Ash Avildsen, fondateur de Sumerian Records, n’a jamais hésité à exprimer ses opinions, même lorsque cela lui vaut des critiques virulentes. Bien qu’il soit maintenant actif dans le cinéma, la gestion de festivals, le milieu de la bande dessinée et plus encore, son parcours a réellement commencé dans la scène metal, d’abord comme membre du groupe de metalcore progressif Reflux. Même si ce projet n’a pas duré, son implication dans la scène a continué, notamment par la réservation et la promotion de tournées metal, puis par la création de Sumerian Records, qui l’a rapidement propulsé sur la carte.
À travers son label, il a contribué au lancement de carrières telles que Asking Alexandria, Animals As Leaders, Bad Omens et bien d’autres, tout en publiant des albums d’artistes comme Jonathan Davis de Korn, Crosses de Chino Moreno, et plusieurs autres encore. Au fil des années, Sumerian Records a également étendu son catalogue au-delà du metal.
Sur les réseaux sociaux le 5 décembre, Avildsen s’est attaqué aux labels et aux plateformes numériques qui permettent la diffusion de musique générée par intelligence artificielle. Dans un message publié sur Instagram, il a livré un long discours, laissant entendre qu’il prévoit une « solution » dès janvier. Voici ce qu’il a déclaré :
« Nous n’entrerons pas tranquillement dans la nuit pendant que les grands groupes corporatifs marginalisent à nouveau la musique humaine et réduisent sa valeur.
Les “Big Three” et les géants technologiques se sont alliés pour accueillir les groupes générés par IA à bras ouverts. Pourquoi? Pour la même raison qu’ils ont permis à Spotify et YouTube de violer les redevances des artistes et de dévaluer la valeur d’une chanson écoutée sur demande. Parce qu’ils peuvent ensuite s’asseoir dans une salle de conférence, conclure une entente pour obtenir de l’équité et un MG (avance minimale garantie) qui revient uniquement à la corporation.
Ils ne sont pas dans le métier de soutenir les artistes individuellement. Ils sont dans le métier de satisfaire les actionnaires.
Permettre à ces groupes IA d’être mis en ligne sur Spotify, c’est comme réserver un spectacle pour un groupe où ton pourcentage de la billetterie doit être partagé avec un ordinateur qui est monté sur scène avant toi sans aucun battement de cœur. Voilà comment fonctionnent les redevances en streaming. Ce n’est pas un taux fixe par écoute, c’est une méritocratie numérique conçue pour favoriser ceux au sommet de la pyramide. Point final.
Il doit y avoir une révolution de velours menée par les artistes et les labels qui refusent d’accepter et de se soumettre à ce que l’ancien système impose contre notre volonté.
Nous ne commencerons pas 2026 en acceptant la défaite en tant qu’êtres humains qui créent et façonnent l’art. Une solution sera présentée en janvier, amorçant une nouvelle ère dans la manière dont la première fenêtre de sortie des chansons et des vidéos peut se faire, en traçant une ligne claire dans le sable pour déterminer de quel côté de l’histoire les musiciens et leurs collaborateurs souhaitent se positionner.
Sans les humains qui créent la musique, et sans les équipes qui font chaque jour des sacrifices pour soutenir le travail des artistes afin que leur art puisse leur permettre de vivre, aucune de ces compagnies technologiques ou plateformes de distribution n’a la moindre valeur. Il est temps de rappeler ces opportunistes à l’ordre.
J’invite n’importe quel PDG ou cadre d’un grand label ou d’une entreprise technologique à débattre avec moi en direct de la crise de l’IA. Merci de m’avoir lu.
– Ash Avildsen
Fondateur de SUMERIAN »
Avildsen a ensuite partagé les profils Spotify de plusieurs groupes générés par IA ayant accumulé des centaines de milliers d’auditeurs mensuels, dont Bleeding Verse. Ce groupe de metalcore créé par IA avait déjà fait parler de lui en octobre dernier, lorsque Lucas Woodland, chanteur de Holding Absence, avait signalé une situation inquiétante.
Selon Woodland, Bleeding Verse avait réussi en environ deux mois à dépasser le nombre d’auditeurs mensuels de son propre groupe. Au-delà d’un simple malaise, il affirmait que le modèle d’IA utilisé pour générer la musique de Bleeding Verse s’était appuyé sur le catalogue de Holding Absence pour entraîner son algorithme.
Devoir rivaliser avec une version IA de son propre groupe est déjà préoccupant. Mais ce qui l’est encore plus, c’est la vitesse à laquelle la musique générée par IA peut proliférer. Alors que les humains mettent des jours, des mois, voire des années à créer des chansons, une IA peut en produire en quelques minutes.
Source: ThePRP





















