Je me sentais vraiment plus normale avec mon équipe de lutte ; nous écoutions tous la même musique, ce qui était fantastique. Chaque fois que nous allions à la salle de sport et que nous nous entraînions avant l’entraînement de lutte, mon entraîneur mettait du heavy metal à fond, ce qui rendait l’environnement tellement agréable. Je pense que c’est ce qui a fait grandir mon amour pour le heavy metal ».
Au cours de sa carrière, le metal prend de plus en plus de place. Son thème musical est chanté par Ash Costello de New Years Day, sa tenue de catcheuse semble avoir été conçue par Rob Halford tout juste sorti de la vidéo Painkiller et son entrée est marquée par un hommage à l’ancien frontman de Suicide Silence, Mitch Lucker, au moyen d’un stomp deathcore sans équivoque. Mitch Lucker (Suicide Silence) est décédé lorsqu’elle avait 16 ans en 2012. Elle revient sur son décès:
« Oui, c’est le Lucker stomp. J’ai toujours mon chandail commémoratif de Mitch Lucker qui est sorti il y a des années, et c’est toujours mon chandail préféré. Je le porte au moins deux fois par semaine. C’était horrible. La façon dont il est parti était absolument horrible. Je me souviens être allée chez mes amis – nous avions des amis de la même famille et c’est avec eux que je regardais la lutte et que j’écoutais de la musique – et leur fille aimait aussi Mitch. Nous avons pleuré pendant deux bonnes heures dans sa chambre jusqu’à ce que nous nous calmions. C’était un jour tellement triste. C’est encore triste d’y penser. Cela n’aurait jamais dû arriver. »
Selon elle, est-ce important d’être soi-même dans le domaine de la lutte?
« Je pense qu’il est toujours préférable, dans la lutte, d’être soi-même, mais dans une version décuplée. La seule différence entre Rhea Ripley et moi, c’est que Rhea Ripley est très sûre d’elle ! Ha ha ! Je ne sais pas d’où vient toute cette confiance quand je sors, mais c’est le cas. Dans ma vie normale, je suis une personne calme et timide. Je m’assois dans un coin, toute seule. Mais au travail, je suis un tout autre animal. C’est le vrai moi que j’aimerais présenter dans la vie de tous les jours ».
Sur l’Importance de savoir s’accepter et d’être capable de s’aimer soi-même. Rhea Ripley conclut:
« Je suis tellement reconnaissante de pouvoir être cette personne pour tout le monde. La quantité de messages que je reçois sur Instagram sur le fait que les gens sont si heureux que je sois dans la WWE, parce que cela leur permet d’avoir confiance en eux et de s’accepter tels qu’ils sont… c’est tellement spécial. Cela me rend tellement heureuse. C’est la seule chose que je veux vraiment faire comprendre à tout le monde, être soi-même et s’aimer soi-même. Les gens aiment juger les autres, malheureusement, mais laissez les gens vous juger. Tant que vous vous aimez pour ce que vous êtes et que vous vous présentez sous votre vrai jour, vous ne pouvez pas vous tromper.
J’ai l’impression d’être plutôt métal. »
