Après plusieurs années actives et une démo sortie en 2017, la formation montréalaise Fall of Stasis nous offre leur premier album intitulé « The Chronophagist » le 25 février dernier. Si vous aimez votre metal bien mélodique, sans toutefois négliger l’aspect brutal, vous risquez de ne pas vous tromper avec cette première offrande. D’ailleurs, c’est ce que vous allez constater au cours de l’album, il est plutôt difficile, voire même impossible, de catégoriser Fall of Stasis dans le seul créneau black metal symphonique.
Dès la première pièce « Wilted Forests », qui est instrumentale, on vous prépare tranquillement à ce qui s’en vient ensuite. Légère, mélancolique et mélodique, elle crée une ambiance toute particulière, qui me fait réellement penser au début d’un film ou d’une pièce de théâtre. De son côté, la pièce éponyme « Fall of Stasis » offre progressivement une belle augmentation de l’intensité, mélangeant au passage la douceur des parties aux claviers à la brutalité du chant de Jessica Dupré. Nous avons un sentiment similaire sur le titre « Drunken Howl », qui possède un petit esprit à la Finntroll.
Par contre, la double-caisse s’emballe dès les courtes chansons, mais percutantes, « Baal Arise » et « The Cult ». Il n’y a pas à dire, Sergei Lecours s’en donne à coeur joie. Sur la majorité de l’album, il y a de nombreux changements de rythme, où nous passons du « blast beat » vers du mid-tempo/up-tempo. Fall of Stasis décrit d’ailleurs cette combinaison d’influences, qui vont du death, au black, le progressif et le folk metal, comme apocalyptique. Cependant, je vous assure qu’en tant qu’auditeur, c’est une apocalypse qui est bien contrôlée et maîtrisée.
Les parties aux claviers de Melissa Bissonnette sont, selon moi, essentielles pour apporter toute la profondeur à l’album. Folk metal ? Je crois que le meilleur exemple est sans aucun contredit « Baron », qui est à la fois brutale tout en ayant une sonorité plus « festive ». Personnellement, c’est sans l’ombre d’un doute ma préférée de l’album et en plus, elle dure près de sept minutes. Par moment, Fall of Stasis me fait penser à un mélange de Finntroll et d’une défunte formation metal québécoise, uneXpect. Les guitaristes Gabriel Bernier et Tristan Bergeron, ainsi que le bassiste Mathieu Groulx, font également du très bon travail tout au long de l’album.
Pour terminer le disque, il s’agit de la pièce-titre de l’album « The Chronophagist » avec la chanteuse invitée Viky Boyer (ex: Karkaos). En elle-même, la chanson est très chargée et laisse très peu de temps mort. Des « growls », des chants clairs, des passages aux guitaristes qui s’approchent plus du metal progressif, mélodique et mélancolique, et une fin somme toute très abrupt. Elle donne l’impression qu’on ne savait pas trop comment la terminer. Honnêtement, je m’attendais à une transition toute en douceur, similaire à ce que Fall of Stasis a utilisé pour nous plonger dans leur univers au début de l’album.
Fall of Stasis peut dire que c’est une mission accomplie avec la sortie de ce premier album « The Chronophagist ». La production est également solide. Il faudra faire le tri dans certaines idées pour maximiser leurs impacts et bien doser, mais les membres ont vraiment réussi à créer leur propre univers. Une histoire à suivre…
Chansons préférées : « Wilted Forests », « Drunken Howl », « Baron », « Swarm of Casualties ».
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