Dance Laury Dance – Entrevue avec le batteur Alex Lap

Entrevue avec le batteur Alex Lap du groupe rock DANCE LAURY DANCE par Jonathan Gamache sur MetalUniverse.net.

MU: Première question : Comment cela se passe le confinement ?

AL: Un peu comme tout le monde, pour ma part, j’arrête pas d’y penser dans ma tête, car j’ai deux business et il faut que je sache comment gérer la situation après tout ça pour ne pas tomber dans un gouffre. Pour ce qui est du groupe, on se parle quasiment aux deux jours. On a tout reporté donc on essaye de trouver un moyen d’amuser les gens en attendant qu’on sache quand on va ressortir l’album (« C’est ça! »).

MU: En parlant de l’album, vous deviez le sortir le 17 avril. Qu’est-ce qui motive de repousser la sortie de l’album ?

AL: On n’a pas sorti d’album complet depuis quatre ans et on ne veut pas le sortir pendant cette période où, partout dans la presse on parle que du Covid-19 et du confinement. On a peur que l’album passe inaperçu à cause de l’actualité. On a tellement travaillé fort pour ça ! On s’est dit que de toute façon tout était sur pause en même temps anyway. On va sortir ça dans les règles de l’art, quand on pourra, quand tout ça sera terminé !

MU: La date prévue de l’album est pour l’instant le 11 septembre, c’est votre premier album en français. Qu’est-ce qui vous a motivé de passer de l’anglais au français ?

AL: Cela fait treize ans qu’on existe. Au moment de décider de faire l’album en français, on en était au point dans notre carrière musicale où on se posait des questions. L’anglais au départ, c’était parce que nous, comme 90 pour cent des groupes du Québec, avions décidé de choisir cette longue pour percer ailleurs qu’au Québec. On a beaucoup voyagé avec le groupe, mais on s’est dit pourquoi pas en français, car on est plus dans les années 90 et le français ça peut pogner un peu partout sur la planète ! Rammstein ne chante pas en anglais, pour les citer, même si c’est pas un groupe sur lequel je tripe, et c’est un des plus gros groupes metal qui existe! On voulait changer et cela a donné un espèce de second souffle au groupe.

MU: À part le fait qu’il soit en français, en quoi cet album est différent des autres ?

AL: On a sorti « Living For The Roll »en 2011 qui était très party rock, après ça on a sorti « Hellalujah », qui lui était entre les deux : party rock et très sombre (metal). La venue d’un nouveau guitariste à cette époque là a fait qu’on ait changé un peu. Ensuite, on a sorti un EP avec un retour aux sources hard rock/party rock. « C’est ça » est en français et la maitrise de la langue pour nous (c’est Max qui écrit) est plus facile pour véhiculer un message, mais ce n’est pas facile à transposer dans une chanson sans que ça devienne quétaine. Max n’a pas voulu écrire de poèmes, mais plutôt parler de ce qui se passe dans nos vies et le transposer en chansons. C’est ce qui a été plus dur. C’est la raison pour laquelle nous sommes très fiers de cet album-là.

MU: Est-ce que d’avoir signé sur le label Rosemarie Records a eu une influence sur l’album?

AL: Non, car l’album était complètement fait quand on a signé. Cela fait deux ans qu’on travaillait dessus, mais tout n‘était pas enregistré au moment de la signature avec le label. Ils n’ont pas mis leur grain de sel dans la production de l’enregistrement en se disant ce qui pourrait être mieux ou moins bien. Ils nous ont donc aidés à mettre ça sur pieds, mais les pièces étaient déjà composées et une partie enregistrée. Ils nous ont également aidés pour la promotion et les dates de tournée.

MU: Et est-ce que cela va avoir un impact sur les spectacles de Dance Laury Dance?

AL: Oui parce que pendant les quatre années précédentes, nous étions indépendants. On a été beaucoup occupés, notamment avec des naissances dans les membres du groupe, et moi et Étienne qui avons commencé des business. On faisait donc le strict minimum de spectacles. Le fait d’avoir maintenant un label et une agence de booking, en plus avec des gens qui croient au projet et qui adorent l’album, nous motive de faire plus de spectacles.»

MU: Le 3 avril dernier, vous avez fait une écoute de l’album pendant plusieurs heures via un lien créé pour l’évènement. Avez-vous eu de bons commentaires sur la première écoute?

AL: Personnellement, j’appréhendais le fait que ce soit en français même si j’adore l’album, mais la plupart des gens qui nous suivent depuis dix ans et plus nous disent que ça ne change absolument rien. La seule chose qui change et que, pour ceux qui sont moins à l’aise avec l’anglais, c’est encore plus drôle pour eux d’écouter les textes. Max chante en français et franglais, et les gens trouvent ça super cool, car il n’y a rien qui se fait comme ça au Québec. Pour le moment les retours sont extrêmement positifs.

MU: Le groupe existe depuis treize ans, vous avez des moments mémorables comme la fois où vous avez ouvert pour Metallica, la tournée avec Hellyeah, le passage à South By Southwest, etc. Quel est pour toi le fait d’arme majeur de Dance Laury Dance?

AL: C’est sur que Metallica c’était cool, car faire des spectacles de plus de 100 000 personnes, c’est rare ! On a ouvert pour Motorhead et Anthrax à Montréal, deux mois avant que Lemmy soit mort, Max et moi qui sommes potes depuis toujours, on s’était dit que ça serait un rêve de jouer avant eux, car c’est une grosse influence.

MU: À part Motorhead, quelles sont tes autres influences ?

AL: Comme beaucoup de groupes, AC/DC, Metallica, Megadeth ont été des influences de Dance Laury Dance, car même si on a des goûts différents, ceux-là sont pas mal des influences communes.

MU: As-tu une histoire plus sombre du groupe que tu pourrais nous partager ?

AL: En 2011, l’année où nous avions joué avant Metallica, on était le petit groupe de Québec et tout le monde pensait qu’on devenait riche après ça. On a joué un peu partout à travers le Canada. Notre van est tombée en panne en plein milieu de la Saskatchewan avec une dette de 10.000 $ pour payer les frais, on pensait arrêter notre carrière là. On ne savait pas comment rentrer chez nous et on dormait à six dans une petite chambre d’hôtel avec deux lits doubles… Tout ça fait une bonne anecdote, mais sur le moment c’était vraiment difficile.

MU: Tu me parlais que tu avais deux business et tu as parlé de moto également , tu peux m’en dire plus?

AL: Je suis tatoueur et depuis deux ans, j’ai mon propre magasin de tatouage à Québec (NDLR : Le Studio). J’ai ouvert avec une associée un salon de coiffure/barbier (NDLR : La Chaise à Gustave). J’ai aussi une troisième activité, La Run, avec laquelle je ne fais pas d’argent : on organise des évènements de passionnés de moto, car c’est une de mes passions.

MU: Quel est le prochain objectif de Dance Laury Dance ?

AL: En temps normal, je t’aurais dit tourner au Québec pour promouvoir l’album, mais vu la crise sanitaire, on se parle avec les autres membres du groupe pour trouver des idées pour tenir le public accroché avant la sortie de l’album. On a aussi tourné un nouveau vidéoclip chacun chez nous pendant le confinement. Depuis quelques jours, Max alimente notre page Facebook en publiant de vieilles photos de nous également! Pour les spectacles, aucune certitude quand aux dates de reprises, donc on essaye de continuer à publier du contenu pour les fans avant la sortie de l’album.

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Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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