BLOOD INCANTATION, les maîtres du death metal cosmique, nous reviennent avec leur premier long jeu depuis le monumental « Hidden History Of The Human Race » en 2019. La formation de Denver nous a quand même offert entre-temps un EP en 2022, l’hypnotique « Timewave Zero », qui consiste en 40 minutes d’ambiance spatiale au synthétiseur, ainsi que le single « Luminescent Bridge » en 2023, qui nous offre au moins une piste de death metal pour accompagner les paysages sonores intergalactiques qui font désormais partie intégrante de la démarche musicale du groupe. Eh bien, les fans de brutalité pourront enfin se réjouir avec « Absolute Elsewhere », qui nous rappelle pourquoi Blood Incantation est l’une des figures de proue du renouveau de l’OSDM.
Seul (pas si) petit détail : il faut aimer le prog. Le vieux prog. Effectivement, si l’on devait décrire rapidement le style du groupe, ça serait Morbid Angel mélangé à un peu de Tangerine Dream ou de Pink Floyd. D’ailleurs, Paul Riedl (frontman et principal compositeur de la formation) décrit lui-même « Absolute Elsewhere » comme « un album prog des années 70, fait par un band de death metal des années 90 du futur ». Les thèmes lyriques, quant à eux, tournent autour du cosmos, de la conscience, d’anciennes civilisations, d’entités extraterrestres… bref, toute sorte de belles choses qui animent les discours d’un illuminé sur le coin du dépanneur à 4 h 15.
L’album, qui s’étale sur un bon 45 minutes, consiste en deux compositions, « The Stargate » et « The Message », chacune séparée en trois parties (ici appelées « Tablet »). Dès le début de l’album, la couleur est annoncée. Les premières mesures de « The Stargate (Tablet I) » sont psychédéliques et inquiétantes, le roulement de bass drum fait monter la tension avant que l’on soit propulsé dans le chaos cosmique si caractéristique de BI. Reverb, delay, synthé et autres effets sont utilisés pour donner un sentiment d’espace, dans tous les sens du terme. Avant même que l’on puisse être trop confortable, une brusque transition nous emmène dans une progression lente et hypnotique, d’un psychédélisme qui pousse l’auditeur à entrer en transe pendant son voyage à travers les étoiles… les synthés sont à l’honneur dans cette section et on a même droit à un solo de clavier ! Et aussi brusquement qu’elle nous a quittés, la brutalité métallurgique nous revient au visage comme l’impact d’un astéroïde pour ensuite terminer « Tablet I » dans un death metal bien façonné.
S’enchaîne ensuite « The Stargate (Tablet II) ». On se rappelle la mention de Tangerine Dream plus haut ? Eh bien, si l’influence n’était pas déjà assez claire, on ne peut plus la dénier maintenant. Cette pièce ambiante au synthétiseur, qui démontre clairement l’affection que porte Blood Incantation pour les légendes du prog allemand, fait office d’interlude au centre de la massive porte des étoiles. La première moitié de l’album se conclut ensuite en violence avec « The Stargate (Tablet III) », un autre excellent morceau avec une couleur un peu plus égyptienne cette fois-ci.
« The Message », côté B de l’album, n’a rien à envier à son revers. On commence encore une fois la première « Tablet » avec une intro prog qui se fondra en savoureux riffs se rapprochant parfois du thrash. On remarquera aussi un penchant plus mélodique tout au long de « The Message », qui alternera entre espoir et inquiétude, jouant habilement avec les attentes de l’auditeur. On a mentionné Pink Floyd aussi ? Après une grosse minute de riffs prog dans « The Message (Tablet II) », on pourrait croire que David Gilmour et Roger Waters sont débarqués d’un portail temporel de 1974 pour prendre contrôle du studio. Pour vrai, on dirait qu’on vient de déposer l’aiguille en plein milieu de « Dark Side Of The Moon ». Ce n’est même pas subtil ! Mais bon, finissons en beauté avec « The Message (Tablet III) ». Mélodique, agressif et toujours aussi prog, ce morceau est vraiment la culmination de l’album. Une synthèse de tout ce que le groupe nous a offert auparavant pour conclure le plus Blood Incantation des albums de Blood Incantation à ce jour !
