PAR MARC DESGAGNÉ
Après le départ du guitariste Albert Maroto, de la chanteuse Elisa Candelas Martín et du batteur Jorge Saez pour former le groupe Dreamaker, le guitariste Enrik García est devenu le seul membre restant de Dark Moor. Enrik García, un des deux fondateurs de Dark Moor avec Rubio en 1993, a alors été obligé de chercher de nouveaux membres. Ses choix ont été les suivants : Alfred Romero est devenu la nouvelle voix du groupe (la première voix masculine de leur histoire), le batteur Andy C a rejoint la formation, ainsi que le guitariste Jose Garrido, qui a quitté le groupe au début de 2004 pour se concentrer sur Arwen. Cette nouvelle version de Dark Moor était maintenant prête à partir sur de nouvelles bases. Un des dangers pour le groupe, vu le grand nombre de groupes de power metal avec voix masculine, était de tomber dans le déjà-vu. Cependant, il faut avouer que le choix de Romero a été très judicieux. Ce dernier a une voix qui pourrait passer pour féminine, ce qui donne un résultat assez unique.
Ils ont mis ce nouvel album en vente le 24 novembre 2003. Malgré tous les changements au sein du groupe, ils sont parvenus à ouvrir cette nouvelle ère de très belle façon. Certains des aspects très intéressants de ce nouvel opus sont sans aucun doute l’excellent mélange des chœurs et la composition des textes, qui est réellement impressionnante. La première pièce est « A Life For Revenge » et on remarque dès ce moment l’orientation du groupe, qui sera sûrement maintenue pour les années à venir. Ce nouveau son m’a frappé et les mélodies sont très efficaces. Il y a également une belle mention au début de « Eternity », avec un beau solo de clavier avant de mettre en scène la voix de Romero. Toujours avec un rythme assez rapide, ils offrent maintenant une solide mélodie.
Parmi les chansons qui ont marqué l’album au niveau des paroles, il faut absolument inclure « The Bane Of Daninsky, The Werewolf » dans cette liste, un bel hommage à Daninsky. C’est une pièce un peu plus agressive par moments au début, mais que l’on retrouve à d’autres endroits au cours de l’album. À l’arrivée de « Philip, The Second », nous avions déjà quatre solides pièces. Elle fait bien le travail, tout comme les précédentes.
La pièce qui avait été choisie comme single avant la sortie de l’album, « From Hell », est l’un des gros coups de cœur de ce nouvel opus. Que ce soit par le refrain ou le rythme, on remarque le bon mélange du clavier, des voix, de la guitare, de la batterie, et les chœurs ajoutent une sorte de magie à cette dernière. « Cyrano Of Bergerac » mise, à son tour, sur des paroles réalisées avec brio. Il s’agit de l’une des meilleures compositions de l’album Dark Moor avec « The Bane Of Daninsky, The Werewolf ». Pour ceux qui connaissent l’histoire de Cyrano, elle vous touchera facilement. D’une durée de 7 minutes 42 secondes, il s’agit encore une fois d’un coup de cœur.
La deuxième partie de l’album est moins intéressante et les pièces ne surprennent pas autant. « Overture » est une petite mise en scène instrumentale, où la flûte est utilisée au premier plan. Elle est assez bien dans l’ensemble pour introduire la chanson suivante, « Wind Like Stroke ». Cette dernière est beaucoup plus énergique que les autres pièces. À l’aide d’un rythme rapide et de quelques effets de voix, ils nous présentent une mélodie bien structurée. « Return For Love » et « Amore Venio » sont ordinaires et n’auraient pas vraiment dû figurer sur l’album. « The Ghost Sword » reste dans le même ton que le nouveau son de Dark Moor.
La finale, présentée avec « The Dark Moor », est toutefois très bien pensée. Elle dure 8 minutes 36 secondes et offre un refrain accrocheur et particulier. Ils en profitent pour exploiter de belle manière les instruments. Le titre d’une chanson qui porte le même nom que le groupe est habituellement placé sur le premier album, car il présente dans son monde propre l’origine du nom. Avec la nouvelle ère de Dark Moor, cette chanson a sa place et permet de démontrer leur vision de ce qu’est « The Dark Moor ».
