Entrevue de Raphaël Drouin de MetalUniverse.net avec Eric Vanlerberghe de la formation I PREVAIL à propos de l’album live « Post Traumatic » et plusieurs autres sujets.
MU : Bonjour Eric, merci pour l’opportunité […]
Eric : Merci beaucoup. J’ai pratiqué mon français, alors j’ai bien hâte de lire l’entrevue en français.
[…]
MU : Parlons de votre album Post Traumatic, qui sort le 30 octobre. Pourquoi avez-vous décidé de faire un album live plutôt qu’un album deluxe de Trauma?
Eric : Dans le contexte particulier qu’on vit actuellement, je m’ennuie terriblement des spectacles live. Nous aurions pu lancer une version Trauma deluxe avec quelques chansons bonus et des chansons live, mais nous voulions vraiment sortir quelque chose pour pallier à ce manque de shows live. Nous avons joué presque toutes les chansons de Trauma live et nous les avons toutes enregistrées, alors nous avons pensé que ça pourrait être une bonne idée de les mettre toutes ensemble sur un CD, pour que les gens puissent se sentir comme s’ils étaient à un spectacle…jusqu’à ce qu’on puisse le faire réellement à nouveau!
MU : Certaines chansons, comme « Feel Something », n’ont jamais été jouées live, alors vous n’avez pas pu en inclure une version live sur l’album, n’est-ce pas?
Eric : Effectivement, « Feel Something » n’a pas été jouée live et « DOA » non plus. Nous avons quand même réussi à enregistrer une grande majorité de nos chansons live et de les mettre sur l’album.
MU : Comment en êtes-vous arrivés à travailler avec des artistes comme Illenium, Joyner Lucas, Delaney Jane? Ils ne font pas dans le même genre que vous. Sont-ils des fans de I Prevail? Est-ce que I Prevail est fan de ces artistes? Qui a approché qui?
Eric : Chacun a sa propre histoire. « Feel Something », nous avions commencé à l’écrire, nous avions des bonnes parties, mais il manquait quelque chose et nous voulions la faire paraître sur Trauma. Un de nos producteurs, David Pramik, a fait affaire avec Illenium pour poursuivre la chanson et l’a amenée à un niveau auquel on ne se serait pas attendu!
Delaney Jane, nous l’avons connue parce que notre chanteur Brian l’a remarquée sur YouTube et nous avons vraiment aimé sa voix. Nous n’avions jamais eu de chanteuse sur nos chansons, alors nous avons pensé que ce serait une bonne idée et nous trouvions que sa voix s’agencerait très bien à notre chanson. Nous l’avons donc contactée et elle a aimé l’idée.
Pour ce qui est de Joyner Lucas, plusieurs membres du groupe étaient fans depuis quelques années. Ben Proulx, qui filme nos vidéoclips, travaille aussi avec Joyner Lucas, Token et quelques autres. Nous avions donc un contact qui nous a permis de communiquer avec Joyner Lucas. Nous lui avons envoyé la chanson, il l’a appréciée et a accepté d’y participer.
MU : Je sais que tu es aussi un fan de Beartooth. Ça doit être spécial de collaborer avec des musiciens que tu aimes comme Caleb Shomo (Beartooth), Joyner Lucas, etc.
Eric : Ce l’est, oui. Nous sommes un groupe depuis seulement 6 ans environ, donc c’est incroyable pour nous quand on réussit à obtenir une collaboration avec ces artistes. Caleb, on l’avait rencontré quelques fois, mais on l’a connu plus spécifiquement en tournée. Il a chanté avec nous le dernier soir (sur Deadweight). Il écoutait presque toujours notre set pendant la tournée. La dernière soirée, il voulait nous surprendre, il avait appris les chansons à force de nous écouter. C’est incroyable de se dire « je vais voir tous ses spectacles depuis que je suis jeune et maintenant je fais une tournée et je collabore avec lui. »
MU : Est-ce que ça signifie que la chanson live avec Caleb qui paraîtra sur l’album n’était pas prévue? Il a appris la chanson au fil de la tournée et il est monté sur la scène avec vous, juste comme ça?
Eric : Exactement! Je me suis retourné, je l’ai vu et puis « Wow, OK, d’accord! »
MU : J’ai eu l’opportunité d’écouter Post Traumatic. Y a-t-il des chansons, des versions alternatives, des versions acoustiques ou autres, que vous aviez pensé inclure sur l’album et qui finalement ont été rejetées?
Eric : Il y a quelques artistes avec qui nous voulions travailler pour remixer des chansons. Avec la Covid, en autres, nous n’avons pas eu le temps ni l’opportunité. Nous ne rejetons tout de même pas cette idée, nous la gardons en tête pour, peut-être, un prochain album. Il s’agira peut-être de remix de vieilles chansons ou de matériel sur lequel nous travaillons présentement. Rien n’arrive pour rien. Peut-être que la raison pour laquelle nous n’avons pas eu le temps de mettre notre idée à exécution sur le dernier album signifie qu’il y a une meilleure opportunité qui viendra plus tard.
