Elvenking – Reader of the Runes – Rapture (2023)

8.4/10
Groupe
Elvenking – Reader of the Runes – Rapture (2023)
Album
Reader of the Runes – Rapture
Année
2023
Compagnie
AFM Records
Format
Pistes
01. Rapture 06:20
02. The Hanging Tree 04:27
03. Bride of Night 03:50
04. Herdchant 05:17
05. The Cursed Cavalier 03:51
06. To the North 05:38
07. Covenant 04:49
08. Red Mist 05:07
09. Incantations 05:38
10. An Autumn Reverie 04:11
11. The Repentant 05:35

PAR STÉPHAN LÉVESQUE

Les Italiens d’Elvenking nous réserve la deuxième partie de Reader of the Runes intitulée Rapture. J’ai eu l’opportunité de recevoir l’album 2 mois avant sa sortie gracieuseté d’Aydan qui est un des fondateurs et compositeur principal du sextuor. Je l’ai rencontré à plusieurs reprises dans l’aventure du 70K Tons of Metal, j’ai eu l’opportunité de rencontrer tous les musiciens du groupe dont quelques fois Damnagoras, le chanteur qui est à l’origine de ces refrains si prenant qu’on a envie de les crier aussitôt.

Au premier abord, j’avais l’impression que je m’étais fait servir un bon album d’Elvenking plutôt droit au but contenant des pièces relativement courtes et sans grand éclat. J’étais à côté de la track sur un méchant temps. Au contraire, cet album est tout en finesse, en subtilité, tout se trouve dans les détails, les arrangements et la brillance dans l’utilisation de chacun des instruments. Ces pièces ne dépassent que rarement la barre des 5 minutes, cependant il y a un côté progressif plus accentué que dans ce que nous offre Elvenking normalement. L’emphase a été mise sur les petits détails qui apportent chaque segment à un niveau supérieur, tous les ingrédients sont rassemblés pour optimiser l’ensemble.

On répète très peu des sections intégralement, il y a presque toujours un petit changement dans l’approche, avec un instrument, dans le chant, on ajoute un élément, c’est sincèrement bien fignolé. La batterie joue un grand rôle dans la dynamique de ce nouvel enregistrement, en effet, elle met en valeur les riffs sans compromis et d’une façon généralement très créative, ça punch toujours quand c’est nécessaire. Les changements de tempo sont très nombreux, on nous garde sur le bout de notre siège. Pour le même riff de guitare, on peut avoir 3-4 façons différentes de le supporter à la batterie, la redondance n’a pas participé à cet œuvre.

Un autre élément frappant c’est sans contredit les airs de voix qui sont pratiquement tous hyper catchy, entraînants et incitants à s’époumoner dessus. De plus, il y a ici plusieurs parties mémorables. On s’entend qu’écrire une mélodie c’est relativement simple, toutefois c’est très difficile d’en composer d’excellentes à répétition et c’est ce qu’Elvenking réussit à faire avec brio dans cette nouvelle offrande qui peut rivaliser avec ce qu’ils ont fait de mieux. Pour moi, c’est assurément un top 5 voir top 3 n’étant éclipsé pour le moment et avec certitude que par Heathenreel et The Pagan Manifesto.

Le groupe a réussi ici à faire un match parfait en unissant leurs côtés métal folklorique épique, certaines influences ayant un penchant plus agressif, des envolées de guitares mélodiques autant en riff qu’en solo, des passages de musique traditionnelles acoustiques en gardant les violons bien présents et la voix de Damnagoras qui se prête humblement à toutes ces sauces. Le tout est arrangé avec une cohérence foudroyante qui se fond dans les transitions fluides ne manquant pas d’originalité par moment. En fait, il n’y a rien qui n’est pas à sa place ou qui accroche à part les mélodies vocales sublimes évidemment. Je trouve que cet album met à profit toute la cohésion du groupe et l’habileté de chacun à complémenter les autres et prendre sa place au moment opportun.

La seule chose qui manque serait une longue chanson épique pour pousser le volet progressif à un autre niveau encore, mais l’inspiration pour une pièce s’étirant efficacement en longueur n’était peut-être pas d’actualité. J’ai décidé de faire un break-down de chacune des pièces afin d’illustrer les diverses facettes qui rendent cet album un succès retentissant à mes oreilles.

