
Une information qui fait beaucoup réagir dans le milieu des médias, du marketing numérique et de la création de contenu circule depuis quelques jours. Selon Social Media Today, et tel que repris par plusieurs médias spécialisés, Meta teste actuellement une nouvelle restriction majeure concernant la publication de liens sur Facebook pour les pages professionnelles et les profils en mode professionnel.
Dans le cadre de ce test limité, certaines pages et certains profils non abonnés à Meta Verified seraient désormais limités à seulement deux publications contenant des liens par mois, à moins de souscrire à l’abonnement payant de Meta.
Une annonce qui passe par courriel
L’information a d’abord été partagée à partir d’un courriel explicatif envoyé par Meta à certains utilisateurs, puis relayée par l’expert en médias sociaux Matt Navarra. Le message est clair :
« À partir du 16 décembre, certains profils Facebook sans Meta Verified, incluant le vôtre, seront limités à deux publications organiques avec lien par mois. Abonnez-vous à Meta Verified pour partager davantage de liens, obtenir un badge de vérification et accéder à d’autres avantages pour protéger votre marque.
Il s’agit évidemment d’un changement majeur pour toute entreprise, média ou artiste qui utilise Facebook comme outil de diffusion et de redirection vers du contenu externe, qu’il s’agisse d’articles, de vidéoclips, de boutiques en ligne ou de plateformes de streaming. »
Meta confirme qu’il s’agit d’un test
Contactée par Social Media Today, Meta a confirmé l’existence de ce test, tout en précisant qu’il est actuellement mené à petite échelle :
« Il s’agit d’un test limité visant à comprendre si la possibilité de publier un plus grand volume de publications contenant des liens apporte une valeur ajoutée aux abonnés Meta Verified. »
Autrement dit, Meta cherche à augmenter l’adoption de son abonnement payant, dont le coût pour les entreprises varie actuellement entre 14,99 $ US (environ 15,99 $ CAD via le web, et jusqu’à environ 19,99 $ CAD via iOS ou Android au Canada) et 499 $ par mois, selon la formule choisie.
Un modèle déjà très lucratif pour Meta
Même si Meta ne publie pas de chiffres précis sur le nombre d’abonnés à Meta Verified, ses résultats financiers donnent des indices clairs. Selon les données du troisième trimestre, la catégorie « autres revenus » de Meta atteint maintenant 690 millions de dollars, soit plus du double par rapport au moment du lancement de Meta Verified en 2023.
Cela démontre que de nombreuses entreprises, créateurs et organisations acceptent déjà de payer pour conserver visibilité, crédibilité et soutien technique sur les plateformes de Meta.
Les publications avec liens, déjà peu mises de l’avant
Du point de vue de Meta, cette décision n’est pas totalement surprenante. Les publications contenant des liens obtiennent depuis plusieurs années une portée très limitée sur Facebook. Selon le plus récent Widely Viewed Content Report de Meta, ce type de publication ne représente qu’environ 5 % du contenu réellement vu, une baisse notable par rapport aux années précédentes.
Dans cette optique, Meta considère sans doute que réduire l’accès gratuit aux liens représente un risque faible pour l’engagement global, tout en créant une nouvelle incitation à payer.
Un signal inquiétant pour les médias et artistes indépendants
Même s’il ne s’agit pour l’instant que d’un test, cette annonce soulève plusieurs inquiétudes. Pour les médias indépendants, les entreprises culturelles et les artistes, Facebook demeure un outil important pour diriger le public vers leurs projets, albums, articles ou billets de spectacles.
Ce changement pourrait modifier en profondeur les stratégies numériques en 2026, en particulier pour les structures qui n’ont pas les moyens d’ajouter un abonnement mensuel supplémentaire à leurs dépenses.
Ce n’est pas une surprise totale, mais cela pourrait clairement fausser les données, la portée et la visibilité pour de nombreuses petites entreprises et artistes indépendants, en accentuant encore davantage le modèle payant au détriment de l’organique.
Quelles options restent possibles
Si ce test venait à être élargi, les gestionnaires de pages auraient essentiellement cinq choix :
- Sélectionner seulement deux liens clés par mois
- Publier les liens dans les commentaires, une méthode qui fait elle aussi l’objet de tests restrictifs
- Miser davantage sur les Reels et le contenu natif, en abandonnant partiellement la génération de trafic
- S’abonner à Meta Verified
- Réduire, voire abandonner, l’utilisation de Facebook comme plateforme de diffusion
Meta avance aussi que cette mesure pourrait contribuer à réduire le spam, en forçant les acteurs malveillants à payer pour publier massivement des liens.
Une dépendance risquée aux plateformes
Cette situation rappelle une réalité bien connue dans le milieu numérique : il est risqué de dépendre d’une plateforme pour son trafic. Les règles peuvent changer rapidement, selon les intérêts commerciaux du moment, et ce, sans garantie de stabilité à long terme.
Pour l’instant, Meta affirme que les pages de médias et d’éditeurs ne sont pas incluses dans ce test, mais l’évolution rapide de ce dossier mérite une attention particulière.
Une chose est certaine : si cette approche devient la norme, elle pourrait redéfinir la façon dont créateurs, artistes et médias indépendants utilisent Facebook au cours des prochaines années.munmédia
Source: SocialMediaToday





















