Les États-Unis s’apprêtent à imposer une nouvelle « Visa Integrity Fee » de 250 $ US ou plus à tous les visiteurs nécessitant un visa non-immigrant, selon une mesure incluse dans un projet de loi récemment adopté par l’administration Trump. Ce montant viendra s’ajouter aux frais de visa existants, déjà considérables dans plusieurs cas, notamment pour les artistes internationaux.
Une mesure à fort impact sur le monde musical
Cette taxe s’appliquera à une vaste catégorie de visiteurs : touristes, étudiants, gens d’affaires, mais aussi musiciens, techniciens, équipes de tournée et autres travailleurs temporaires. Et si la disposition promet un remboursement post-séjour pour ceux qui respectent les conditions de leur visa, le processus de remboursement demeure flou et incertain.
Comme l’a souligné l’avocat en immigration Steven A. Brown, le montant agit comme un dépôt de garantie remboursable, mais sans mécanisme clair. Le Département de la sécurité intérieure (DHS) admet que la mise en place de la mesure nécessite une coordination inter-agences avant son application officielle. D’ici là, peu de détails sont disponibles quant au fonctionnement réel de cette politique.
Les tournées internationales affectées?
Pour les groupes de musique internationaux, cette nouvelle taxe représente un fardeau supplémentaire. Combinée aux frais déjà associés aux visas de travail temporaires comme les P ou O (souvent plusieurs centaines de dollars chacun), le coût pour faire entrer un groupe complet et son équipe pourrait rapidement devenir un problème, en particulier pour les formations émergentes ou qui ont tout simplement des moyens plus limités.
Certaines agences ou promoteurs pourraient tout simplement écarter les États-Unis de leur itinéraire nord-américain, privilégiant des tournées limitées au Canada ou au Mexique, où l’environnement est plus prévisible et les coûts moins lourds.
De plus, comme les tournées nord-américaines combinent souvent des dates canadiennes et américaines, une complexité accrue du côté américain pourrait affecter indirectement l’offre de spectacles chez nous. Ça reste à voir, mais n’oubliez pas qu’il est souvent plus avantageux pour un groupe de maximiser le nombre de dates.
Et les fans canadiens?
Bonne nouvelle pour les fans : les Canadiens ne sont pas concernés par cette taxe, puisqu’ils n’ont pas besoin de visa pour des séjours touristiques ou de courte durée (moins de 90 jours) aux États-Unis. Donc, pour un roadtrip de quatre jours à Boston, au 70 000 Tons of Metal ou New York pour voir un spectacle, rien ne change à court terme.
Cependant, l’impact indirect pourrait se faire sentir si moins de groupes étrangers traversent l’Atlantique pour inclure les États-Unis à leurs tournées. Moins de shows chez nos voisins du Sud, ça peut aussi vouloir dire moins d’opportunités de notre côté.
Une mesure critiquée
L’U.S. Travel Association, qui œuvre pour promouvoir les déplacements vers et à l’intérieur des États-Unis, a qualifié cette nouvelle taxe de « recul majeur », affirmant qu’elle augmente de 144 % les frais initiaux pour entrer au pays, selon leurs calculs. Même remboursable, la complexité du processus découragera bon nombre de visiteurs internationaux.
Au total aux États-Unis…
Un visa de travail temporaire (comme les visas O ou P) coûte désormais environ 1 500 à 2 000 $ USD, incluant les frais consulaires, la demande, la prévention de la fraude et la nouvelle Visa Integrity Fee de 250 $ USD. En dollars canadiens, on parle d’environ 2 050 à 2 750 $ CAD.
Et au Canada?
Au Canada, un groupe de musique comptant trois membres ou plus peut bénéficier d’un tarif forfaitaire de 465 $ CAD pour le permis de travail, plutôt que de payer 155 $ par personne. Ce montant s’applique uniquement si tous les membres soumettent leur demande en même temps et au même endroit. (Source: ici)
À suivre!
Sources: CNN, CNBC
Crédit photo : JoshuaWoroniecki