MU : Donc ce n’est pas impossible qu’on voit paraître un album remixé en entier éventuellement?
Eric : Peut-être, on ne sait jamais!
MU : Avec quels artistes souhaiteriez-vous travailler?
Eric : Notre producteur Tyler Smyth fait du Electronic dance music (EDM) sous le nom de Myth, il est incroyable. Il y a aussi Sullivan King et KZor qui sont des excellents musiciens, j’adore leur remix et leur stock original. Pour le prochain album, j’aimerais bien collaborer avec Joji, je pense que ce serait très cool de créer quelque chose hors de l’ordinaire avec lui. Il y aurait aussi Brendon Urie, Post Malone… Et du côté plus rock, Corey Taylor, Jonathan Davis.
MU : Habituellement, est-ce que vous écrivez la chanson par rapport à la personne avec qui vous souhaitez collaborer ou bien l’idée de la collaboration vient après avoir écrit la chanson?
Eric : À date, nous avons toujours écrit la chanson d’abord. Par exemple, c’est arrivé que nous avions une idée de collaboration, mais nous avons manqué de temps et nous ne savions pas exactement avec qui nous voulions travailler, alors c’est moi qui ai finalement chanté le couplet. La plupart du temps, même si nous avons une idée de collaboration, nous écrivons la chanson aux couleurs d’I Prevail et si ça fonctionne avec un artiste, tant mieux.
MU : Comment as-tu appris à rapper, as-tu commencé à le faire par toi-même, as-tu eu des amis qui t’ont aidé?
Eric : Un peu de toutes ces réponses. J’ai des amis qui produisent des rappeurs, ça m’a aidé d’entendre ce qu’ils font et d’obtenir des conseils de leur part. Travailler avec Tyler Smith, qui est notre producteur et qui rappait dans Dangerkids, ça m’a aidé. Je lui faisais écouter mes compositions et on essayait de trouver ensemble une bonne avenue, on essayait de trouver ma voix. C’est aussi venu un peu naturellement juste en écoutant du rap, du rock, du métal, depuis que je suis tout jeune. Il y a beaucoup de pratique derrière ça aussi.
MU : La première fois que j’ai écouté l’album Trauma, je me suis dit « ce n’est pas le I Prevail que je connais », j’ai été surpris. J’ai mieux assimilé à la deuxième écoute et j’ai trouvé que vous aviez fait quelque chose de vraiment bien avec tous ces changements de style.
Eric : Merci, merci beaucoup!
MU : Je suppose que vous êtes en train de travailler sur de la nouvelle musique. Est-ce que vous comptez poursuivre dans le même style que Trauma ou on peut s’attendre à quelque chose de différent?
Eric : C’est certain qu’il y aura toujours une évolution dans ce qu’on fait. Depuis notre tout début, je pense que nous avons toujours eu dans l’idée d’évoluer d’album en album et d’essayer quelque chose de différent chaque fois. Quand nous sommes arrivés à Trauma, l’idée était de faire un pas en avant et de sortir un peu plus de notre zone de confort. Donc pour le prochain album, on garde toujours en tête de faire quelque chose qui sonne comme nous, qui nous ressemble, mais en essayant d’innover et d’être créatif. Je pense qu’on peut être fiers de nous. On fait un beau travail à ce niveau avec notre équipe, on n’essaye de ne pas toujours y aller avec l’approche facile, on essaye de trouver un nouveau son qui nous ressemble, mais qui fait changement de l’habitude.
MU : Sur Trauma, avez-vous composé au gré de vos inspirations sur le moment ou vous aviez une influence en particulier sur laquelle vous vouliez vous baser?
Eric : Quand on a fait l’album Lifelines, on a été prudents par rapport aux décisions qu’on a prises. Ça a bien fonctionné. Par contre, avec Trauma, on se disait que c’était le temps de nous faire connaître encore plus et de faire nos preuves, on ne voulait pas se contenter de répondre simplement aux attentes. Nous n’avions pas vraiment déterminé d’influence en particulier, c’est juste un mélange de nos groupes favoris, de différents sons. J’adore le métal et le métal très heavy, mais j’aime aussi l’électronique et d’autres styles. Nous avons chacun nos styles favoris et je crois que Trauma a été un mélange de tous nos goûts ensemble.
MU : Votre cover qui a paru sur l’album Punk goes pop (Blank Space de Taylor Swift) a été un succès pour vous. Prévoyez-vous en faire un autre?
Eric : Nous avions fait ça pour nous faire connaître. C’était amusant. Nous en faisons parfois en live pendant les spectacles (reprises de Limp Bizkit, Slipknot, Tool). C’est une surprise pour l’audience. Pour le futur, je ne sais pas, il faudrait vraiment qu’on ait un coup de cœur et que ce soit quelque chose de spécial que personne n’a fait auparavant. Nous n’avons rien de prévu, mais on ne dit pas non, on ne sait jamais!
