[Critique de l’album]
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Besoin d’un album de taille pour vous attaquer aux bordées de neige et aux froids glaciaux qui viennent? Ellende a pensé à vous. Il n’est pas très commun d’avoir accès à des nouveautés métal provenant d’Autriche. Il est donc très excitant de vous introduire au sixième LP du groupe. Disons que le projet solo, débuté en 2011, a su gagner en prospérité et, par ce fait, s’allier de divers musiciens talentueux. Acquérant confiance et maturité, le band dévoilera l’intégrité de Zerfall au début de janvier 2026.
Durant l’écoute de cet opus, gardez en tête la philosophie qui y est véhiculée. On raconte la souffrance qu’une personne brisée ressent lors de sa lente ascension vers la guérison. Une élévation oppressante, lorsqu’elle est confrontée à l’incertitude quotidienne pour, finalement, rejoindre le joyeux matin de sa rémission. L’ambiance transportée vacille entre la mélancolie, l’espoir et le pouvoir de la volonté. Seulement avec le titre des pistes, vous pourrez déjà voir l’évolution du processus mental.
Nur est une chanson instrumentale, très axée sur la mélodie lente qui escalade en rapidité et en agressivité. En arrière-plan, nous entendons faiblement une femme répéter la même phrase à répétition. Une liaison bien orchestrée nous mène sur la seconde piste. Beaucoup plus accélérée et bien plus technique. Encore ici, la beauté de l’âme vagabonde est mise en premier plan. La langueur s’accentue au centre du morceau avec des gémissements plaignards, un choeur céleste, un son ressemblant à de l’accordéon, de la guitare classique et…de la cloche à vache? Lorsque ce magnifique passage s’achève, la voix glaciale de L.G. reprend de plus belle. Son chant hurlant tristesse et colère. Deuxième raccord vers Wahrheit Teil II. Pièce plus ralentie, mais encore plus profonde dans l’adynamie psychique avec une basse plus décelable. Nous en sommes à la phase ultime de l’installation du nid épineux que la dépression s’est bâtie.
Zerfall. Vous sentez l’odeur nauséabond d’un cadavre? Bien que je ne vous souhaite pas la reconnaître, il s’agit exactement de l’équivalent acoustique. La pièce renferme plusieurs éléments musicaux intéressants. Un piano au début, puis le son de parasite sonore (comme sur une vieille soundtrack de film muet). Basse ressentie, batterie qui se fait valoriser, une guitare avec beaucoup de delay et d’écho. L’accablement est bien établi. La voix semble déjà nous indiquée qu’elle a accepte son sort. Il n’y a pas d’autres options; «je m’arrête ou je continue?» (t’as la référence?).
*Mon coup de coeur* Je ne mens pas, la première fois que j’ai entendu Übertritt, tous les poils de mon corps se sont hérissés. Quelle puissance!!! Chanson mélodique, avec des chants black et de choeur clean style liturgiques. Excellente emphase sur les sonorités rythmiques de la basse et de la batterie.
On ressent un allègement de l’inconfort et une lueur d’espoir dans Ode ans Licht (se traduit par Ode à la Lumière, bien fait pareil, hein?). Ralentissement accru du tempo, petites notes cristallines s’y mêlent. Un court solo de guitare distorsionnée nous permet de souffler un peu. Les vocaux angéliques y prennent davantage d’espace.
La prise du taureau par les cornes survient avec les deux chansons suivantes. Pleines de vivacité et de confiance. Plus agressives malgré les passes de violon et de piano ambiantes sporadiques. Pour les deux parties de Zeitenwende Teil, il m’est physiquement impossible de ne pas bouger ou headbanger. Ultra rythmées, ravivant certains instincts tribaux. Là, plus de doute, on affronte et affirme notre éminente victoire face au réel ennemi…soi-même. Ces pistes sont un 7 jours du Talion remis à la face de notre, maintenant résolu, malheur.
Ellende termine avec un ultime uppercut à la Mike Tyson. Reise est la danse de la victoire. Le renouveau. La mélodie assouplie et la voix rauque, mais victorieuse, nous valsent avec elles en hurlant: «KNOCK OUT!». Fin de l’album avec un silence radio militaire.