Rapture

Rapture est tout indiqué pour débuter l’album avec son début orchestral épique et le fameux riff qui nous frappe avec une énergie et un côté mélodique débordant, ça sonne Elvenking! Le hook ici est superbe avec du growl bien dosé en arrière-plan. La pause acoustique au milieu comporte plusieurs couches d’ambiance avant de nous balancer à nouveau le super riff du départ pour poursuivre avec un solo de guitare entrecoupé d’une autre magique partie acoustique. Ça commence fort, tout un refrain, c’est mid tempo sans trop d’artifices, mais une pièce qui joue bien son rôle d’introduction à l’oeuvre.

The Hanging Tree

Comment ne pas embarquer instantanément avec ce riff des plus rythmé qui donne le goût de partir à la course sans réfléchir dans les bois avec son épée. Genre que ton cheval se demande pourquoi tu cours dans tous les sens comme un attardé au lieu d’embarquer sur son dos et galoper en direction d’un but précis. Ils ne niaisent pas, c’est directement le refrain qui s’impose en partant et ensuite boom un riff des plus succulent et bien arrangé dans une pochette d’air le mettant en évidence, c’est mémorable. La portion instrumentale est délectable aussi, le violon nous prépare la table pour 2 solos de guitare hyper mélodique comme Elvenking aime nous servir depuis leur début.

Bride of Night

Ce titre est probablement le plus accessible et celui qui vous restera collé en tête dès la première écoute. Le refrain est d’une grande beauté avec le violon et la guitare qui nous jouent une mélodie remplie de nostalgie avec la voix de Damna qui nous réserve un air contagieux que l’on veut chanter à la gang. C’est une pièce où les arrangements subtils gagnent à être écoutés avec minutie, tout est exactement à sa place au bon moment. Un peu de piano, petit moment acoustique, tout se fait dans une harmonie enviable par tout compositeur de chansons se voulant accrocheuses.

Herdchant

L’intro à la batterie ici est un régal, un côté tribal sur les tambours nous met en appétit jusqu’à temps que la mélodie de guitare apparaisse en corde à vide et effrénée, c’est infectieux. Cette composition se promène beaucoup entre les portions très rapides et d’autres plus douces, mélodieuses souvent acoustiques avec des violons dont le refrain, il y a une dynamique captivante ici.

The Curse Cavalier

J’adore toute la partie qui suit les solos de guitares, ils nous présentent à nouveau le refrain différemment avec une montée indéniable. De cette partie, on se fait propulser à la nouvelle section qui conclut la chanson, on y entend de nombreux éléments intéressants dont des riffs de guitares nouveaux qui sont un peu enfouis dans le mixte, il faut tendre l’oreille et aussi des violons accompagnant le tout en beauté.

To the North

Définitivement une des meilleures pièces de cet album, on alterne ici l’intensité de riffs rapides super mélodieux avec une passe plus modérée qui met en valeur un air de voix hyper catchy de Damnagoras, s’ensuit un refrain contenant un riff staccato typique d’Aydan et qui vient m’atteindre à chaque fois. D’ailleurs, il y a combien de refrains dans cette pièce, sérieusement je dénote au moins 3 parties qui ont la capacité d’être un hook qui fait lever de son siège.

L’utilisation plus proéminente du growl vocal est observé dans To The North et c’est bien positionné pour un effet garanti. La partie centrale nous réserve un superbe solo stimulant toujours aussi mélodique et un passage tout en douceur où le violon et les leads guitares s’accompagnent pour former un tout fabuleux avec un appui très minimaliste de la batterie, ça respire à grands poumons. Le développement de cette chanson s’accentue tout au long de celle-ci, on ramène des idées avec une dynamique différente, on vous en présente de nouvelles et le tout dans une logique déconcertante. Ça prend réellement plusieurs écoutes pour dénicher tous ses judicieux détails.