Plusieurs personnes semblent renier le nouveau Dark Moor avec Romero aux commandes des vocaux. Pourtant, nous avons un opus très solide avec une identité unique pour la formation. L’enregistrement et le montage ont été très bien réalisés et les chœurs bien exploités. Je fais partie de ceux qui n’étaient pas de grands amateurs de Dark Moor, mais qui sont littéralement tombés amoureux de cette nouvelle voix, de ce nouveau son, de cette nouvelle énergie. Peut-être s’agit-il d’une sorte de vengeance de certaines personnes en réaction à la séparation du groupe, peu importe; nous avons affaire à un excellent album de power metal et ils ont su apporter quelque chose d’unique. Il faut voir cela comme un nouveau départ, qui est très réussi. Nous ne devrions pas simplement comparer le nouveau Dark Moor à l’ancien pour juger cet opus, il faut vraiment faire attention pour découvrir ce qu’il a à offrir.
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ENGLISH version
After the departure of guitarist Albert Maroto, singer Elisa Candelas Martín, and drummer Jorge Saez to form the band Dreamaker, guitarist Enrik García became the only remaining member of Dark Moor. Enrik García, one of the two founders of Dark Moor along with Rubio in 1993, had to look for new members. His choices were as follows: Alfred Romero became the new voice of the band (the first male voice in their history), drummer Andy C joined the group, and guitarist Jose Garrido, who left the band in early 2004 to focus on Arwen. This new version of Dark Moor was now ready to set off on a new path. One of the dangers for the band, given the large number of power metal bands with male vocals, was falling into the « already seen. » However, it must be admitted that the choice of Romero was very judicious. He has a voice that could pass for a female one, which results in a fairly unique sound.
They released this new album on November 24, 2003. Despite all the changes within the band, they managed to open this new era beautifully. Some of the very interesting aspects of this new opus are undoubtedly the excellent mix of backing vocals and the composition of the lyrics, which is really impressive. The first track is « A Life For Revenge, » and right from this moment, we notice the direction the band is taking, which will surely be maintained for years to come. This new sound struck me, and the melodies are very effective. There’s also a nice mention at the beginning of « Eternity, » with a beautiful keyboard solo before showcasing Romero’s voice. Still with a fairly fast pace, they now offer a solid melody.
Among the songs that marked the album in terms of lyrics, « The Bane Of Daninsky, The Werewolf » absolutely needs to be included in this list, a beautiful tribute to Daninsky. It’s a slightly more aggressive piece at times in the beginning, but we find it in other places throughout the album. With the arrival of « Philip, The Second, » we already had four solid pieces. It does its job well, just like the previous ones.
The track that was chosen as a single before the album’s release, « From Hell, » is one of the big highlights of this new opus. Whether it’s the chorus or the rhythm, we notice the good mix of keyboard, vocals, guitar, drums, and the backing vocals add a kind of magic to this one. « Cyrano Of Bergerac » in turn relies on brilliantly crafted lyrics. It’s one of the best compositions of the album Dark Moor, along with « The Bane Of Daninsky, The Werewolf. » For those who know the story of Cyrano, it will easily reach you. With a length of 7 minutes and 42 seconds, it is once again a favorite.
The second part of the album is less interesting, and the tracks don’t surprise us as much. « Overture » is a small instrumental introduction where the flute is used prominently. It is quite good overall in presenting the next song, « Wind Like Stroke. » The latter is much more energetic than the other pieces. With a fast rhythm and some vocal effects, they present us with a well-structured melody. « Return For Love » and « Amore Venio » are ordinary and really shouldn’t have had a place on the album. « The Ghost Sword » follows the same tone as the new Dark Moor sound.
However, the finale presented with « The Dark Moor » is very well thought out. It lasts 8 minutes and 36 seconds and offers a catchy and unique chorus. They take the opportunity to exploit the instruments beautifully. The title of a song that bears the same name as the band is usually placed on a band’s first album because it presents in its own world the origin of the name. With the new era of Dark Moor, this song has its place and demonstrates their vision of what « The Dark Moor » is.
Many people seem to disown the new Dark Moor with Romero in charge of the vocals. However, we have a very solid opus with a unique identity for the band. The recording and editing have been very well done, and the backing vocals well exploited. I am among those who were not big fans of Dark Moor, but who have literally fallen in love with this new voice, this new sound, this new energy. Maybe it’s some sort of revenge from some people in reaction to the band’s split, whatever; we have here an excellent power metal album, and they have managed to bring something unique. We must see this as a new beginning, which is very successful. We should not just compare the new Dark Moor to the old one to judge this opus; we really need to pay attention to discover what it has to offer.
