PAR GUILLAUME CYR
Avec le succès de groupes comme Kataklysm, Neuraxis, Quo Vadis et Cryptopsy la réputation de la scène extrême québécoise n’est plus à faire. On peut dire sans trop exagérer qu’à chaque mois au Québec un album de valeur ou un nouveau groupe prometteur paraît, prêt à inonder le marché international. Toutefois avec un tel tsunami de sorties de qualité, seuls les groupes développant un son original réussissent à sortir de la masse. Avec leur premier album « Urban Cancer », le groupe de black/death metal Nefastüs Diès en a certainement le potentiel. Les qualités de l’album sont indéniables.
En premier lieu, une des forces du groupe est sans aucun doute le clavier. Il apporte une douce touche atmosphérique à la brutalité de l’ensemble. Spécialement dans la pièce « None of the above », la meilleure pièce de l’album dû en grande partie à cette raison. Le clavier est aussi à l’occasion épique et la bonne production le fait très bien ressortir. Toutefois, il faut faire attention avec le terme épique. Nous sommes très loin de la surutilisation de mélodies glorieuses propre à Bal-Sagoth.
Le chant quant à lui est également brutal, très puissant et varié. Allant du simple growl rauque du black metal aux grognements gutturaux très gras du grind. Le chanteur tire ses influences aussi du deathcore. Ce dernier aspect pourrait par contre rebuter quelques fans pures et dures de black metal. Toutefois, ne vous laissez pas influencer par un détracteur du death metal, l’ex-bassiste de Winter Bestowed est excellent et maîtrise très bien sa voix.
Le haut niveau technique de l’album est l’aspect le plus frappant de l’album. Le drummer utilise à profusion les blast beat, mais sait également varier, empêchant ainsi d’avoir un album trop linéaire. De plus, les guitares sont en parfaite symbiose et les riffs proposés sont terriblement efficaces quoique qu’ils manquent légèrement d’originalité. L’album pourrait en quelque sorte être séparé en deux. Dans la première moitié, nous avons droit à un défoulement en règle avec des blast beat quasi en continue. Cette moitié risque de plaire aux amateurs de death tandis que la seconde moitié risque d’être appréciée par les amateurs de black par son côté plus atmosphérique et par son tempo plus lent. Toutefois, la coupure entre les deux parties n’est pas aussi nette que j’ai pu le laisser croire. « Urban Cancer » est plutôt un album dans lequel les influences death et black des membres sont mélangées adroitement.
Nefastüs Diès nous offre donc un excellent premier album qui en plus n’a pas les défauts qu’ont généralement les premiers albums. Soient une mauvaise production et une absence de personnalité propre. Il faut dire aussi que les membres ont acquis de l’expérience au préalable dans divers groupes comme Trails of Anguish, Necronomicon et Unquitessence. Tous des groupes reconnus au Québec. Le principal défaut d’« Urban Cancer » est qu’il se noie dans la masse des autres sorties du genre. Toutefois, il est certain que le groupe a l’immense potentiel de frapper encore plus fort la prochaine fois. « Urban Cancer » est un véritable déferlement de brutalité et un immanquable pour les amateurs de metal extrême.
PAR GUILLAUME CYR