En conclusion, Absolute Elsewhere est un impressionnant opus de death metal progressif. En s’inspirant des grands classiques des années 70 et 90, Blood Incantation a su façonner un album qui marquera le paysage métallurgique moderne, tel une immense pyramide d’acier et de sang.
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ENGLISH version
BLOOD INCANTATION, the masters of cosmic death metal, return with their first full-length album since the monumental Hidden History Of The Human Race in 2019. The Denver-based band did release an EP in 2022, the hypnotic Timewave Zero, consisting of 40 minutes of synth-based space ambiance, as well as the single Luminescent Bridge in 2023, which offers at least one death metal track to accompany the intergalactic soundscapes that have now become an integral part of the band’s musical approach. Well, fans of brutality can finally rejoice with Absolute Elsewhere, which reminds us why Blood Incantation is one of the leading figures in the resurgence of OSDM.
One (not so) small detail: you have to love prog. The old prog. Indeed, if we had to quickly describe the band’s style, it would be Morbid Angel mixed with a bit of Tangerine Dream or Pink Floyd. Moreover, Paul Riedl (frontman and main composer of the band) describes Absolute Elsewhere as « a 70s prog album, made by a death metal band from the 90s of the future. » The lyrical themes, for their part, revolve around the cosmos, consciousness, ancient civilizations, extraterrestrial entities… in short, all sorts of beautiful things that animate the discourse of a madman on the corner of a convenience store at 4:15 a.m.
The album, which spans a good 45 minutes, consists of two compositions, The Stargate and The Message, each separated into three parts (here called « Tablet »). From the very beginning of the album, the tone is set. The opening measures of The Stargate (Tablet I) are psychedelic and unsettling, the drum roll builds tension before we are propelled into the cosmic chaos characteristic of BI. Reverb, delay, synths, and other effects are used to create a sense of space, in every sense of the term. Before we can get too comfortable, a sudden transition takes us into a slow and hypnotic progression, a psychedelia that pushes the listener into a trance during their journey through the stars… the synths take center stage in this section, and we even get a keyboard solo! And just as abruptly as it left us, the metallurgical brutality comes back to our faces like the impact of an asteroid, only to finish Tablet I with well-crafted death metal.
Next comes The Stargate (Tablet II). Remember the mention of Tangerine Dream earlier? Well, if the influence wasn’t already clear, it can no longer be denied now. This ambient synth piece, which clearly demonstrates Blood Incantation’s affection for the legends of German prog, serves as an interlude at the center of the massive stargate. The first half of the album concludes violently with The Stargate (Tablet III), another excellent track with a slightly more Egyptian flavor this time.
The Message, the B-side of the album, has nothing to envy from its counterpart. Once again, we start the first « Tablet » with a prog intro that will blend into delicious riffs that sometimes come close to thrash. We’ll also notice a more melodic tendency throughout The Message, which alternates between hope and unease, skillfully playing with the listener’s expectations. Did we mention Pink Floyd? After a hefty minute of prog riffs in The Message (Tablet II), one might think that David Gilmour and Roger Waters have stepped out of a time portal from 1974 to take control of the studio. Honestly, it feels like we just dropped the needle right in the middle of Dark Side Of The Moon. It’s not even subtle! But hey, let’s finish strong with The Message (Tablet III). Melodic, aggressive, and still very much prog, this track is truly the culmination of the album. A synthesis of everything the band has offered us before to conclude the most Blood Incantation of Blood Incantation’s albums to date!
In conclusion, Absolute Elsewhere is an impressive opus of progressive death metal. Drawing inspiration from the classics of the 70s and 90s, Blood Incantation has crafted an album that will mark the modern metal landscape, like a massive pyramid of steel and blood.
by SAM TRUDEAU