Le début de 2026 n’est que dans quelques mois, mais je peux déjà certifier que Zerfall fera partie de mes coups de coeur de la prochaine année. Une oeuvre poignante et remplie d’émotions qui plaira aux fans de Woods of Desolation, Alcest et Harakiri For the Sky. Mais ça, il n’y a qu’une seule façon de le vérifier. À vous de jouer!
9,4/10 …ce n’est pas mal du tout pour une Décomposition !
▶ Écoute/Stream/Vinyle: https://ellende.bandcamp.com/
Spotify: https://open.spotify.com/intl-fr/album/4O
Tidal: https://tidal.com/artist/4226212
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ENGLISH version
Need a full-length album to take on the heavy snowfalls and the brutal cold ahead? Ellende has you covered. It’s not every day that we get new metal releases from Austria, which makes it all the more exciting to introduce the band’s sixth full-length album. What began as a solo project in 2011 has steadily grown in scope and strength, eventually joining forces with a range of talented musicians. With increased confidence and maturity, the project will unveil the full scope of Zerfall in early January 2026.
As you listen to this record, keep in mind the philosophy it carries. It tells the story of the suffering felt by a broken person during their slow ascent toward healing. An oppressive rise, shaped by daily uncertainty, that ultimately leads to the joyful morning of recovery. The atmosphere constantly shifts between melancholy, hope and the power of will. Even the track titles alone already reveal the evolution of this mental process.
Nur is an instrumental piece built around a slow melodic progression that gradually escalates in speed and aggression. In the background, we faintly hear a woman repeating the same phrase over and over. A well-crafted transition leads into the second track, which is much faster and far more technical. Once again, the beauty of the wandering soul takes center stage. The sense of languor deepens midway through the song with plaintive moans, a celestial choir, sounds reminiscent of an accordion, classical guitar and… a cowbell? When this stunning passage comes to an end, L.G.’s icy voice returns in full force, screaming with sadness and anger. A second seamless transition leads into Wahrheit Teil II, a slower piece, yet one that dives even deeper into psychic inertia, with a more pronounced bass presence. At this point, we reach the final stage of the thorny nest that depression has built for itself.
Zerfall. Do you smell the nauseating stench of a corpse? While I would never wish that experience on you, this track is the exact acoustic equivalent. The song is packed with intriguing musical elements. It opens with piano, followed by parasitic noise textures reminiscent of an old silent film soundtrack. The bass becomes palpable, the drums are given room to shine, and the guitars are drenched in delay and echo. The feeling of overwhelm is firmly established. The voice already seems to signal acceptance of its fate. There are no other options left, do I stop or do I continue?
I won’t lie, the first time I heard Übertritt, every hair on my body stood on end. What power. A melodic track blending black metal vocals with clean, liturgical-style choir passages. The rhythmic foundations laid by the bass and drums are especially emphasized, making this piece truly stand out.
A sense of relief and a glimmer of hope emerge in Ode ans Licht, which translates to Ode to the Light. The tempo slows even further, delicate crystalline notes drift in, and a short distorted guitar solo offers a brief moment to breathe. Angelic vocals take on a much larger role here.
The bull is taken by the horns with the next two tracks. They are full of vitality and confidence, more aggressive overall despite sporadic ambient violin and piano passages. With both parts of Zeitenwende, it is physically impossible for me not to move or headbang. Ultra-rhythmic and deeply primal, these tracks awaken tribal instincts. At this point, there is no doubt left, we confront and affirm our decisive victory over the real enemy, ourselves. These songs feel like a seven-day cycle of retribution thrown back in the face of what is now a resolved misery.
Ellende finishes with a final uppercut worthy of Mike Tyson. Reise is the victory dance, the rebirth. Its relaxed melody and rough yet triumphant vocals carry us along while screaming “KNOCK OUT!” The album ends with a military-like radio silence.
The beginning of 2026 is still a few months away, but I can already say with confidence that Zerfall will be one of my highlights of the coming year. A gripping and emotionally charged work that will appeal to fans of Woods of Desolation, Alcest and Harakiri For the Sky. But there’s only one way to truly find out. Your move.
9.4 out of 10. Not bad at all for a Decomposition.
by Evans Brouillette