MU : Tu es passé par le chant, le rap, l’EDM…Y a-t-il un autre style que tu aimerais explorer dans l’avenir?
Eric : Je fais des blagues moi-même à ce sujet puisqu’on essaye toujours d’explorer de nouveaux sons. Je dis « Dans 3-4 albums de cela, on va soit être rendu un band country ou un band de death metal ». Récemment, j’ai écouté beaucoup de grunge metal, du industriel et de l’électronique, c’est quelque chose que j’ai toujours aimé et qui, je crois, serait intéressant à mixer dans notre son. C’est quelque chose qu’on feel depuis les dernières années.
MU : En 2017, j’ai eu la chance de vous voir à Montréal, mais votre chanteur Brian était malade, alors vous avez dû faire le spectacle sans voix clean. Considérant que Trauma est différent et plus technique que Lifelines, seriez-vous capable de faire un spectacle de Trauma dans la même situation?
Eric : Ce n’est jamais facile de faire un spectacle avec un membre en moins. Je pense que nous sommes des assez bons musiciens pour nous débrouiller si quelque chose comme cela arrivait à nouveau, mais ce n’est jamais pareil, il faudrait faire des changements pour adapter le spectacle, c’est certain. Touchons du bois pour que ça n’arrive jamais!
MU : Étant donné que vous ne pouvez pas faire de tournée actuellement, prévoyez-vous faire des spectacles live en streaming ou faire du streaming de jeux vidéos?
Eric : J’ai été bien occupé ces temps-ci, j’ai eu à travailler et voyager, car ma copine habite au Texas et je vis au Michigan. Mais Dylan et moi streamons habituellement beaucoup sur Twitch. Nous avons pensé à faire un spectacle live, beaucoup de groupes le font actuellement (j’ai d’ailleurs des billets pour en voir quelques uns, j’ai très hâte). Toutefois, on sait que ce ne sera pas comme un vrai spectacle et, tant qu’à faire quelque chose à moitié, on préfère travailler sur du nouveau matériel. De cette façon, quand on pourra recommencer à faire de vrais spectacles, nous aurons du nouveau stock, quelque chose de bon à partager à nos fans.
MU : Sur Trauma, il y a un interlude. J’ai adoré cette chanson et il y a une histoire très touchante derrière celle-ci. Je me demande toutefois pourquoi ne pas avoir fait une chanson complète. De plus, je remarque qu’il n’y a pas d’intro ou d’outro à l’album. Est-ce une formule que vous aimeriez répéter pour les prochains albums?
Eric : Notre label était un peu sceptique par rapport à cette chanson puisqu’elle est un peu plus électronique, donc on s’est dit que ça passerait mieux si c’était un interlude. Pour ce qui est des prochains albums, nous n’avons pas vraiment de règles, il faut oser faire quelque chose de spécial. Peut-être que nous reprendrons cette direction dans l’avenir, on ne sait jamais.
Pour revenir à l’interlude, je voulais écrire quelque chose à propos de mon ami et de ce qui lui est arrivé. Je n’avais jamais rien écrit de semblable avant et j’ai senti que la bonne façon de la diffuser était dans un contexte musical différent et particulier. Pour ce qui est de la longueur de la chanson, j’ai simplement dit ce que j’avais à dire et je n’ai pas cherché à faire du remplissage.
MU : Votre album Trauma suit le thème des traumas. Le prochain album aura-t-il un thème spécifique également?
Eric : C’est effectivement quelque chose dont on discute actuellement. On ne parle pas d’un thème spécifique, mais quand nous composons quelque chose, on se retrouve souvent avec un même feeling, une même idée, derrière les paroles. Je ne veux pas trop en dévoiler pour le moment, mais ce sera différent de Lifelines et Trauma. J’ai hâte de voir comment ça se traduira au final. Les choses peuvent changer en cours de route, on verra ce qu’il adviendra.
MU : Quelle est ta chanson préférée ces temps-ci, ta dernière grande découverte au niveau musical?
Eric : La chanson Holy Roller du groupe canadien Spiritbox. Wow, c’est tellement bon! Il y a aussi le dernier album de Black Dahlia Murder, Verminous.
MU : Merci beaucoup encore pour l’opportunité. Nous allons pouvoir écouter les chansons live sur votre album Post Traumatic qui sort le 30 octobre. […]
Eric : Merci beaucoup (en français). J’ai hâte de pouvoir recommencer à faire des spectacles, je m’ennuie de Montréal!
Téléchager ‘TRAUMA’ – https://iprvl.co/trauma
Merch I Prevail – https://iprvl.co/merch
Site : https://iprevailband.com/
Facebook: https://facebook.com/iprevailband
Twitter: https://twitter.com/iprevailband
Instagram: https://instagram.com/iprevailband
Spotify: https://smarturl.it/iprevailtrauma
Apple Music: https://smarturl.it/iprevailtrauma