Covenant

Celle-ci a un côté plus sombre avec des mélodies atypiques pour eux, il y a un fond et trame inquiétant. Le côté glorieux est toujours présent, mais une tension plane, ça feel bizarre même je dirais, mais j’aime beaucoup la vibe moins orthodoxe qu’ils nous offrent ici.

Red Mist

Quel beau crescendo que cette chanson qui débute tranquillement avec une atmosphère non étrangère a du bluegrass lors de la présentation de ce qui constituera le refrain plus tard, mais d’une façon ambiante, plus conservatrice et basse vocalement. En fait, le refrain sera présenté différemment à chacune de ses apparitions ce qui est fortement intéressant comme modulation et enlève tout effet de répétition monotone. La performance variée au drum est à souligner sans contredit, il ne se répète tout simplement pas. Je tiens à noter également la conclusion de la chanson qui revient à l’état de calme initial, une belle fin organique.

Incantations

Le début de la toune nous apporte immédiatement dans une atmosphère qui correspond tout à fait à une incantation. Le refrain est enjoué avec un violon qui ferait bonne figure autour d’un feu avec du monde dansant autour. Encore une fois la partie centrale est un segment très solide avec un riff hyper mélodique rempli d’émotions et un court solo de guitare tout en efficacité qui vient bonifier le riff en question. À la base, je n’accrochais pas vraiment sur la ligne de voix principale, toutefois j’ai appris à l’aimer davantage et c’est surtout toutes les autres parties vocales que je considère enivrantes.

An Autumn Reverie

Ce morceau débute sur les chapeaux de roues avec une guitare haute en énergie et une rythmique qui supporte avec justesse cette intensité. Je suis particulièrement impressionné par le refrain qui est addictif, la dynamique qu’apporte la batterie et encore davantage la transition nous amenant un nouveau riff qui prend sa place pendant que le drummeur nous garoche plusieurs belles passes, des fills super juteux avant d’aboutir sur le riff. Une fois de plus, la fin de la chanson nous réserve du nouveau ce qui ajoute à l’intérêt de plusieurs pièces, car de nouveaux éléments sont intégrés jusqu’à la fin.

The Repentant

Cette dernière qui viendra clore cet album commence avec ce qui est sans l’ombre d’un doute un des meilleurs riffs de cet opus. Il est enveloppé d’une ambiance plus inquiétante voir tendue qui n’est pas dépourvue de connotations Black métal avec son rendu trémolo pour mon bon plaisir. D’ailleurs ce riff sera également la conclusion de l’album sauf qu’à la fin, la partie de batterie prend une intensité inattendue avec un blast beast extrêmement bien placé. C’est facile d’appuyer sur play à nouveau après ça.

Je suis très heureux de cette nouvelle sortie d’Elvenking qui a su livrer 11 nouveaux titres intéressants qui s’enfilent superbement. Ici, ce n’est pas une démonstration de prouesses bien que tous les musiciens soient très compétents sur leur instrument respectif. Non, je détecte une maturité et une intelligence de composition dans les arrangements qui rendent l’ensemble si amusant à décortiquer ou simplement l’apprécier au premier degré. Je recommande fortement cet album à tous fan de refrains accrocheurs, de compositions axées sur les mélodies entraînantes et également sur l’art d’assembler des idées simples dans une logistique non dépourvue de complexité. Besoin d’énergie, de positif, alors grimpe le volume sur ce nouveau d’Elvenking.

SONGWRITING 9/10
ORIGINALITÉ 7,5/10
VOCALS 8.5/10
RIFF/ATMOSPHÈRES 8/10
LEADS/SOLOS 8,5/10
PRODUCTION 9,5/10
PAROLES 7/10
GUT FEELING 9/10

PAR STEPHAN LÉVESQUE


ELVENKING sortira « Reader of the Runes – Rapture » le 28 avril 2023 via AFM Records.

Prévente/Commande: https://www.backstagerockshop.com/collections/elvenking

Spotify: https://spoti.fi/3ZCWRs4

Facebook: https://www.facebook.com/elvenking.official/

Instagram: https://www.instagram.com/elvenking.official/

Site: https://www.elvenking.net

Marc Desgagné

Marc Desgagné

Propriétaire MetalUniverse.net | Originaire du Saguenay | Ville actuelle, Québec (Canada)

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